Le Centre de Visionnage : Films et débats
Posté : mar. 13 févr. 2024 20:37
La transition Léa Seydoux : Belle épine -> La belle et la bête -> La bête
Les Forum de discussion Allociné ne répondent plus ? Pas grave, Allo-Le-G est là pour vous !
https://www.allo-le-g.fr/
J'ai pas vu le film, mais qu'est-ce que tu dis là ? Ca veut dire quoi "se soucier de la réception publique" ? Est-ce que ce n'est pas cette façon de voir les choses qui fait que les films français sont pour la plupart plat et ternes, voulant plaire au lieu d'aller au bout d'un geste ? C'est d'ailleurs exactement ce que tu dis du film plus haut : il a des ambitions radicales mais n'ose pas y aller totalement.groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:31Le résultat ressemble malheureusement à ce que j'appelle un "film avance sur recette", c'est-à-dire qui ne se soucie absolument pas de la réception publique.
groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:31
De l'impossibilité de vivre une histoire d'amour, où l'histoire d'un couple impossible à travers trois époques, par le prisme du voyage dans le temps. Bonello est un cinéaste que j'ai souvent / toujours eu du mal à aimer, disons que j'aime ses références, je suis certain qu'on serait potes dans la vie, mais son cinéma est toujours tiraillé entre le récit classique et l'expérimentation et qu'il n'ose jamais faire de choix tranchés, se plaçant dans une sorte d'entre deux qui ne me satisfait jamais. Bizarrement, quand il fait des vrais choix (narratif avec L'Appolonide ou St Laurent, expérimental avec Tirésia), c'est là qu'il me plait. Franchement celui-ci est assez chiant, j'ai failli me barrer plein de fois durant le film, mais j'ai tenu pour savoir où ça allait... En même temps j'ai bien fait car c'est la dernière partie la plus intéressante, même si beaucoup trop sous influence Lynch (la maison de Lost Highway, les tentures rouges de Twin Peaks, le cri final de Laura Palmer dans la saison 3). Plus généralement j'en ai ras le bol de ces cinéastes français qui passent leur temps à citer Lynch comme des gros cochons mais n'en offrant au mieux qu'une vulgaire parodie. Comme si être un cinéaste indépendant devait absolument passer par des citations maladroites de Lynch... Fatigant... Je ne rejette pas en bloc le film car malgré tout je sens une ambition de départ assez forte mais qu'elle est complètement foutue en l'air par peur de faire un film trop lisible. Le résultat ressemble malheureusement à ce que j'appelle un "film avance sur recette", c'est-à-dire qui ne se soucie absolument pas de la réception publique. MAIS, il y a un gros "mais", c'est la sublime Léa Seydoux, actrice que j'adore depuis ses débuts, sans doute la meilleure de sa génération et qui livre ici l'une de ses plus belles performances ever.
On se doutait bien même avant de voir le film que le Daaaaaali ! de Dupieux ne serait pas une biographie du peintre, mais un film de Dupieux pur jus. C'est le cas, et c'est pour cela que c'est réussi, et, en même temps, c'est un film qui dit beaucoup sur Dali. C'est sans doute le film le plus expérimental du cinéaste, la forme est sans cesse brisée, et c'est fait dans la joie, avec un esprit ludique permanent. Dupieux est le cinéaste actuel le plus influencé par Buñuel, c'est valable pour toute son oeuvre, mais ce film-là est le plus buñuelien de toute son oeuvre, c'en est flagrant de partout, et notamment dans ce qui régit la structure (d'apparence déstructurée du récit), à savoir le rêve dans le rêve dans le rêve... du curé, qui est tout droit sorti d'un film de Buñuel. ça pourrait être étouffant si Dupieux était prisonnier de sa référence, mais ce n'est plus le cas comme ça a pu l'être par le passé (le raté Réalité par exemple qui est lui complètement dépendant de ses références à un point que c'en est gênant). Bref, je trouve super que son film le plus buñuelien soit son film sur Dali, ça met tout en perspective, et crée beaucoup de possibles. Quant au fait de faire jouer Dali par 6 acteurs différents, c'est marrant et un peu gratuit, mais pas gênant. Lellouche est catastrophique (il a tout le temps l'air de se demander pourquoi il a été casté pour ce rôle et son imitation du peintre est pathétique) et les deux meilleurs sont Cohen et Baer, tous les deux parfaits, habités, hilarants. Ah, et Anaïs Demoustier est, comme souvent, mais particulièrement ici, sursublimissime.
