Je n’ai pas connaissance du Festival de Cannes de l’année 999

Je n’ai pas connaissance du Festival de Cannes de l’année 999
pourtant en 999, les gens étaient à pieds ou sur des chevaux donc festival de cannes quand même
Ca faisait longtemps que je n'avais pas entendu parler de Neil Jordan.
Le trailer :robinne a écrit : ↑ven. 13 janv. 2023 19:00Ca faisait longtemps que je n'avais pas entendu parler de Neil Jordan.
Le dernier film que j'ai vu de lui était Ondine. 2009![]()
Je lis qu'il a fait d'autres choses entretemps : https://www.imdb.com/name/nm0001403/?ref_=fn_al_nm_1
Mais non, c'est lui qu'ils ont choisi ?
Oui mais il a aussi quelques rôles à contre emploi à son actif comme dans Detroit ou l'épisode interactif de Black Mirrorshenbov a écrit : ↑lun. 16 janv. 2023 18:57Mais non, c'est lui qu'ils ont choisi ?![]()
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Bon de toute façon ça ne me tentait pas d'aller le voir, bien que le 2 était sympathique dans mes souvenirs.
Mais William Poulter ça reste pour moi la tête à claque qu'on voit dans des comédies lourdes ou dans Midsommar, donc difficile de le prendre au sérieux![]()
Il tente de changer son image de "clown" alors, c'est à son honneur
Pas fan non plus du casting, pas pour Will Poulter en tant que tel qui a du potentiel je pense en tant qu'acteur, mais plus parce que Adam Warlock est quand même une sorte de représentation de la "perfection", conçu de toute pièce en ce sens. Et je n'imagine pas quelqu'un qui veut créer la perfection bâtir un Will Poulter.Pale a écrit : ↑lun. 16 janv. 2023 19:02Oui mais il a aussi quelques rôles à contre emploi à son actif comme dans Detroit ou l'épisode interactif de Black Mirrorshenbov a écrit : ↑lun. 16 janv. 2023 18:57Mais non, c'est lui qu'ils ont choisi ?![]()
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Bon de toute façon ça ne me tentait pas d'aller le voir, bien que le 2 était sympathique dans mes souvenirs.
Mais William Poulter ça reste pour moi la tête à claque qu'on voit dans des comédies lourdes ou dans Midsommar, donc difficile de le prendre au sérieux![]()
À un moment il était également en lice pour jouer le clown dans Ça si je ne m'abuse.
Pale a écrit : ↑mer. 18 janv. 2023 15:55 EL a beaucoup aimé Babylon (4 étoiles) :
Repéré par Whiplash et couronné par La La Land, Damien Chazelle s’est rapidement imposé comme l’un des jeunes talents les plus prometteurs du cinéma américain contemporain. Tout en restant fidèle à ses récits sur la place de l’art et des sacrifices qu’il demande, il livre avec Babylon un film titanesque, une folie des grandeurs décadente et extrême portée par Brad Pitt, Margot Robbie et Diego Calva.
SEXE, DROGUES ET JAZZ
Il y a dans Babylon une évidence : celle de voir toutes les obsessions de Damien Chazelle concentrées à la fois dans les limites de son cadre – presque impuissant face à la volonté de capter un trop-plein permanent – et dans les remparts métaphoriques suggérés par son titre. Par le prisme d’une longue séquence d’ouverture où les destins se croisent au cœur d’une immense soirée, le cinéaste cadenasse le Hollywood des années 20 dans un espace clos, une cocotte-minute qui ne demande qu’à exploser.
Là se mêlent, dans une quête de sensitivité totale, les rêves, les aspirations et les désirs de tous, pour mieux transformer l’ensemble en cacophonie qui broie l’individu. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Chazelle retrouve ses vifs panoramiques et ses travellings rapides, comme pour mieux personnifier l’ogre hollywoodien, qui ne s’attarde sur rien, et laisse tout le monde, à un moment ou à un autre, sur le bord de la route.
