Last Night in Soho - Edgar Wright
- Breaking the Bat
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Tellement de hype aussi !!!
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Oui, c'est vrai. Même si la notion d'hommage est à mettre en guillemets pour ce film, c'est vrai que Wan lorgne de ce côté
"Bloodshot est la meilleure chose qui soit arrivée au cinéma en 2020 " - ©MisterM
Last Night in Soho : on a vu le délire horrifique et fantastique de Edgar Wright
Après un prestigieux festival de Cannes, Ecran Large s'est décidé à faire un tour sur le Lido de Venise pour la 78e édition de la Mostra. Si Dune y était le grand film attendu (et notre critique est déjà là), le reste de la sélection y est tout aussi dingue. Alors que le festival dévoile un peu plus ses films chaque jour, c'est l'heure pour nous de vous livrer notre avis à chaud sur Last Night in Soho, thriller horrifique et fantastique présenté en hors-compétition.
De quoi ça parle ? Eloise alias Ellie est une jeune femme passionnée de mode et de design, et lorsqu'elle reçoit une lettre lui annonçant qu'elle est acceptée dans une prestigieuse école londonienne, elle quitte sa campagne natale pour exaucer son rêve. Mais tout n'est pas rose sur place et pour mieux se réconforter, elle s'évade dans le Londres des années 60 qu'elle chérit tant pour ses musiques et son style. Mais s'aventurer trop longtemps pourrait avoir des répercussions sans précédents, et son fantasme devenir un pur cauchemar.
C’était comment ? C'est peu de dire qu'il était attendu ce nouveau film de Edgar Wright. Après avoir conclu sa trilogie Cornetto avec Le Dernier Pub avant la fin du monde, le cinéaste s'était plongé dans un jeu musical ultra-rythmé avec Baby Driver, plongeant le spectateur dans un récit mêlant comédie et action, romance et thriller. Des thématiques qu'il ne connaît que trop bien dont Edgar Wright semblait vouloir se détourner en s'immisçant dans le monde de l'horreur avec Last Night in Soho.
Découvrir le Britannique dans un nouveau registre était plus qu'intrigant et force est de constater que c'est une petite bénédiction. Last Night in Soho démarre comme un conte de fées avec cette lettre salvatrice qui va bousculer la vie de la jeune Ellie et la mener dans les rues londoniennes. Mais très vite, le conte de fées se transforme en désillusions pour Ellie lorsqu'elle comprend que la capitale britannique est un territoire hostile, sexiste, faux, oppressant et risqué.
D'une manière assez rapide (peut-être même trop) et assez nébuleuse, le personnage d'Ellie va alors se transporter dans les années 60, sa nostalgie de cette période lui faisant croire à un monde meilleur, celui qu'elle a toujours imaginé. Et c'est ici que Edgar Wright commence véritablement à impressionner. Sa mise en scène était jusqu'ici propre, même si un peu surdécoupée à quelques reprises (une discussion entre filles), elle devient un festival de virtuosité.
Avec une maestria dingue et une myriade de plans-séquences ingénieux, jouant avec les miroirs, les espaces, les portes, les ombres, les regards (cette danse à deux, mais trois visages)... le Britannique impressionne à chaque instant. Jamais il n'a été aussi habile avec une caméra, et indubitablement, tout est démultiplié lorsqu'il bascule complètement dans le fantastique et finalement le giallo.
Sans surprise, l'hommage aux oeuvres de Dario Argento (et d'autres) est évident (le film commence presque comme Suspiria d'une certaine manière). Le jeu de couleurs instauré dès le changement d'appartement par l'enseigne lumineuse d'un bar donne rapidement la note d'intention visuelle (la photo de Chung Chung-hoon est un délice pour les yeux), et la réflexion qui en découlera.
Car en plongeant dans un rêve qui va se muer en cauchemar diabolique paranoïaque (voire schizophrénique) au fil des séquences, Last Night in Soho propose une vision fascinante des mondes/passés idéalisés et met un coup de poing en plein visage des chantres du "c'était mieux avant". La co-scénariste du film, Krysty Wilson-Cairns, avait expliqué que le long-métrage parlait in fine de l'exploitation des femmes dans différentes interviews et c'est en effet ce qui fait la force du film.
