Le Cercle des profileurs disparus

Inutile de vénérer Godard pour venir discuter sur ce forum. Le Général vous permet en effet d'aborder tous les sujets outre le cinéma.
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Pale
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J'ai adoré et j'en attendais pas plus de ce nouveau Tron. Grosse expérience sonore et visuelle comme a pu l'être Tron : L'Héritage à l'époque (j'avoue avoir une préférence pour Ares), c'est stylé de bout en bout. Certaines scènes m'ont filé de purs frissons. Je l'ai vu en ATMOS, le son était démentiel et je me souviendrai clairement de cette séance pendant un moment.

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J'ai également adoré, c'est une merveilleuse déclaration d'amour au cinéma et à la Nouvelle Vague. J'ai également été impressionné par la reconstitution d'époque et ensuite le film est aussi très instructif, j'ai appris un tas de choses. J'avais modérément apprécié À bout de souffle mais je l'ai vu il y a trop longtemps et j'étais encore un novice en la matière, il est certain que je l'apprécierais davantage si je le revoyais et le Linklater m'a clairement fait prendre conscience de l'importance de ce Godard.
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Kit
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Pale a écrit : dim. 12 oct. 2025 19:16 La sublime Elle Fanning à Londres pour la sortie de Valeur Sentimentale :

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elle fait enfin femme et plus gamine sur ces photos contrairement à sa pub dans laquelle elle grimpe à un arbre pour un sac, dans laquelle elle a encore des traits enfantins
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Pale
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La bande-annonce de The Bride de Maggie Gyllenhaal m'a fait prendre conscience que je n'avais jamais vu La Fiancée de Frankenstein. C'est maintenant chose faite et j'ai moyennement apprécié ^^ Toutes les parties en intérieur, notamment dans le château de Henry Frankenstein ou le laboratoire à la fin, ont vraiment de la gueule mais les parties en pleine nature ne sont pas terribles dans l'ensemble, on a l'impression que tout se déroule dans un périmètre de 10 mètres carré et le surjeu de certains acteurs est assez ridicule, même en se remettant dans le contexte de l'époque. Alors oui le réveil de la fameuse fiancée reste mythique.
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Pale
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Mon programme ciné du week-end prochain :

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Peut-être :

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Bon là tout de suite Chien 51 me fait zéro envie donc je doute y aller.
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Kit
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bon anniversaire à

Nana Mouskouri 91 ans chanteuse grecque
Sami Frey 88 ans (Thérèse Desqueyroux, Angélique et le Roy, L'Écume des jours, Les Mariés de l'an II, César et Rosalie, La Fille de d'Artagnan)
Paul Simon 84 ans chanteur
Christopher Judge 61 ans (série Stargate SG-1)
Philippe Torreton 60 ans (L.627, Capitaine Conan, Ça commence aujourd'hui, Monsieur N., L'Équipier, Présumé Coupable)
Kate Walsh 58 ans (Coup d'éclat, Match en famille, Le Monde de Charlie, The Secret Man: Mark Felt, The Good Criminal, séries Private Practice, Umbrella Academy, Emily in Paris, Grey's Anatomy, 13 Reasons Why)
Tisha Campbell 57 ans (School Daze, Blindspotting, Lemonade Mouth, The Last Place on Earth, séries Martin, Ma famille d'abord, Rita Rocks, Dr Ken)
Sacha Baron Cohen 54 ans (Ali G, Borat, Brüno, The Dictator, Borat 2, Les Sept de Chicago, série The Spy)
Kiele Sanchez 48 ans (séries Lost : Les Disparus, The Glades, Kingdom)
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Alors là j'avoue que je suis sur le cul. Oculus est le deuxième long-métrage de Mike Flanagan et on retrouve déjà tout son génie dedans et énormément de motifs qui parsèment l'ensemble de son œuvre. On est entre le thriller psychologique et le film d'horreur et à l'instar de ses personnages, le film nous fait perdre complètement pied entre réalité et illusion et la fin est incroyable. Une belle claque.
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Wickaël
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@Pale est repassé en mode Goth-ique :D

Il me reste 2 épisodes de la S2 de Peacemaker et le final du 6 était vraiment inattendu :lol:

Ce soir je mate Abigail, la BA m’avait beaucoup plu à l’époque.
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Wickaël
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Et on a terminé la S2 de Mercredi hier soir. Bien sympa dans l’ensemble, surtout la deuxième partie. Après le plus frustrant c’est de devoir attendre la S3...
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Wickaël a écrit : lun. 13 oct. 2025 18:53 Goth-ique :D
Joli :D

J'en profite pour poster ceci :

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Toutes les photos de Mia Goth sont bonnes à poster :fireball:

C'est très bien Abigail :hot:
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Wickaël a écrit : lun. 13 oct. 2025 18:54 Et on a terminé la S2 de Mercredi hier soir. Bien sympa dans l’ensemble, surtout la deuxième partie. Après le plus frustrant c’est de devoir attendre la S3...
Le dernier épisode est assez palpitant et j'espère que tu as apprécié l'épisode 6 avec la permutation entre Mercredi et Enid :D
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Wickaël
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Pale a écrit : lun. 13 oct. 2025 19:33 Le dernier épisode est assez palpitant et j'espère que tu as apprécié l'épisode 6 avec la permutation entre Mercredi et Enid :D
En mode Freaky Friday :D Oui c’était très drôle

Bon en fait ce soir ce sera Anaconda avec J-Lo...

