Après la sympathique Promising Young Woman, Emerald Fennel revient avec Saltburn, à la fois satire aristo et récit vampirique délicieusement pervers.
Visuellement c'est d'une grande maîtrise, dopé par la photographie de Linus Sandgren (le chef op' de Chazelle), tout en ancrant son récit chez les ultra riches britanniques. Cela commence comme un college movie en s'accaparant le genre, pour dérouler finalement une histoire où obsession, luxure et même des codes du home invasion se fondent.
L'ensemble tient la route, mais est malheureusement imparfait de par un regard boursouflé, superficiel et parfois même grotesque dans sa manière de représenter les 1%, véritables caricatures où heureusement Rosamund Pike et Archie Makedwe s'amusent plus que le spectateur.
Mais c'est dans son aspect thriller vénéneux que Saltburn séduit, porté par un Barry Keoghan rejouant sa partition du Killing of a Sacred Deer, tendance Talentueux Mr Ripley vrillé du bulbe.
Au final, plus illustratif que profondément dérangeant ou subversif, ce second film de la réalisatrice a pour lui sa fabrication, ses acteurs et son fun assumé, même si parasité par une écriture moins tenue dans la manière où le personnage de muse qu'est Jacob Elordi représente le moteur du récit.
Pas mal, mais imparfait donc
3/5

Après un Antoinette dans les Cévennes plutôt pas mal, Caroline Vignal revient avec Iris et les hommes : c'est mauvais !
C'est bien dommage, car il y a un point de départ intéressant à vouloir disséquer les relations de couple actuelles, l'importance de conserver le désir, et traiter l'adultère en comédie via un point de vue féminin.
Mais passées de sympathiques prémices, le tout se plante dans les grandes largeurs en n'assumant jamais totalement son concept, et en ayant le c*l entre deux chaises (à savoir la comédie ou bien une réflexion plus terre à terre de la notion de consentement).
En résulte une comédie rarement drôle, amenuisant son tempo comique de manière régulière au gré des rencontres d'Iris (la réalisatrice n'allant jamais clairement dans une représentation du désir qui plus est, préférant ellipser au possible ou proposer une séquence de comédie musicale approximative intervenant comme un cheveu sur la soupe), tout en concluant son métrage de la manière la plus bateau possible (et difficile de croire au couple formé avec Vincent Elbaz de surcroît).
Reste quand même une Laure Calamy toujours très bonne, qui porte à bout de bras l'ensemble avec énergie.
Mais pas de quoi sauver les meubles
1.5/5