sympatoche sans plus que ce Spirited, qui en fait une énième réadaptation du conte de Dickens à la sauce buddy-comedy US et un soupçon de comédie musicale, où cette fois l'Esprit de Noël est gêrée par une agence de fantomes.
Will Ferrel incarne donc le fantôme du Noël présent, et décide lors de ce Noël de s'attaquer au perso de Clint/Ryan Reynolds, un PDG imbu de sa personne, qui délaisse totalement sa famille et souhaite avant tout le buzz/profit.
Et bien évidemment le but sera de le faire changer en revisitant des moments-clés de son passé (comme chez Dickens) : la subtilité est qu'ici on explore autant le perso de Ferrell (avec une révélation sympathique mais qui est cruellement sous-exploitée), tandis que les 2 opposés vont vite apprendre l'un de l'autre (d'autant que le fantôme souhaite redevenir humain).
Le début et le postulat sont plutot accrocheurs et sympathiques, aidés par des chansons de Pasek & Paul (La La Land, The Greatest Showman, Aladdin...) qui donnent une petite énergie à l'ensemble.
Le souci c'est qu'en suite l'aspect comédie musicale est presque totalement délaissé, le rythme en patie et la naphtaline est de sortie avec des gags plus ou moins réussis.
Le scénario est d'ailleurs totalement prévisible ensuite (bien que non-déplaisant) et le réalisateur ne parvient pas à donner un souffle ou une réelle ampleur aux divers numéros musicaux (notamment sur la fin où t'as quasi l'impression de matter l'Eurovision lol)
C'est dommage car le cast est bon, et le duo Reynolds-Ferrell fonctionne bien autant que les chansons et la finalité de l'histoire (pas pour rien que A Christmas Carol est un classique).
Bref un petit moment au mieux sympathique, mais finalement assez oubliable
5/10
Une très belle surprise que ce Chat Potté 2 !
J'aimais beaucoup l'opus de 2011 (bien plus que les suites de Shrek), et si les changements de têtes lors du développement de cette suite auraient pu faire peur, on tient là untrès bon film d'animation.
Drôle, rythmé, et somptueux visuellement, la structure du film est finalement assez similaire au premier : Le Chat Potté est célébré pour ses exploits, mais va devoir entrer en quête d'un artefact magique (exit les oeufs d'or et le haricot magique, et bonjour l'étoile exauçant les voeux ainsi que la carte pour y accéder) tout en faisant la paix avec sa propre persona.
Traversant une crise existentielle (il ne lui reste plus qu'une vie, et la mort symbolisée par le Grand Méchant Loup le traque désormais), le perso est aussi plus drôle que jamais dans ses interactions avec Kitty (qui fait son retour) et le nouveau side-kick comic relief (un chien nommé Perrito).
Tout comme le premier, le film mixe influences de western (de manière un peu plus importante ici notamment via l'OST mais aussi la notion de chasseurs de primes) et de contes de fée. De ce point de vue là c'est le festival, avec notamment Boucle d'Or (doublée par Florence Pugh) et les Trois Ours (Olivia Colman et Ray Winstone campent les parents) en chasseurs de primes interférant avec nos héros. Rayon antagoniste, mention spéciale à John Mulaney en Big Jack Horner, un sale gosse collectionneur de babioles en tout genre qui est absolument hilarant. Enfin, Wagner Moura apporte une dimension totalement menaçante au Grand Méchant Loup (chacune de ses apparitions sont une vraie réussie).
L'occasion d'aborder l'autre super point fort du film :son aspect visuel ! Spider-Verse aura ciairement fait des émules depuis 4 ans, et Le Chat Potté aborde une patine mixant 3D et 2D émulant un effet de peinture du plus bel effet (pour renforcer l'aspect féérique de l'univers) , en plus de proposer des variations de framerate lors de scènes d'action stylisées et véloces qui sont entrainantes et toujours lisibles (l'intro du film est d'ailleurs un modèle du genre en terme d'animation).