Qu'on me comprenne bien (ce n'est pas le cas avec toi, preuve que j'ai mal exprimer le truc) : ce que je veux dire c'est qu'il a la tentation de faire un film expérimental, mais comme il a (je le suppose, j'en sais rien en vrai) l'avance sur recette, il n'arrive pas à aller au bout de son geste. Et ça fait ce résultat bâtard qui ne convient à personne et qui n'existe qu'en France, car l'avance sur recette permet cela.B-Lyndon a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:59J'ai pas vu le film, mais qu'est-ce que tu dis là ? Ca veut dire quoi "se soucier de la réception publique" ? Est-ce que ce n'est pas cette façon de voir les choses qui fait que les films français sont pour la plupart plat et ternes, voulant plaire au lieu d'aller au bout d'un geste ? C'est d'ailleurs exactement ce que tu dis du film plus haut : il a des ambitions radicales mais n'ose pas y aller totalement.groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:31Le résultat ressemble malheureusement à ce que j'appelle un "film avance sur recette", c'est-à-dire qui ne se soucie absolument pas de la réception publique.
Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 13:11groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:31
De l'impossibilité de vivre une histoire d'amour, où l'histoire d'un couple impossible à travers trois époques, par le prisme du voyage dans le temps. Bonello est un cinéaste que j'ai souvent / toujours eu du mal à aimer, disons que j'aime ses références, je suis certain qu'on serait potes dans la vie, mais son cinéma est toujours tiraillé entre le récit classique et l'expérimentation et qu'il n'ose jamais faire de choix tranchés, se plaçant dans une sorte d'entre deux qui ne me satisfait jamais. Bizarrement, quand il fait des vrais choix (narratif avec L'Appolonide ou St Laurent, expérimental avec Tirésia), c'est là qu'il me plait. Franchement celui-ci est assez chiant, j'ai failli me barrer plein de fois durant le film, mais j'ai tenu pour savoir où ça allait... En même temps j'ai bien fait car c'est la dernière partie la plus intéressante, même si beaucoup trop sous influence Lynch (la maison de Lost Highway, les tentures rouges de Twin Peaks, le cri final de Laura Palmer dans la saison 3). Plus généralement j'en ai ras le bol de ces cinéastes français qui passent leur temps à citer Lynch comme des gros cochons mais n'en offrant au mieux qu'une vulgaire parodie. Comme si être un cinéaste indépendant devait absolument passer par des citations maladroites de Lynch... Fatigant... Je ne rejette pas en bloc le film car malgré tout je sens une ambition de départ assez forte mais qu'elle est complètement foutue en l'air par peur de faire un film trop lisible. Le résultat ressemble malheureusement à ce que j'appelle un "film avance sur recette", c'est-à-dire qui ne se soucie absolument pas de la réception publique. MAIS, il y a un gros "mais", c'est la sublime Léa Seydoux, actrice que j'adore depuis ses débuts, sans doute la meilleure de sa génération et qui livre ici l'une de ses plus belles performances ever.