S'il convoque avec amour l'aura de cette époque reine et multiplie les références à son cinéma (du Répulsion de Roman Polanski à L'invasion des morts-vivants de John Gilling ou encore Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg et Inferno de Argento, même s'ils sont plus récents), le long-métrage se pose comme une version moderne de ces délires fantastiques. Plus féministe et particulièrement en phase avec son temps, l'hommage à tout un pan du cinéma montre son vrai visage.
Alors évidemment, il y a des défauts dans cette aventure psychédélique. Ainsi, l'enquête qui naît des pérégrinations temporelles de Ellie (Thomasin McKenzie décidément une future grande) et de ses balades nocturnes avec Sandie (Anya Taylor-Joy capable de tout jouer) se révèle un peu téléphonée par moment. Pire, l'intrigue y est complètement surexpliquée dans le dernier tiers alors que le scénario aurait pu jouer une carte plus sensorielle et éviter les dialogues trop illustratifs. Par ailleurs, si la musique est souvent géniale (pas surprenant avec Wright), sa surabondance vient parfois gâcher quelques effets.
Toutefois, cela n'empêche pas de prendre son pied devant ce thriller psychologique au climax complètement déjanté, convoquant des images tout bonnement terrifiantes. Bref, un sacré voyage lyrique entre rêve et réalité, passé et présent, qui donne très envie de voir Edgar Wright poursuivre des expérimentations horrifiques.
Et ça sort quand ? Dès le 27 octobre dans les salles françaises, de quoi en faire un programme tout trouvé pour Halloween.
https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... gar-wright
Après un prestigieux festival de Cannes, Ecran Large s'est décidé à faire un tour sur le Lido de Venise pour la 78e édition de la Mostra. Si Dune y était le grand film attendu (et notre critique est déjà là), le reste de la sélection y est tout aussi dingue. Alors que le festival dévoile un peu plus ses films chaque jour, c'est l'heure pour nous de vous livrer notre avis à chaud sur Last Night in Soho, thriller horrifique et fantastique présenté en hors-compétition.
De quoi ça parle ? Eloise alias Ellie est une jeune femme passionnée de mode et de design, et lorsqu'elle reçoit une lettre lui annonçant qu'elle est acceptée dans une prestigieuse école londonienne, elle quitte sa campagne natale pour exaucer son rêve. Mais tout n'est pas rose sur place et pour mieux se réconforter, elle s'évade dans le Londres des années 60 qu'elle chérit tant pour ses musiques et son style. Mais s'aventurer trop longtemps pourrait avoir des répercussions sans précédents, et son fantasme devenir un pur cauchemar.
C’était comment ? C'est peu de dire qu'il était attendu ce nouveau film de Edgar Wright. Après avoir conclu sa trilogie Cornetto avec Le Dernier Pub avant la fin du monde, le cinéaste s'était plongé dans un jeu musical ultra-rythmé avec Baby Driver, plongeant le spectateur dans un récit mêlant comédie et action, romance et thriller. Des thématiques qu'il ne connaît que trop bien dont Edgar Wright semblait vouloir se détourner en s'immisçant dans le monde de l'horreur avec Last Night in Soho.
Découvrir le Britannique dans un nouveau registre était plus qu'intrigant et force est de constater que c'est une petite bénédiction. Last Night in Soho démarre comme un conte de fées avec cette lettre salvatrice qui va bousculer la vie de la jeune Ellie et la mener dans les rues londoniennes. Mais très vite, le conte de fées se transforme en désillusions pour Ellie lorsqu'elle comprend que la capitale britannique est un territoire hostile, sexiste, faux, oppressant et risqué.
D'une manière assez rapide (peut-être même trop) et assez nébuleuse, le personnage d'Ellie va alors se transporter dans les années 60, sa nostalgie de cette période lui faisant croire à un monde meilleur, celui qu'elle a toujours imaginé. Et c'est ici que Edgar Wright commence véritablement à impressionner. Sa mise en scène était jusqu'ici propre, même si un peu surdécoupée à quelques reprises (une discussion entre filles), elle devient un festival de virtuosité.
Avec une maestria dingue et une myriade de plans-séquences ingénieux, jouant avec les miroirs, les espaces, les portes, les ombres, les regards (cette danse à deux, mais trois visages)... le Britannique impressionne à chaque instant. Jamais il n'a été aussi habile avec une caméra, et indubitablement, tout est démultiplié lorsqu'il bascule complètement dans le fantastique et finalement le giallo.
