Je trouve le -18 pas volé, même si à titre perso j'aurais supporté ado. Par rapport au 2, Damien Leone passe un cap supplémentaire dans le gore. Si parfois les plans sont très courts pour masquer les défauts et que le comportement grand guignol de Art (génialement interprété par David Howard Thornton) joint une touche très cartoon à l'horreur, les curseurs sont poussés vraiment à fond et les effets suffisamment réaliste pour prendre aux tripes le spectateur. 2-3 ont d'ailleurs quitté ma salle après l'intro, et ils ont probablement bien fait parce que le pire restait à venir.

Je trouve le film globalement du même niveau que le 2, à savoir sympa mais sans réussir à transcender ses aspects Z. Mais les défauts ne sont pas forcément les mêmes.
Ce que gagne Terrifier 3 en étant moins long que son interminable prédécesseur, il le perd en boulot autour du lore de la licence. Certes Art n'est pas le seul antagoniste du film, mais si je schématise le film se résume à peu près à une alternance de scènes entre la vie traumatique de Sienna (toujours aussi bonne final girl) et meurtres toujours plus atroces. Avant que les deux se rejoignent dans le climax.
Techniquement, même si le film est peu coûteux, on passe un gros gap. C'est mieux filmé, mieux éclairé et surtout les effets pratiques sont aussi difficiles à regarder que réussis (à 2-3 exceptions près). Le film s'amuse aussi beaucoup de références : de son intro hommage aux slashers à Scream, tout passe à la moulinette (ou au hachoir ?) de Art. Mais c'est souvent plus pour faire marrer et souffler que pour être lourdingue. Parce que à côté de ses aspects ultra gores, le film est aussi parsemé d'humour noir et ne se prend pas franchement au sérieux.
En bref : évidemment à ne pas mettre devant tous les yeux parce que jusqu'au-boutiste dans la démarche, et il ne faudrait pas étendre le concept encore trop longtemps parce qu'il n'y a pas la teneur (Damien Leone dit qu'il n'en fera pas plus de 5, et le 4 est déjà induit par la fin ici), mais la saga Terrifier reste un délire marquant de l'horreur contemporain à n'en pas douter et encore plus avec son désormais succès public. Malgré ses défauts clairs et ses limites artistiques.