On se doutait bien même avant de voir le film que le Daaaaaali ! de Dupieux ne serait pas une biographie du peintre, mais un film de Dupieux pur jus. C'est le cas, et c'est pour cela que c'est réussi, et, en même temps, c'est un film qui dit beaucoup sur Dali. C'est sans doute le film le plus expérimental du cinéaste, la forme est sans cesse brisée, et c'est fait dans la joie, avec un esprit ludique permanent. Dupieux est le cinéaste actuel le plus influencé par Buñuel, c'est valable pour toute son oeuvre, mais ce film-là est le plus buñuelien de toute son oeuvre, c'en est flagrant de partout, et notamment dans ce qui régit la structure (d'apparence déstructurée du récit), à savoir le rêve dans le rêve dans le rêve... du curé, qui est tout droit sorti d'un film de Buñuel. ça pourrait être étouffant si Dupieux était prisonnier de sa référence, mais ce n'est plus le cas comme ça a pu l'être par le passé (le raté Réalité par exemple qui est lui complètement dépendant de ses références à un point que c'en est gênant). Bref, je trouve super que son film le plus buñuelien soit son film sur Dali, ça met tout en perspective, et crée beaucoup de possibles. Quant au fait de faire jouer Dali par 6 acteurs différents, c'est marrant et un peu gratuit, mais pas gênant. Lellouche est catastrophique (il a tout le temps l'air de se demander pourquoi il a été casté pour ce rôle et son imitation du peintre est pathétique) et les deux meilleurs sont Cohen et Baer, tous les deux parfaits, habités, hilarants. Ah, et Anaïs Demoustier est, comme souvent, mais particulièrement ici, sursublimissime.
on va bien finir par tomber d'accord sur un film
Ah tu m'as re-hypé sur Daaaaaali, dont je n'entendais jusqu'à présent que du mal.
Après, je devrais me méfier, car on est particulièrement pas d'accord sur ce début d'année ciné ! (La Bête et May December sont mes deux grands films marquants, Priscilla et Zone d'Intérêt mes déceptions. )
groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 14:52Qu'on me comprenne bien (ce n'est pas le cas avec toi, preuve que j'ai mal exprimer le truc) : ce que je veux dire c'est qu'il a la tentation de faire un film expérimental, mais comme il a (je le suppose, j'en sais rien en vrai) l'avance sur recette, il n'arrive pas à aller au bout de son geste. Et ça fait ce résultat bâtard qui ne convient à personne et qui n'existe qu'en France, car l'avance sur recette permet cela.B-Lyndon a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:59J'ai pas vu le film, mais qu'est-ce que tu dis là ? Ca veut dire quoi "se soucier de la réception publique" ? Est-ce que ce n'est pas cette façon de voir les choses qui fait que les films français sont pour la plupart plat et ternes, voulant plaire au lieu d'aller au bout d'un geste ? C'est d'ailleurs exactement ce que tu dis du film plus haut : il a des ambitions radicales mais n'ose pas y aller totalement.groil_groil a écrit : ↑jeu. 15 févr. 2024 12:31Le résultat ressemble malheureusement à ce que j'appelle un "film avance sur recette", c'est-à-dire qui ne se soucie absolument pas de la réception publique.
Alors il se trouve que j'ai vu le 3 mais pas le premier
Tant que j'y pense : justement, s'il y a un seul film où le contrechamp était indispensable, c'est bien celui-ci car sinon, on regarde pendant 2 heures une famille à laquelle on souhaite la mort dès la première minutes (au moins, c'est mon cas) et c'est tout. Ou comme disait Burdeau dans son podcast en citant Deleuze, "on ne peut faire de l'art qu'avec du CONTRE" : on ne peut montrer pendant 2h une famille nazi et... c'est tout. C'est de la folie, ce n'est pas de l'art.
Pourquoi on doit s'"occuper" de Hoss, ça ne va pas la tête ? Si durant le film on avait déjà un contrechamp, à la fin, il suffisait juste de montrer cela (ça a eu lieu le 16 avril 1947 à Auschwitz. iI y a été pendu :yhi a écrit : ↑mar. 6 févr. 2024 21:42on finit par lui montrer, à lui, notre propre contrechamp, celui que nous connaissons aujourd'hui. A l'horreur du contrechamp de, et créé, par Hoss, nous lui opposons la banalité (le ménage dans un musée) de notre contrechamp actuel. Une tentative d'estocade finale pour faire tomber de son piédestal auto-dressé un homme qui se croyait grand mais qui se découvre vide.