Abigail sera pour demain soir :gore:
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Cocu
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Kit a écrit : dim. 12 oct. 2025 20:34
Pale a écrit : dim. 12 oct. 2025 19:16 La sublime Elle Fanning à Londres pour la sortie de Valeur Sentimentale :

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elle fait enfin femme et plus gamine sur ces photos contrairement à sa pub dans laquelle elle grimpe à un arbre pour un sac, dans laquelle elle a encore des traits enfantins
Mou je trouve qu'elle fait "retouchée". Est-ce juste les photos ou c'est de la chirurgie ?
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Cocu a écrit : lun. 13 oct. 2025 20:43 Mou je trouve qu'elle fait "retouchée". Est-ce juste les photos ou c'est de la chirurgie ?
C'est vrai que la dernière photo fait particulièrement retouchée.
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Je me souviens de la critique positive dans le Ciné Live à sa sortie en 1998, film qui ne m'intéressait pas trop à l'époque mais c'est ça qui est beau avec le cinéma, les gouts et les envies changent avec le temps. Je découvre donc ce film pour la première fois ce soir et j'ai adoré, c'est une merveille de comédie romantique, aussi drôle que émouvante et ça devient un de mes films préférés avec Adam Sandler, il est juste sensationnel mais Drew Barrymore n'est pas en reste, elle est absolument merveilleuse. A noter également une galerie de seconds rôles plus savoureux les uns que les autres.
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Cocu
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Meme cast que pour amour et amnésie ? :D
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Cocu a écrit : lun. 13 oct. 2025 22:02 Meme cast que pour amour et amnésie ? :D
Oui :jap: Il y a vraiment une belle alchimie entre eux.
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Ne t'endors pas en version française. Je découvre cet autre film de Mike Flanagan. C'est moins vénère que Oculus mais c'est un bon drame fantastique plein de métaphores sur l'enfance, la peur, la mort, le deuil, etc. C'est pas mon Flanagan préféré car c'est relativement classique dans son déroulement mais il y a quelques moments bien flippants et propres au réalisateur.
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EL a moyennement apprécié La disparue de la cabine 10 (2,5 étoiles) :

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Le réalisateur Simon Stone avait surpris tout le monde avec son film The Dig en 2021, adaptation très réussie du roman du même titre de John Preston pour Netflix. Quatre ans plus tard, il s’attaque cette fois à un bestseller avec La disparue de la cabine 10 tiré du roman de l’écrivaine Ruth Ware, toujours pour le N rouge. L’histoire d’une journaliste qui pense voir une passagère du navire où elle séjourne tombée par dessus-bord mais que personne ne croit. Mené par Keira Knightley, Guy Pearce, Gugu Mbatha-Raw, Kaya Scodelario, David Ajala ou encore Hannah Waddingham, ce thriller est-il à la hauteur ? Attention quelques spoilers.

LA FEMME QUI EN SAVAIT TROP


Au bout d’une vingtaine de minutes, La disparue de la cabine 10 lance enfin les hostilités. Notre héroïne, la journaliste Laura Blacklock, invitée sur le voyage inaugural d’un yacht de luxe dans le cadre d’un événement caritatif organisé par une héritière atteinte d’un cancer en phase terminale, se réveille brusquement dans sa chambre. Elle entend une bagarre dans la cabine voisine et puis un gros plouf dans les eaux glacées où le bateau navigue. Elle sort sur son balcon et aperçoit un corps dans l’eau. Elle prévient l’équipage sauf que personne ne la croit puisque personne ne manque à l’appel.

Dès ce point de départ, Simon Stone joue habilement avec les codes du genre bien connu des adeptes d’Agatha Christie, d’Alfred Hitchcock et autres thrillers type La femme à la fenêtre ou La fille du train. Si Laura, incarnée par Keira Knightley, est persuadée d’avoir raison, le doute s’installe dans la tête du spectateur. Est-elle lucide, elle qui est au bord du burn-out, encore traumatisée et sujette à des visions où une de ses sources est morte noyée ? A-t-on bien vu un corps dans l’eau et une main ensanglantée sur le balcon ou était-ce à travers son point de vue ?

Simon Stone s’amuse délibérément à créer le trouble notamment avec quelques astuces de mise en scène. Après tout, lorsque la jeune femme voit un corps dans l’eau, à l’écran, on distingue à peine une forme humaine sous les embruns des vagues. Est-ce donc réel ou non ? Le film aurait pu se contenter de jouer sur cette question, suivant inlassablement l’héroïne dans sa quête de vérité, utile ou inutile en fonction des révélations finales sur sa santé mentale.

Les intentions du cinéaste (et ses co-scénaristes Joe Shrapnel et Anna Waterhouse) sont heureusement bien différentes. Décidé à ne pas rejouer le trope de la femme parano « dont on doute de la santé mentale », Stone prend un chemin très différent. Rapidement, on comprend que Laura n’a pas halluciné, elle a bel et bien vu un corps dans l’eau, a bel et bien rencontré une femme dans cette cabine voisine et elle peut même le prouver (grâce à des cheveux, des objets…) à son ex présent sur le yacht (David Ajala). Reste désormais à comprendre ce qui se cache derrière cette machination.

