Résultat des courses, c'est d'une efficacité redoutable en terme de gestion de l'horreur. Mais c'est aussi d'un classicisme dans l'écriture trop dommageable pour réellement être marquant.
Le positif pour commencer: Parker Finn réussit sa mise en scène : l'image est plutôt léchée, la mise en scène propose de bonnes idées et les jump scares sont réussis (dommage que certains soient un peu trop éventés par le trailer). Le réalisateur connait ses classiques sur le bout des doigts, tout en parvenant à trouver un début de patte. Bon point aussi sur la gestion du son, qu'il s'agisse des effets et surtout de la musique.
Sur la forme, vraiment pas grand chose à redire, Smile est une belle attraction de l'horreur et ça a fonctionné à plein sur la salle dans laquelle j'étais. Au point que ça devienne malheureusement un peu trop le bordel, comme trop souvent sur les séances horrifiques où les petits jeunes se marrent pour faire croire qu'ils n'ont pas peur (alors que ça gigote des cuisses dès que la pression monte)...
Le concept, sorte de mix entre It Follows et Ring, tient la route, mais le souci c'est que Parker Finn (dont c'est le premier long) ne parvient jamais à le transcender et trouver une réelle originalité dans tout ça, au-delà de son gimmick.
Du coup, si les scènes en elles-mêmes fonctionnent, le déroulement est bien trop classique. Et comme le film dévoile assez rapidement ses mystères, on en vient vite à connaître à l'avance les prochaines séquences. Au point que cela gâche le film et sa fin trop convenue.
Cela manque aussi un peu de folie. Je m'attendais à un peu plus de sourires en second plan par exemple. Là-dessus, rien ne vaut encore It Follows qui me forçait à scruter en continu chaque centimètres de l'écran.
Bref, Parker Finn a un avenir certain dans la mise en scène de genre. Il abuse de tout, sans doute dans l'euphorie du premier film, mais il le fait bien et retombe sur ses pattes à chaque fois. En revanche, côté écriture le passage du court ou long est plus compliqué et il a du boulot. Ne serait-ce que pour digérer encore un peu ses influences.
