Zefurin a écrit : ↑jeu. 16 déc. 2021 15:54
Oui mais si je me gourre ?
Peut-être même qu'en écrivant la scène, mon inconscient a subjectivement voulu me faire ressortir ce que je voulais retenir de cette conversation... et non ce qu'il aurait FALLU QUE JE RETIENNE (quelque chose de neutre... une simple conversation sur canap' en sirotant un thé) !
Ca me fait peur...
Mec si tu te gourres ça change au final moins de choses que si tu ne te gourres pas.
Au pire tu la perds de nouveau de vue, mais ce n'est pas la première fois, au mieux ça se passe bien et c'est cool !
Faut arrêter de laisser passer sa chance.
Je vais raconter une histoire du coup, en espérant qu'elle te pousse à y aller. (je viens de rentrer, je suis passablement éméché donc pas sûr d'être totalement clair.
)
Il y a pas mal d'années maintenant à mon boulot, une nouvelle arrive. Rapidement on est amené par mon poste à bosser ensemble et on s'entend très bien. Au point qu'elle passe une bonne partie de ses journées à me parler, voire à rester à mon bureau. Clairement il y a un truc entre nous, mais j'ai un côté "no zob in job" (du à une précédente histoire) qui fait que j'impose une barrière dans tout ça.
Il se passe environs un an et demi comme ça, où il y a pas mal de rumeurs qui tournent sur nous tant ça semblait évident de l'extérieur (chose dont j'étais beaucoup plus conscient qu'elle pour en avoir discuté bien plus tard) mais rien de rien au final. A aucun moment on ne s'est dit les choses ou fait de mouvement suffisamment explicite pour l'autre.
Elle finit par quitter la boite et, même si on reste toujours en contact, on finit peu à peu par s'éloigner parce que... la vie.
Deux ans passent comme ça. Chacun vit sa vie même si on ne se perd jamais totalement de vue. Elle a une relation assez durable avec quelqu'un et moi aussi de mon côté (qui finira assez mal mais c'est une autre histoire). Le hasard de la vie fait qu'on se retrouve de nouveau seuls à peu près à la même période.
Tout ça jusqu'à ce qu'un collègue et ami commun, que j'ai participé à recruter et qui était le petit ami d'une de ses amies (arrivée dans ma boite en même temps qu'elle), tombe gravement malade et malheureusement nous quitte peu de temps après.
Très sale période évidemment pour nous tous, surtout si jeune, mais qui indirectement nous a de nouveau rapproché, sachant qu'à ce moment là on était tous les deux un peu affaiblis par notre précédente relation.
On reprend donc progressivement un rythme étrange, à se voir rapidement 3 ou 4 soirs par semaine en tête à tête. A boire beaucoup, à se trouver toutes les excuses pour faire des choses ensemble, se mater des films chez l'un ou l'autre sous la couette, etc... Et pour autant avec la même limite qu'à l'époque où on travaillait ensemble. Aucun geste tendancieux d'un côté comme l'autre. Une espèce de blocage inexplicable (et surtout débile) s'est mis entre nous.
Les mois passent comme ça, la frustration s'amplifie de chaque côté jusqu'à une sorte de point de non retour. Juste parce que aucun de nous n'a décidé de faire le pas. Sans doute avons-nous tous les deux abordé ça trop sur la défensive à cause de notre passé récent + les habitudes du boulot.
De mon côté, je ne suis pas du genre à raconter ma vie, donc peu de proches savaient. Du sien, c'est plus compliqué et il y a notamment un nouvel an où je me retrouve entouré de toutes ses copines d'enfance qui me titillent sur le sujet. A la fois une bonne et très mauvaise soirée.
Bref, au final on est arrivé à un point où c'était trop tard. Et c'est malheureusement à ce moment là qu'on a décidé, une soir un peu avinés, de se dire les choses honnêtement.
On s'est avoué que depuis tout ce temps on avait mutuellement l'envie d'être ensemble, sans vraiment savoir expliquer pourquoi on n'avait pas su faire le pas.
Mais si on s'en parlait à ce moment précis, c'est qu'on savait tous les deux qu'on avait trop laissé ça mariner et qu'on était à un point de non retour où la relation/frustration nous bouffait plus qu'autre chose
Donc on a choisi de freiner cet espèce de "couple platonique" qui durait depuis trop longtemps. Pour notre propre bien.
S'en suivit pour moi une période un peu dure où j'ai infiniment regretté de ne pas avoir fait ce qu'il fallait plus tôt. Mais c'est comme tout, ça finit par s'estomper avec le temps, pour peu qu'on veuille aller de l'avant.
On s'est une fois plus éloigné, le temps que la frustration disparaisse, puis on a essayé progressivement de reconstruire une relation plus saine, parce que malgré tout on est avant tout des amis très proches et c'est le plus important. Pas question de se perdre.
Et c'est d'ailleurs une bonne partie du problème me concernant : l'amitié est plus important que l'amour pour moi. Donc, de peur de perdre le premier, j'ai choisi de nier le reste.
De temps en temps on continue de se faire quelques tête à tête, mais il n'y a plus tout à fait la même complicité faut l'avouer.
BREF, cette (trop) longue histoire pour dire que :
quand il y a ouverture, FAUT Y ALLER ! Quitte à être déçu.
Rester dans l'expectative et l'ambiguïté, c'est le pire truc qu'on puisse faire et vivre.
Le problème étant pour ma part qu'elle vient tout juste d'acheter un appart à 15min à pieds de chez moi et à 5min de mon boulot. Elle emménagera prochainement et j'étais un des premiers mis au courant.
Autant dire que ça me turlupine ces derniers jours. Nous connaissant, on prend le risque de repartir dans un cercle vicieux parce que ça va forcément nous amener à nous revoir plus régulièrement.
Et quoiqu'il arrive et après ce qu'on a pu se dire, on sait pertinemment qu'une ambiguïté existe toujours entre nous.