MORT SUR LE NUL

Sur le plan narratif, c’était donc plutôt prometteur. Comme Stone l’a expliqué lui-même à Collider, « la paranoïa ne vient pas du fait de douter d’elle, mais du fait de la croire – et de réaliser à quel point c’est terrifiant » et pour ce genre de thriller psychologique vu et revu, on ne peut que saluer sa volonté de bouger un peu les choses. Problème, La disparue de la cabine 10 n’arrive jamais vraiment à s’en servir pour relever le niveau de son intrigue tristement banale et… attendue.

Même si le réalisateur se donne un mal fou pour semer une forme de zizanie à l’écran (le côté labyrinthique du yacht ou les allers-venues très circulaires de Laura, comme une avancée sans issue où elle tourne en rond), difficile de ne pas s’ennuyer malgré l’intrigue plutôt rythmée. Les rebondissements ont beau se succéder au milieu des révélations et tentatives de faire éclater la vérité, le scénario est très mal composé à cause d’un twist, judicieusement précoce sur le papier, mais déclencheur d’un énorme coup de mou dont le film ne se relèvera jamais.

Au-delà, le scénario est jonché de trous béants absolument incompréhensibles pour un thriller qui veut jouer en grande partie sur le mystère entourant son héroïne. C’est notamment le cas des personnages secondaires, par exemple. Ils sont nombreux (une bonne dizaine) mais seulement deux-trois sont vraiment caractérisés, le reste faisant de la figuration de luxe sans qu’on sache vraiment pourquoi : ont-ils été coupés au montage ou volontairement vidés de leur substance ? Mystère.

De fait, sans même être très perspicace, l’importance et la responsabilité de certains personnages sonne donc rapidement comme une évidence. Et, attention spoilers pour la fin de ce paragraphe, c’est d’autant plus le cas avec la simple présence de Guy Pearce au casting, dont on va croire qu’il est contractuellement obligé de jouer un méchant dans chacun de ses films depuis dix ans (ce qu’on avait soupçonné en espérant avoir tort quand on parlait des premières images de La disparue de la cabine 10).

Tout ça pour dire que, in fine, le film ne décolle jamais vraiment, écartelé entre son tempo à la fois trop lent et trop rapide, jusqu’à un final expédié un peu n’importe comment. Dommage tant il y avait probablement un beau récit de sororité à développer plus profondément et subtilement au milieu de ce thriller faussement novateur.

La disparue de la cabine 10 est disponible sur Netflix depuis ce 10 octobre 2025

La disparue de la cabine 10 est un petit thriller tristement anodin.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... T3-Ts9acBw
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Pale
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EL a aimé Good Boy (3,5 étoiles) :

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Lorsque votre fidèle compagnon se met à fixer un coin de la pièce dans lequel vous ne voyez rien de spécial, que voit-il, lui ? Votre animal de compagnie est-il capable de voir des choses qui vous sont invisibles, et si oui, lesquelles ? C’est tout le postulat de Good Boy, dont le héros est un chien qui veut sauver son maître d’une présence maléfique qu’il est le seul à détecter. Un tour de force de la part du réalisateur Ben Leonberg qui met en scène son chien Indy pour faire de ce petit film d’épouvante fauché (son premier long-métrage) une vraie leçon de cinéma.

DOES THE DOG DIE ? (ON NE DIRA RIEN)


Le concept de Good Boy – raconter une histoire de fantôme à hauteur de chien – est aussi simple qu’excellent. Après tout, les chiens sont depuis toujours des personnages récurrents dans le cinéma de genre : combien de bons toutous fictifs sont, chaque année, sacrifiés par les scénarios qui en font les premières victimes de tel ou tel démon ou de tel ou tel tueur ?

Ce n’est pas pour rien si, aujourd’hui, tout amateur de films d’horreur et de compagnons poilus consulte régulièrement le site doesthedogdie.com (“le chien meure-t-il ?”) pour se prémunir d’avoir le cœur brisé. Il était donc temps que les chiens prennent leur revanche et deviennent, pour une fois, le personnage principal d’une histoire de fantôme.

Comme tout high concept, le postulat de Good Boy aurait pu s’essouffler très rapidement. C’est d’ailleurs le cas, par moments, lorsque la mise en scène peine à combler l’absence de mots et à suggérer les pensées du chien (qui, contrairement à Baxter, ne possède pas de voix off). Quelques plans traînent pour faire naître une angoisse qui ne vient pas, par manque d’ancrage, et quelques passages du film n’échappent pas à l’impression de ventre mou.

Pourtant, le concept reste superbement tenu du début à la fin, ne cédant jamais à la facilité : le personnage humain reste un arrière-plan dont le visage n’est presque jamais visible (à travers le regard d’Indy, ce sont logiquement les jambes et les mains de l’humain qui sont les plus accessibles), la caméra reste basse, le point de vue est toujours respecté, et les enjeux jamais trop explicités au-delà de ce que le chien est capable de comprendre.

J’ABOIE DES GENS QUI SONT MORTS

Pour ce faire, Leonberg multiplie les idées de mise en scène et réinvente la grammaire horrifique afin de l’adapter au regard canin. Jouer avec les petits espaces et la perspective changée sur les pièces de la maison, la caméra qui s’amuse de la différence de perception entre ce qu’Indy voit et ce que le spectateur comprend… Tout est pensé (et très bien pensé) pour coller au maximum aux ressentis du chien, tout en comptant sur le pouvoir de déduction du spectateur.

