Un Ozon bien réussi dans ce faux murder mystery slapstick, en tribune féminine réjouissante portée par une reconstitution d'époque pleine de charme, une mise en scène maitrisée et durtout un excellent cast (Rebecca et Nadia continuent de prouver qu'elles sont les 2 meilleures révélations françaises de ces dernières années)
3.5/5
Là aussi belle surprise.
Enfin pas complètement car derrière ce revival de D&D on trouve les réals de Game Night (comédie US vraiment drôle à rattrapper si vous ne l'avez pas vu) et Chris McKay (le réla de Lego Batman).
Bref des geeks qui pigent les références qu'ils abordent et savent aussi les détourner sans jamais avoir une approche cynique destinée à les rabaisser.
Et c'est dans cette optique que ce Donjons et Dragons est un film d'aventure réjouissant, en plaçant une équipe de misfits (un peu comme les Gardiens de la Galaxie oui mais pas complètement non plus) face à un ancien allié devenu traître, et une menace venue tout droit de Thay et de l'Outre-monde.
Le casting est réussi (en particulier Chris Pine, Rodriguez et Jean-Page je trouve qui sont à fond dans leur rôle), et chaque personnage a ses propres problématiques et caractéristiques : le barde jovial qui a tout perdu, la barbare ultra badass exclue du clan, le sorcier qui n'est pas à la hauteur de sa grande lignée, la druide métamorphe qui hait les humains ou même le paladin vengeur qui fait office de NPC.
Tout ceci concourt au fait qu'on se retrouve devant une incarnation du jeu de plateau avec tous ses codes (passages secrets, reliques McGuffin, donjons, créatures en tout genre, incantations aux règles zarbi (on peut poser 5 questions à un mort et pas une de plus) que le film a plaisir à embrasser pour y amener régulièrement de l'humour bien amené (là encore inhérent aux codes de l'heroic fantasy).
Le drama (classique certes mais vendu par les acteurs) est quand même là, tout comme des séquences d'action curieusement bien fichus, lisibles et péchues (Michelle Rodriguez tabasse sévère).
Les réals se permettent même des propositions de mise en scène bien efficientes, comme une séquence en plan-séquence intégrale où on suit Doric la druide changeline s'exfiltrer d'un palais (puis de la ville !) en se métamorphosant en plusieurs animaux.
C'est clairement cette générosité et ce ludisme que je retiens de ce D&D, compensant quelques petits écueils (la première partie est très didactique avec bcp de world building, et y a aussi son lot de deux ex machinas), et une direction artistique lorgnant parfois vers le cosplay (sans être rédhibitoire car cela contribue aussi à embrasser l'imaginaire roliste de fantasy). Néanmoins, le film convainct bien à ce niveau par un vaste choix de lieux (prison-tour dans un désert gelé, donjons de lave gardé par un dragon, foret, glaciers, arène ...), une BO de Lorne Balfe ultra efficace (c'est de l'heroic fantasy-porn avec cornemuse, choeurs et compagnie) et son lot de références (la Porte de Baldur, la cité de Neverwinter, etc).
Bref, un très chouette moment passé devant ce D&D, et j'aimerai une suite
3,5/5