merciKit a écrit : ↑lun. 19 févr. 2024 22:38le palmarès de la 77ème cérémonie des BAFTA hier soir
https://fr.wikipedia.org/wiki/77e_c%C3% ... ilm_Awards
ou là, le debut (avec le cœur des enfants) : https://www.youtube.com/watch?v=jml39FZ4ynssokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 13:47Question pour tout le monde : dans quel film est utilisée cette musique (de 00:50 à la 2:20 minute ) : https://www.youtube.com/watch?v=2HIdFaB7pJc
j'en raffole
Je ne sais pas si l'extrait est utilisé dans un film ou non, mais quand j'étais ado, j'ai beaucoup écouté un morceau (connu) de rap US des années 90 qui le samplait :sokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 13:47Question pour tout le monde : dans quel film est utilisée cette musique (de 00:50 à la 2:20 minute ) : https://www.youtube.com/watch?v=2HIdFaB7pJc
j'en raffole
Merci, mais je connaissais ça. C'est le problème d'ailleurs : dès qu'on fait une recherche sur internet, un bataillon de site qui répertorie cette chanson sortNext a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 14:39Je ne sais pas si l'extrait est utilisé dans un film ou non, mais quand j'étais ado, j'ai beaucoup écouté un morceau (connu) de rap US des années 90 qui le samplait :sokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 13:47Question pour tout le monde : dans quel film est utilisée cette musique (de 00:50 à la 2:20 minute ) : https://www.youtube.com/watch?v=2HIdFaB7pJc
j'en raffole
https://www.youtube.com/watch?v=A1__YOnQwDE
On entend un extrait de ces danses à la radio dans Peggy Sue s'est mariée, mais je ne sais plus si c'est le passage exact de la vidéo.sokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 14:57Merci, mais je connaissais ça. C'est le problème d'ailleurs : dès qu'on fait une recherche sur internet, un bataillon de site qui répertorie cette chanson sortNext a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 14:39Je ne sais pas si l'extrait est utilisé dans un film ou non, mais quand j'étais ado, j'ai beaucoup écouté un morceau (connu) de rap US des années 90 qui le samplait :sokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 13:47Question pour tout le monde : dans quel film est utilisée cette musique (de 00:50 à la 2:20 minute ) : https://www.youtube.com/watch?v=2HIdFaB7pJc
j'en raffole
https://www.youtube.com/watch?v=A1__YOnQwDE
Cela dit, je suis convaincu d'avoir entendu ce magnifique air d'opéra de Borodine dans un film
Ah non, j’aime bien ce film !!
sokol a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 13:47Question pour tout le monde : dans quel film est utilisée cette musique (de 00:50 à la 2:20 minute ) : https://www.youtube.com/watch?v=2HIdFaB7pJc
j'en raffole
Merci !! Je ne savais pas que ça existe ce genre de truc sur senscritique !!yhi a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 22:44La réponse ici peut être ? https://www.senscritique.com/liste/les_ ... 776?page=1
merci, mais je n'ai pas vu ce film de MinelliJanosValuska a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 22:57Venant de Sokol, j'imagine que ça vient du film de Minnelli !
Ok. Quand j'entends parler de Minnelli je pense à toi. Peut-être pas autant que lorsque j'entends parler de Godard, mais quand mêmesokol a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 11:17merci, mais je n'ai pas vu ce film de MinelliJanosValuska a écrit : ↑mar. 20 févr. 2024 22:57Venant de Sokol, j'imagine que ça vient du film de Minnelli !
Intéressant le (demi) podcast de Burdeau, en effet, j'attends la suite.sokol a écrit : ↑mer. 14 févr. 2024 20:23Dernière nouvelle du front de “La zone d’intérêt” : le dernier podccast d’Emmanuel Burdeau en deux parties qui, comme il dit lui-même "ce sont les deux épisodes les plus accomplis de ce podcast à ce jour"
Le premier est dores et déjà disponible, notamment ici : https://shows.acast.com/speculations-by ... e-dinteret
Le deuxième le sera la semaine prochaine.