Les plans qui font interagir des images diffusées à la télévision à la gauche du cadre et la perspective sur la pièce voisine à la droite du cadre, avec Indy au milieu dont tous les sens sont en éveil, sont particulièrement malins dans leur composition et dans la façon dont ils sont utilisés narrativement. À travers l’originalité de cet angle, le réalisateur se permet de resservir tous les poncifs du film de maison hantée mais d’une façon qui paraît totalement nouvelle.

Une silhouette sombre qui passe au fond de la pièce ? Une main qui vous attrape sous le lit ? Un fantôme qui vous montre le chemin ? On connaît tout ça par cœur, oui, mais même le spectateur le plus aguerri se trouve tout à coup désarmé lorsque la victime de tous ces phénomènes galvaudés est un chien innocent, qui essaye tant bien que mal de comprendre ce qu’il se passe. Le comprend-t-il, d’ailleurs ? Voit-il l’horreur telle qu’elle est, ou est-elle la façon qu’il a d’interpréter quelque chose de tristement rationnel ?

Good Boy n’oublie pas d’imprimer à son scénario une double lecture classique de l’horreur selon laquelle troubles mentaux et manifestations surnaturelles sont souvent confondus, une thématique là encore renouvelée car perçue à travers le regard vulnérable d’un chien qui ne demande qu’à aider.

ON PARDONNE TOUTOU

Évidemment, au-delà d’un angle nouveau, le personnage d’Indy apporte forcément un facteur mignonnerie indiscutable. Et oui, celui-ci est réellement important puisque, tout comme la puissance du concept et l’élégance de la photographie veloutée, il permet de donner au film une force supplémentaire (Indy étant un chien particulièrement joli et charismatique).

À une époque (pas si révolue), les réalisateurs de films d’horreur aimaient mettre en scène des personnages centraux féminins, car les femmes, jugées plus faibles et plus innocentes, faisaient des victimes idéales plus à même de susciter l’empathie chez le public. Imaginez alors un adorable chien, aujourd’hui grand favori d’internet dans le rôle du symbole de pureté et d’amour absolu !

De grands yeux humides, une truffe expressive, une fourrure toute douce et une dévotion totale pour son maître… plus encore que les demoiselles en détresse ou les enfants joufflus, Indy a tout pour devenir l’anti-Cujo et ériger la race canine au rang de nouvelle star du genre horrifique. La preuve avec la fin de Good Boy, particulièrement bien écrite et émouvante, dont toute la teneur se joue à quelques aboiements. De quoi pardonner (en partie) les effets numériques assez indigestes et les designs d’apparition manquant beaucoup d’originalité.

Ce qui reste de Good Boy, c’est l’impression d’une déchirure constante (et ô combien jouissive) entre l’envie de se cramponner à son siège et celle de laisser échapper un long “awwww” devant chaque plan d’Indy. Une proposition qui avait besoin d’être faite et qui, malgré ses défauts et son manque de moyens, fera date dans le genre.

Good Boy ne sera distribué en salles que les 10 et 11 octobre en France et arrivera sur la plateforme Shadowz le 31 octobre 2025

Pour un film au concept aussi resserré, Good Boy évite habilement la plupart des écueils. L’intelligence de la mise en scène et le charisme d’Indy le chien font oublier les maladresses et le manque de moyens qui n’empêcheront pas le film de devenir une référence.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... TdlIaiFADg
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Quand Misery rencontre Seul au monde. Ça a l'air d'être un survival bien jouissif.
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Étant un grand fan de Shyamalan et ayant un peu de retard sur ses derniers films je me suis procuré Old, Knock at the Cabin et Trap. Hâte de mater tout ça.
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Wickaël a écrit : mar. 14 oct. 2025 18:56 Étant un grand fan de Shyamalan et ayant un peu de retard sur ses derniers films je me suis procuré Old, Knock at the Cabin et Trap. Hâte de mater tout ça.
J'en ai kiffé que un sur les trois :D
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Aïe :lol:
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Et par curiosité, lequel as-tu kiffé ? :D
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Wickaël a écrit : mar. 14 oct. 2025 19:43 Et par curiosité, lequel as-tu kiffé ? :D
Knock at the Cabin, j'y ai limite retrouvé le Shyamalan de ses débuts.
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robinne
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Merci @Pale pour la revue des films de Mike Flanagan : je pensais qu’il avait débuté sa carrière avec les séries The Haunting :sweat:
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robinne a écrit : mar. 14 oct. 2025 20:10 Merci @Pale pour la revue des films de Mike Flanagan : je pensais qu’il avait débuté sa carrière avec les séries The Haunting :sweat:
Ah non il avait déjà plusieurs films à son actif et d'ailleurs il y a également celui-ci que je conseille :

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Pas un bruit en version française, un home invasion très intense avec Kate Siegel qui deviendra une des actrices fétiches du réalisateur ainsi que sa femme.
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Il s'agit d'un Red Band Trailer de la série Ça : Bienvenue à Derry.
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NaughtyDog
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Il y a quelque chose de très évident pour le réal de Blade 2, La Forme de l'Eau et Hellboy d'adapter le classique de Mary Shelley. Pourtant, cette nouvelle version de Frankenstein s'articule comme la plus fidèle vis-à-vis du matériau-source, tout en étant emprunt d'un romantisme personnel pour Guillermo Del Toro.

La trame globale est similaire, et pourtant détone complètement avec la quasi intégralité des autres représentations du monstre dans le zeitgeist cinématographique. De plus, Del Toro y injecte ses obsessions, de manière absolument congruentes au récit, qui les embrassent avec une cohérence déconcertante : Prométhée, la monstruosité de l'Homme, la relation contrariée au père (et donc à Dieu), le cycle de la violence...

