Le Cercle des profileurs disparus
Posté : mar. 26 avr. 2022 15:47
Everything Everywhere All at Once : la pépite SF au multivers casse la baraque au box-office
La nouvelle pépite produite par A24, Everything Everywhere All at Once, casse la baraque aux États-Unis et concurrence les gros blockbusters du mois d'avril.
Le giga succès fin 2021 du mastodonte Spider-Man : No Way Home (budget de 200 millions de dollars pour presque 1,9 milliard de recettes dans le monde) a rappelé l'attractivité des salles de cinéma... pour les films de divertissements franchisés. En effet, les succès des Uncharted, The Batman et Sonic 2, face aux échecs de West Side Story, Nightmare Alley et déjà The Northman ont rappelé qu'une fracture existe bel et bien entre les inégaux films de grosses licences et les films à gros budgets réalisés par des cinéastes de renoms.
Mais fort heureusement, toutes les énormes productions Disney, Sony ou Warner ne gagnent pas le jackpot systématiquement, comme l'échec de Morbius couplé au mauvais démarrage des Animaux fantastiques 3 nous l'a rappelé. De la même façon, de plus petites productions ont encore de la place pour devenir des succès surprises, comme nous le prouve la dernière création du studio A24 qui a débarqué dans les salles de cinéma américaines le 25 mars dernier : Everything Everywhere All at Once.
A24 EVERYTHING EVERYWHERE
Après un accueil très chaleureux au festival South by Southwest, le nouveau long-métrage réalisé par Dan Kwan et Daniel Scheinert a eu le droit à une sortie limitée dans dix salles de villes comme New York et Los Angeles. Pour rappel, ce type de diffusion est une belle opportunité pour des petites productions de jouer la carte du bouche-à-oreille sans prendre le risque d'une sortie nationale inutilement gourmande.
Néanmoins, les grandes villes trainant à rouvrir leurs cinémas et le public principalement intéressé par les productions concernées - à savoir, surtout les personnes âgées - n'étant pas complètement revenu dans les salles, la Covid-19 avait quasiment emporté ce type de dispositif dans la tombe.
Mais Everything Everywhere All at Once a rappelé les bienfaits de ces sorties limitées puisqu'avec ses 10 pauvres salles, le film réalisé par les Daniels a réuni plus de 501 000 dollars de recettes le premier week-end de sa sortie, avec une moyenne par cinéma d'environ 50 000 dollars.
Il s'agit tout simplement de la meilleure moyenne par écran pour une sortie limitée de 2022 et la deuxième meilleure depuis le début de la pandémie, juste derrière Licorice Pizza (86000) qui n'a pas suivi ce rythme (sans surprise) lors de sa sortie nationale. Everything Everywhere All at Once a, quant à lui, réussi à s'imposer à une plus large échelle puisque le long-métrage est sorti dans tout le pays le 8 avril dernier et a récolté depuis plus de 26 millions de dollars à ce jour.
Le film dépasse ainsi le succès A24, Ex Machina (25 millions), sorti en 2014. Il ne devrait pas tarder à dépasser Moonlight (27 millions) et se loger à la quatrième place des plus beaux scores pour un film du studio au box-office US, derrière Hérédité (44 millions), Lady Bird (48 millions) et Uncut Gems (50 millions). Le film a même réussi à faire un meilleur score que Le Secret de la Cité Perdue le temps du long week-end du 15 avril (lundi 18 inclus), se retrouvant ainsi dans le top 5 face aux Animaux fantastiques 3 et Sonic 2.
DANIELS NO WAY HOME
Son succès est d'autant plus surprenant que Everything Everywhere All at Once est un pur OVNI qui mélange les genres et les univers, et ce dans tous les sens du terme puisqu'il s'amuse à utiliser le concept de multivers pour aller des arts martiaux au fantastique, en passant par le drame, l'action et bien d'autres. De là à dire que c'est le délire à la Spider-Man : No Way Home qui a attiré les spectateurs dans la foulée des tentatives de Marvel serait sans doute exagéré. Mais force est de constater que la coïncidence est amusante.
L'argument de la presse dithyrambique est également assez aléatoire, quand bien même le film a cumulé un score de 97% sur Rotten Tomatoes et de 82/100 sur Metacritic. Reste que le bouche-à-oreille autour du long-métrage semble avoir pris puisque d'après le service de sondage PostTrak, 46% des spectateurs qui sont allés voir Everything Everywhere All at Once l'ont fait grâce à des retours positifs en amont.
Il faut ajouter à cela une présence active de la promotion sur internet reportée par le même PostTrak qui a compté 26% des spectateurs décidés à voir le film grâce à une bande-annonce sur YouTube et 22% sur le reste du web de façon générale, pour seulement 11% grâce à une publicité à la télévision. Une tentative probable de jouer sur le terrain des 18-34 ans qui sont 70% des spectateurs à s'être présentés lors de la semaine du 8 avril dans les salles américaines.
La production A24 a donc réussi à mobiliser la tranche d'âge qui a le plus alimenté le retour dans les salles de cinéma depuis la réouverture, mais cette fois pour un trip d'auteur complètement timbré. Notons enfin qu'il s'agit de la première création du studio à avoir bénéficié d'une partie de son exploitation sur le réseau Imax, soit une autre façon d'événementialiser cette sortie.
