Del Toro revient avec son 10e film,et sans aucun doute son plus nihiliste (plus encore que son chef-d'oeuvre Le Labyrinthe de Pan). En réalisant cette nouvelle adaptation de Nightmare Alley, il nous livre un pur film noir à l'ancienne teinté de gothisme, de carnival freak show (dans sa première partie) et d'horreur psychologique.
Exit les créatures fantastiques,ici c'est la monstruosité de l'humain qui est au centre, alors que le personnage de Bradley Cooper (qui nous livre sa meilleure performance) erre sans le sou et affublé d'un lourd passé.
Alors qu'il rejoint une troupe itinérante de cirque (avec un super cast allant de Toni Colette toujours aussi charismatique, Rooney Mara en boussole morale, Willem Dafoe en exploitant sans morale ou bien un Ron Perlman taciturne), ce dernier va se découvrir un talent don de télépathie...ou du moins ce qu'il fera croire à toute personne quine devinera pas ses talents de charlatan. Et tout basculera lorsqu'il fera la rencontre d'une mystérieuse psychologue, jouée par une Cate Blanchette diablement vénéneuse.
Le film prend son temps et s'insinue à combustion lente,magnifié par une photographie glacée lorgnant vers le "noir et blanc" en couleurs froides (retrouver Dan Lauststen sur Crimson Peak presque 20 ans après Mimic est une des meilleures choses qui soient arrivées à Del Toro) et une production design superbement travaillée (mais comme dans chaque film de sa filmo).
La mise en scène est comme toujours d'une grande maitrise, pour un récit trouvant toute sa force dans sa dernière demi-heure, jusqu'à un final d'une noirceur absolue (dont on se rappelle bien après le visionnage)
Le ptit bémol (qui fait office de chipotage) tiendra simplement du score de Nathan Johnson (Knives Out), pas mémorable mais qui fait le job pour nous plonger dans l'Amérique des 40's.
Bref,un excellent film (pour ma part le 3e meilleur de Del Toro derrière Le Labyrinthe de Pan et Blade 2,et tout juste devant L'Echine du Diable et la Forme de l'Eau).
4,5/5
PS : le film a pas énormément de moments graphiques,mais y a une ou 2 scènes de violence aussi réjouissantes que le pétage de nez dans le Labyrinthe de Pan