Pas mal lu ces derniers mois. Avec quelques belles découvertes
La dernière ville sur Terre, de Thomas Mullen
J'avais lu sa trilogie policière située à Atlanta dans les 50's, alors j'étais en confiance en démarrant ce nouveau roman (en réalité, écrit avant
Darktown/
Temps Noir/
Minuit à Atlanta).
Et c'était très bon. Même vertigineux, quand on fait le rapprochement avec un certain passé proche. Puisque nous suivons la mise en quarantaine d'une petite ville pendant la grippe espagnole dans l'état de Washington,
et voyons les choses lentement dégénérer quand un soldat tente de pénétrer dans la cité...Un drame historique une fois de plus très documenté et prenant (on en apprend plus sur les objecteurs de conscience, et cette
guerre pas si populaire), avec un rythme lancinant où la tension est tenue du début à la fin.
Les Naufragés du Wager , de David Grann
Un peu le même topo, sauf qu'ici c'est un évènement vrai de vrai. À savoir le naufrage du navire anglais Wager pendant une mission contre l'Empire Espagnol, et la survies pour les naufragés dans des conditions extrêmes.
J'avais lu
La Note Américaine donc j'étais habitué au style de Grann : un récit direct, exhaustif et foutrement bien raconté. Le genre d'ouvrage qui donne tout de suite envie de retrouver certaines archives sur le sujet.
Méridien de Sang, de Cormac McCarthy
Un très bon livre, même si je ne pense pas le relire de sitôt. Il n'est pas considéré comme le plus noir des romans de McCarthy pour rien. On suit le récit âpre et nihiliste (et inspirés de faits réels) d'une expédition punitive
menée par une troupe de mercenaires contre les Apaches au milieu du XIXè Siècle. Il faut un petit temps d'adaptation au style (pas de virgule, dialogues insérés à même la narration), et il faut accepter que personne
n'est à sauver là-dedans. Le roman nous présente de vraies bêtes multipliant les exactions, massacres et orgies primaires. Parfois, c'est vraiment très dur à lire, bien que McCarthy ne s'appesantit pas sur les descriptions
du carnage. C'est sûr que les mythes du bon sauvage et des soldats au grand idéaux, vous oubliez. Si je devais en sauver un seul perso du livre, je pense qu'on devrait quand même l'enfermer à perpétuité.
Apparemment, John Hillcoat est toujours prévu à l'adaptation. Bon courage, c'est encore plus noir que
La Route et bien plus sanglant.
Après ces trois livres assez rudes dans leur genre, je me suis escrimé à retrouver des livres plus funs et rigolos.
À côté de la plaque de Marc Behm
C'était bien du M. Behm, à savoir tordu et irrévérencieux. En même temps, on suit Patrick, un garagiste rêveur qui ne trouve rien de mieux à faire que de se faire passer pour un serial-killer pour séduire une inspectrice...
Surtout qu'en parallèle, on découvre le récit fictif dans lequel il s'imagine être un grand aventurier dans les contrées africaines. Évidemment, le mec n'y a jamais mis les pieds donc c'est n'importe quoi !
Le livre se lit assez rapidement et la fin donne une saveur particulière aux fantaisies extra-diégétiques de Patrick finalement pas si coupées que ça du récit principal.
J'ai ensuite découvert Mark Haskell Smith, et deux de ses livres, des comédies un peu loufoque, un peu trash assez revigorantes.
À bras raccourcis, raconte l'histoire rocambolesque d'une poignée de personnages mêlés de près ou de loin à un bras qui a été retrouvé sur une scène de crime. Parmi eux, des mafieux pas finauds, un employé de
laboratoire benêt, une thérapeute sexuelle en pleine crise et un flic plutôt motivé. Quelques passages sont drôlement crades, les personnages sont attachants et on accepte volontiers de se laisser emmener dans cette
mascarade permettant à Smith d'envoyer quelques pics sur L.A, l'Amérique et Hollywood.
Défoncé (OU Elephant Crush) est un peu moins foufou mais on s'y amuse bien quand même. J'y ai surtout trouvé de l'intérêt grâce à deux personnages secondaires totalement barrés. Une infirmière du genre très
entreprenante et un missionnaire en pleine découverte des petits plaisirs charnels. L'intrigue principale est construire de manière fluide et ça reste bien envoyé, mais elle m'intéresse plus quand elle fait des écarts avec ce *
type de profils. Dans tous les cas, c'était de la bonne.
J'ai également découvert Carl Hiaasen qu'on m'a beaucoup conseillé dans la veine comédie.
J'ai lu
Queue de Poisson qui est une bonne entrée en la matière. Où comment tuer sa femme en la poussant du pont d'un bateau peut s'avérer périlleux...quand elle survit et a bien l'intention de se venger à la dure.
Hiaasen étire peut-être un peu trop l'intrigue mais on s'accroche bien à Joey (l'héroïne) et la mécanique de sa vendetta amène quelques chapitres très amusants (on plaindrait presque son connard de mari, qui est une
caricature sur pattes). De plus, Hiaasen - en bon journaliste qu'il est - rappelle combien le tourisme de masse et les entrepreneurs immoraux ont beaucoup fait de mal à la Floride.
Je poursuivrai avec un autre roman du même auteur prochainement.
Puisqu'on parle de Floride, j'ai retenté l'expérience sur Tim Dorsey - autre ex journaliste et auteur spécialisé dans la comédie barrée dont j'avais déjà lu
Triggerfish Twist il y a 4 ans.
Là, c'était
Florida Roadkill
C'est relativement marrant certes, mais j'ai toujours beaucoup de peine à suivre les romans tant ils sont destructurés, à l'image de son personnage Serge A. Storms, psychopathe fini aux passions surprenantes. On croirait
suivre une aventure du Trevor de
GTA 5
Beaucoup de scénettes n'ont finalement aucun intérêt sur l'intrigue principale...qui d'ailleurs est assez floue. Quelques tableaux sont rigolos mais le fait est que c'est trop confus pour m'emballer complètement.
Je ne pourrais pas en dire autant du livre
À poil en civil de Jerry Stahl qui lui pousse le bouchon trop loin, trop vite et pendant beaucoup trop longtemps. J'ai dû sourire deux-trois fois et le reste du temps je tournais les
pages sans passion.
