Le Centre de Visionnage : Films et débats

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groil_groil
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:hello:
Salut les amis. Quelques retours très rapide, pardon, notamment car je dois courir faire les courses des repas de Noël à venir (les cadeaux c'est fini, ouf :D)

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Après le décès de son mentor, un professeur d'université de Buenos Aires pense sincèrement prendre sa succession et récupérer sa chaire. Mais c'était sans compter le retour d'un concurrent, prof brillant, beau gosse, populaire et ancien ami avec qui il s'est fâché, qui pourrait bien lui faire une sérieuse concurrence. Quelque part entre Comment je me suis disputé et Curb Your Enthusiasm, ce film singulier, original et vraiment réussi se déroule sur un temps long et à l'encontre de ce qu'on pourrait supposer pour ce genre de film, et cultive un art de la gène pour son personnage principal aussi hilarant qu'embarrassant. Une réussite qui pourrait plaire ici à beaucoup.

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A peine sortie de l'école, la jeune assistante d'un avocat se voit confier une première affaire, tout simplement parce que l'avocat pour lequel elle travaille a la flemme de s'y rendre : elle doit aller dès le lendemain matin à Reims pour prendre le dossier d'un grand ado, soupçonné d'être impliqué dans la disparition d'une amie de sa sœur. Mais lorsque cette jeune femme est retrouvée assassinée sauvagement au fond du bois, c'est sa vie entière qui va changer de cap, la voyant investie pour la première fois, et sans expérience aucune, d'un dossier criminel. Première Affaire est un film très réussie, à la tension permanente et au rythme idéal, mais plombe vraiment par la description du cynisme du milieu, disant clairement que certains n'hésitent pas à privilégier leur carrière à la vérité.

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Premier film d'horreur interdit en France aux moins de 18 ans depuis grand nombre d'années, Terrifier 3 est pour moi le plus réussi, mais aussi le plus gore oui, de la trilogie, et en cela mérite vraiment son interdiction. D'ailleurs celle-ci lui fut bénéfique, et généra un buzz énorme qui permit au film d'être un énorme succès salles en France (500.000 entrées alors que les deux premiers n'avaient pas dépassé les 70.000). Ces films n'ont aucun sens car le personnage ne meurt jamais et se relève sans cesse pour poursuivre ses méfais, parodiant sans doute l'un des défauts du genre jusqu'à l'outrance, il faut donc les voir comme une abstraction du genre, réflexion visuelle sur la violence pure et la terreur pure au cinéma. Et ça marche vraiment sur ce volet 3, vrai film d'horreur de Noël, qui est difficilement supportable, et m'a vraiment foutu les chocotes tout en parvenant à poser une esthétique forte, et à réfléchir (et réussir) une mise en scène de l'horreur vraiment parfaite. Vivement le 4, même si je ne vois pas comment Leone peut aller plus loin...

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Une professeur est victime de vol dans son collège, elle installe une webcam, croit identifier le voleur ou la voleuse, les accusations tombent, et c'est le début d'un engrenage de suspicions, de plaintes et de ressentiments interminables... L'idée de départ est bonne mais le cinéaste ne sait vite plus quoi en faire, tourne vite en rond et génère un ennui qu'un metteur en scène plus aguerri aurait pu éviter assez facilement.

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Le premier volet était déjà réussi mais celui-ci va beaucoup plus loin, et avec la riche idée de concentrer son film sur un seul cas, cette jeune chanteuse populaire, parvient à créer un film vraiment flippant, qui va bien au-delà du film d'horreur et qui interroge avec beaucoup de pertinence tout ce qui touche à la société du spectacle. C'est un film qui évoque aussi bien It Follows que Candyman (dans l'esprit plus que dans le fond, mais j'y ai pensé en permanence) et qui est vraiment marquant. Le film, par son décorum autour de la chanteuse pop, m'a fait aussi penser au dernier Shyamalan, mais est cent fois au-dessus.

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Un grand metteur en scène de documentaires à la fin de sa vie, accepte une interview, la dernière, à deux personnes qui furent d'anciens élèves, et durant laquelle il va revenir, peut-être pour la première fois, sur des secrets lourds de ses jeunes années. Beau film crépusculaire de Paul Schrader, qui serait un très bon dernier film d'ailleurs, celui-ci a pourtant un gout d'inachevé, même si je pense que c'est volontaire et que c'est très certainement présent dans le roman de Russell Banks. C'est un film qui ne dit pas tout, qui ne résout pas tout, et qui ouvre, c'est sa seule certitude, sur la mort. Le film sent d'ailleurs un peu la mort en permanence. Mention spéciale à Richard Gere qui est absolument prodigieux (et dont on ne dit pas assez souvent, à cause de deux ou trois rôles pourris, que c'est un comédien fabuleux), même si cela fait bizarre de voir un autre que lui jouer son rôle lorsqu'il est jeune (mais c'est toujours mieux que des effets spéciaux à la Zemeckis).

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Je n'avais jamais eu envie de voir un film de Michel Franco, cinéaste conspué de partout, mais son dernier film ayant étonnamment beaucoup plu et même séduit la critique, je m'y suis essayé également. Et oui, en effet, c'est un beau film. Alors il ne faut pas le survendre non plus, c'est loin d'être un des films de l'année comme j'ai pu le lire parfois, mais c'est un beau film sur le non-dit, sur la solitude, sur des vies brisées, et comment elles peuvent tenter de se reconstruire ensemble. C'est assez émouvant, même si l'émotion est parfois tellement retenue qu'elle a du mal à se distiller. Et bien évidemment, tout ceci cache un secret enfoui, un secret terrible et dévastateur qui va être révélé en toute fin de film et dont la cruauté de ce dernier va complètement rebattre les cartes. Je ne sais pas quoi penser de cette révélation finale. Oui, elle a un sens dans le scénario, mais j'y vois là le retour de ce que je lisais de négatif sur le cinéma de Franco, une sorte de manipulation sur le sentiment, bref, je crois que j'aurais préféré le film sans ça, ou alors, j'aurais préféré qu'on me l'annonce avant, là je me sens un peu pris au piège en tant que spectateur. C'est comme si on m'avait vendu un film d'Ira Sachs, mais qu'il se termine comme un Lanthimos. Bref, c'est tout de même une réussite, et puis en tant que fan de Jessica Chastain, comment ne pas l'admirer ici où elle est absolument bouleversante.

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Oh le superbe Christmas slasher que voici ! Une réussite totale et un plaisir constant. Pour une raison simple : le tueur est le héros, on s'y attache donc énormément, et surtout parce que ce tueur a un background, on nous raconte toute sa vie, son enfance et le trauma initial, son éducation et les souffrances qui l'ont accompagnée et qui ont fait de lui un homme meurtri et torturé, et du coup, une fois qu'il devient le tueur, ce n'est pas un bête type caché derrière un masque dont on ignore tout, mais un personnage dont on connait la sensibilité, et les caractères psychologique, ce qui permet de vivre le film, par ailleurs super beau visuellement, avec beaucoup plus d'intensité. Je sais qu'il y a eu des suites. Vous les avez vues ? Elles sont bien ?

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La réunion d'une très grande famille (il y a encore plus de monde que lors du début de Home Alone) pour la soirée de Noël, jusqu'au petit matin... Film composite, qui n'a pas de héros mais qui en a une quarantaines, qui n'a pas de trame de récit principale, mais qui en a une quarantaine, Noël à Miller's Point séduit d'abord par son ambiance, son côté ludique, ses nombreuses vannes qui tombent à plat (c'est volontaire, Taormina ne s'intéressant jamais à leur chute et coupant souvent avant), et sa profusion de tout, dans un décor et une ambiance vraiment chaleureuses qui donnent à chaque spectateur l'impression d'être présent, vraiment. Mais la seconde partie du film est pour moi moins réussie, car nous allons suivre plusieurs de ces personnages dans des aventures nocturnes, parfois extérieures. Mais il y avait tant de personnages et de mini-récits dans la première partie que je n'ai réussi à m'attacher à aucun, ni à m'identifier à quiconque, ce qui fait que je n'ai pas d'empathie pour eux dans la seconde partie, moment où pourtant l'empathie me semble indispensable pour pouvoir apprécier les scènes en question. Pas mal d'ennui sur ce second acte donc, et aussi la désagréable impression que le cinéaste ne sait pas quand stopper son film et que celui-ci aurait pu se stopper 5 ou 6 fois avant de relancer la machine... J'y vois de belles choses tout de même, mais c'est un peu trop foutraque à mon goût.

