Un excellent film et un de mes favoris de cette cuvée Cannoise de 2023. Avec La Passion de Dodin Bouffant, Tran Anh Hung signe une romance en mode "In The Food for Love", où la poésie ambiante, la délicatesse de la mise en scène et l'excellent duo Magimel-Binoche signent une déclaration d'amour culinaire de haute volée.
Dès les 20 premières minutes où la caméra capte la préparation des mets, le film parvient à saisir, sublimée par une photographie travaillée.
Au fur et à mesure, on comprend que le postulat est de mettre sur le même plan l'art culinaire et la romance, faite sans cynisme.
Magimel est excellent en gourmet philosophe (avec son lot d'humour), tandis que Binoche est encore une fois impeccable.
Même la conclusion offre une légèreté bienvenue
Si Hark filmait la gastronomie comme un film de kung-fu, Tran Anh Hung la filme telle du Wong Kar-wai
8,5/10
Une bonne comédie signée Kim Jee-woon que ce Cobweb, qui ne côtoie toujours pas le sommet de sa filmo (la décennie 00's) mais qui se révèle drôle, rythmée, maîtrisée formellement et à charge contre les producteurs. Une déclaration d'amour au chaos et aux réalisateurs artisans,quelque part entre Coupez!, La Nuit Américaine et Ave César!
Song Kang-ho est comme d'hab impeccable en cinéaste démiurge voulant reshooter l'entiéreté de son film, et le reste du casting propose là aussi son lot de rires, jusqu'à son final salvateur.
C'est peut-être un chouilla long 2h15 pour ce que c'est, mais le plaisir reste là : une belle pioche
7/10
Grosse déception ce Kennedy, un revenge movie dous forme de film noir qui s'étire inutilement dans un plot ultra classique.
Alors le début laisse qd même une belle impression via une forme plutot propre, son protagoniste badass et ses accès d'humour/violence inspirée.
Mais ensuite cela devient cruellement neurasthénique jusqu'à son final attendu
Pas terrible
3,5/10
Un beau Wes Anderson, qui laisse augurer du meilleur dès son excellente introduction, où l'artisanat du bonhomme se déploie dans de beaux plans-séquences détaillant cette ville fictive dans les 50's.
Par la suite une double-narration méta intervient (pas nécessairement justifiée selon moi) allié à diverses sxénettes exploitant l'imposant (et excellent) casting.
Mais un peu comme French Fispatch, c'est assez inconstant selon l'arc narratif, mais heureusement mieux tenu que sans on précédent film.
C'est drole et humain, et pour moi Schwartzmann et Johansson volent la vedette aux autres, tandis qu'une séance de soucoupe représente l'acmé de Asteroid City.
Au final maintenant on le connait le Wes, et s'il surprend peu, cela reste de la vraie bonne pioche d'un des cinéastes américains les plus singuliers qui soit
6,5 ou 7/10
Immense plaisir que ce nouveau Michel Gondry !
Une très bonne comédie sur l'effervescence créative, où un Pierre Niney absolument parfait incarne un réalisateur maniaco-lunatique faisant vivre l'enfer à son entourage, et bien décidé à faire son film de manière indépendante.
Ainsi la majeure partie du métrage est sacrément drole, avant de progressivement bifurquer vers quelque chose de beaucoup plus touchant (comme souvent chez Gondry).
Et derrière son vernis relativement simple, Le Livre des Solutions devient à la fois une belle construction de personnages enfermé dans sa logique interne, et une petite pépite créative à intervalles réguliers.
En terme de narration, de montage et de justesse émotionnelle, on est sir de l'assez haut niveau.
Je regrette simplement que la romance introduite ne soit pas mieux amorcée (10 min de film en + n'étaient pas de refus).
À part ça un très bon film de Gondry !
8/10
Avec les Feuilles Mortes, on tient un Prix du Jury mérité pour ce Kaurismäki abordant le genre de la rom-com via un regard atypique. On y suit 2 âmes égarées empêtrées dans leur solitude extrême, qui vont se rencontrer. Et sur 1h20, le réal finlandais déploie une mise en scène sobre mais maîtrisée, un humour fin et une certaine mélancholie globale pour un cocktail détonnant
7/10
Après un Tre Pianni décevant, Nanni Moretti revient devant et derrière la caméra pour une belle réussite : Il Sol dell'avvenire est une comédie feel good où un réalisateur en pleine crise maritale va remettre en question son monde, ses relations mais aussi sa nature de réalisateur..pour finalement se questionner sur l'après, et comment s'y engager de manière optimiste.
Cela ne révolutionne rien dans sa carrière, mais c'est drôle, bien interprêté (mention spéciale à un Amalric assez hilarant), rythmé et optimiste.
6,5/10