Excellente analyse (le gars a revu les 4 films du cinéaste). Et au final, à propos de la Zone c´est : non.
ce n'était pas pour que tu aimes ou pas mais peut-être que le titre Stranger in paradise peut t'aiguiller vers ce que tu cherches
Je l'avais déjà écouté. A mon opinion, il se force à défendre le film car :JanosValuska a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 12:41
Intéressant le (demi) podcast de Burdeau, en effet, j'attends la suite.
Mais je préfère ce qu'en dit Begaudeau, ici :
https://soundcloud.com/la-gene-occasion ... e-dinteret
Kahled a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 16:14Pour Bégaudeau, c’est pareil pour moi : je ne le trouve jamais aussi passionnant que lorsqu’il parle d’un film qu’il n’a pas aimé (je retiendrais ses podcasts de Tenet et des Misérables perso).
Là j’arrive à aller au bout systématiquement (même si je ne suis pas toujours d’accord).
J’ai aussi écouté le podcast de 3h00 qu’il avait fait sur le cinéma de Nakache et Toledano. Je pensais au début en voir un court extrait (15-20 minutes) et le mec a réussi à me faire aller au bout !
Assez édifiant ce qu’il en a dit d’ailleurs (il reparle de la série En Thérapie). Sous couvert de faire du cinéma social (ce qui les emmerde au fond), les deux larrons font exprès d’esquiver leur sujet pour proposer un cinéma de droite bien bourgeois et réactionnaire / policier (et ça date bien avant Le Sens de la fête). A ce titre, leur dernier en date serait le paroxysme de cette idéologie qu’ils défendent (quelqu’un l’a vu ? ).
En revanche, je le trouve aussi un peu / beaucoup moins intéressant lorsqu’il parle d’un film qu’il a aimé (seule exception : son podcast de La Gêne Occasionnée sur Le Garçon et le Héron, j’étais curieux de le voir analyser un film d’animation - un Miyazaki qui plus est - et j’ai pas été déçu).
La j’ai lancé le podcast sur La Zone d’Interet, je suis d’accord, on sent qu’il galère un peu. Au bout d’une demi-heure (le podcast dure 1h30), j’en ai déjà eu marre…
Ici : https://m.youtube.com/watch?v=aN-ewMOcukEsokol a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 16:57Kahled a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 16:14Pour Bégaudeau, c’est pareil pour moi : je ne le trouve jamais aussi passionnant que lorsqu’il parle d’un film qu’il n’a pas aimé (je retiendrais ses podcasts de Tenet et des Misérables perso).
Là j’arrive à aller au bout systématiquement (même si je ne suis pas toujours d’accord).
J’ai aussi écouté le podcast de 3h00 qu’il avait fait sur le cinéma de Nakache et Toledano. Je pensais au début en voir un court extrait (15-20 minutes) et le mec a réussi à me faire aller au bout !
Assez édifiant ce qu’il en a dit d’ailleurs (il reparle de la série En Thérapie). Sous couvert de faire du cinéma social (ce qui les emmerde au fond), les deux larrons font exprès d’esquiver leur sujet pour proposer un cinéma de droite bien bourgeois et réactionnaire / policier (et ça date bien avant Le Sens de la fête). A ce titre, leur dernier en date serait le paroxysme de cette idéologie qu’ils défendent (quelqu’un l’a vu ? ).
En revanche, je le trouve aussi un peu / beaucoup moins intéressant lorsqu’il parle d’un film qu’il a aimé (seule exception : son podcast de La Gêne Occasionnée sur Le Garçon et le Héron, j’étais curieux de le voir analyser un film d’animation - un Miyazaki qui plus est - et j’ai pas été déçu).
La j’ai lancé le podcast sur La Zone d’Interet, je suis d’accord, on sent qu’il galère un peu. Au bout d’une demi-heure (le podcast dure 1h30), j’en ai déjà eu marre…
ps: c'est où le podcast sur le cinéma de Nakache et Toledano? Ca doit être sur youtube (et pas sur La gêne occasionnée) , non ?