Et puis, j'ai attaqué le magnifique coffret Chantal Akerman. Je ne reviens pas en détails sur les films, mais voici ce que j'ai vu ou revu depuis hier, et c'est absolument merveilleux d'avoir la chance de voir tout ça dans des conditions pareilles :

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Quatre films d'examens (1967)

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Saute ma ville (1968)

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L'Enfant aimé ou je joue à être une femme mariée (1971)

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La Chambre (1972)

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Hotel Monterey (1972)

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Le 15 / 8 (1973)
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Kit
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[mention]groil_groil[/mention] :hello:
hélas je ne vois pas les 7 premières images que ce soit avec Firefox ou Edge :(
Joyeux Noël :bounce:
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groil_groil
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Kit a écrit : dim. 22 déc. 2024 14:57 @groil_groil :hello:
hélas je ne vois pas les 7 premières images que ce soit avec Firefox ou Edge :(
Joyeux Noël :bounce:
Oh zut alors ! Incompréhensible...
Dans l'ordre :

1. El Profesor
2. Première Affaire
3. Terrifier 3
4. La Salle des Profs
5. Smile 2
6. Oh, Canada
7. Memory
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groil_groil a écrit : dim. 22 déc. 2024 18:40
Kit a écrit : dim. 22 déc. 2024 14:57 @groil_groil :hello:
hélas je ne vois pas les 7 premières images que ce soit avec Firefox ou Edge :(
Joyeux Noël :bounce:
Oh zut alors ! Incompréhensible...
Dans l'ordre :

1. El Profesor
2. Première Affaire
3. Terrifier 3
4. La Salle des Profs
5. Smile 2
6. Oh, Canada
7. Memory
:jap: et bien sûr :sarcastic: maintenant elles apparaissent :crazy: désolé
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Tamponn Destartinn
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groil_groil a écrit : dim. 22 déc. 2024 09:15 même si cela fait bizarre de voir un autre que lui jouer son rôle lorsqu'il est jeune (mais c'est toujours mieux que des effets spéciaux à la Zemeckis).
La même pour la série de Cuaron avec Cate Blanchett, Disclaimer ! (que je ne conseille pas, au part ailleurs...)

Joyeux noel !
Bon réveillon et à bientôt.


et sinon :

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Depuis 4 films, Mouret cartonne en salle et niveau critique, ce qui est une surprise, parce qu'avant ce n'était pas tant le cas (qui se rappelle de son horrible Une autre vie, comédie romantique avec Joey Starr, qui fut un bide retentissant il y a 10 ans ?)
Bref, c'est un succès que je ne m'explique pas, je trouve ça toujours plutôt médiocre, et ce dernier ne déroge pas à la règle.
Le film est proche des Choses qu'on dit, les Choses qu'on fait. Dans le sens où c'est une multitude de petites histoires vite fait reliées les unes aux autres, dont une seule surnage ; l'histoire tragique. Ce fut celle d'Emilie Dequenne dans le précédent, cette fois c'est celle d'India Hair. Trois amies a ceci dit le bon gout de la mettre en intrigue "principale", donc j'imagine que c'est un peu mieux. N'empêche, quel gâchis de talent de comédiens (Camille Cottin est celle qui s'en sort le mieux, je pense qu'elle a un talent pour s'auto-diriger elle-même, peut-être parce qu'elle a plus rarement que les autres eu la chance d'avoir affaire à de bons directeurs d'acteur)
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cyborg
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"Red Rocket", "Florida Project", "Tangerine" : autant de surnoms, noms de code et pseudonymes servant de titres aux premiers films de Sean Baker. A ces périphrases, le réalisateur préfère cette fois utiliser le prénom du personnage principal de son film : Anora. Anora et non pas "Ani", son nom de scène de strip-teaseuse. "I like Anora more than Ani" nous dit ainsi Youri Borissov, soulignant avec justesse cet écart. Loin d'être anodin, c'est précisément cet espace entre Anora et Ani qui constitue le film. Sa quête peut-être même, d'Ani vers Anora. Comment connaitre son personnage, comment connaitre quelqu'un, comment connaitre son sujet ? Si la question est adressé aux personnages du film et aux spectateurs, il semblerait que Sean Baker se la pose à lui-même et son travail de cinéaste. Une question qui s'avère d'autant plus passionnante et cruciale pour une œuvre qui se veut sociale, cherchant à représenter les marginaux, à donner à voir les laisser-pour-compte de la société américaine.

Si la relation entre Anora et Ani se joue, au premier degré, à l'intérieur même du personnage, elle se joue surtout en deux temps et en lien à deux autres personnages, dans un film lui-même découpé en trois parties. Le premier tiers du film est sa dimension "conte de fée" contemporain dans lequel une pauvresse se marie à un prince charmant richissime, Vanya. Cette première partie est aussi la plus épuisante, sorte de boite à images préfabriquées de l'imaginaire néo-libéral du bonheur consumériste et de l'amour le plus spectaculaire. L'argent est ici la réponse à toute limite supposée, même la plus folle : l’ascension sociale. On songerait presque au Spring Breaker de Korine, le cynisme destructeur en moins, toujours plus doré, plus brillant, plus toc.

C'est exactement quand cette relation, cet "amour", se révèle impossible, avec la fuite en quatrième vitesse de Vanya, que le film entre dans une autre logique. Tandis que disparait Vanya apparait Igor. Igor est un personnage étrange. Présenté comme un homme de main de seconde catégorie, il semble sans cesse perdu, songeur, mal à l'aise, pas à sa place et projeté dans une dimension nouvelle qu'il essaie de comprendre comme il le peut. Igor est avant tout présenté comme un des ressorts comiques du nouveau film qui s'ouvre. Même si elle est essentielle au film "au premier degré", cette partie est aussi la moins enthousiasmante car la plus attendue. Bien qu’exécutée avec brio n'avons nous pas l'impression d'avoir déjà vu cent fois cette quête new-yorkaise nocturne zigzaguant dans Brooklyn de Coney Island aux diners, des boites de nuit aux épiceries ? L'énergie et l'humour déployés fleurent ainsi bon les années 90, enrobant une histoire à la fin courue d'avance (comme dans un conte, certes...).

Le point d'inflexion, rendant le film passionnant à mes yeux, passe néanmoins par Igor. Il m'a fallu du temps pour saisir l'enjeu que porte ce personnage, dévoilé pour moi lorsque, tous de retour en voiture, il interroge Anora sur la matière de son manteau. Anora l'envoyant paitre, cet échange qui pourrait être drôle, ne fonctionne pourtant pas, trop décalée à la suite d'une scène ouvertement bouffonne. C'est par une somme de petits échanges qui ponctuent le film que nous comprendront progressivement qu'Igor est l'Idiot. Il est celui qui parle franchement et interroge sincèrement, il est celui qui veut savoir et essayer de connaitre, il accompagne et observe, tente de ne pas juger. Igor n'est pas un point de vue sur ce qu'il se passe dans le film (la dynamique principale sur laquelle repose le film est même très loin d'Igor) mais il est une relation entre Anora et le film. En d'autre terme, Igor est Sean Baker. Si l'on dit communément qu'un réalisateur doit aimer ses personnages, c'est précisément ce qu'est Igor, lui qui est le seul du film à s'y intéresser pour savoir qui est cette fille et essayer d'en prendre soin (parfaite scène du verre d'eau dans le jet privé).

Quant toutes les péripéties sont enfin closes, nulles et non avenues, s'ouvre la troisième et dernière partie du long-métrage. Une partie qu'un réalisateur lambda aurait sans doute laissé tomber, ou n'aurait peut-être même pas pris soin d'imaginer. Elle est pourtant la plus passionnante et la plus essentielle. De retour à la villa se déroule une longue conversation entre Anora et Igor. Si les échanges sont tendus, semble néanmoins apparaitre une véritable tendresse chez Igor-Baker, comme si le réalisateur venait interroger son personnage sur tout ce qu'il lui avait fait vivre, sur qui elle était, sur ce qu'il pouvait savoir et comprendre d'elle. Que la "maitrise" d'Anora par Igor dans la première scène soit évoqué ici sous les termes de viol (mot auquel il fut difficile de ne pas penser durant le déroulé de la dite scène) permet de poser les bases même d'un débat extrêmement contemporain sur les limites de la fiction, de la représentation et de l'art en général. Toute captation et mise en scène n'est-elle pas déjà soumission, romantisation, glamourisation qui rendra tout sujet représentable et acceptable ? Que peut un créateur pour son sujet et que peut-il en connaitre ? Si l'on a toujours senti que Baker était profondément touché et préoccupé par ceux qu'il filme, c'est peut-être la première fois qu'il pose la question des limites de son geste créatif.