La direction artistique est absolument somptueuse (toutes les séquences au sein du domaine écossais ou le préambule en Suisse sont d'un gothisme délectable), et la photographie de Laustsen continue à faire de vraies merveilles dans sa collaboration avec Guillermo.
La mise en scène est autant à l'aise dans l'intime que dans le spectaculaire (ou même la violence graphique). Mais ce qui fait sortir du lot cette adaptation tient bien sûr dans le traitement de ses personnages : Oscar Isaac est excellent en génie aveuglé par sa quête pour dominer la mort, quitte à perpétrer les péchés du père (Charles Dance). Elizabeth (sous les traits de la délicate Mia Goth) n'est plus la fiancée transie de Frankenstein, et Christoph Waltz apporte aussi une jolie touche de perversion (il semble lui-même sorti de Nightmare Alley).
Mais la révélation est sans doute Jacob Elordi dans sa meilleure performance d'acteur à ce jour, campant le monstre avec la même sensibilité que celui de Penny Dreadful, affublé d'un maquillage tout en mosaique de peau le rendant aussi beau qu'une statue grecque, et aussi étrange que ce qu'on pourrait attendre du personnage.

Là où pendant 1h30 le récit dévie de son matériau source en terme de traitement de personnage, la dernière hrure s'avère plus centrée sur ce qu'imaginait Shelley. Une déception pour certains, mais à mon sens la rencontre de 2 grands esprits en symbiose totale : le plus grand cinéaste amoureux des monstres qui s'attelle enfin à la matrice de sa fibre artistique, tout en exorcisant lui-même sa propre relation conflictuelle avec son père. La fin du métrage est éloquente à ce niveau : Guillermo Del Toro a bouclé la boucle !

Une très bonne adaptation qui fait office figure de référence tout simplement.

4/5



Faut vraiment que j'actualise mon classement des films de 2025 mdr
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Le box-office français de la semaine :

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https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cin ... 4wOI6wl4_g
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:hello:

bon anniversaire à

Barry Corbin 85 ans (No Country for Old Men, Dans la vallée d'Elah, séries Les Frères Scott, Better Call Saul, The Ranch)
David Zucker 78 ans réal (Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, Scary Movie 3 et 4)
Tim Robbins 67 ans (Top Gun, Howard... une nouvelle race de héros, Erik le Viking, L'Échelle de Jacob, The Player, Les Évadés, L'Amour en équation, Mission to Mars, Mystic River, La Guerre des mondes)
Élie Semoun 62 ans humoriste (série Vivement lundi !)
Elsa Zylberstein 57 ans ( Van Gogh, Jefferson à Paris, Farinelli, Modigliani, Il y a longtemps que je t'aime)
Marius Colucci 49 ans (séries Petits meurtres en famille, Les Petits Meurtres d'Agatha Christie) fils de Coluche
Brea Grant 44 ans (Midnight Movie, Halloween 2, séries Heroes, Dexter)
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Pale a écrit : mer. 15 oct. 2025 18:34 Le box-office français de la semaine :

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EL a moyennement apprécié Chien 51 (2,5 étoiles) :

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Après le douteux BAC Nord et le tiède Novembre, Cédric Jimenez est de retour avec Chien 51. Dans ce film de science-fiction à plus de 40 millions d’euros de budget et au casting cinq étoiles (Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Louis Garrel, Romain Duris, Artus…), le cinéaste adapte librement le roman éponyme de Laurent Gaudé. Encore une fois, le spectacle est au rendez-vous, mais le regard porté par le réalisateur et son co-scénariste Olivier Demangel pose question. Au cinéma ce 15 octobre 2025.

UN PEU TROP GOOD BOY ?


Malgré leurs défauts, les films réalisés par Cédric Jimenez ont toujours impressionné pour leur savoir-faire technique. Chien 51 ne fait pas figure d’exception, avec ses 42 millions d’euros de budget (le film le plus cher produit par Hugo Selignac) judicieusement investis. Les effets spéciaux sont aboutis, les scènes d’actions nerveuses et le filmage remarquable d’efficacité. Sur le plan formel, le film mené par Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos est une réussite.

Certes, son univers de science-fiction (et pas uniquement) n’est pas novateur. Sa géographie divisée en classes sociales (coucou Metropolis), sa technologie servant une dérive ultra-sécuritaire (Minority Report), mais aussi sa fusillade dans une boîte de nuit (Collateral) et sa scène de karaoké (Lost in Translation) sonnent comme du déjà vu.

Néanmoins, Chien 51 est emballé avec suffisamment de technicité pour que le spectacle soit au rendez-vous. Par ailleurs, quelques jolies idées d’anticipation parsèment le récit. Citons les reconstitutions de scènes de crime par intelligence artificielle (non sans faire penser à celles des jeux vidéo Batman : Arkham), l’infâme jeu télévisé Destiny et la scène de karaoké, encore elle.

À défaut d’être révolutionnaire, l’univers proposé par Cédric Jimenez et le co-scénariste Olivier Demangel (déjà à l’œuvre sur Novembre, mais aussi le film Atlantique et la série Kaboul) foisonne. Certaines propositions amusent, d’autres touchent. Quelques détails (ces bouteilles de lait livrées sans arrêt au protagoniste) sont même assez beaux dans leur trivialité qui décrit un monde défaillant, que la sur-technologie n’aurait pas réussi à réparer.