En plus, je pense qu'il le sait (il rame, comme il aime bien dire à son interlocuteur ) . Car, comme rarement, il a pris la peine de me répondre (assez ironiquement et bien suffisant) sur le réseau social en question. Mais comme je disais, il s'est tellement "engagé" à cette défense de ces cinéastes "froids" (qu'on aurait tous tort de ne pas les adorer) qu'il n'arrive pas faire "marche arrière". Pourtant, c'est quelqu'un qui n'aime pas Kubrick (et il argumente vraiment bien) or, ces cinéastes sont tous ses p'tits enfants, d’une manière ou d'une autre
ah voilà, j'en étais sur
J’imagine qu’il a défendu Pauvres Créatures du coup ?sokol a écrit : ↑mer. 21 févr. 2024 17:03En plus, je pense qu'il le sait (il rame, comme il aime bien dire à son interlocuteur ) . Car, comme rarement, il a pris la peine de me répondre (assez ironiquement et bien suffisant) sur le réseau social en question. Mais comme je disais, il s'est tellement "engagé" à cette défense de ces cinéastes "froids" (qu'on aurait tous tort de ne pas les adorer) qu'il n'arrive pas faire "marche arrière". Pourtant, c'est quelqu'un qui n'aime pas Kubrick (et il argumente vraiment bien) or, ces cinéastes sont tous ses p'tits enfants, d’une manière ou d'une autre
Il le défend grave (diraient les jeunes d'aujourd'hui ). C'est là qu'il parle de cinéma scientifique (l’approche de ces cinéastes seraient scientifique).
JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46Absolument pas d'accord
Bon déjà de mon côté je trouve Bégaudeau plus intéressant depuis qu'il n'est plus aux Cahiers. Enfin façon de parler car ça fait longtemps.
Il me semble qu'à l'époque, justement, il défendait une ligne éditoriale mais pas vraiment ce qui le passionnait, lui.
Il a toujours aimé le cinéma d'Haneke, donc la cassure s'est sans doute joué là-dessus.
Oui on peut considérer que les Lanthimos ou Ostlund en sont ses héritiers, donc rien d'étonnant à ce qu'il les défende.
Ceci étant dit, il ne défend pas du tout Pauvres créatures. Il défend le film de Lanthimos qu'il y a dedans, mais il voit surtout le film produit et joué par Emma Stone, donc pour reprendre ses mots, c'est clairement pour lui le plus mauvais film du grec. Je pense tout l'inverse, car je ne supporte pas Lanthimos habituellement, donc pauvres créatures m'intéresse en tant que film hybride. Comme ça peut être le cas chez d'autres cinéastes en forme hybride dès qu'ils font tourner des stars : Von Trier, avec Nymphomaniac par exemple (auquel j'ai beaucoup pensé devant le dernier Lanthimos).
Concernant le fait que Begaudeau serait plus intéressant lorsqu'il défonce des films, pas d'accord non plus. Je le trouve même assez besogneux et ennuyeux quand il évoque des films qui en théorie ne sont pas pour lui. Catastrophique sur Avatar et The Fabelmans par exemple. Plus intéressant quand il égratigne des classiques américains style Shining (évidemment car il n'aime pas Kubrick) ou Heat, sans doute car il a le recul, c'est plus simple.
Moi là où je le trouve le plus fort c'est quand il parle de films très tranchés, politiquement et formellement. Quand il s'attaque à Sophie Letourneur, Albert Serra ou Apichatpong Weerasethakul. Là il excelle , je trouve.
Après, j'ai toujours du mal à piger pourquoi il défend ces merdres de Délépine & Kervern, enfin c'est pas très grave.
Et sinon je trouve pas du tout qu'il rame sur La zone d'intérêt, histoire de revenir au sujet principal Il m'avait même jamais paru aussi limpide, sincère et passionnant depuis son podcast sur La montagne, de Thomas Salvador ou son interview à propos de Désordres, de Cyril Schaublin.
Bref on sera pas d'accord. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, j'ai du mal à trouver des podcasts ciné qui me passionne autant que les siens. "Sortie de secours", parfois, mais ça manque un peu de fond et de temps.
