Argento revient au giallo après un virage abstrait, et le résultat est la somme de tout ça : un giallo abstrait, dont l'intrigue est aussi tarabiscotée que foireuse, mais dont les audaces visuelles sont saisissantes. Et l'une des plus belles BO de Goblin.
Deux célibataires d'âge mur (enfin pour l'époque) vivent une idylle lors de vacances en bord de mer. Associant deux stars de l'époque, le film n'est pas pour autant une comédie balisée, mais un film d'auteur fragile qui fait à chaque fois un pas de côté vers un cinéma plus personnel. Une joli curiosité.
Le film est plus connu sous le nom de "Faire Face".
La carrière d'un couple de danseurs est brisée lorsque la jeune femme attrape la polio. Ida Lupino, grande cinéaste, suit avec beaucoup de réalisme la descente aux enfers puis la reconstruction de cette femme.
J'avais été déçu la première fois, mais je le réhabilite, c'est encore un film habité, encore l'un des ceux, le dernier ?, où Argento ne se soucie vraiment que de mise en scène.
Rerere, puisque second visionnage en quelques jours, c'est sans doute le film le plus giallo d'Argento, celui où il joue le plus le jeu du premier degré du second degré.
André Sauvage accompagne et filme la grande expédition Citroën à travers l'Asie. Je suis un fan inconditionnel de son film Etudes sur Paris, mais alors que l'aventure extrême de la Croisière Jaune est vraiment propice à s'associer à son talent, je suis déçu par celui-là. On sent la main de Citroën pour transformer le film en une longue publicité vantant les mérites de sa marque et c'est gênant. Il y a des paysages magnifiques, mais le souffle de l'aventure est absent.
Deuxième Hitchcock montré à mon gamin, on va vite passer aux choses sérieuses.
Nul, mais lo-fi, ce qui lui donne presque un petit côté sympatique.
C'est exactement, mais vraiment exactement, le même film qu'El Mariachi, mais avec plus de moyens, ce qui le rend tout de suite insupportable.
Chaussons pépères et confortables.
Drame tragique et bouleversant autour de la question de la maternité. Ida Lupino fut décidemment une extraordinaire cinéaste (en plus d'être l'une des plus grandes actrices d'Hollywood).
Cet énième visionnage confirme malheureusement que c'est l'un des Argento grande période que j'aime le moins. Il pourrait être le premier volet d'une trilogie abstraite, complétée par Inferno puis Phenomena, mais je trouve ces deux derniers tellement au-dessus.
ça se joue à pas grand chose, et je crois que j'aurais pu basculer de l'autre côté, mais au final j'aime beaucoup le film. Il y a une tension permanente qui n'est pas due qu'au scénario et qui est générée par la mise en scène qui me plait beaucoup, et surtout le film ne tombe pas dans le piège que je redoutais façon vengeance porn à la Chiens de Paille que je redoutais tant. Même la fin, je l'aime, je pense même que c'est ce que je préfère. Déjà parce que ce n'est pas un film de vengeance, de loi du talion, mais ce sont la police et la justice qui jugent, et ensuite parce qu'on croit à un moment que l'image va apporter la preuve, mais elle se révèle muette, incapable de dire quoi que ce soit, et je vois ça comme l'humilité du travail du cinéaste qui n'est pas là pour dire qui est coupable ou non.
Spaghetti flamboyant et gargantuesque, bien que totalement secondaire (comme la quasi totalité des oeuvres du genre d'ailleurs).
Un film pareil, c'est forcément délicat, et le jugement qu'on lui porte aussi. Disons que Winocour choisit de fictionnaliser les attentats, pour parler de comment on s'en sort, comment on réapprend à vivre avec et comme Lanzmann le dit à propos de la Shoah, j'aurais tendance à dire que la fiction est interdite dans ces cas-là. Elle y greffe un roulage de pelle sous les coups de kalashnikov ou une histoire de cuistot sans papier qui lui prend la main, et qu'elle va tenter de retrouver. Est-ce qu'on peut se permettre cela ? Mais j'ai appris que le frère de Winocour était au Bataclan, et je pense quequelque part ça lui donne le droit de faire ce film. Mais l'ensemble est suspicieux, on a du coup envie de savoir si ce qu'elle dit est vrai ou pas, de savoir si elle a le droit de le raconter ou pas. Pourtant je n'aime pas quand un film annonce "d'après une histoire vraie", mais disons que les Attentats de 2015 ce n'est pas un fait divers, c'est une tragédie collective, et qu'on ne peut pas s'en emparer pour en faire une fiction. Voilà, donc le film oscille en permanence dans cette incertitude, et qu'il propose parfois des moments très émouvants et d'autres plus gênants...