De tous les genres, le cinéma social est peut-être celui le plus lié au cinéma documentaire : une approche qui prétend montrer sans fard et qui, en montrant, s'imagine pouvoir changer le monde. Mais fiction ou documentaire ces formes se heurtent aux mêmes limites : nulle sujet de pourra s'émanciper de son auteur, nulle représentation ne pourra émanciper son sujet. Autrement dit, l'art ne pourra changer le monde et ce quel que soit l'amour que l'on y mette, quelque soit l'amour que l'on donne à ses personnages. Que Baker choisisse de pointer du doigt cette faille, cette "autofiction inconsciente" de l'outil cinématographique, depuis l'intérieure même du système ou il se trouve, me parait incroyablement osé et intelligent, frisant le nihilisme punk. J'ose croire que c'est ce point que vient auréoler la palme d'or.

La dernière scène, sublime, joue pleinement de cette dichotomie. Alors que les visages des deux protagonistes apparaissent en énorme à l'écran, séparé à jamais par un champ-contre champ bouleversant, ceux-ci sont ultimement réuni par une étreinte. Alors qu'Anora s'empresse de donner une forme d'amour physique la renvoyant à ce qu'elle est ou croit-être, Igor tente de lui arracher un baiser, signe d'un amour véritable et de l'ouverture d'un renouveau possible. La résistance, le refus et l'échec de cet échange viennent symboliser l'impossible d'une telle relation et des perspectives qu'on aurait pu espérer y voir. Et c'est ainsi que les larmes d'Anora, écrasée par les traumatismes et le poids des carcans sociaux, se mêlent à celles de tous les artistes ayant eu la naïveté d'espérer pouvoir, un jour, changer le monde.
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cyborg
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Something about the indians of the United States - Peter Nestler - 1978

Bref documentaire (13 min) réalisé en guise d'un avant-programme de la télévision suédoise, sur le massacre progressif des amérindiens lors de la colonisation de l'Amérique du nord. Mélange de dessins, de found-footages et d'images tournées pour l'occasion, surmontées d'une voix-off narrant les faits, "Something about..." est une création typiquement Nesterienne, factuelle et implacable, se penchant une fois encore sur la face sombre du processus de modernisation du monde.


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La force des plus grand conteurs littéraires contemporains (Borges, Hawthorne, Calvino...) est de restreindre leur narration à quelques pages, laissant leurs point de départs géniaux se répendre dans l'imagination de leurs lecteurs. Si le point de départ de Zelig est de cet ordre, le delayage du projet sur 1h20 finit par trainer en longueur. Le retournement "nazi" final, aussi génial soit-il, est ainsi un peu tardif, tandis que la détour par la psychanalyse, marotte Allenienne si il en est, me semble soit "trop" soit "trop peu".

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Débordant de bons sentiments et de guimauve à tire larigot, le "film de Noël" est un genre américain par excellence (je peine à en trouver d"autre... Le conte de Noël de Desplechin ou Le Père-Noel est une ordure ? Mais nous sommes déjà ailleurs il me semble. En Italie peut-être ?).

Pour son deuxième film, Taormina s'essaye à l'exercice pour en livrer une version doucement sombre et désenchantée. Comme le laisse entendre le "tunnel coloré" par lequel passent les personnages au début du film, le film prend une forme quasi-abstraite où Noël devient un espace-temps particulier et abstrait, plutôt que le sujet d'une intrigue claire. Il n'y a ainsi quasiment pas de fil narratif général, plutôt une somme de micro-évènements dessinant en creux le portrait d'une famille, voir d'une société. En réalité le film ressemble surtout aux souvenirs d'un enfant devenu adulte, dont les nouveaux yeux lui permettrait de voir ce qu'il ne percevait pas alors : l'alcoolisme latent des adultes, le cousin un peu simplet, la maison de grand-mère en vente et autre tensions qu'on cherche à tout prix à mettre sous le tapis pour faire vivre le sacro-saint "esprit de Noël". Un peu à la manière de ces lunettes diffractantes que porte l'une des gosses et à travers lesquels nous voyons quelques instants.

Une fois ce décorum sagement attaqué et la maison-boite aux lettres aplatie par une marche arrière malencontreuse, le film s'ouvre vers un deuxième volet durant lequel certains ado s'échappent. De huit-clos, la nuit de noël devient nuit de passage vers l'age adulte. Nous retrouvons ici quelque chose qui est très proche du "Myth of the american sleep-over", premier film de David Robert Mitchel, cuisiné à la sauce Wes-Anderson light, certains plans, blagues et tic de mise en scène y faisant irrémédiablement référence. Le résultat, moins surprenant qu'il ne s'imagine l'être, n'en est pas désagréable pour autant.
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groil_groil
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Revu cette merveille avec toujours autant de plaisir.

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Encore un très bon slasher de Noël, film intéressant et tout sauf débile qui là aussi part sur le principe de comprendre le tueur via un traumatisme initial, un peu comme le Douve Nuit, Sanglante Nuit vu récemment. Ces films-là vont devenir des classiques de Noël.

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Comme chaque année avec les enfants et avec un grand bonheur.
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Tamponn Destartinn
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Chime - K. Kurosawa

Cure, Rétribution, ainsi que - d'une certaine manière - Kairo et Charisma : la quasi totalité des plus grands films de Kiyoshi Kurosawa ont pour sujet une folie meurtrière contagieuse, le tout sans réelles explications. Après une longue période à tenter d'autres choses, avec plus ou moins de succès, Kurosawa nous fait le plaisir de revenir à ce cinéma là le temps d'un moyen métrage, Chime. Le résultat est à la hauteur de son âge d'or : j'ai été accroché à mon siège tout du long. J'aurai tellement aimé que cela dure plus longtemps, une version long métrage, qui plus est en salle. Mais c'est déjà très bien, et j'espère annonciateur d'autres du même genre.
Pour qui est intéressé, il y a un Drive qui circule avec le fichier du film. Je peux vous le mp, parce que le film est inaccessible autrement.
Kit
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jeudi 2 janvier sur Arte (et peut-être aussi sur le site, à vérifier) à 20h55

Les Trois mousquetaires 1948 de George Sidney avec Gene Kelly, Van Heflin, Lana Turner, June Allyson :hot: :hot: :hot: :hot:
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une de mes versions cinoche préférées
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Tyra
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Bonne année 2025 à tout le monde, année riche en bons films, je l'espère. :hello:


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Je comprends qu'on puisse aimer le film. Moi-même, j'aime plutôt la première partie, lorsqu'elle est un peu casavetienne, débordante de vie et de désordre (ce qui ne m'a pas pas empêché, contrairement à certains, de vite repérer à peu près qui est qui), et septique devant la deuxième partie qui va à fond dans une imagerie de l'adolescence un peu idyllique des premiers amours, à la poésie un peu facile et fabriquée.
Mais je ne peux m'empêcher de me dire que l'on est en droit d'attendre autre chose du cinéma indépendant américain, qu'il a peut être mieux à raconter que la réactivation de l'éternelle nostalgie de noël et des premiers émois adolescents.


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J'ai détesté chaque seconde. Je crois que je rejette définitivement ce cinéaste. Mais en plus, je me demande s'il y avait un film à faire sur ce type, qui me semble inintéressant, une pure coquille vide guidée par le ressentiment, et qui vogue de détestations en détestations sans structuration idéologique intéressante.
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groil_groil
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salut !
En tout cas Carrère parvient à en faire un livre formidable.
Donc si le film échoue, ce n'est sans doute pas à cause du personnage, mais bien du cinéaste :)
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groil_groil
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Les derniers films vus en 2024 :

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Comme je n'aimais pas du tout le premier, on ne peut pas dire que j'ai été déçu, mais je ne sais pas à quel moment la grandiloquence se transforme en ridicule, mais disons que c'est une question qui semble être omniprésente ici. L'acteur principal et son énorme accent irlandais, idéal pour jouer un gladiateur romain donc, est consternant, mais finalement ne jure pas tant que ça devant des scènes où il combat des requins ou des monstres-chiens dans l'arène. Sic. Je dirais qu'au moins cet épisode-ci à au moins pour lui de ne pas se prendre pour autre chose qu'une série B bas du front, laissant de côté les pseudos pensées philosophiques de supérette qui rendaient le premier volet si détestable.

