Tick, Tick…Boom!
Premier film de Lin-Manuel Miranda (dont j'aime beaucoup la comédie musicale Hamilton) et biopic au destin tragique de Jonathan Larson.
Pour autant le film n'a vraiment rien de plombant et s'avère même plutôt inspirant et rempli d'une énergie parfaitement incarnée par Andrew Garfield.
Cela fait franchement plaisir de le voir dans un grand rôle après avoir revêtu quelques instants le costume de Spidey.
Petit coup de cœur aussi pour la douceur de Alexandra Shipp dont la carrière ciné n'avait rien d'affolante jusqu'ici mais dont j'avais bien apprécié la présence dans le jeu vidéo Telling Lies, sorti il y a 2 ou 3 ans.
Là où je tique un peu plus, c'est que sur une telle oeuvre musicale, il y a quand même besoin de se laisser porter par les chansons, et dans le cas présent je dois avouer que j'ai souvent eu un peu de mal. Difficile du coup d'en ressortir pleinement satisfait, mais c'est pour le coup très subjectif parce qu'au-delà de ça, c'est un film à voir.
Médecin de Nuit
J'aime beaucoup Vincent Macaigne et son aura très à part dans le cinéma français. Trop souvent cantonné à des rôles de paumés (il l'est encore un peu ici clairement) alors qu'il peut à mon sens faire plein d'autres choses.
J'aime beaucoup aussi Pio Marmaï, qui irradie souvent les films dans lesquels il tourne.
Et j'aime beaucoup également Sara Giraudeau depuis le Bureau des Légendes, dont le réalisateur ici Elie Wajeman a réalisé quelques épisodes.
Quand en plus il s'agit d'un film se déroulant dans les nuits parisiennes, qui plus est souvent du nord-est parisien que je connais bien (le film est en partie tourné dans des rues que je connais parfaitement bien même), le film avait toutes les chances de me faire de l'œil. Et il a bien fait, parce que, même s'il manque un chouilla de finesse dans 2-3 rebondissements, j'ai vraiment été saisi et ému par le film.
Le film suit une nuit de garde dans les rues de Paris pas comme les autres. Parce que Mickael n'est pas un simple médecin de nuit. Il est aussi quelqu'un qui fait le choix de prescrire du Subutex pour aider les toxicomanes en manque, quitte à flirter avec l'illégalité et les emmerdes. Mai trop occupé à vouloir toujours aider les autres, même ceux qui ne le méritent pas, il a un peu trop négligé sa propre vie et sa famille.
Quelque part entre le drame social et le thriller, Médecin de Nuit est un film à la tension palpable, grandissante de trajet en trajet comme une sorte de descente aux enfers d'un personnage qui ne fait pas toujours les bons choix, perdu entre son travail, son ambition et ses pulsions, mais dont on sent pour autant qu'il a bon fond et qu'on a envie de voir s'en sortir et trouver des solutions.
Macaigne est formidablement touchant en incarnant ce personnage qui subit souvent mais sait aussi parfois reprendre le contrôle des choses et confiance en lui. Peut-être la meilleure prestation de sa carrière. Plus âpre et physique que d'habitude.
Pio Marmaï oublie un peu sa coolitude naturelle pour incarner ici un mec acculé dans les problèmes et qui ne compte plus que sur les autres pour s'en sortir.
En terme de réalisation, il y a une très belle photo qui retranscrit plutôt bien ce Paris très réel. Et Elie Wajeman a une réelle capacité à faire monter la tension avec peu de choses, juste quelques mots.
Le seul vrai reproche que je peux y faire, c'est peut-être un léger trop plein dans les intrigues parallèles (pro et perso) pour une intrigue se déroulant sur une seule nuit, en terme de crédibilité.
Un film très resserré (moins d'une heure et demi) mais du coup d'autant plus intense. Noir, tendu mais rempli d'émotions et qui va me rester un moment en tête je pense.