Celui de Burdeau est vraiment d'un autre standing : bien plus posé, bien plus travaillé par le doute cinéphilique, bien bien moins suffisant (de toute façon, il me tarde son nouveau livre sur Daney : ça va être quelque chose)JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46Bref on sera pas d'accord. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, j'ai du mal à trouver des podcasts ciné qui me passionne autant que les siens. "Sortie de secours", parfois, mais ça manque un peu de fond et de temps.
Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 12:30JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46Absolument pas d'accord
Bon déjà de mon côté je trouve Bégaudeau plus intéressant depuis qu'il n'est plus aux Cahiers. Enfin façon de parler car ça fait longtemps.
Il me semble qu'à l'époque, justement, il défendait une ligne éditoriale mais pas vraiment ce qui le passionnait, lui.
Il a toujours aimé le cinéma d'Haneke, donc la cassure s'est sans doute joué là-dessus.
Oui on peut considérer que les Lanthimos ou Ostlund en sont ses héritiers, donc rien d'étonnant à ce qu'il les défende.
Ceci étant dit, il ne défend pas du tout Pauvres créatures. Il défend le film de Lanthimos qu'il y a dedans, mais il voit surtout le film produit et joué par Emma Stone, donc pour reprendre ses mots, c'est clairement pour lui le plus mauvais film du grec. Je pense tout l'inverse, car je ne supporte pas Lanthimos habituellement, donc pauvres créatures m'intéresse en tant que film hybride. Comme ça peut être le cas chez d'autres cinéastes en forme hybride dès qu'ils font tourner des stars : Von Trier, avec Nymphomaniac par exemple (auquel j'ai beaucoup pensé devant le dernier Lanthimos).
Concernant le fait que Begaudeau serait plus intéressant lorsqu'il défonce des films, pas d'accord non plus. Je le trouve même assez besogneux et ennuyeux quand il évoque des films qui en théorie ne sont pas pour lui. Catastrophique sur Avatar et The Fabelmans par exemple. Plus intéressant quand il égratigne des classiques américains style Shining (évidemment car il n'aime pas Kubrick) ou Heat, sans doute car il a le recul, c'est plus simple.
Moi là où je le trouve le plus fort c'est quand il parle de films très tranchés, politiquement et formellement. Quand il s'attaque à Sophie Letourneur, Albert Serra ou Apichatpong Weerasethakul. Là il excelle , je trouve.
Après, j'ai toujours du mal à piger pourquoi il défend ces merdres de Délépine & Kervern, enfin c'est pas très grave.
Et sinon je trouve pas du tout qu'il rame sur La zone d'intérêt, histoire de revenir au sujet principal Il m'avait même jamais paru aussi limpide, sincère et passionnant depuis son podcast sur La montagne, de Thomas Salvador ou son interview à propos de Désordres, de Cyril Schaublin.
Bref on sera pas d'accord. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, j'ai du mal à trouver des podcasts ciné qui me passionne autant que les siens. "Sortie de secours", parfois, mais ça manque un peu de fond et de temps.
Je voulais répondre à leur échange, mais tu viens de le faire avec brio, je souscris à tout ce que tu dis.
Juste, je n'aime pas la zone d'intérêt. Mais qu'importe, j'ai trouvé l'avis de Bégaudeau très intéressant à écouter.
De base, j'ai toujours préféré lire ou écouter les avis positifs. Evidemment, la critique négative a un rôle essentiel, mais j'adore bien plus quand quelqu'un de passionné parle de ce qui le passionne. Bégaudeau ne fait pas figure d'exception. Même : encore moins ! Vu que la seule chose que j'ai à reprocher à cet homme brillant est son côté prétentieux et suffisant, ça se voit beaucoup plus quand il fait preuve de mépris. Après, bien sûr, il y a des exceptions. On a tous cité son podcast sur Shining, qui est super intéressant, je suis d'accord (alors que c'est un de mes films préférés). Je compte aussi aller écouter son intervention sur Toledano & Nakache qui a été posté. Je les déteste, je me doute de ce qu'il va en dire, et je me délecte d'avance. Mais par exemple, j'ai déjà écouté son excellente intervention dans la même émission sur Desplechin, dont il ne tarie pas d'éloges, et je sais d'avance que je le préfère sur ce genre de sujet !