Sans surprise, l'hommage aux oeuvres de Dario Argento (et d'autres) est évident (le film commence presque comme Suspiria d'une certaine manière). Le jeu de couleurs instauré dès le changement d'appartement par l'enseigne lumineuse d'un bar donne rapidement la note d'intention visuelle (la photo de Chung Chung-hoon est un délice pour les yeux), et la réflexion qui en découlera.
Car en plongeant dans un rêve qui va se muer en cauchemar diabolique paranoïaque (voire schizophrénique) au fil des séquences, Last Night in Soho propose une vision fascinante des mondes/passés idéalisés et met un coup de poing en plein visage des chantres du "c'était mieux avant". La co-scénariste du film, Krysty Wilson-Cairns, avait expliqué que le long-métrage parlait in fine de l'exploitation des femmes dans différentes interviews et c'est en effet ce qui fait la force du film.
S'il convoque avec amour l'aura de cette époque reine et multiplie les références à son cinéma (du Répulsion de Roman Polanski à L'invasion des morts-vivants de John Gilling ou encore Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg et Inferno de Argento, même s'ils sont plus récents), le long-métrage se pose comme une version moderne de ces délires fantastiques. Plus féministe et particulièrement en phase avec son temps, l'hommage à tout un pan du cinéma montre son vrai visage.
Alors évidemment, il y a des défauts dans cette aventure psychédélique. Ainsi, l'enquête qui naît des pérégrinations temporelles de Ellie (Thomasin McKenzie décidément une future grande) et de ses balades nocturnes avec Sandie (Anya Taylor-Joy capable de tout jouer) se révèle un peu téléphonée par moment. Pire, l'intrigue y est complètement surexpliquée dans le dernier tiers alors que le scénario aurait pu jouer une carte plus sensorielle et éviter les dialogues trop illustratifs. Par ailleurs, si la musique est souvent géniale (pas surprenant avec Wright), sa surabondance vient parfois gâcher quelques effets.
Toutefois, cela n'empêche pas de prendre son pied devant ce thriller psychologique au climax complètement déjanté, convoquant des images tout bonnement terrifiantes. Bref, un sacré voyage lyrique entre rêve et réalité, passé et présent, qui donne très envie de voir Edgar Wright poursuivre des expérimentations horrifiques.
Et ça sort quand ? Dès le 27 octobre dans les salles françaises, de quoi en faire un programme tout trouvé pour Halloween.
https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... gar-wright
- PierrotDameron
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A l'époque où j'ambitionnais de réaliser des courts et écrivait en conséquence, j'ai toujours eu naturellement tendance à baser mes idées de récit et imaginé des plans à partir de musiques que j'écoutais. Même si je n'ai finalement absolument rien produit ailleurs que dans ma tête, je me retrouve assez naturellement dans le travail de Edgar Wright depuis Scott Pilgrim et Baby Driver.
Last Night In Soho ne déroge pas à la règle, tant nombre de ses scènes sont construites autour de la sélection fort sympathique de morceaux des sixties choisie (et notamment le "Happy House" de Siouxsie and The Banshees que j'écoute plus que régulièrement depuis 20 ans ) imprègne le film. Des choix de plans jusqu'à la gestion des lumières qui s'adapte à la rythmique, c'est un festival du genre.
Le visionnage fut un vrai régal à ce niveau pour moi tant cela fourmille de détails et de complexités où je me demandais à quel point ils se sont fait chier ou s'ils ont souvent triché grâce aux CGI (notamment la première grosse scène de danse).
Et quand il touche, comme tout le monde en ce moment, aux références horrifiques et au giallo, il s'en sort également plutôt bien, même si le but premier n'est ici pas tant de faire peur (sauf pour une ou deux tentatives de jump scares).
Anya-Taylor Joy et Thomasin McKenzie sont toutes deux superbes dans leurs registres respectifs et illuminent le film tout du long.
Même si les deux ont déjà à leur actif de sacrées performances avant ce film, cela crève les yeux dans chaque scène qu'elles ont une partie de l'avenir d'Hollywood dans leurs mains.
Après tout n'est pas parfait non plus, et surtout dans le scénario du film qui n'évite pas quelques incohérences et facilités qui empêchent l'ensemble de tenir complètement debout et de garder ses secrets jusqu'au bout. C'est un peu dommage parce qu'avec plus de soin sur les détails du récit et moins de classicisme dans ses rebondissements, on touchait du doigt quelque chose de potentiellement très grand.