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Les enfants de Martiens - qui sont des humains mais peints en verts avec un slip vert, un sous-pull vert et un drôle de chapeau bricolé sur la tête - regardent la télé (sic) des humains, et sont verts (pardon) de constater que les enfants humains ont un Père Noël et pas eux... Leurs parents décident alors d'enlever Santa Claus afin qu'ils gâtent aussi leurs gosses. Pour résumer ce film, je ferais simple : même Ed Wood n'aurait pas osé. C'est l'un des trucs les plus hallucinants que j'ai pu voir en terme de SF cheap à deux balles, et c'est du coup absolument délicieux et grotesquement génial. Petite anecdote : la gamine de 9 ans qui joue la jeune Martienne est la future chanteuse Pia Zadora.

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Second visionnage, à l'aura d'Anora, et j'ai toujours autant aimé, si ce n'est plus. Ce que j'adore dans ce film, outre la mise en scène géniale de Sean Baker, décidément un grand cinéaste, c'est la double manière dont il parvient à rendre attachant un personnage qui est un pur connard, et celle dont il parvient à magnifier les décors d'un environnement absolument atroce. Ces suburbs qui jouxtent des usines horribles, sur des bords de highways ultra polluées, sont sous sa caméra absolument sublimes de beauté. Baker filme les laissés pour compte de l'Amérique, ceux dont le capitalisme et le consumérisme ne veulent pas, et ceux-ci sont abimés par la société dans laquelle ils vivent. Même leurs rêves sont au rabais, même leurs ambitions sont viles. Et ils ne sont pas coupables, ils sont les victimes de tout cela, Baker fait bien la distinction, et en fond sonore, on entend en permanence la présence de Trump, par la radio, la TV, etc., et on sait où est le vrai mal, qu'il rôde et dérobe l'âme de chacun.

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Film d'espionnage un peu foutraque, très agréable même si souvent mal ficelé.

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Après avoir revu Anora, je remonte la filmo de Sean Baker, et je découvre ici le très beau Florida Project qui s'intéresse une nouvelle fois aux laissés pour compte de l'Amérique mais qui montre que cela concerne aussi les enfants. C'est à la fois plus tendre mais surtout beaucoup plus dur de constater que ces âmes innocentes sont meurtries par ce pays qui ne veut pas d'eux. Si dans Red Rocket on sent l'ombre de Trump omniprésente, ici il s'agit de celle de Disneyland, puisque l'histoire se déroule en Floride, dans les quartiers pauvres qui jouxtent le parc d'attraction, sans doute l'un des plus beaux symboles du fascisme américain abrutissant les masses par le divertissement, et Baker montre avec beaucoup de finesse comment cette proximité ruine la vie des gens qui habitent alentour.

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Et le dernier film de l'année fut ce chef-d'oeuvre absolu, déjà vu au moins 50 et sur lequel je ne reviendrais pas tant j'en ai déjà parlé, mais cette vision fut particulière, car ce fut la première fois avec nos enfants, et la plus grande joie est qu'ils ont adoré (même si on a dû à plusieurs reprises tenter d'expliquer les grandes lignes de ce qu'était la Bourse afin qu'ils suivent l'intrigue :D )

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Le premier film de 2025 est cette comédie d'espionnage signée Herbert Ross (cinéaste inégal mais que j'aime bien), qui oscille en permanence entre le loufoque et le grotesque. On sent bien les inspirations de Ross, ainsi que la mode des films de couples de l'époque (La Guerre des Roses, True Lies, un esprit un peu John Waters aussi), mais le film est un peu trop n'importe quoi en permanence pour qu'on puisse prendre ça au sérieux deux secondes.
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groil_groil a écrit : ven. 3 janv. 2025 09:02 Les derniers films vus en 2024 :

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Les enfants de Martiens - qui sont des humains mais peints en verts avec un slip vert, un sous-pull vert et un drôle de chapeau bricolé sur la tête - regardent la télé (sic) des humains, et sont verts (pardon) de constater que les enfants humains ont un Père Noël et pas eux... Leurs parents décident alors d'enlever Santa Claus afin qu'ils gâtent aussi leurs gosses. Pour résumer ce film, je ferais simple : même Ed Wood n'aurait pas osé. C'est l'un des trucs les plus hallucinants que j'ai pu voir en terme de SF cheap à deux balles, et c'est du coup absolument délicieux et grotesquement génial. Petite anecdote : la gamine de 9 ans qui joue la jeune Martienne est la future chanteuse Pia Zadora.


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Et le dernier film de l'année fut ce chef-d'oeuvre absolu, déjà vu au moins 50 et sur lequel je ne reviendrais pas tant j'en ai déjà parlé, mais cette vision fut particulière, car ce fut la première fois avec nos enfants, et la plus grande joie est qu'ils ont adoré (même si on a dû à plusieurs reprises tenter d'expliquer les grandes lignes de ce qu'était la Bourse afin qu'ils suivent l'intrigue :D )
j'adore la première affiche
j'aime beaucoup également Un fauteuil pour 2. si je me souviens bien on retrouve les 2 acteurs qui jouent les frères Don Ameche et Ralph Bellamy en sdf dans Un prince à New-York avec Eddie Murphy du même réalisateur d'ailleurs
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Kit a écrit : ven. 3 janv. 2025 09:58
groil_groil a écrit : ven. 3 janv. 2025 09:02 Les derniers films vus en 2024 :

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Les enfants de Martiens - qui sont des humains mais peints en verts avec un slip vert, un sous-pull vert et un drôle de chapeau bricolé sur la tête - regardent la télé (sic) des humains, et sont verts (pardon) de constater que les enfants humains ont un Père Noël et pas eux... Leurs parents décident alors d'enlever Santa Claus afin qu'ils gâtent aussi leurs gosses. Pour résumer ce film, je ferais simple : même Ed Wood n'aurait pas osé. C'est l'un des trucs les plus hallucinants que j'ai pu voir en terme de SF cheap à deux balles, et c'est du coup absolument délicieux et grotesquement génial. Petite anecdote : la gamine de 9 ans qui joue la jeune Martienne est la future chanteuse Pia Zadora.


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Et le dernier film de l'année fut ce chef-d'oeuvre absolu, déjà vu au moins 50 et sur lequel je ne reviendrais pas tant j'en ai déjà parlé, mais cette vision fut particulière, car ce fut la première fois avec nos enfants, et la plus grande joie est qu'ils ont adoré (même si on a dû à plusieurs reprises tenter d'expliquer les grandes lignes de ce qu'était la Bourse afin qu'ils suivent l'intrigue :D )
j'adore la première affiche
j'aime beaucoup également Un fauteuil pour 2. si je me souviens bien on retrouve les 2 acteurs qui jouent les frères Don Ameche et Ralph Bellamy en sdf dans Un prince à New-York avec Eddie Murphy du même réalisateur d'ailleurs
Oui tout à fait, un clin d'oeil vraiment génial.
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Grand moment de vie hier soir, puisque nous avons montré pour la première fois aux enfants Les Demoiselles de Rochefort, leur premier Demy, et qu'ils ont tous les deux beaucoup aimé. Important car il s'agit d'un de mes films favoris au monde, chef-d'oeuvre absolu et inépuisable, et j'ai été vraiment ravi de voir que cela passait les générations, et qu'ils en comprenaient de suite les enjeux ainsi que les subtilités, aussi bien scénaristiques, graphiques, que de mise en scène. Car ce joyau est en effet une sorte d'acmé, d'apogée, de ce qu'on peut imaginer lorsqu'on essaie de se représenter toutes les possibilités que peuvent offrir ce qu'on appelle le cinéma. C'est une sorte d'absolu, où une alchimie qu'on ne parvient même plus à définir au bout d'un moment, transforme littéralement des éléments concrets (musique, chansons, comédiens, scénario, lieux, personnages, mise en scène) pour créer quelque chose d'indescriptible, qui touche à l'absolu et qui peut se voir comme une retranscription du génie humain.
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groil_groil a écrit : sam. 4 janv. 2025 08:26 Image