PENDANT CE TEMPS SUR TERRE

Hélas, là où le bât blesse, c’est dans l’écriture. Si la structure du scénario de Cédric Jimenez et Olivier Demangel est efficace et son récit policier stimulant, ce sont les personnages qui peinent à incarner solidement ce Chien 51. Malgré le jeu intense et précis de Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos, les protagonistes Zem et Salia peinent à dépasser le statut d’archétype et leur relation reste superficielle.

Idem pour le personnage de Louis Garrel, qui devient presque risible de mystère et de gravité appuyés. Il y a un décalage entre l’aspect concret et matériel de Chien 51 et le certain niveau de style de son écriture. D’une part, le film réalisé par Cédric Jimenez s’installe dans une réalité sociale conjointe à la nôtre (il filme des refuges, des centres médicaux, des gens qui travaillent et essaient de se nourrir).

D’autre part, il succombe aux stéréotypes, voire aux clichés des motifs qu’il emploie. En témoigne le traitement de l’IA par le film. Cet outil de lutte contre la criminalité devient au fil du récit un antagoniste immatériel et omniscient. Il s’y transforme en une menace impalpable, quasi abstraite, mais en tous cas manichéenne, dans un film qui se veut profondément matérialiste. Piégé dans cet entre-deux, Chien 51 finit par bégayer et ses intentions par se flouter.

TERMINADOG : LE JUGEMENT DERNIER

Attention, spoiler alert !

Parce que le problème de Chien 51 n’est pas qu’il soit terrifié par l’IA. L’auteur de ces lignes l’est aussi. Le problème, c’est que son twist, où l’on apprend que le gouvernement a perdu le contrôle de l’intelligence artificielle ALMA, dépolitise le film. Dans ses deux premières parties, le long-métrage déploie un univers où la violence d’État est omniprésente. Les populations sont surveillées, contrôlées et stratifiées.

Dans son retournement de situation finale, le ministre de l’Intérieur incarné par Romain Duris, sorte de Bruno Retailleau Wish, passe de l’antagoniste fasciste à un vulgaire pantin démuni face à la créature de Frankenstein. En faisant de l’IA son véritable antagoniste (ce qui n’est pas le cas du roman de Laurent Gaudé), Chiens 51 détourne les questions de la dérive sécuritaire, des violences d’État et de la privatisation de la police vers la peur de Skynet.

L’enjeu du film n’est plus les raisons et les agissements de l’État, mais ses moyens. En diabolisant l’IA, le film réalisé par Cédric Jimenez annule ses questionnements autour de son usage. Par ailleurs, si Chien 51 met en scène un pouvoir étatique autoritaire, il est aussi inquiété par les mouvements sociaux qui en résultent.

Dans le scénario de Cédric Jimenez et Olivier Demangel, la révolte populaire est tout aussi opaque et terrifiante que la violence d’état, si ce n’est plus (le ministre de l’Intérieur apparaît comme plus humain que le personnage de Louis Garrel et ses sosies). Bien sûr, le film est contre une société inégalitaire et violente, mais il est aussi paniqué par la quête d’émancipation populaire, qui pourtant semble devoir passer par les armes.

Avec sa méchante IA et sa peur « des extrêmes », Chien 51 dépolitise et annule son discours social. Dommage, Cédric Jimenez a encore emballé un film d’action efficace et rythmé.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... P7R2A9C2gg
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Pale
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EL a moyennement apprécié Black Phone 2 (2,5 étoiles) :

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C’est l’un des préceptes de l’évangile Blumhouse : quand ça marche, on lance la suite. Qu’importe donc que « l’attrapeur », kidnappeur d’enfant interprété par Ethan Hawk, se soit fait éclater le crâne à coups de combiné dans Black Phone premier du nom. « La mort n’est qu’un mot » affirme la promotion de Black Phone 2, toujours de Scott Derrickson, toujours avec Mason Thames, Madeleine McGraw et toujours avec… Ethan Hawke. Pratique, non ? En salles ce 15 octobre 2025.

DREAM WARRIORS


On se moque, mais Black Phone laissait tout de même suffisamment de place à une suite, aussi opportuniste soit-elle. Dans cette histoire inspirée d’une nouvelle de Joe Hill, la mort n’est effectivement qu’un mot, puisque les enfants Blake sont capables de communiquer avec les macchabées, chacun à leur manière. L’un reçoit des coups de fil d’outre-tombe, l’autre assiste à leurs trépas dans des rêves. C’est ainsi qu’ils avaient défait l’attrapeur dans le premier, et c’est ainsi qu’ils devront défaire son spectre une fois piégés sur un camp de vacances perdu dans les montagnes.

Le tueur masqué, incarné par un Ethan Hawke toujours aussi imposant, devient ainsi un authentique boogeyman de slasher, à ceci près qu’il ne se concentre que sur deux victimes (Finney et Gwen, donc) et qu’il n’agit que dans les rêves. Black Phone 2 serait-il un Freddy hivernal ? Pas vraiment, en fait. Car il est toujours question d’enquêter sur des disparus d’antan, à savoir les premières victimes de l’attrapeur, afin de trouver les armes nécessaires pour le vaincre. Et l’ambiance est toujours aussi morose, qu’importe le nouveau terrain de jeu.

Reste que les enjeux du long-métrage tournent quasi intégralement autour des rêves de Gwen. C’est à la fois son intérêt et son plus gros problème. Au début d’ailleurs, on était plutôt convaincus.

