Zefurin a écrit : ↑ven. 27 janv. 2023 09:38
aureliagreen a écrit : ↑jeu. 26 janv. 2023 21:55
Sinon, SW7, "tout le monde l'avait kiffé" ? Euh... Moi pas, et plein de gens de mon entourage ou de l'ancien forum Allociné de même.
Y a un
"quasi" avant le
"tout le monde"
J'ai un souvenir des premiers retours que j'en avais de collègues ou d'amis qui ont vu le film avant que j'y aille : le film était sorti un mercredi... je l'ai vu le vendredi.
Et bien les deux jours passés, les gens qui savaient que j'étais un gros fan me disaient "Tu verras c'est un bon Star Wars", "Il est comme les anciens", "C'est un retour aux sources"...
Souvenirs complètement différents des miens, où tout le monde, y compris les critiques, était mitigé, au mieux.
Zefurin a écrit : ↑ven. 20 janv. 2023 00:10
C'est dommage car les premiers Asterix qu'il a fait sans Goscinny étaient encore trés bien.
Le Grand Fossé
L'Odyssée d'Asterix (celui-ci... j'estime que c'est l'un des plus aboutis dans le domaine du dessin : je trouve que Uderzo y fait certains de ses plus beaux dessins).
Le Fils d'Asterix (que je vois souvent comme... le dernier album d'Asterix car il se termine sur un bon ALL STAR avec César, Brutus et Cléopâtre...)
Asterix chez Rahazad (le début de pente... mais un encore bon album dans son genre)
Mais dés les années 90... ça a été la cata :
La Rose et le Glaive m'a fait haussé les sourcils quand je l'ai lu pour la première fois.
La Galère d'Obelix... qui allait trop loin dans le délire. Ce qui est étonnant c'est qu'il ose quelque chose au début (Obélix qui boit une marmite de potion magique...) mais qui devient presque un moment anormalement tragique dans Asterix. En fait... il partait d'une bonne intention... mais se vautre en beauté après.
Latraviata et
Le Ciel lui tombe sur la Tête... c'est carrément une insulte à la série.
Mais il est bien triste qu'Uderzo ait attendu 20 ans de trop pour laisser la série à une équipe plus punchy.
Je trouve qu'elle a plutôt bien repris (Notamment la Astérix et la Transitalique... il y a un gag TELLEMENT BON... qu'il aurait rendu fier Goscinny... avec les deux participants de la course qui n'arrêtent pas de réparer le char et qui finissent par gagner le trophée... et l'un des pilotes dit "Echange le trophée contre de l'argent... il faut qu'on se rachète un nouveau char !
)
Je pense qu'on se rejoint sur la qualité des albums, mais je voudrais détailler les raisons de ce déclin.
Le grand fossé était atypique, mais de très bonne qualité et bien dans l'esprit des précédentes histoires. Pas grand-chose à dire non plus pour
L'odyssée d'Astérix, le plus goscinien à mon avis dans sa construction.
Le fils d'Astérix paraissait comme une histoire d'Astérix classique de la veine des albums ambitieux, dans la lignée d'une tendance à al surenchère de la fin de l'époque Goscinny, illustrée notamment dans
Astérix chez les Belges. Mais cependant, on y voyait déjà les deux héros en train de se raser et parler de sexualité. Le ver était dans le fruit, qui annonçait les dérives de
La rose et le glaive et
Astérix et Latraviata.
Astérix chez Rahazade non seulement renouait avec un esprit bon enfant, contrairement à La grande traversée il réussissait à ne pas ennuyer tout en se permettant de ne pas donner une seule baffe à un romain ou à un pirate, le dernier vrai album à mes yeux.
Encore que je pourrais essayer de sauver
La galère d'Obélix, après ce premier vrai accroc qu'était
La rose et le glaive. C'est là qu'Uderzo s'est affranchi, très brutalement d'ailleurs, de la grande époque, et s'est même affranchi de lui-même et de tous les fondamentaux qui l'avaient animé jusque là. Si l'époque Goscinny n'hésitait pas à aborder des thèmes politiques parfois omniprésents, et pouvait même parfois oser se laisser aller à évoquer qu'existait un abîme entre hommes et femmes au village (ainsi une scène de dialogues entre femmes du village dans
La Zizanie, révélant que tout n'est pas rose dans la perception que celles-ci ont d'Astérix, le célibataire endurci, et d'Obélix, le goinfre qui exercerait sur lui une mauvaise influence), elle se gardait bien de faire dans la balourdise. Uderzo s'attaquait à une polémique pour laquelle il n'était manifestement pas taillé, beaucoup trop vaste pour sa vision un peu simpliste. Et de façon un peu déplacée par rapport au ton de l'album, il renouait avec la surenchère des baffes en veux-tu en voilà, en grimpant d'un ton.
La galère d'Obélix essayait donc de revenir aux fondamentaux des albums d'antan, en renouant avec un ton héroïque, mais il est vrai qu'il était très ambitieux, avec ce thème très dramatique d'un Obélix retourné à l'enfance. On lui a souvent reproché de partir dans le n'importe quoi, ce que tu vois aussi dans
Astérix chez Rahazade, ce qui veut dire à mon avis qu'il donnait trop dans le fantastique. Il est vrai que la période Uderzo seul est marquée par une tendance à rajouter de nouveaux éléments de pur merveilleux, mais les nouvelles potions du
Grand fossé et les fakirs de
Astérix chez Rahazade, en dépit de leur omniprésence, ne déparent pas des diverses potions et des glands magiques de la période Goscinny. En revanche, en introduisant des créatures fantastiques (dragon dans
La rose et le glaive, satires, pégases et centaures de
La galère d'Obélix), Uderzo apportait quelque chose de nouveau dans les BDs, qu'on n'avait vu qu'à l'écran jusqu'alors. Mais surtout, cet épisode est encore marqué par la persévérence dans la surenchère, avec à nouveau tous les camps romains détruits. C'est à mon avis ce qui mène Mister_M à y voir de la fan-fiction.
La fan-fiction, c'est à peu près tout ce qui reste dans
Astérix et Latraviata, qui recycle des éléments des albums précédents, et se plante en plus dans les grandes largeurs en donnant à Astérix et Obélix une famille, inquisitrice sur leur mode de vie célibataire qui plus est. Oubliant que si Obélix peut encore à la rigueur se laisser un peu aller à conter fleurette, Astérix est lui aussi asexuel que Tintin, et voué à le rester. Dans
Le livre d'Astérix le gaulois, Uderzo le précisait d'ailleurs en long et en large. Alors, pourquoi avoir fait cet étalage grotesque ? S'agissait-il d'en apporter une démonstration ? Uderzo aurait-il alors pris les lecteurs pour des demeurés, comme s'ils n'avaient pas compris depuis longtemps ce qu'il en était ? Uderzo s'est pris pour un grand psychanalyste, mais il n'a livré que de la psychologie à deux balles qui de plus n'intéressait personne...
Au moins cet album était-il encore encore un peu amusant, mais
La rentré gauloise, souvent oublié (à juste titre...) donne carrément dans l'ennui. L'inspiration n'était plus là, en même temps le déclin de l'ambiance héroïque se confirme.
Le ciel lui est tombé sur la tête en a vraiment été la démonstration finale, le naufrage d'un auteur devenu trop vieux pour continuer à créer et incapable de s'en rendre compte.
Il est surprenant qu'il ait réussi à si bien gérer la succession.
Astérix chez les Pictes était encore un peu juste, mais les nouveaux se sont améliorés vite, ne se contentant pas de faire de la parodie comme l'ont fait trop souvent les héritiers de Morris.