Grand moment de vie hier soir, puisque nous avons montré pour la première fois aux enfants Les Demoiselles de Rochefort, leur premier Demy, et qu'ils ont tous les deux beaucoup aimé. Important car il s'agit d'un de mes films favoris au monde, chef-d'oeuvre absolu et inépuisable, et j'ai été vraiment ravi de voir que cela passait les générations, et qu'ils en comprenaient de suite les enjeux ainsi que les subtilités, aussi bien scénaristiques, graphiques, que de mise en scène. Car ce joyau est en effet une sorte d'acmé, d'apogée, de ce qu'on peut imaginer lorsqu'on essaie de se représenter toutes les possibilités que peuvent offrir ce qu'on appelle le cinéma. C'est une sorte d'absolu, où une alchimie qu'on ne parvient même plus à définir au bout d'un moment, transforme littéralement des éléments concrets (musique, chansons, comédiens, scénario, lieux, personnages, mise en scène) pour créer quelque chose d'indescriptible, qui touche à l'absolu et qui peut se voir comme une retranscription du génie humain.
là encore j'adore et quel casting ! (tes enfants ne sont pas trop jeunes pour consommer un Demy ? :D ), le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
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Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10 le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
C’est Lola qu’on trouve découpée dans une malle, c’est bien ça ?
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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sokol a écrit : dim. 5 janv. 2025 09:29
Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10 le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
C’est Lola qu’on trouve découpée dans une malle, c’est bien ça ?
ça fait un moment que je n'ai vu le film mais Henri Crémieux pour moi c'était aussi Un mystère par jour avant le journal du soir, un émission policière quotidienne quand j'étais gamin, d'un quart d'heure qu'il animait mais dans Les Demoiselles je n'avais pas retenu le nom de son rôle (en fait le seul personnage dont je me souvenais le nom était celui de Piccoli à cause de Monsieur Dame) jusqu'à ce que je revois le film des années après la tragique histoire belge.
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sokol a écrit : dim. 5 janv. 2025 09:29
Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10 le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
C’est Lola qu’on trouve découpée dans une malle, c’est bien ça ?
Tiens, on a découpé une femme en morceaux
Rue de la Bienséance, à deux pas du château
On trouva ce matin une malle d'osier
Renfermant les morceaux de Pélagie Rosier
Une ancienne danseuse des Folies Bergère
Premier prix de beauté et de danse légère
Elle avait soixante ans, plus connue autrefois
Sous le fier pseudonyme de Lola Lola

;)
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Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10
groil_groil a écrit : sam. 4 janv. 2025 08:26 Image

Grand moment de vie hier soir, puisque nous avons montré pour la première fois aux enfants Les Demoiselles de Rochefort, leur premier Demy, et qu'ils ont tous les deux beaucoup aimé. Important car il s'agit d'un de mes films favoris au monde, chef-d'oeuvre absolu et inépuisable, et j'ai été vraiment ravi de voir que cela passait les générations, et qu'ils en comprenaient de suite les enjeux ainsi que les subtilités, aussi bien scénaristiques, graphiques, que de mise en scène. Car ce joyau est en effet une sorte d'acmé, d'apogée, de ce qu'on peut imaginer lorsqu'on essaie de se représenter toutes les possibilités que peuvent offrir ce qu'on appelle le cinéma. C'est une sorte d'absolu, où une alchimie qu'on ne parvient même plus à définir au bout d'un moment, transforme littéralement des éléments concrets (musique, chansons, comédiens, scénario, lieux, personnages, mise en scène) pour créer quelque chose d'indescriptible, qui touche à l'absolu et qui peut se voir comme une retranscription du génie humain.
là encore j'adore et quel casting ! (tes enfants ne sont pas trop jeunes pour consommer un Demy ? :D ), le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
Ah oui Subtil Dutrouz c'est un mythe, et un de mes personnages préférés du film, avec un nom tristement prémonitoire en effet :D
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groil_groil a écrit : lun. 6 janv. 2025 09:11
Tiens, on a découpé une femme en morceaux
Rue de la Bienséance, à deux pas du château
On trouva ce matin une malle d'osier
Renfermant les morceaux de Pélagie Rosier
Une ancienne danseuse des Folies Bergère
Premier prix de beauté et de danse légère
Elle avait soixante ans, plus connue autrefois
Sous le fier pseudonyme de Lola Lola

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Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10
groil_groil a écrit : sam. 4 janv. 2025 08:26 Image

Grand moment de vie hier soir, puisque nous avons montré pour la première fois aux enfants Les Demoiselles de Rochefort, leur premier Demy, et qu'ils ont tous les deux beaucoup aimé. Important car il s'agit d'un de mes films favoris au monde, chef-d'oeuvre absolu et inépuisable, et j'ai été vraiment ravi de voir que cela passait les générations, et qu'ils en comprenaient de suite les enjeux ainsi que les subtilités, aussi bien scénaristiques, graphiques, que de mise en scène. Car ce joyau est en effet une sorte d'acmé, d'apogée, de ce qu'on peut imaginer lorsqu'on essaie de se représenter toutes les possibilités que peuvent offrir ce qu'on appelle le cinéma. C'est une sorte d'absolu, où une alchimie qu'on ne parvient même plus à définir au bout d'un moment, transforme littéralement des éléments concrets (musique, chansons, comédiens, scénario, lieux, personnages, mise en scène) pour créer quelque chose d'indescriptible, qui touche à l'absolu et qui peut se voir comme une retranscription du génie humain.
là encore j'adore et quel casting ! (tes enfants ne sont pas trop jeunes pour consommer un Demy ? :D ), le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
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groil_groil a écrit : lun. 6 janv. 2025 10:18
Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10
groil_groil a écrit : sam. 4 janv. 2025 08:26 Image

Grand moment de vie hier soir, puisque nous avons montré pour la première fois aux enfants Les Demoiselles de Rochefort, leur premier Demy, et qu'ils ont tous les deux beaucoup aimé. Important car il s'agit d'un de mes films favoris au monde, chef-d'oeuvre absolu et inépuisable, et j'ai été vraiment ravi de voir que cela passait les générations, et qu'ils en comprenaient de suite les enjeux ainsi que les subtilités, aussi bien scénaristiques, graphiques, que de mise en scène. Car ce joyau est en effet une sorte d'acmé, d'apogée, de ce qu'on peut imaginer lorsqu'on essaie de se représenter toutes les possibilités que peuvent offrir ce qu'on appelle le cinéma. C'est une sorte d'absolu, où une alchimie qu'on ne parvient même plus à définir au bout d'un moment, transforme littéralement des éléments concrets (musique, chansons, comédiens, scénario, lieux, personnages, mise en scène) pour créer quelque chose d'indescriptible, qui touche à l'absolu et qui peut se voir comme une retranscription du génie humain.
là encore j'adore et quel casting ! (tes enfants ne sont pas trop jeunes pour consommer un Demy ? :D ), le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
ils ont 7 et (bientôt) 11 et franchement aucun souci :)
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Kit a écrit : lun. 6 janv. 2025 13:12
groil_groil a écrit : lun. 6 janv. 2025 10:18
Kit a écrit : sam. 4 janv. 2025 09:10

là encore j'adore et quel casting ! (tes enfants ne sont pas trop jeunes pour consommer un Demy ? :D ), le truc ça a été de me rendre compte plus tard que l'assassin dans le film était un certain Subtil Dutrouz
pas très subtile après coup mais Demy ne pouvait pas le savoir
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je faisait un jeu de mot pour une Demy de bière ;)
oh purée... :D
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Relecture d'Hamlet avec la tentation de revenir à l'origine nordique du mythe. Bon, on sent que le mec est passionné par ce qu'il fait, et qu'il y met toutes ses tripes, et en cela le film est visible jusqu'au bout. Mais une fois dit ça, ça ne vaut pas mieux qu'un Ridley Scott (la construction du récit est d'ailleurs très proche du récent Gladiator II) ou toute autre daube commerciale américaine, présentant de manière sempiternelle le même schéma narratif. C'est joli, le gars est bourré de références cinéphiles intéressantes mais se nourrir de Paradjanov pour accoucher de Scott c'est un peu frustrant et contre-productif.

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Un jeune homme revient de la guerre dans son petit village situé juste en bas du Vésuve, et peine à trouver un emploi stable, condition sine qua non pour épouser la jeune fille qui vient de lui déclarer sa flamme. Découverte enchantée du cinéma de Renato Castellani, qui pratique ici un néo-réalisme pur jus, mais empreint d'une touche d'optimisme permanent, comme le titre du film le laisse pressentir, qu'on retrouve assez peu dans le genre hormis chez De Sica. Ce qu'il y a de plus merveilleux dans le cinéma italien, c'est qu'on ne l'épuise jamais; à peine pense-t-on être en voie d'épuisement de filmographies de grands maitres qu'on en découvre de nouveaux... Le plus grand cinéma du monde, celui avec lequel je pourrai finir exclusivement ma vie de cinéphile.

