Film de Western, Cape et épée, Aventures et Chanbara
Posté : ven. 2 févr. 2024 22:30
Dead for a Dollar, western de Walter HILL, sur un scénario de Matt HARRIS et Walter HILL (USA/Canada, 2022), avec Christoph WALTZ, William DAFOE, Rachel BROSNAHAN, Warren BURKE, Brando SCOTT, Benjamin BRATT, Luis CHÁVEZ, Hamish LINKLATER, Fidel GOMEZ, Guy BURNETT, Alfredo QUIROZ, Scott PEAT, Diane VILLEGAS...
En 1897, au Nouveau-Mexique, Martin Kidd, un riche propriétaire blanc aux ambitions politiques (H. Linklater), envoie le chasseur de primes Max Borlund (C. Waltz) rechercher sa femme Rachel (R. Brosnahan) qui a fui au Mexique avec Elijah Jones, un déserteur de l'US Army, noir de surcroit (B. Scott). Assisté du sergent Poe (Warren Burke), il retrouve Joe Cribbens (W. Dafoe), un des bandits qu'il avait envoyés en prison, récemment libéré, mais ile st le cadet de ses soucis, car si lui et Poe parviennent à retrouver Rachel Kidd et E. Jones, ils trouvent sur leur route Tiberio Vargas (B. Bratt), un redoutable propriétaire terrien, envers qui les deux tourtereaux en fuite se sont endettés...
Sur un point de départ qui n'est pas sans rappeler Les professionnels, il met en scène des personnages un peu inhabituels, toujours à dessein cependant ; ainsi, si Elijah Jones est noir, ce n'est pas un choix pour satisfaire une logique gratuite de quotas ou pour plaire à l'esprit wokiste du moment, mais bien pour mettre en évidence les difficultés que rencontraient les noirs à l'époque, réduits à voir dans le métier de soldat, aussi ingrat soit-il, la seule façon de s'élever au dessus du rang de cireur de chaussures. Tandis que Rachel Kidd illustre combien une femme d'esprit ouvert et indépendant pouvait être poussée à fuguer pour ne pas passer son existence sous l'emprise de son mari. On a aussi un portrait d'amérindien à qui la bourse d'un grand propriétaire blanc (ou considéré comme tel) mexicain a permis d'accéder à un métier de juriste, malheureusement devant se mettre au service de ce maître tyrannique. Le parallèle est d'ailleurs vite dressé entre les riches blancs influents des deux côtés de la frontière, dépeints tous les deux comme de riches brutes abusant de leur pouvoir. Se croisent aussi divers personnages hauts en couleur, et tous dangereux, notamment ce ancien hors-la-loi gardant un compte à régler avec le chasseur de primes, remarquablement incarné par William Dafoe, toujours à l'aise dans ce type de rôle limite. On notera aussi les prestations remarquables de Rachel Brosnahan en cette épouse indépendante, et de Christoph Waltz en un chasseur de primes qui à première vue ferait penser à son rôle de Django Unchained, si ce n'est qu'il est beaucoup plus taiseux. Walter Hill semble longtemps à l'aise dans cet écheveau complexe, prenant plaisir à livrer un nouveau western de style crépusculaire aux larges horizons. Malheureusement, la fin décevante, trop simple par son dénouement (à la limite de la happy end) et marquée par un affrontement raté à force de vouloir être conduit dans un esprit un peu trop festif par le réalisateur de 48 heures, gâche un peu l'ensemble.
11/20
En 1897, au Nouveau-Mexique, Martin Kidd, un riche propriétaire blanc aux ambitions politiques (H. Linklater), envoie le chasseur de primes Max Borlund (C. Waltz) rechercher sa femme Rachel (R. Brosnahan) qui a fui au Mexique avec Elijah Jones, un déserteur de l'US Army, noir de surcroit (B. Scott). Assisté du sergent Poe (Warren Burke), il retrouve Joe Cribbens (W. Dafoe), un des bandits qu'il avait envoyés en prison, récemment libéré, mais ile st le cadet de ses soucis, car si lui et Poe parviennent à retrouver Rachel Kidd et E. Jones, ils trouvent sur leur route Tiberio Vargas (B. Bratt), un redoutable propriétaire terrien, envers qui les deux tourtereaux en fuite se sont endettés...
Sur un point de départ qui n'est pas sans rappeler Les professionnels, il met en scène des personnages un peu inhabituels, toujours à dessein cependant ; ainsi, si Elijah Jones est noir, ce n'est pas un choix pour satisfaire une logique gratuite de quotas ou pour plaire à l'esprit wokiste du moment, mais bien pour mettre en évidence les difficultés que rencontraient les noirs à l'époque, réduits à voir dans le métier de soldat, aussi ingrat soit-il, la seule façon de s'élever au dessus du rang de cireur de chaussures. Tandis que Rachel Kidd illustre combien une femme d'esprit ouvert et indépendant pouvait être poussée à fuguer pour ne pas passer son existence sous l'emprise de son mari. On a aussi un portrait d'amérindien à qui la bourse d'un grand propriétaire blanc (ou considéré comme tel) mexicain a permis d'accéder à un métier de juriste, malheureusement devant se mettre au service de ce maître tyrannique. Le parallèle est d'ailleurs vite dressé entre les riches blancs influents des deux côtés de la frontière, dépeints tous les deux comme de riches brutes abusant de leur pouvoir. Se croisent aussi divers personnages hauts en couleur, et tous dangereux, notamment ce ancien hors-la-loi gardant un compte à régler avec le chasseur de primes, remarquablement incarné par William Dafoe, toujours à l'aise dans ce type de rôle limite. On notera aussi les prestations remarquables de Rachel Brosnahan en cette épouse indépendante, et de Christoph Waltz en un chasseur de primes qui à première vue ferait penser à son rôle de Django Unchained, si ce n'est qu'il est beaucoup plus taiseux. Walter Hill semble longtemps à l'aise dans cet écheveau complexe, prenant plaisir à livrer un nouveau western de style crépusculaire aux larges horizons. Malheureusement, la fin décevante, trop simple par son dénouement (à la limite de la happy end) et marquée par un affrontement raté à force de vouloir être conduit dans un esprit un peu trop festif par le réalisateur de 48 heures, gâche un peu l'ensemble.
11/20