D'autant plus dommage que malgré ça, le propos (encore une fois très post #MeToo puisque c'est devenu le sujet préféré de Hollywood) est intéressant et se mêle de façon intéressante au côté "c'était mieux avant" qui dans les faits tient souvent plus de l'illusion qu'autre chose.
Reste un sacré film de mise en scène et un vrai petit plaisir de Cinéma pour moi !
Last Night In Soho ne déroge pas à la règle, tant nombre de ses scènes sont construites autour de la sélection fort sympathique de morceaux des sixties choisie (et notamment le "Happy House" de Siouxsie and The Banshees que j'écoute plus que régulièrement depuis 20 ans ) imprègne le film. Des choix de plans jusqu'à la gestion des lumières qui s'adapte à la rythmique, c'est un festival du genre.
Le visionnage fut un vrai régal à ce niveau pour moi tant cela fourmille de détails et de complexités où je me demandais à quel point ils se sont fait chier ou s'ils ont souvent triché grâce aux CGI (notamment la première grosse scène de danse).
Et quand il touche, comme tout le monde en ce moment, aux références horrifiques et au giallo, il s'en sort également plutôt bien, même si le but premier n'est ici pas tant de faire peur (sauf pour une ou deux tentatives de jump scares).
Anya-Taylor Joy et Thomasin McKenzie sont toutes deux superbes dans leurs registres respectifs et illuminent le film tout du long.
Même si les deux ont déjà à leur actif de sacrées performances avant ce film, cela crève les yeux dans chaque scène qu'elles ont une partie de l'avenir d'Hollywood dans leurs mains.
Après tout n'est pas parfait non plus, et surtout dans le scénario du film qui n'évite pas quelques incohérences et facilités qui empêchent l'ensemble de tenir complètement debout et de garder ses secrets jusqu'au bout. C'est un peu dommage parce qu'avec plus de soin sur les détails du récit et moins de classicisme dans ses rebondissements, on touchait du doigt quelque chose de potentiellement très grand.
D'autant plus dommage que malgré ça, le propos (encore une fois très post #MeToo puisque c'est devenu le sujet préféré de Hollywood) est intéressant et se mêle de façon intéressante au côté "c'était mieux avant" qui dans les faits tient souvent plus de l'illusion qu'autre chose.
Reste un sacré film de mise en scène et un vrai petit plaisir de Cinéma pour moi !
- Breaking the Bat
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Box office d'à peine 20 millions pour un budget de 43...
"- Tu fumes après l'amour ?
- J'en sais rien baby, j'ai jamais regardé !"
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Un peu triste oui. Surtout que je pensais que Edgar Wright avait une base de fans plus solide après ses précédents films et le succès de Baby Driver.
Certes Last Night in Soho est un peu moins facile d'accès pour le grand public dans la démarche.
Certes Last Night in Soho est un peu moins facile d'accès pour le grand public dans la démarche.
- NaughtyDog
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- Enregistré le : lun. 26 oct. 2020 12:34
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C'est honteuxBreaking the Bat a écrit : ↑jeu. 25 nov. 2021 09:43Box office d'à peine 20 millions pour un budget de 43...
Fincher-addict, Cameron-sexuel, Cuaron-gourmet
- NaughtyDog
- Messages : 2274
- Enregistré le : lun. 26 oct. 2020 12:34
- Localisation : Paris
Faut dire que c'est le film le mieux mis en scene de l'année (derriere le Spielberg)
Fincher-addict, Cameron-sexuel, Cuaron-gourmet
Un vrai petit plaisir que ce Last Night In Soho, avec une mise en scène dynamique, pop, inspirée, hommage au cinéma (giallo mais pas que), à la musique, à une génération. Un film sincère, d'amour, mais pas dénué de faiblesses d'écritures ou de rebondissements paresseux. J'ai davantage apprécié la première heure, la mise en place de l'intrigue, les premiers rêves... après ça part en vrille et ça ne bouge plus.
Très bonne mise en scène, mais le script est un peu bidon. Puis l'aspect giallo est surfait...
Comme d'habitude chez Edgar Wright: la forme au service de pas grand chose.
Comme d'habitude chez Edgar Wright: la forme au service de pas grand chose.
"On peut manger tous les champignons !
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"
Tous les champignons sont comestibles, certains ne le sont qu'une fois, c'est tout !"