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Un jeune homme de 18 ans ne parvient pas à vivre pleinement ses vacances d'été au bord de la mer, avec ses amis, ses soirées, et ses rencontres amoureuses, tant il est suivi, espionné en permanence par son propre père, jusqu'à l'obsession. Un des tous premiers courts métrages du regretté Laurent Cantet, qui se distingue déjà par son originalité et sa mise en scène, accentuant la gène occasionnée par le fait que les deux acteurs sont père et fils (ce dernier étant l'alors jeune Jalil Lespert).

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Grand classique du Giallo et film le plus célèbre de Pupi Avati, je ne l'avais pourtant encore jamais vu. Et je n'ai pas été déçu car il est vraiment à la hauteur de sa réputation. C'est un film qui vaut plus qu'un simple giallo, entendre par là qu'il refuse tous les poncifs du genre (par exemple il évite absolument la nudité alors qu'il y aurait moyen d'en glisser de partout), et que c'est un vrai film cérébral, thriller mental comme on dit aujourd'hui, de la trempe des meilleurs Argento ou Fulci, ce genre de films qu'on a très vite envie de revoir car on a bien saisi à la première vision que plein de clefs nous avaient échappés et qu'il y a encore plein de portes (et de volets) à ouvrir.
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groil_groil a écrit : lun. 6 janv. 2025 13:37
Kit a écrit : lun. 6 janv. 2025 13:12
groil_groil a écrit : lun. 6 janv. 2025 10:18

ils ont 7 et (bientôt) 11 et franchement aucun souci :)
je faisait un jeu de mot pour une Demy de bière ;)
oh purée... :D
oh purée... les fautes que je fais :sweat: (je faisais un jeu de mot pour un "Demy" de bière)
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Narval
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Pepe - Nelson Carlo de Los Santos Arias
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C'est bien simple, c'est une œuvre qui déborde de tous les côtes, de tous les genres, et qui va amalgamer des images d'archive, de la reconstitution, de la fiction, du (mocku)-documentaire, de l'animation et j'en passe, à partir d'un fait d'hiver aussi fou que passionnant pour venir secouer un pays tout entier. En plus d'être très vaste, Pepe est parcouru par des images magnifiques dont on ne sait jamais vraiment ni l'origine ni la véracité, et par des musiques elles aussi formées pour certaines par des samples issus du film, remodelées à foison par le réal. C'est ainsi un pur film de montage, fait de blocs de séquences très brefs, toujours en recherche de ruptures et de surprises visuelles et auditives. Si Godard imaginait voir le monde aux travers des yeux d'un chien dans Adieu au langage, Nelson donne (enfin ?) des voix aux hippos (et pas moins de trois langues différentes !), à savoir ces mammifères magnifiques quasi uniquement relégués aux documentaires animaliers alors qu'ils canalisent depuis la nuit des temps les contes et les légendes de nombreux peuples. Ces bêtes qui viennent toujours remonter à la surface dans le coin d'un plan, quitte à tricher pour mieux stimuler et jouer avec le spectateur, pour créer des plans littéralement géniaux.
Merci à yhi pour la reco.

Ps : Le générique de fin c'est quelque chose...
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yhi
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Narval a écrit : mer. 8 janv. 2025 04:00 Merci à yhi pour la reco.
Merci :love2:
Toujours perplexe sur cette date de sortie qui lui donne une sortie très limitée (je n'aurais pas l'occasion de le revoir), alors que calé sur les festivals latino de fin mars il aurait pu avoir plus de visibilité.
Peut être parce que l'hippo rit comme le père noël. :D
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Tyra
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Mon petit bout est arrivé à un âge où il commence à regarder des longs métrages en entier, même si souvent en plusieurs séances. Après la vision de quelques classiques de Disney (avec des animaux, c'est ce qui l'accroche le plus), j'ai tenté Fantastic Mr Fox. Je craignais que le film soit un peu trop exigeant pour lui, mais a priori non, même si plein de choses lui échappent, il a vécu l'aventure à fond, réagissant de manière adéquat aux moments de tension et d'humour (il rit aux éclat face aux yeux de Kylie l'opossum qui se figent).
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Ce fut un plaisir à revoir en adulte aussi, je pense que le film est un gap important chez Wes Anderson, l'animation va pousser par la suite ses films vers davantage d'abstraction, d'expérimentations formelles, voir une certaine désincarnation qui peut rebuter. Ici le curseur est à son juste milieu, et ce type d'animation préserve le principe du cinématographe, enregistrant la matière image par image, décomposant donc le principe même du cinéma.
J'aime aussi ce que raconte le film, ce propos sur la domestication qui est central, ce Mr Fox qui refuse de complètement quitter la vie sauvage, d'abandonner son instinct de prédateur, ce que lui impose pourtant sa vie de couple et de famille. Analogie habile d'ailleurs, entre ses escapades nocturnes pour chasser/cambrioler, et l'infidélité dans le couple.
La fin est très belle : après avoir échappé aux trois méchants fermiers, la famille Fox investit un supermarché qui leur permettra de manger à sa faim... même si la nourriture est moins bonne, même si elle est transformée, même si les néons remplacent le soleil. La famille s'en sort vivante, mais se trouve obligée d'abdiquer sa liberté, en devenant consommateur de grande surface. Dernier plan : la caméra s'éloigne du supermarché, et dévoile que celui-ci appartient aux trois méchants fermiers. Ceux-ci ont dont perdu dans leur chasse au renard, mais gagné symboliquement en le domestiquant dans une cage dorée. :sweat:
Dernier point : première fois que je voyais le film en VF, et elle est très bien, notamment Amalric en doubleur principal.
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Tyra
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groil_groil a écrit : ven. 3 janv. 2025 07:54 salut !
En tout cas Carrère parvient à en faire un livre formidable.
Donc si le film échoue, ce n'est sans doute pas à cause du personnage, mais bien du cinéaste :)
Tu me redonnes donc envie de lire le livre, alors que le film m'avait bien découragé.
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Tyra a écrit : jeu. 9 janv. 2025 13:21
groil_groil a écrit : ven. 3 janv. 2025 07:54 salut !
En tout cas Carrère parvient à en faire un livre formidable.
Donc si le film échoue, ce n'est sans doute pas à cause du personnage, mais bien du cinéaste :)
Tu me redonnes donc envie de lire le livre, alors que le film m'avait bien découragé.
Je ne sais pas ce que vaut le film (a priori pas grand chose) mais c'est un grand livre oui !
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cyborg
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Salut les ami.e.s !
Tout d'abord : tous mes vœux pour la nouvelle année ! :love: Avec un maximum de découvertes cinéma !

Pas tellement eu le temps de voir de choses durant et depuis les fêtes, mais :

Pour le 25 au soir un grand classique :

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Vu il y a peut-être 10 ou 15 ans, je n'avais qu'un souvenir assez flou des Oiseaux et je suis ravi d'avoir pu le redécouvrir en ce soir de Noël !
Les Oiseaux clôt la décennie la plus faste et incroyable d'Hitchcock, composée quasi-uniquement de films qui marqueront la modernité cinématographique, avant une fin de carrière plus en demie-teinte.

Le film est assez sidérant car il est à la fois dans les lignées de ses chefs-d’œuvre mais également tout à fait ailleurs. Nous ne sommes en effet pas dans un thriller au suspense finement construit, mais dans un film assez abstrait, presque ramassé sur lui même, se concentrant sur l'horreur et la terreur pure, dans une maestria quasi-statique. La scène d'enfermement dans la maison fonctionne ainsi toujours à merveille 60 ans plus tard.

Je crois que ce film est une sorte de quintessence ou d'épure des intérêts d'Hitchcock, entre réflexion sur le cinéma (et notamment le sien : bon nombre de choses déjà vues dans ses films réapparaissant ici) et intérêt pour la psychanalyse et ses théories (point central chez Psychose (film précédent) et Pas de printemps pour Marnie (film suivant)). Cela constitue ce qui est peut-être le film le plus pervers de Hitchcock mais aussi le plus cryptique et riche, accumulant les symboles et les sens cachés. L'analyse de Zizek dans 'The Pervert's Guide to Cinema" faisant des attaques des oiseaux des vagues de pulsions d'incestes maternels est particulièrement séduisante même si, je le crois, incomplète et imparfaite (en effet les oiseaux empêchent le couple d'advenir... mais aussi à un certain point la fuite même de l'héroïne). Des yeux crevés (très oedipiens) au "viol symbolique" de l'héroïne dans la chambre maternel et tant d'autre, la façon dont Hitch convoque et mélange des éléments divers est définitivement grandiose et passionant.