À voir comment le long-métrage va survivre dans le temps dans les salles américaines, mais surtout dans le monde avec une sortie prochaine au Royaume-Uni, entre autres. Aucune date de sortie n'a encore été dévoilée pour la France.
https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... i2o7K_MkEE
La nouvelle pépite produite par A24, Everything Everywhere All at Once, casse la baraque aux États-Unis et concurrence les gros blockbusters du mois d'avril.
Le giga succès fin 2021 du mastodonte Spider-Man : No Way Home (budget de 200 millions de dollars pour presque 1,9 milliard de recettes dans le monde) a rappelé l'attractivité des salles de cinéma... pour les films de divertissements franchisés. En effet, les succès des Uncharted, The Batman et Sonic 2, face aux échecs de West Side Story, Nightmare Alley et déjà The Northman ont rappelé qu'une fracture existe bel et bien entre les inégaux films de grosses licences et les films à gros budgets réalisés par des cinéastes de renoms.
Mais fort heureusement, toutes les énormes productions Disney, Sony ou Warner ne gagnent pas le jackpot systématiquement, comme l'échec de Morbius couplé au mauvais démarrage des Animaux fantastiques 3 nous l'a rappelé. De la même façon, de plus petites productions ont encore de la place pour devenir des succès surprises, comme nous le prouve la dernière création du studio A24 qui a débarqué dans les salles de cinéma américaines le 25 mars dernier : Everything Everywhere All at Once.
A24 EVERYTHING EVERYWHERE
Après un accueil très chaleureux au festival South by Southwest, le nouveau long-métrage réalisé par Dan Kwan et Daniel Scheinert a eu le droit à une sortie limitée dans dix salles de villes comme New York et Los Angeles. Pour rappel, ce type de diffusion est une belle opportunité pour des petites productions de jouer la carte du bouche-à-oreille sans prendre le risque d'une sortie nationale inutilement gourmande.
Néanmoins, les grandes villes trainant à rouvrir leurs cinémas et le public principalement intéressé par les productions concernées - à savoir, surtout les personnes âgées - n'étant pas complètement revenu dans les salles, la Covid-19 avait quasiment emporté ce type de dispositif dans la tombe.
Mais Everything Everywhere All at Once a rappelé les bienfaits de ces sorties limitées puisqu'avec ses 10 pauvres salles, le film réalisé par les Daniels a réuni plus de 501 000 dollars de recettes le premier week-end de sa sortie, avec une moyenne par cinéma d'environ 50 000 dollars.
Il s'agit tout simplement de la meilleure moyenne par écran pour une sortie limitée de 2022 et la deuxième meilleure depuis le début de la pandémie, juste derrière Licorice Pizza (86000) qui n'a pas suivi ce rythme (sans surprise) lors de sa sortie nationale. Everything Everywhere All at Once a, quant à lui, réussi à s'imposer à une plus large échelle puisque le long-métrage est sorti dans tout le pays le 8 avril dernier et a récolté depuis plus de 26 millions de dollars à ce jour.
Le film dépasse ainsi le succès A24, Ex Machina (25 millions), sorti en 2014. Il ne devrait pas tarder à dépasser Moonlight (27 millions) et se loger à la quatrième place des plus beaux scores pour un film du studio au box-office US, derrière Hérédité (44 millions), Lady Bird (48 millions) et Uncut Gems (50 millions). Le film a même réussi à faire un meilleur score que Le Secret de la Cité Perdue le temps du long week-end du 15 avril (lundi 18 inclus), se retrouvant ainsi dans le top 5 face aux Animaux fantastiques 3 et Sonic 2.
DANIELS NO WAY HOME
Son succès est d'autant plus surprenant que Everything Everywhere All at Once est un pur OVNI qui mélange les genres et les univers, et ce dans tous les sens du terme puisqu'il s'amuse à utiliser le concept de multivers pour aller des arts martiaux au fantastique, en passant par le drame, l'action et bien d'autres. De là à dire que c'est le délire à la Spider-Man : No Way Home qui a attiré les spectateurs dans la foulée des tentatives de Marvel serait sans doute exagéré. Mais force est de constater que la coïncidence est amusante.
L'argument de la presse dithyrambique est également assez aléatoire, quand bien même le film a cumulé un score de 97% sur Rotten Tomatoes et de 82/100 sur Metacritic. Reste que le bouche-à-oreille autour du long-métrage semble avoir pris puisque d'après le service de sondage PostTrak, 46% des spectateurs qui sont allés voir Everything Everywhere All at Once l'ont fait grâce à des retours positifs en amont.
Il faut ajouter à cela une présence active de la promotion sur internet reportée par le même PostTrak qui a compté 26% des spectateurs décidés à voir le film grâce à une bande-annonce sur YouTube et 22% sur le reste du web de façon générale, pour seulement 11% grâce à une publicité à la télévision. Une tentative probable de jouer sur le terrain des 18-34 ans qui sont 70% des spectateurs à s'être présentés lors de la semaine du 8 avril dans les salles américaines.
La production A24 a donc réussi à mobiliser la tranche d'âge qui a le plus alimenté le retour dans les salles de cinéma depuis la réouverture, mais cette fois pour un trip d'auteur complètement timbré. Notons enfin qu'il s'agit de la première création du studio à avoir bénéficié d'une partie de son exploitation sur le réseau Imax, soit une autre façon d'événementialiser cette sortie.
À voir comment le long-métrage va survivre dans le temps dans les salles américaines, mais surtout dans le monde avec une sortie prochaine au Royaume-Uni, entre autres. Aucune date de sortie n'a encore été dévoilée pour la France.
https://www.ecranlarge.com/films/news/1 ... i2o7K_MkEE