Je n'ai écouté que celui-ci, sur tes conseils.sokol a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 14:03Celui de Burdeau est vraiment d'un autre standing : bien plus posé, bien plus travaillé par le doute cinéphilique, bien bien moins suffisant (de toute façon, il me tarde son nouveau livre sur Daney : ça va être quelque chose)JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46Bref on sera pas d'accord. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, j'ai du mal à trouver des podcasts ciné qui me passionne autant que les siens. "Sortie de secours", parfois, mais ça manque un peu de fond et de temps.
Je passe mon temps à dire : les films sont fait pour être aimé ! Mais à mon opinion, comme c'est quelqu'un de 'nerveux', ça lui va plus quand il casse les films donc qand il parle des filmsTamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 12:30De base, j'ai toujours préféré lire ou écouter les avis positifs.
je suis intimement convaincu que cela vient du fait que ça le fait chier de faire son podcast (et pas seulement) gratuitement. mais bon, si cela l’emmerde, qu'il arrête (tout en sachant que cela lui fait de la pub)Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 12:30Vu que la seule chose que j'ai à reprocher à cet homme brillant est son côté prétentieux et suffisant, ça se voit beaucoup plus quand il fait preuve de mépris.
la deuxième partie est posté hierJanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 14:59Je n'ai écouté que celui-ci, sur tes conseils.
J'essaierai de rattraper les précédents, à l'occasion.
Bon Dieu mais c'est l'inverse !JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46
Concernant le fait que Begaudeau serait plus intéressant lorsqu'il défonce des films, pas d'accord non plus. Je le trouve même assez besogneux et ennuyeux quand il évoque des films qui en théorie ne sont pas pour lui. Catastrophique sur Avatar et The Fabelmans par exemple. Plus intéressant quand il égratigne des classiques américains style Shining (évidemment car il n'aime pas Kubrick) ou Heat, sans doute car il a le recul, c'est plus simple.
Pas faux (sur Kubrick) Je serais curieux de l'entendre longuement sur un autre que Shining, tiens.Tyra a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 21:18Bon Dieu mais c'est l'inverse !JanosValuska a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 11:46
Concernant le fait que Begaudeau serait plus intéressant lorsqu'il défonce des films, pas d'accord non plus. Je le trouve même assez besogneux et ennuyeux quand il évoque des films qui en théorie ne sont pas pour lui. Catastrophique sur Avatar et The Fabelmans par exemple. Plus intéressant quand il égratigne des classiques américains style Shining (évidemment car il n'aime pas Kubrick) ou Heat, sans doute car il a le recul, c'est plus simple.
De toute façon concernant Kubrick, Bégaudeau est tout simplement dépassé par plus matérialiste que lui, ce qui le laisse sur le carreau. Ce qui me permet d'apporter un peu de mon grain de sel au débat : si Bégaudeau aime Haneke, Oslundt, ou Lanthimos, c'est parce que ces derniers sont, contrairement à Kubrick, des moralistes, qui demandent constamment au spectateur de se positionner sur les situations qu'ils voient, de se projeter (que ferais je à la place de ce type ?), qui jouent sur leur inconfort, leur mauvaise conscience. Considérations qui n'existent pas il me semble chez Kubrick, chez qui le libre arbitre et donc la morale n'existent pas. D'où le fait que FB se trouve démuni devant Kubrick qu'il trouve pontifiant (et en choisissant de parler de Shinning, il choisit sciemment le film le plus caricaturable) , alors qu'il s'agit d'un cinéaste profondément humain.
Mais je prends beaucoup de plaisir à écouter les podcast de Bégaudeau, parce qu'il fait penser. Avec ou contre lui, finalement c'est secondaire.
Oui, mais c’est dans ce sens que je le disais : ça le gonfle qu’il fasse ça gratuitement pour des gens ‘qui ne le méritent pas’Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 22 févr. 2024 18:41de l'autre c'est probablement lié au fait qu'il adore qu'on l'adore, et faire ce genre d'exercice gonfle l'égo.