Après une adaptation très moyenne du Crime de l'Orient-Express, Branagh revient avec Mort sur le Nil, autre gros morceau signé Agatha Christie.
D'entrée de jeu le film surprend, avec une séquence flash-back en noir & blanc dans un no man's land au début de la WWI. Une origin story pour Hercule Poirot, avant de rebasculer dans le "présent", via une belle scène de bal jazzy où plan-séquence et montage maitrisé permet d'entrée de jeu de présenter les personnages (notamment le triangle "amoureux" principal) et les futurs enjeux de l'intrigue.
Puis patatra : bienvenue dans l'Egypte CGI tendance bidon de lessive, avec une mise en scène télévisuelle criarde, aucun effort cinégénique ou gestion du suspense.
Pire, le métrage met 3000 ans à démarrer avant le fameux crime à mi-parcours.
Du coup on se tape un empilement de scènes plan-plan sur-éclairées dans du whodunnit extra-lite, sans réel exotisme.
Bien sûr reste l'écrit de base (et heureusement pardi) mais Branagh ne fait pas honneur au texte.
C'est dommage car je trouve qu'il est bon en Poirot (et réhausse les scènes où il est àl'écran), tandis qu'Emma Mackey et Sophie Okonedo sont très bien. Gal Gadot fait le job en Linnet (une femme avant tout caractérisée par sa beauté), et est d'ailleurs comparée à Cléopatre (ptit clin d'oeil).
Le reste du cast fait le minimum syndical (mention spéciale à Annette Benning venue froncer les sourcils à chaque plan).
Contrairement auCrie de l'Orient-Express (majoritairement huis-clos dans un train), ici pas de triche possible, c'est le Nil photoshopé à la Javel (heureusement Patrick Doyle fait tjs le job à la musique)
3,5/10
J'avais de grosses craintes sur cette nouvelle adaptation de Cyrano en comédie musicale post-moderne, mais d'entrée de jeu Joe Wright fait tout passer par sa mise en scène maitrisée. On le connaissait déjà très bon dans le registre des drames romantiques avec une maitrîse du lyrisme et du pictural, et ici il fait passer cette nouvelle version coincée entre reconstitution historique et aspect théatral (mais toujours cinématographique) sans forcer.
En terme d'utilisation des couleurs (Seamus McGarvey est un chef op' de talent), mise en scène (avec même une scène de duel à l'épée bien prenante ou encore de bataille en montagne) et direction d'acteurs, c'est du bon.
Et à ce titre, si Ben Mendelsohn incarne un bad guy correct (mais peu exploité), le trio Dinklage-Bennett-Harrison Jr fonctionne très très bien (et porte clairement le métrage dans ce triangle amoureux que tout le monde connait).
Et niveau musique c'est également du bon.
Au final on a pas tellement de modifications majeures du récit si ce n'est sur le dernier quart, donc pas de quoi inscrire cette itération comme une nouvelle référence si ce n'est sa volonté de changer la nature même du perso (et ça fonctionne)
au final, c'est pas mal !
6,5/10