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Film qui pourrait servir d'exemple parfait pour la fameuse notion Sokolienne de "scénario filmé". La réalisatrice réussi à mélanger tout ce qui est plus ou moins parfaitement dans l'air du temps (ruralité, tradition et savoir-faire, les déclassés etc etc) et on voit parfaitement la check-list ayant pu séduire les financeurs dans ce drame campagnard nouvelle génération. Si j'étais cynique je dirais même que c'est le plus beau publi-communiqué qu'on puisse imaginer pour une marque (ici Le Comté) et que nous avons sous les yeux l'avenir du cinéma à une époque ou les fonds publics se font rares. Mais je m'égare. Si les tentatives cinématographiques sont maigrelettes (pour ne pas dire absentes) et/ou problématiques (stop la musique d'enrobage please. Jusqu'à ce qu'on voit au générique qu'elle fut composé par un parent de la réal...) on suit cependant sans déplaisir les péripéties de "Totone", tout en étant jamais véritablement surpris par le déroulé d'une histoire courue d'avance.
Bien que le film m’indiffère, je ne suis cependant pas surpris qu'il soit un succès : il peut autant plaire aux agriculteurs ravis de se voir porté à l'écran (la salle ou j'étais m'a laissé supposé que pas mal de spectateurs étaient issues de ce milieu) qu'aux bourgeois urbains (toujours ravi de voir "des gueules", d'entendre "des accents" et une belle ode à la persévérance). Qu'il décroche le prix Jean Vigo m'étonne un peu plus...

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L'ange amazonien, Un portrait de Lena Vandrey - Katerina Thomadaki, Maria Klonaris

Remarque essai vidéo essayant de dresser le portrait de la peintre (vaguement "art brut") Lena Vandrey. L'ange amazonien est un peu l'anti-biopic à l'américaine. La matière cinématographique essaie de faire corps avec l’œuvre de l'artiste, avec son esprit, avec son histoire, avec ses créations, tout en mettant de côté toute dramatisation de son histoire.
Nous en apprenons tout de même beaucoup sur sa vie et ses inspirations puisque la voie de Vandrey parsème le film, entrecoupé de textes autres, entre poésies et incantations. Les quatre éléments (air, eau, feu, terre) sont largement représentés, de façon à se compléter les uns les autres et à former un tout indissociable, tout comme l'oeuvre Thomadaki-Klonaris devient inséparable de celle de Vandrey. Elle n'est ni pure sujet ni pure objet, comme une troisième entité que seule le cinéma, quand il en a le temps et l'esprit, peut en générer.
Des genres absolument différent, mais L'ange amazonien est à classer aux côtés de Munch (Watkins) et Le Songe de La Lumière (Erice) dans les meilleurs portraits cinématographiques de peintres.

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Being Gypsy - Peter Nestler

Being Gypsy est souvent cité comme le film de Nestler le plus important. Il n'est pourtant pas le plus riche, cinématographiquement parlant. Reste bien sur un document incroyable et très dur, rempli d'entretiens, sur un aspect méconnu de la deuxième guerre mondiale : les conditions de vies des communautés gitanes sous le 3ème Reich puis dans les années ayant suivi la fin de la guerre. Aussi essentiel qu'éprouvant.
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Bonne année à toi @cyborg !

Je tenais juste à te dire que ton papier sur Anora (avec des passages géniaux) est carrément le meilleur que j'ai lu jusqu'à maintenant à propos de ce film :jap: :jap: :jap:
cyborg a écrit : lun. 23 déc. 2024 15:05 [...]

Que la "maitrise" d'Anora par Igor dans la première scène soit évoqué ici sous les termes de viol (mot auquel il fut difficile de ne pas penser durant le déroulé de la dite scène) permet de poser les bases même d'un débat extrêmement contemporain sur les limites de la fiction, de la représentation et de l'art en général. Toute captation et mise en scène n'est-elle pas déjà soumission, romantisation, glamourisation qui rendra tout sujet représentable et acceptable ? Que peut un créateur pour son sujet et que peut-il en connaitre ? Si l'on a toujours senti que Baker était profondément touché et préoccupé par ceux qu'il filme, c'est peut-être la première fois qu'il pose la question des limites de son geste créatif.

De tous les genres, le cinéma social est peut-être celui le plus lié au cinéma documentaire : une approche qui prétend montrer sans fard et qui, en montrant, s'imagine pouvoir changer le monde. Mais fiction ou documentaire ces formes se heurtent aux mêmes limites : nulle sujet de pourra s'émanciper de son auteur, nulle représentation ne pourra émanciper son sujet. Autrement dit, l'art ne pourra changer le monde et ce quel que soit l'amour que l'on y mette, quelque soit l'amour que l'on donne à ses personnages. Que Baker choisisse de pointer du doigt cette faille, cette "autofiction inconsciente" de l'outil cinématographique, depuis l'intérieure même du système ou il se trouve, me parait incroyablement osé et intelligent, frisant le nihilisme punk. J'ose croire que c'est ce point que vient auréoler la palme d'or.

La dernière scène, sublime, joue pleinement de cette dichotomie. Alors que les visages des deux protagonistes apparaissent en énorme à l'écran, séparé à jamais par un champ-contre champ bouleversant, ceux-ci sont ultimement réuni par une étreinte. Alors qu'Anora s'empresse de donner une forme d'amour physique la renvoyant à ce qu'elle est ou croit-être, Igor tente de lui arracher un baiser, signe d'un amour véritable et de l'ouverture d'un renouveau possible. La résistance, le refus et l'échec de cet échange viennent symboliser l'impossible d'une telle relation et des perspectives qu'on aurait pu espérer y voir. Et c'est ainsi que les larmes d'Anora, écrasée par les traumatismes et le poids des carcans sociaux, se mêlent à celles de tous les artistes ayant eu la naïveté d'espérer pouvoir, un jour, changer le monde.
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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Tamponn Destartinn
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La chambre d'à côté - Pedro Almodovar


Vous vous souvenez quand, il y a 10 ans sur feu le forum Allociné, on était nombreux ici à se foutre tout le temps de la gueule d'Almodovar ? On l'appelait "le gros Pedro" (une autre époque...). Puis, il a sorti Julieta en 2016 et Douleur et Gloire en 2019, qui nous ont tous fait changer notre fusil d'épaule, reconnaissant que le gars était redevenu un excellent cinéaste, d'un coup comme ça. Un troisième excellent film plus tard (Madres paralelas, peut-être même mon préféré des trois), Pedro revient avec un film américain Lion d'Or à Venise... et là, un bruit de couloir progressif : ce serait en réalité le retour du "gros Pedro", le cinéaste nul conspué par chez nous ! :cry: :D

D'ailleurs, jai lu l'avis de @sokol (sur le top 2025) juste avant de m'y rendre, donc autant dire que je n'étais pas confiant. Or, surprise : je trouve le film catastrophique dans sa longue introduction, mais il devient plus intéressant à peu près au moment où sokol dit s'être barré !
Ce qui est sûr, c'est que c'est du soap bourgeois, où Pedro demande à ses actrices de jouer à côté (comme la chambre du titre, tiens tiens tiens... non je déconne, y a rien à creuser :D ), avec des dialogues très explicatifs et irréalistes. On peut détester d'office. Ou on peut se dire que comme tant d'autres (Eric Rohmer, Eugene Green, etc) ça permet de mettre le spectateur dans un univers différent pour voir le monde différemment. Le fait est que pour moi, ça devient intéressant quand le film annonce clairement son enjeu et devient plus minimaliste dans son scénario (une fois que le thème de l'euthanasie assisté est placé, quoi). J'ai eu une mini angoisse au milieu du film, je me suis demandé s'il n'allait pas nous sortir un twist et viré polar, genre en fait c'est une vengeance orchestrée contre Moore, lié à cet amant en commun, blablabla. Almodovar a déjà fait cela, même récemment. Et surtout, il y a mille détails placés ici et là, qui pourraient ressembler à des fusils de Tchekhov. Mais au final, pas du tout. Le film reste simple et les fusils restent au bercail. Pour le coup, j'ai vraiment apprécié que le film soit rempli de détails "qui ne servent à rien", dans le sens qui ne servent pas une structure d'écriture. Mine de rien, Almodovar fait un film américain, mais n'est pas tombé dans les travers d'Hollywood pour autant.
Bref, j'attends de voir comment le film évolue en moi. Mais je n'ai pas détesté, même si c'est clairement moins bon que ces 3 précédents longs (pas vu ses courts, je précise)
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Tamponn Destartinn
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je cherche des critiques sur le film ici,
mais à part celle lapidaire de sokol, il y en a pas encore, on est d'accord ?
Kahled
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J’ai vu le film aussi et pour le coup, je suis pas loin d’avoir adoré.

