
Ce n'est en rien un film extraordinaire, mais il a au moins le mérite d'être original.

Un film de gang vs. flics assez lambda, produit par Scorsese, on sent que Lee est en train de rentrer dans le rang.
En ce qui me concerne, j'ai vu une (belle) réponse au très très médiatisé "Parasite"groil_groil a écrit : ↑lun. 7 déc. 2020 10:44 Ce n'est en rien un film extraordinaire, mais il a au moins le mérite d'être original.
Je suis tout à fait d'accord là-dessus. Le film de Fincher est bien fait, c'est une excursion agréable dans le Hollywood d'époque, mais, à l'instar d'une autre production Netflix de l'année dernière, The Irishman de Martin Scorsese, il oublie complètement la notion de montage (ce qui est d'autant plus terrible pour Scorsese qui tire l'énergie cinématographique des montages finement coupés au rasoir par la grande Thelma Schoonmaker) . Ce qui fait que je partage totalement ton diagnostic du syndrome Netflix, qui prouve que la figure du producteur absent et cool, qui donne des montagnes d'argent sans jamais exercer un contrôle artistique, n'est pas nécessairement une panacée.groil_groil a écrit : ↑dim. 6 déc. 2020 09:46
un biopic de Herman Mankiewiecz, scénariste hollywoodien, au moment de l'écriture de Citizen Kane, constellé d'une multitude de flashes-back sur les faits marquants de sa carrière et ses emportements liés à l'alcool. Evidemment, il y a le savoir-faire Fincher, donc ça a forcément de la gueule, une belle mise en scène, une photographie comme si on y était (mais on sent malgré tout l'image tv netflix qui prend le dessus), de bons acteurs et un sujet absolument passionnant, mais le film ne m'a pas complètement convaincu pour autant. Il y a un problème d'incarnation évident, aucun personnage ne parvenant à susciter une empathie quelconque, un débit verbal intensif et vite fatiguant, et des allers-retours narratifs permanents qui deviennent fatiguant au bout du compte. Je dirais pour résumer que comme il y a le sujet et le talent de Fincher c'est plutôt réussi pour un film Netflix mais que malgré tout la plateforme fait qu'elle nivelle par le bas le talent de la quasi totalité des cinéastes qu'elle engage, notamment parce qu'elle ne joue jamais le rôle de producteur / directeur artistique.
c'est vrai.sokol a écrit : ↑lun. 7 déc. 2020 11:49En ce qui me concerne, j'ai vu une (belle) réponse au très très médiatisé "Parasite"groil_groil a écrit : ↑lun. 7 déc. 2020 10:44 Ce n'est en rien un film extraordinaire, mais il a au moins le mérite d'être original.
Mais tu as tellement raison.Mr-Orange a écrit : ↑lun. 7 déc. 2020 15:50Je suis tout à fait d'accord là-dessus. Le film de Fincher est bien fait, c'est une excursion agréable dans le Hollywood d'époque, mais, à l'instar d'une autre production Netflix de l'année dernière, The Irishman de Martin Scorsese, il oublie complètement la notion de montage (ce qui est d'autant plus terrible pour Scorsese qui tire l'énergie cinématographique des montages finement coupés au rasoir par la grande Thelma Schoonmaker) . Ce qui fait que je partage totalement ton diagnostic du syndrome Netflix, qui prouve que la figure du producteur absent et cool, qui donne des montagnes d'argent sans jamais exercer un contrôle artistique, n'est pas nécessairement une panacée.groil_groil a écrit : ↑dim. 6 déc. 2020 09:46
un biopic de Herman Mankiewiecz, scénariste hollywoodien, au moment de l'écriture de Citizen Kane, constellé d'une multitude de flashes-back sur les faits marquants de sa carrière et ses emportements liés à l'alcool. Evidemment, il y a le savoir-faire Fincher, donc ça a forcément de la gueule, une belle mise en scène, une photographie comme si on y était (mais on sent malgré tout l'image tv netflix qui prend le dessus), de bons acteurs et un sujet absolument passionnant, mais le film ne m'a pas complètement convaincu pour autant. Il y a un problème d'incarnation évident, aucun personnage ne parvenant à susciter une empathie quelconque, un débit verbal intensif et vite fatiguant, et des allers-retours narratifs permanents qui deviennent fatiguant au bout du compte. Je dirais pour résumer que comme il y a le sujet et le talent de Fincher c'est plutôt réussi pour un film Netflix mais que malgré tout la plateforme fait qu'elle nivelle par le bas le talent de la quasi totalité des cinéastes qu'elle engage, notamment parce qu'elle ne joue jamais le rôle de producteur / directeur artistique.