Pour le reste (et sans spoiler), les ficelles scénaristiques n'ont rien de profondément singulières, mais le tout est inspiré, en jouant bien avec ses concepts (notamment son exploration de la Forêt Sombre, se modifiant suivant qui tient la carte).
Au final, on passe un très bon moment devant ce film Dreamworks,qui est un des plus solides du studios depuis un petit moment, en plus d'être une petite tuerie visuelle !
7/10
Alors là, on tape dans un gros coup de coeur qui va finir dans mon top ciné 2022
J'ai adoré !
Alors bon je suis un très gros fan de Luca Guadagnino que ce soit ses films ou sa série, et j'attendais énormément ce Bones and All :le moins que je puisse dire est que je ne suis pas déçu.
Le film est un road movie, autant qu'une coming-of-age story et une romance dans un contexte singulier : le cannibalisme ! Se déroulant en 1988, on y suit Maren, une jeune fille dont le goût de la chair humaine va l'obliger à fuir, dans le but de retrouver sa mère.
Sur le chemin, elle va tomber sur d'autres personnes cannibales, dont Lee, un jeune nomade tout aussi perdu qu'elle.
De cette rencontre naitra une romance, et diverses péripéties dans un film à la douceur exacerbée malgré le sujet très graphique qu'il aborde.
On pourrait aborder Bones and All par plein de prismes, et c'est en cela qu'il excelle : les cannibales dans le film sont finalement une relecture du mythe du vampire (leur goût du sang survient tel un shot d'adrénaline, ils doivent apprendre à contrôler leur nature, leur odorat est surdéveloppé et ils arrivent à se flairer entre eux même à plusieurs centaines de mètres)
Ainsi,le film prend le point de vue de Maren qui est nouvelle dans ce "monde", et se veut les yeux du spectateur. Le film aborde également la recherche identitaire (comme toute bonne coming-of-age story), le poids des responsabilités et les fantômes familiaux dans un melting-pot qui est d'une cohérence assez absolue.
Tout comme les précédentes œuvres du réal, Bones and All ne rushe pas, et multiplie les tranches de vie sur 2 mois à mesure que le duo se découvre, font des rencontres plus ou moins heureuses (dont des "mangeurs" plutôt creepy) et tentent de vivre leur amour.
Le casting est impérial : Taylor Russell était déjà une sacrée révélation dans le trop méconnu Waves il y a 3 ans, mais ici elle inonde l'écran d'une délicatesse aussi renversante que les paysages filmés par le réalisateur. Timothée Chalamet (qu'on ne présente plus) retrouve le cinéaste qui l'a mis sur le devant de la scène, et le tout fait encore des étincelles dans un rôle beaucoup plus brut.
Et niveau acteurs secondaires, outre de petites apparitions d'Andre Holland, Chloe Sevigny, David Gordon Green et Michael Stulhbarg (mais qui laissent une impression durable, notamment ce dernier qui est l'antithèse de son rôle de pater familias rassurant dans Call Me By Your Name), c'est bien Mark Rylance qui impressionne (encore) dans un rôle aux antipodes de ses précédentes performances (je ne vais pas nécessairement en gâcher la nature d'ailleurs).
Enfin, la BO de Trent Reznor & Atticus Ross (mes compositeurs préférés) est d'une beauté divine encore une fois, renforçant le côté planant et aérien du film,saupoudré de saillies graphiques et gores assez étonnantes dans un film de studio (c'est de loin le film Warner Bros le plus étonnant que j'ai vu ces dernières années).
Finalement, mon seul grief, est que j'aurai aimé un peu plus d'émotion pour ce qui est de la peinture de cette romance. Le tout est bien satisfaisant, mais cette histoire aurait pu nous amener vers de plus amples confins émotifs pour se conclure de manière plus marquante.
Mais qu'importe, Bones and All est un très très bon film que je chéris dès ce premier visionnage
8,5/10