
Salut les amis. Quelques retours très rapide, pardon, notamment car je dois courir faire les courses des repas de Noël à venir (les cadeaux c'est fini, ouf


Après le décès de son mentor, un professeur d'université de Buenos Aires pense sincèrement prendre sa succession et récupérer sa chaire. Mais c'était sans compter le retour d'un concurrent, prof brillant, beau gosse, populaire et ancien ami avec qui il s'est fâché, qui pourrait bien lui faire une sérieuse concurrence. Quelque part entre Comment je me suis disputé et Curb Your Enthusiasm, ce film singulier, original et vraiment réussi se déroule sur un temps long et à l'encontre de ce qu'on pourrait supposer pour ce genre de film, et cultive un art de la gène pour son personnage principal aussi hilarant qu'embarrassant. Une réussite qui pourrait plaire ici à beaucoup.

A peine sortie de l'école, la jeune assistante d'un avocat se voit confier une première affaire, tout simplement parce que l'avocat pour lequel elle travaille a la flemme de s'y rendre : elle doit aller dès le lendemain matin à Reims pour prendre le dossier d'un grand ado, soupçonné d'être impliqué dans la disparition d'une amie de sa sœur. Mais lorsque cette jeune femme est retrouvée assassinée sauvagement au fond du bois, c'est sa vie entière qui va changer de cap, la voyant investie pour la première fois, et sans expérience aucune, d'un dossier criminel. Première Affaire est un film très réussie, à la tension permanente et au rythme idéal, mais plombe vraiment par la description du cynisme du milieu, disant clairement que certains n'hésitent pas à privilégier leur carrière à la vérité.

Premier film d'horreur interdit en France aux moins de 18 ans depuis grand nombre d'années, Terrifier 3 est pour moi le plus réussi, mais aussi le plus gore oui, de la trilogie, et en cela mérite vraiment son interdiction. D'ailleurs celle-ci lui fut bénéfique, et généra un buzz énorme qui permit au film d'être un énorme succès salles en France (500.000 entrées alors que les deux premiers n'avaient pas dépassé les 70.000). Ces films n'ont aucun sens car le personnage ne meurt jamais et se relève sans cesse pour poursuivre ses méfais, parodiant sans doute l'un des défauts du genre jusqu'à l'outrance, il faut donc les voir comme une abstraction du genre, réflexion visuelle sur la violence pure et la terreur pure au cinéma. Et ça marche vraiment sur ce volet 3, vrai film d'horreur de Noël, qui est difficilement supportable, et m'a vraiment foutu les chocotes tout en parvenant à poser une esthétique forte, et à réfléchir (et réussir) une mise en scène de l'horreur vraiment parfaite. Vivement le 4, même si je ne vois pas comment Leone peut aller plus loin...

Une professeur est victime de vol dans son collège, elle installe une webcam, croit identifier le voleur ou la voleuse, les accusations tombent, et c'est le début d'un engrenage de suspicions, de plaintes et de ressentiments interminables... L'idée de départ est bonne mais le cinéaste ne sait vite plus quoi en faire, tourne vite en rond et génère un ennui qu'un metteur en scène plus aguerri aurait pu éviter assez facilement.

Le premier volet était déjà réussi mais celui-ci va beaucoup plus loin, et avec la riche idée de concentrer son film sur un seul cas, cette jeune chanteuse populaire, parvient à créer un film vraiment flippant, qui va bien au-delà du film d'horreur et qui interroge avec beaucoup de pertinence tout ce qui touche à la société du spectacle. C'est un film qui évoque aussi bien It Follows que Candyman (dans l'esprit plus que dans le fond, mais j'y ai pensé en permanence) et qui est vraiment marquant. Le film, par son décorum autour de la chanteuse pop, m'a fait aussi penser au dernier Shyamalan, mais est cent fois au-dessus.

Un grand metteur en scène de documentaires à la fin de sa vie, accepte une interview, la dernière, à deux personnes qui furent d'anciens élèves, et durant laquelle il va revenir, peut-être pour la première fois, sur des secrets lourds de ses jeunes années. Beau film crépusculaire de Paul Schrader, qui serait un très bon dernier film d'ailleurs, celui-ci a pourtant un gout d'inachevé, même si je pense que c'est volontaire et que c'est très certainement présent dans le roman de Russell Banks. C'est un film qui ne dit pas tout, qui ne résout pas tout, et qui ouvre, c'est sa seule certitude, sur la mort. Le film sent d'ailleurs un peu la mort en permanence. Mention spéciale à Richard Gere qui est absolument prodigieux (et dont on ne dit pas assez souvent, à cause de deux ou trois rôles pourris, que c'est un comédien fabuleux), même si cela fait bizarre de voir un autre que lui jouer son rôle lorsqu'il est jeune (mais c'est toujours mieux que des effets spéciaux à la Zemeckis).