C’est très bourgeois, bien sûr, sur la forme (très chic, très chiadé, sans excès) et sur le fond (le milieu filmé, les dialogues, la condition bourgeoise des deux personnages) mais Almodovar ça doit bien faire trente ans (au bas mot) qu’il ne fait plus de cinéma « populaire » (sur la forme et le fond). Donc je ne lui reprocherais pas ça ici, d’autant que ça coïncide finalement avec sa propre évolution (sur un plan personnel je veux dire). C’est un film qui est le parfait reflet de son auteur (comme pouvait l’être Douleur et Gloire, la dimension autobiographique en moins).

Par contre, autant je m’attendais à ce que le film soit minimaliste dans son dispositif (deux actrices, peu de personnages, un huis-clos), quasi-théâtral, autant j’ai été assez surpris de voir qu’Almodovar se permettait d’être assez ample dans sa narration avec le recours aux multiples flash-back (parfois les uns contenus dans les autres). Le truc c’est que là où ça pouvait être un poil poussif parfois dans ses précédents films, là ça m’a semblé coulé de source, sans jamais plomber la sobriété vers laquelle il tend depuis maintenant 10 ans. Alors la première partie je l’ai trouvée explicative mais compte tenu de ce qui est développé ça ne m’a pas gêné du tout pour le coup. Et c’est surtout le traitement du sujet, que j’ai trouvé traité très dignement, sans aucun pathos, presque avec légèreté mais sans inconséquence pour autant. C’est un peu comme si tout ce que Pedro a développé sur cette dernière décennie sur ses trois derniers films a permis d’en arriver là.

Et pour reprendre ce que disait @sokol sur Miséricorde, c’est un film qui parle très bien de « l'état du monde ».

@sokol : Je te trouve dur sur le film. :)
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sokol
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Tamponn Destartinn a écrit : lun. 13 janv. 2025 11:07
Ce qui est sûr, c'est que c'est du soap
Et bien pour moi, c'est largement suffisant pour ne pas aimer et arrêter le visionnage.

Je vais te dire un truc très simple : ma moitié regarde des séries (pas moi, ça se sait). Soit. Et bien il m'a dit qu'il y a des séries bien plus intéressantes que ce film. Et il parlait dialogue, ok ? (puisque on est d'accord : la plupart des séries sont des dialogues filmés).

Je crois que Almodovar a eu beaucoup d'argent pour ce film donc, il a lancé la machine et a pondu un produit. Ou alors, il devient gâteux (c'est malheureux de le dire, je reconnais).

ps: j'ai découvert il y a 1 an "Julieta" (je l'avais raté à sa sortie). Très beau film !! Ça n'a strictement rien à voir avec ce machin
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Jean-Marie Straub
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Tamponn Destartinn
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sokol a écrit : lun. 13 janv. 2025 12:29
Tamponn Destartinn a écrit : lun. 13 janv. 2025 11:07
Ce qui est sûr, c'est que c'est du soap
Et bien pour moi, c'est largement suffisant pour ne pas aimer et arrêter le visionnage.

Je vais te dire un truc très simple : ma moitié regarde des séries (pas moi, ça se sait). Soit. Et bien il m'a dit qu'il y a des séries bien plus intéressantes que ce film. Et il parlait dialogue, ok ? (puisque on est d'accord : la plupart des séries sont des dialogues filmés).

Je crois que Almodovar a eu beaucoup d'argent pour ce film donc, il a lancé la machine et a pondu un produit. Ou alors, il devient gâteux (c'est malheureux de le dire, je reconnais).

ps: j'ai découvert il y a 1 an "Julieta" (je l'avais raté à sa sortie). Très beau film !! Ça n'a strictement rien à voir avec ce machin


Après, séries et soaps, ce n'est pas pareil.
C'est à dire qu'il y a autant de différences entre Les feux de l'amour et Mad Men, ou entre Santa Barbara et The Leftovers, qu'il y en a entre Sauve qui peut (la vie) et Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu (pourtant, tout deux des "films de cinéma" par définition) :D
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Tamponn Destartinn a écrit : lun. 13 janv. 2025 14:27 Après, séries et soaps, ce n'est pas pareil.
C'est à dire qu'il y a autant de différences entre Les feux de l'amour et Mad Men, ou entre Santa Barbara et The Leftovers, qu'il y en a entre Sauve qui peut (la vie) et Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu (pourtant, tout deux des "films de cinéma" par définition) :D
Ok, c'est pire qu'une série quoi.

:D
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Moi ça me va de dire ça comme ça :D

Mais surtout, on a pas sorti l'expression la plus classique dans ce genre de moment, alors qu'elle s'y applique un peu : du "théâtre filmé"
(je continue à dire que le film est moins naze que je ne l'aurai cru, hein)
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Tamponn Destartinn a écrit : lun. 13 janv. 2025 11:09 je cherche des critiques sur le film ici,
mais à part celle lapidaire de sokol, il y en a pas encore, on est d'accord ?
ça vient :D
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Oh non :sweat: :(

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Mr-Orange a écrit : jeu. 16 janv. 2025 19:52 Oh non :sweat: :(

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Je l'ai pas vu venir celle-là... :(
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Tyra
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RIP David Lynch. :wut:
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sokol
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Même si c’est très regrettable, la disparition d’un artiste (donc pas d’un proche) ne me touche pas. À l’exception de celle de Akerman puisqu’un suicide (et là, j’étais effondré comme rarement dans ma vie)
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cyborg
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Pour ma part c'est l'une des rares fois ou la disparition d'un artiste m'a véritablement rendu triste...
Surtout que je ne m'y attendais pas du tout, même si il avait dit il y a quelques temps qu'il rencontrait des complications liées à son tabagisme.
Pas terrible comme début d'année.
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B-Lyndon
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Je ne suis pas le plus hardcore des lynchiens de ce forum (je n'ai pas vu les Twin Peaks, et seul deux de ses films sont véritablement dans mon panthéon), mais je suis effondré aussi.
Comme Godard, c'est la disparition d'un immense artiste, un des plus populaires, un des derniers dont l'aura excède le monde cinéphile, alors que sa ville brûle.
Alors que son pays bascule à nouveau dans le fascisme, depuis hier les réseaux sociaux sont inondés d'images de ses films - d'images qui nous disent qu'une vie non-fasciste est possible.
Quoi de plus beau.

:love2:
« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »
Kit
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Localisation : où est né William Wyler

il y a eu aussi la disparition à 85 ans de Jeannot Szwarc
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sokol
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B-Lyndon a écrit : ven. 17 janv. 2025 14:18 Je ne suis pas le plus hardcore des lynchiens de ce forum (je n'ai pas vu les Twin Peaks, et seul deux de ses films sont véritablement dans mon panthéon), mais je suis effondré aussi.
Comme Godard, c'est la disparition d'un immense artiste, un des plus populaires, un des derniers dont l'aura excède le monde cinéphile, alors que sa ville brûle.
Alors que son pays bascule à nouveau dans le fascisme, depuis hier les réseaux sociaux sont inondés d'images de ses films - d'images qui nous disent qu'une vie non-fasciste est possible.
Quoi de plus beau.

:love2:
Perso , j’étais carrément content quand j’avais appris la mort de Godard : dans sa dernière vidéo lorsqu’il discutait avec des étudiants en cinéma par caméra interposées, il avait des tics de personne âgé, c’est à dire il grattait obstinément une croûte au niveau de son doigt et c’était très dur à voir : j’ai vécu ça avec ma mère (à laquelle je ne souhaitais que sa mort). De toute façon Godard était tellement intelligent qu’il a même organisait son départ donc… .

ps: Lynch populaire ?? Sur le site du Monde, il y a pas mal de commentaires de personnes abonnées qui disent n’avoir jamais entendu parler de ce cinéaste. ‘L’inondation’ que tu évoque n’est en bonne partie qu’un effet de mode sur les réseaux, hélas.
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