D’un plan large spectaculaire sur la fête, un mouvement suffit pour que le cinéaste le mute en un gros plan sur une trompette, à la manière d’un trou noir prêt à nous aspirer. L’image est lourde de sens, et d’aucuns pourront la trouver grotesque à l’aune d’une œuvre qui s’attarde une nouvelle fois sur la transition de l’industrie vers le cinéma parlant. Sans grande surprise, le film se concentre sur la chute inévitable d’une partie de ses icônes, ici représentées par un acteur installé (Brad Pitt, impérial), une jeune actrice talentueuse (Margot Robbie, plus envoûtante que jamais) et un homme à tout faire qui va gravir petit à petit les échelons (la révélation Diego Calva).
Or, c’est justement ce qui passionne le jeune auteur : la vulgarité inhérente à son sujet, dans ce parangon de liberté foutraque que furent les années folles. Entre le western et le film de guerre, Chazelle filme le désert californien comme une énième frontière à repousser, et le théâtre de véritables batailles, où les tournages se multiplient en simultané. Tout ça pour quoi ? Pour la perfection d’une larme qui coule à la seconde près, ou pour le hasard d’un papillon qui se pose sur une épaule en plein coucher de soleil. Une beauté éphémère, en accord avec ceux qui en sont les responsables, balayés à leur tour d’un revers de main.
ANOTHER DAY OF SUNSET BOULEVARD
S’il est débattable de voir dans l’arrivée du parlant un appauvrissement de la grammaire du cinéma, il est incontestable que le muet a transcendé le rapport de la caméra au corps, et Babylon tend à reproduire cet appétit pour le charnel, épaulé par la texture du 35mm si chère à son réalisateur. Hollywood digère et recrache ceux qui choisissent d’entrer dans son temple, et c’est aussi ce que font les personnages dans un mouvement constant d’expurgation, que ce soit par la sueur, le sang, le vomi, ou même l'excrément d’éléphant.
Le long-métrage suinte littéralement sous la chaleur du soleil californien, et Damien Chazelle en tire certains de ses plus beaux morceaux de bravoure, quitte à accepter de laisser une bonne partie de ses spectateurs sur le bas-côté. Babylon pèche par excès de zèle, mais il a le mérite de ne pas faire de prisonniers, et pousse dans ses retranchements sa dimension hystérique, portée par la musique aussi brillante qu’entêtante de Justin Hurwitz. Impossible pour cela de ne pas s’attarder sur la meilleure scène du film : un premier tournage parlant catastrophique, sorte de relecture sous amphétamines de Chantons sous la pluie, où la répétition des plans, des gestes et des paroles finit par rendre fou.
Le cinéaste est d’ailleurs conscient du poids de ce modèle, qu’il investit ouvertement comme un miroir déformant, preuve que l’histoire du cinéma ne cesse de se réécrire. Pour évoluer et se redéfinir, l’usine à rêves a besoin de tout casser. Là réside le cycle permanent d’une industrie qui fonctionne par à-coups et autres transitions difficiles, dont seule une poignée d’élus ressort grandie, avant de transformer cette trajectoire en histoire triomphale.
Babylon en devient un film flamboyant sur les oubliés de l’histoire, et ceux qui ont essuyé les plâtres pour que d’autres récoltent les lauriers. On y retrouve toute l’ambiguïté déchirante du cinéma de Chazelle, qui reproduit dans un mouvement nostalgique une sorte d’émoi de la première fois, mais pour mieux capturer un désenchantement.
La La Land était déjà construit sur cette même dichotomie, sur un amour sincère des comédies musicales d’antan, tout en admettant son inadéquation dans ce Los Angeles contemporain. De la même manière, Babylon dépeint une soif pure de l’art, tout en la contrastant avec une quête de gloire plus intéressée, où l'ego et le système finissent toujours par pervertir les idéaux.
Si le cinéma fige le temps, ceux qui le fabriquent ne peuvent que constater leur effacement inévitable et progressif, souvent marqué par les regrets. Il faut accepter, résigné, de n’être qu’un infime bout de chair dévoré par ce monstre qui nous survit. Alors, comme le montre l’une des plus belles scènes du film, il faut profiter tant qu’on peut de la lumière des projecteurs, avant qu'elle ne s’éteigne.
Avec Babylon, Damien Chazelle signe son magnum opus. Un film excessif, dément et courageux, qui regarde Hollywood droit dans les yeux pour en scruter les abîmes... et la lumière.
https://www.ecranlarge.com/films/critiq ... NxmI38f_U4