Je me rends compte que ça fait longtemps que je n'ai pas fait part de mes pérégrinations horrifiques
Immaculate (2024)
Rien de bien neuf sous le soleil dans ce film prenant place dans un couvent italien. Et le résultat est assez ambivalent disons.
Immaculate est bourré de soucis de narration et d'écriture qui fait que l'ensemble du film peine à convaincre, mais pour autant il jouit dans le même temps d'une esthétique vraiment agréable et de la prestation habitée de Sydney Sweeney.
Pas grand chose à en dire honnêtement, mais pas un mauvais moment, ce qui est de plus en plus rare dans le mainstream horror américain.
Abigail (2024)
Après leur incursion mitigée dans la saga "
Scream", Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin se refont une petite santé avec leur nouveau film qui revient à un cadre rappelant nécessairement leur "
Wedding Nightmare".
Une fois de plus, on se retrouve dans une forme de chasse à l'homme au sein d'un manoir gigantesque donc, mais mâtinés d'ingrédients un peu différents : l'aspect comique est plus poussé et le fantastique fait une entrée sanglante avec la thématique du vampire, le tout saupoudré d'un soupçon de whodunnit sûrement hérité de leur doublette à Woodsboro.
Il ne faut pas y voir un grand film, mais j'ai été agréablement diverti par Abigail. Tout est conçu en forme de gros divertissement comico-gore (le sang et la chair explosent à outrance ici) et porté par un casting bien fichu ! Melissa Barrera confirme son statut de "final girl" de l'époque, Dan Stevens n'est jamais aussi bon que dans ces bonnes séries B de genre, Kathryn Newton s'amuse bien plus ici que dans le MCU, Kevin Durand est toujours efficace en gros musculeux un peu concon et la jeune Alisha Weir est savoureuse en ballerine vampire qui en fait des caisses, au croisement du monstre et de Meg4n (en bien mieux). C'est évidemment caricatural et limité, mais c'est pleinement assumé voire presque intégré au récit via une scène du premier tiers qui s'amuse du côté archétypal des persos en présentant leur background.
Bref, un bon petit moment fun et sans prétention (trop long en revanche clairement), mais qui laisse aussi des regrets quand à leur passage sur la licence Scream. Sûrement trop cadrés et vampirisés par le passé et la production pour que leur folie prenne pleinement dans cet univers.
Tarot (
Les Cartes du Mal en VF

)
Le titre VF annonçait déjà un peu la couleur, mais on tient sûrement l'un des gros nanars horrifiques de l'année !
Deux nouveau disciples de Jeff entrent dans l'arène mon cher [mention]ConFucKamus[/mention] !
J'ai nommé Spencer Cohen, dont c'est la première réalisation et dont je découvre en écrivant ces lignes qu'il a bossé auparavant en scénariste sur Moonfall et Expandables 4. Le début d'une grande carrière assurément !
Il est binômé ici par Anna Halberg et ensemble ils avaient déjà commis un court métrage qu'il va falloir que je trouve.
Bref, Tarot c'est l'histoire d'un groupe de jeunes qui part en weekend festif dans un Airbnb, ouvre une porte interdite vers la cave dans laquelle ils découvrent un jeu de tarot ancien. Et comme la final girl s'y connait bien, elle va leur tirer les cartes et ça va mal se passer.
Jusqu'ici tout va presque bien. Je dirais même qu'il y avait une bonne idée à exploiter avec les cartes de tarot pouvant créer un bestiaire assez fou.
Le problème ? Ou plutôt LES problèmes ? Et bien déjà la mise en place est complètement rushée : aucun perso n'est caractérisé (au mieux il représente un archétype, et encore pas tous) et le lien qui les unit non plus. C'est juste une bande de jeunes qui picole à outrance (mais sans être bourré) dans un chalet forestier et c'est tout.
On passe 15min derrière sur la séance de tarot qui va nous spoiler à peu près toutes les mises à mort à venir et parti de là on peut enfin passer aux choses "sérieuses".
Mais là encore rien ne va : on passe dans une sorte de Destination Finale du pauvre avec des setups de mises à morts bâclés et un bestiaire complètement sous-exploité et interchangeable, à deux exceptions près. La carte du "Fou" se distingue un peu mais est tellement mal gérée niveau mise en scène que l'effet foire et la seule scène du film qui aurait pu être intéressante concerne le "Magicien". Elle aurait pu être incroyablement sadique, mais là aussi c'est trop mal fichu et prévisible dans sa construction pour que cela prenne auprès du spectateur de plus de 15 ans. Le reste est vraiment de l'ordre de l'anecdotique et joue plus sur les mots que les personnages. Je me suis bien plus marré que je n'ai été effrayé.
Et puis entre deux, on nous bassine un bon quart d'heure d'explication du Mal dont en fait on se contrefout parce qu'on avait déjà compris en un micro flashback d'intro de 10sec du film avant.
Niveau réalisation, c'est donc une petite catastrophe à coup de jump scares mal timés et de montage rapide pour masquer les défauts.
Le casting est aussi insignifiant que les personnages le sont. Et d'ailleurs on n'est attaché à aucun d'entre eux donc on se contrefiche de leur sort. La final girl ? Ils ont coiffé et maquillé une jeune actrice pour faire en sorte qu'elle ait de faux airs de Emma Stone et c'est à peu près tout ce qu'on peut en dire. Et puis il y a "Ned" de la saga MCU Spider-Man qui fait du Ned.
Le pire dans tout ça, c'est qu'on sent qu'il y a un peu de boulot derrière quand même. Et quelques artisans qui ont fait de leur mieux pour le rendu des créatures.
C'était à chier, mais je me suis bien marré !
Evidemment, avec son budget de 8M$ et son exploitation ciné, il s'agit d'un film tout à fait rentable. Donc on risque de revoir le duo avec un plus gros budget et donc encore plus de potentiel de se chier dessus !