Réalisateur du terrifiant Sinister qui n’est jamais parvenu à faire aussi bien, Scott Derrickson s’en approche plus que jamais avec les séquences fantasmagoriques. Loin des délires grotesques de Krueger, il ressort la (fausse ?) pellicule ultra-glauque pour composer de beaux moments de frousse qui misent – ô miracle – plus sur la texture de l’image et l’ambiance mortifère que sur une avalanche de jumpscares vus et revus. Il ose même briser le tabou des enfants coupés en deux, ce qui lui a probablement valu son interdiction aux moins de 16 ans en France.

GARTIC PHONE

Toutefois, jouer avec les rêves, c’est un peu comme jouer avec le temps. C’est risqué. Le principe ici est le suivant : l’attrapeur ne peut interagir dans le monde réel qu’à travers les rêves de Gwen et il est alors invisible pour les autres personnages. Dans la deuxième partie du film, il montre ses grosses limites. Les règles sont ajustées à l’arrache par les deux scénaristes pour coller à un récit très bancal, jusqu’à un final au montage absolument chaotique, incapable de gérer le trop plein de personnages, les pouvoirs aléatoires de l’attrapeur et ceux, plus aléatoires encore, de ses adversaires.

Il faut dire que, malgré les couches de mystère successives, l’intrigue de cette suite est d’une banalité assez décevante. Se présentant à l’origine comme un whodunit spirituel, le scénario abandonne toutes ces pistes les unes après les autres pour revenir à un jeu du chat et de la souris inutilement alambiqué. Le rythme en pâtit énormément, la cohérence également. Mais surtout, la frousse ne prend plus une fois la supercherie détectée.

Par conséquent, le cinéaste ressort le cahier des charges du film d’horreur made in Blumhouse, mâtine ses belles images de jumpscares éculés et d’effets de manche divers. On est vraiment en présence d’un long-métrage qui devient de moins en moins bon au fur et à mesure, ce qui est vraiment dommage aux vues de ses qualités formelles indéniables et de son potentiel.

Si vraiment Black Phone devenait une franchise à part entière, elle aurait largement de quoi se placer dans le haut de panier de l’horreur mainstream. Il ne lui manque plus qu’un scénario à la hauteur de ses ambitions visuelles.

Parcouru de séquences fantasmagoriques réussies, Black Phone 2 se ratatine complètement quand elles cessent de camoufler son scénario très bancal.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... VlTUFyzlhg
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EL a beaucoup aimé Frankenstein (4 étoiles) :

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Juste après Pinocchio, Netflix offre l’occasion à Guillermo del Toro d’adapter un autre classique, et pas des moindres. Le réalisateur de L’Échine du diable, Le Labyrinthe de Pan et La Forme de l’eau s’attaque au Frankenstein de Mary Shelley avec un casting à la hauteur de ses ambitions : Oscar Isaac en Frankenstein, Jacob Elordi en monstre, Mia Goth, Christoph Waltz et Felix Kammerer. Le film sera disponible sur la plateforme le 7 novembre 2025.

LE FIANCÉ DE FRANKENSTEIN


Une fois n’est pas coutume, il faut préciser les conditions dans lesquelles l’auteur de ces lignes a découvert Frankenstein. Contrairement à la majorité des Français, il a eu le privilège de le voir dans une salle de cinéma, une très bonne en plus. Ça a son importance, car le film est d'une ambition visuelle impressionnante et qu’il est franchement dommage de le cantonner aux télévisions, écrans d’ordinateur ou – Dieu vous en préserve – autres téléphones portables.

Toutefois, il n’y avait bien que Netflix pour claquer une telle somme (120 millions de dollars !) dans une énième adaptation du roman. Pour le coup, on ne va pas reprocher au service de streaming sa folie des grandeurs : avec des moyens aussi énormes à disposition, Del Toro adapte Frankenstein comme Peter Jackson adaptait King kong. Lui aussi a été marqué au fer rouge par le film original (celui de 1931) et lui aussi en propose une version XXL, grandiose et épique, avec deux heures et demie au compteur, soit plus du double !

« C’est quand j’ai vu Boris Karloff que j’ai compris pourquoi ma grand-mère aimait tant Jésus », Del Toro confiait en introduction de séance. Effectivement, son amour pour le chef-d’œuvre de James Whale confine au mystique. Rien de plus logique de la part d’un artiste qui a tant contribué à cet imaginaire façonné par les Universal Monsters. Ainsi, son film est à la fois une adaptation plutôt fidèle du roman et une variation autour du classique de Whale. Il suffit de voir le maquillage de la créature, dont la simplicité renvoie bien à Karloff, pour s’en convaincre.

En revanche, quand Whale s’inspirait de l’expressionnisme allemand, Del Toro affiche fièrement son romantisme, courant qui irrigue sa filmographie et qui avait jusque là trouvé son acmé dans le superbe Crimson Peak. Il fait de chaque plan un véritable tableau baigné de lumière grâce à son fidèle chef opérateur Dan Laustsen et à des décors gigantesques, absolument incroyables. Halls gothiques, paysages désolés, centres urbains bouillonnants et laboratoires glauques… la psyché vacillante des personnages est étalée sur les murs et les ambiances.