Je n'avais jamais eu envie de voir un film de Michel Franco, cinéaste conspué de partout, mais son dernier film ayant étonnamment beaucoup plu et même séduit la critique, je m'y suis essayé également. Et oui, en effet, c'est un beau film. Alors il ne faut pas le survendre non plus, c'est loin d'être un des films de l'année comme j'ai pu le lire parfois, mais c'est un beau film sur le non-dit, sur la solitude, sur des vies brisées, et comment elles peuvent tenter de se reconstruire ensemble. C'est assez émouvant, même si l'émotion est parfois tellement retenue qu'elle a du mal à se distiller. Et bien évidemment, tout ceci cache un secret enfoui, un secret terrible et dévastateur qui va être révélé en toute fin de film et dont la cruauté de ce dernier va complètement rebattre les cartes. Je ne sais pas quoi penser de cette révélation finale. Oui, elle a un sens dans le scénario, mais j'y vois là le retour de ce que je lisais de négatif sur le cinéma de Franco, une sorte de manipulation sur le sentiment, bref, je crois que j'aurais préféré le film sans ça, ou alors, j'aurais préféré qu'on me l'annonce avant, là je me sens un peu pris au piège en tant que spectateur. C'est comme si on m'avait vendu un film d'Ira Sachs, mais qu'il se termine comme un Lanthimos. Bref, c'est tout de même une réussite, et puis en tant que fan de Jessica Chastain, comment ne pas l'admirer ici où elle est absolument bouleversante.

Oh le superbe Christmas slasher que voici ! Une réussite totale et un plaisir constant. Pour une raison simple : le tueur est le héros, on s'y attache donc énormément, et surtout parce que ce tueur a un background, on nous raconte toute sa vie, son enfance et le trauma initial, son éducation et les souffrances qui l'ont accompagnée et qui ont fait de lui un homme meurtri et torturé, et du coup, une fois qu'il devient le tueur, ce n'est pas un bête type caché derrière un masque dont on ignore tout, mais un personnage dont on connait la sensibilité, et les caractères psychologique, ce qui permet de vivre le film, par ailleurs super beau visuellement, avec beaucoup plus d'intensité. Je sais qu'il y a eu des suites. Vous les avez vues ? Elles sont bien ?

La réunion d'une très grande famille (il y a encore plus de monde que lors du début de Home Alone) pour la soirée de Noël, jusqu'au petit matin... Film composite, qui n'a pas de héros mais qui en a une quarantaines, qui n'a pas de trame de récit principale, mais qui en a une quarantaine, Noël à Miller's Point séduit d'abord par son ambiance, son côté ludique, ses nombreuses vannes qui tombent à plat (c'est volontaire, Taormina ne s'intéressant jamais à leur chute et coupant souvent avant), et sa profusion de tout, dans un décor et une ambiance vraiment chaleureuses qui donnent à chaque spectateur l'impression d'être présent, vraiment. Mais la seconde partie du film est pour moi moins réussie, car nous allons suivre plusieurs de ces personnages dans des aventures nocturnes, parfois extérieures. Mais il y avait tant de personnages et de mini-récits dans la première partie que je n'ai réussi à m'attacher à aucun, ni à m'identifier à quiconque, ce qui fait que je n'ai pas d'empathie pour eux dans la seconde partie, moment où pourtant l'empathie me semble indispensable pour pouvoir apprécier les scènes en question. Pas mal d'ennui sur ce second acte donc, et aussi la désagréable impression que le cinéaste ne sait pas quand stopper son film et que celui-ci aurait pu se stopper 5 ou 6 fois avant de relancer la machine... J'y vois de belles choses tout de même, mais c'est un peu trop foutraque à mon goût.
Et puis, j'ai attaqué le magnifique coffret Chantal Akerman. Je ne reviens pas en détails sur les films, mais voici ce que j'ai vu ou revu depuis hier, et c'est absolument merveilleux d'avoir la chance de voir tout ça dans des conditions pareilles :

Quatre films d'examens (1967)

Saute ma ville (1968)

L'Enfant aimé ou je joue à être une femme mariée (1971)

La Chambre (1972)

Hotel Monterey (1972)

Le 15 / 8 (1973)