D'ailleurs, honte à moi, mais j'ai pas encore terminé le film. Je le quitte et le relance selon mon bon plaisir, conformément à l'ethos des consommateurs de séries de cette plateforme. Ce n'est pas très rigoureux de ma part, mais en même temps tout est "fait pour ça" sur Netflix. Ils structurent leurs oeuvres comme des apéros dinatoires, qu'on picore çà et là à notre gré.![]()
ah ah les a priori ont la vie duregroil_groil a écrit : ↑dim. 6 déc. 2020 09:57 Babs :
Non pas vu Malcolm X en salle, j'en avais rien à foutre à l'époque.
Babs a écrit : ↑ven. 11 déc. 2020 20:16ah ah les a priori ont la vie duregroil_groil a écrit : ↑dim. 6 déc. 2020 09:57 Babs :
Non pas vu Malcolm X en salle, j'en avais rien à foutre à l'époque.
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prochain film, "He Got Game" ? avec Denzel encore génial !!!
James Whale, oui, très bon cinéaste qui a eu son heure de gloire dans le fantastique, mais à qui ont doit aussi la fameuse version de "Show Boat" avec Paul Robeson chantant "Ol' Man River"![]()
Je me souviens aussi d'un très émouvant biopic sur lui qui s'appelle "Ni Dieu ni démon" dans lequel Ian Mc Kellen incarne le cinéaste aux derniers jours de sa vie.
Deux films assez similaires sur la jeunesse tchèque. C'est assez amusant, éloquent aussi sur un désir d'émancipation d'une jeunesse aux aspirations finalement très proches de celles des pays non-communistes de l'époque. C'est également la génèse de l'oeuvre de Forman et de cette recherche de liberté à tous points de vue.
groil_groil a écrit : ↑dim. 13 déc. 2020 10:08
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Les a priori n'ont pas la vie si dure que cela puisque je me fais en ce moment une intégrale, d'un cinéaste qui ne m'intéressait pas à la base
Je note pour le biopic sur Whale, je ne connaissais pas du tout.
Je suis ultra fan de la première période de Forman, et les films que tu viens de voir je les aime d'amour.
J'ai d'ailleurs mis le coffret bluray des oeuvres de jeunesse sur ma liste au Père Noël, je rêve de les revoir dans de bonnes conditions, alors que j'en avais déjà deux en dvd, et en plus il y a un inédit dans le coffret, joie !!!
Réactionnaire dans la mise en scène.
Puisque Juste la fin du monde est évoqué :J'AI TUE MA MERE - Xavier Dolan (2009
Il y a dans "Les amours imaginaires" et "Tom à la ferme" quelque chose de plus libéré, jouissif et créatif, que dans "Mommy", "Juste la fin du monde", ou ce film-là donc, un peu prisonniers de leurs dispositifs, un peu écrasés sous leur propre poids.
Comme si en s'échappant du carcan familial, Dolan retrouvait la pleine possession de ses moyens, psychologiquement comme artistiquement. ^-^
asketoner a écrit : ↑sam. 19 déc. 2020 22:03
(Et sinon, j'ai trouvé que ça manquait un peu de transpiration, pour un film en si bonne position dans le top 2020 de @groil_groil . Dommage. D'ailleurs j'aimerais que groil nous livre enfin son top all-time des films où les gens suent beaucoup, pour qu'on parte sur de bonnes bases pour les vacances de Noël.)