LA VÉRITÉ SELON…

C’est une manière pour Del Toro de perpétuellement accéder à leurs émotions au milieu du chaos. On ne pouvait rêver meilleur écrin pour Frankenstein, récit d’une humanité qui brime sa propre création, qui projette sur elle ses tares. La mise en scène romantique devient dès lors une subjectivité absolue, comparable à celle du vieillard aveugle, immunisé de la répulsion suscitée par le monstre. Pour vraiment voir la créature, il faut soit ne pas la distinguer, soit au contraire la contempler dans toute sa splendeur.

Peu étonnant que le cinéaste et scénariste ait préservé le prologue, qui établit d’emblée cette histoire comme une fable orale dont l’objectif est d’inspirer de l’empathie à son auditeur. « Tout ce que je vais vous raconter n’est pas des faits, mais je vous assure que tout est vrai », prévient (approximativement, ce n’était pas le moment de prendre des notes) Victor au capitaine qui l’a recueilli. Voilà qui résume parfaitement le style, voire la carrière de Del Toro, lui qui trouve dans le fantastique une sincérité absente des intrigues factuelles.

Peu étonnant également qu’il ait un poil simplifié l’enchâssement des récits propre au roman, quitte à raccourcir la dernière partie. Frankenstein est une extraordinaire démonstration d’empathie, dont chaque plan renforce la puissance salvatrice, jusqu’à sa déchirante conclusion.

Ça ne fonctionnerait pas sans le casting, à commencer bien sûr par Jacob Elordi. Certes terrifiant, car imposant (l’acteur fait 1m96 et le réalisateur ne manque pas de le souligner), il fait preuve d'une sensibilité à toute épreuve, aussi bien dans le rôle d’enfant en plein apprentissage que dans celui de souffre-douleur. En face, Oscar Isaac a clairement compris la passion de son metteur en scène pour l’expressionnisme. D’aucuns diraient qu’il en fait un peu trop, mais il parvient bien à restituer l’ambition retorse de ce personnage légendaire.

MONSTRE ET COMPAGNIE

Transi de passion pour le récit original, le réalisateur ne s’est donc pas pour autant abstenu de se le réapproprier. Ses trahisons court-circuitent la méfiance de Shelley, héritée de ses inspirations mythologiques, pour exprimer une foi inconditionnelle en l’imaginaire, ainsi qu’un rejet systématique de ceux qui le méprisent. L’ajout le plus notable est en effet Harlander (Christoph Waltz), financier et représentant d’un certain pragmatisme intéressé.

Comme dans d’autres grands films de Del Toro (L’échine du diable, Le Labyrinthe de Pan), le merveilleux tourne à l’horreur quand il est souillé par l’ignominie du monde, à savoir principalement la guerre qui fait rage en arrière-plan. Elle nourrit de bien des façons le projet de Victor, le contaminant au passage. Frankenstein n’est vraiment un film d’horreur qu’avant l’apparition du monstre, alors que le laboratoire prend des airs de sinistre charnier. Et puis il y a la fameuse séquence de résurrection, où l’attendu « It’s alive ! » laisse place à un double péché originel.

Le personnage d’Elizabeth, lui, a pris une importance considérable et c’est peut-être le plus fascinant du lot. Incarné par une Mia Goth particulièrement juste, il fait office de reflet humain du monstre. Puisqu’on devine au détour d’un dialogue qu’elle se sent elle-même contrefaite dans ce monde d’égos masculins en roue libre, leur relation représente la vraie plus-value de cette adaptation : la résistance de l’anormalité, envers et contre tous. Particulièrement contre les géniteurs.

Lui-même papa, le cinéaste assume pleinement évoquer sa paternité dans son adaptation. Plus globalement, il semble faire allusion à la paternité du cinéma et de la littérature fantastiques, avortons difformes des défauts de l’Homme que celui-ci peine encore à assumer. Sans surprise, la fin réaffirme à quel point ils sont importants.

Frankenstein sera disponible sur Netflix à partir du 7 novembre 2025

Une adaptation quasi parfaite, qui concilie la tragédie monstrueuse du roman avec les thèmes et le style romantique de son réalisateur.


https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... kEnnZ64YSQ
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Plutôt mitigé du résultat. Pourtant ce faux-biopic a de belles choses pour lui : le charisme de Jeremy Allen White (décidément né pour jouer les personnages mélancholiques), un vrai bon cast, une fabrication léchée par Scott Cooper (y compris une jolie photo) et le désir de se concentrer sur une courte période charnière de Springsteen. À savoir son interlude folk avec la conception de l'album Nebraska en 1982, marquée par la dépression et don retour succinct dans son New Jersey natal.
Deliver Me From Nowhere est ainsi marqué par un spleen ambiant adéquat, une romance contrariée, et les réticences de CBS à lzncer cet album torturé perçu comme anti-commercial.
Le souci est que le film est très souvent dans la pose + que l'incarnation, délayant son propos avec comme clé de voûte l'enfance traumatique de Bruce vis-à-vis d'un père violent. Problème : passés ces interludes en noir & blanc, le récit n'aura que faire de toute catharsis, replaçant Stephen Graham sur la route de Jeremy Allen White sans réelle confrontation. Le film tient donc debout uniquement via son postulat de base, bien que la 2e heure trouve son flow en se concentrant mieux sur l'album Nebraska.
Au final, on en ressort avec l'impression d'une production solide, mais qui n'a rien à dire de + sur le Boss. Enfin, Un Parfait inconnu partage énormément de similitudes, mais la comparaison va clairement en sa faveur tant le métrage de Mangold est plus riche à tous les niveaux.

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Pale
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