La troisième saison, qui doit raconter une grande partie de l'histoire des volumes III et IV de la saga en à peine 10 épisodes, commence ainsi au moment où l'ordre des Aes Sedai, une organisation de magiciennes, seules autorisées à utiliser le « pouvoir unique », est secoué par le dévoilement d'une opposition secrètement favorable au Ténébreux en son sein, où Rand al'Thor doit gérer les conséquences de la révélation de sa nature de Dragon réincarné et où entrent en jeu les lieutenants du Ténébreux fraîchement libérés.
Même si le premier épisode de la saison s'ouvre par une séquence spectaculaire, la série ralentit ensuite quelque peu son rythme, au moins dans les trois épisodes que nous avons pu visionner, qui accordent beaucoup de place aux tourments intérieurs des différents personnages et font de toute évidence office de mise en jambes pour une suite bien plus épique, violente et décisive.
[...] Oui, visuellement, la série pâtit d'un léger manque de budget : si elle n'est jamais hideuse, et bénéficie notamment de décors assez remarquables, elle n'échappe pas toujours à la faute de goût, notamment dans les effets spéciaux liés à la magie (qui prennent, hélas, beaucoup de place dans les scènes de bataille ou d'affrontements psychiques).
Pourtant, grâce à un univers d'une telle profondeur que même les limitations des productions audiovisuelles n'arrivent pas à le gâcher, à un sens de l'aventure épique qui transparaît à chaque scène et à un enthousiasme communicatif, La Roue du temps réussit là où ses concurrents plus médiatiques échouent dans les (plus ou moins) grandes largeurs : proposer un feuilleton de fantasy à l'univers passionnant, jamais manichéen et bien plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord, et aux personnages attachants. Allez-y pour le voyage et, vous verrez, vous en reviendrez non seulement divertis, mais également plus riches en images et en souvenirs.