Le Pont du Nord fait partie des Rivette que j'aime beaucoup, donc tu me donnes plutôt de l'espoirNarval a écrit : ↑dim. 20 déc. 2020 18:43 (Pour répondre à cyborg) : Si le diptyque Duelle-Noroît (que j'adore par ailleurs) t'emmerde, je crois que l'expérience Merry-Go-round qui est encore plus déconcertante et nébuleuse (reflet aussi de son tournage chaotique) risque de te faire tourner de l'œilC'est un film qui se construit encore plus autour de blocs de temps flottants. Pour moi son plus grand intérêt réside dans sa cartographie de la périphérie (du même niveau que Le pont du Nord, mais version Roissy).
Ah oui ? Je trouve que c'est un film sans grande prise de risque (surtout comparé au Mépris...).
Le personnage d'Ana est sans doute l'un des plus beaux personnages de ces dernières années au cinéma
J'ai vraiment aimé la première partie du film qui est effectivement très rafraichissante, mais je trouve que Les bonnes manières est beaucoup moins inspiré (et inspirant) dans sa partie horrifique - celle qui vient à partir de la transformation véritable. Toute la séquence de la fête ou du magasin - et ce qui les prépare car le film prend son temps - par exemple m'ont semblé êtres des actes manqués, trop faciles (j'ai vu le film il y a quelques années j'avoue ne pas me souvenir du déroulé exact, mais ça m'avait marqué à l'époque). En fait tout devenait prévisible et ça m'a vraiment étonné après un début si différent des films de genre habituels. Le personnage du gamin est un bon exemple de cette écriture : il est de manière générale trop superficiel et orienté pour faire progresser l'histoire, poser des problèmes pour déclencher l'inévitable confrontation finale, il n'y a pas de questionnement réel de son identité. Et la déception est d'autant plus grande que le film ne semble pas trop savoir où conduire son loup-garou, sinon dans une image finale trop symbolique qui rappelle plutôt un Disney (la musique n'aide pas beaucoup). Cela ne retire en rien ses qualités de mise en scène, ses acteurs et ses prises de risque bien entendu, mais le film m'a paru un peu inégal.Mr-Orange a écrit : ↑mar. 22 déc. 2020 11:06 Je reviens sur ce film, puisque c'est à mon avis un des films les plus importants de ces dernières années.
Les Bonnes manières — Marco Dutra et Juliana Rojas — 2018
Ça, c'est une sacrée claque. Non que le film soit sensationnel ou délibérément viscéral, bien au contraire, il y a une retenue des émotions, une pudeur, qui donnent une grande dignité aux personnages, mais c'est vraiment un film magnifique.
D'une part, c'est certainement un des films à la photographie la plus audacieuse et la plus belle de ces dernières années — avec une inventivité qu'on n'avait peut-être pas retrouvé depuis L'Étrange affaire Angélica, de Manoel De Oliveira, avec un numérique éblouissant, utilisé d'une manière que je n'avais jamais vue. A ce titre, la séquence en dessins de l'origine mythologique de l'affaire est somptueuse, et témoigne de la grande vitalité artistique du duo de cinéastes.
Car ce film, c'est aussi l'inspiration, ce souffle venant d'ailleurs, en mouvement, dans un élan de création et d'énergie inventive permanent. Ça, je n'avais peut-être pas vu ça depuis le retour de Twin Peaks. C'est l'immensité du cinéma qui vibre dans cette création tantôt film de genre, tantôt comédie musicale (les scènes chantées ayant d'ailleurs une grande beauté extatique et céleste, à l'instar d'un air de Bach), tantôt drame social, tantôt conte, tantôt film d'initiation, tantôt film d'horreur. Quoi de plus cohérent, puisque c'est un film sur la mutation, l'acceptation des contraires, sur l'hybridité. C'est un film contradictoire, comme en atteste le traitement des personnages, comme celui de la propriétaire du logement de Clara, a priori antagoniste, a priori insupportable rentière satisfaite et paresseuse, qui gagne, très subtilement, au long du film, une complexité humaine et une discrète beauté qui témoignent de cette dignité dont je parlais auparavant.
En somme, à l'image de la main finale tendue au monstre, c'est un merveilleux geste vers le cinéma total, dans ce qu'il a de plus poétique et politique.
C'est fou parce que je me souviens absolument pas d'elle comme d'un personnage intéressant ().
Justement, justement !!