Le Centre de Visionnage : Films et débats

Discutez de vos récentes expériences cinématographiques et complétez vos Tops annuels !
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JanosValuska
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The alpinist - Peter Mortimer & Nick Rosen - 2021

Soit l'histoire de Marc André Leclerc, grimpeur depuis tout jeune, qui est l'un des rares passionnés à gravir roches et montagnes en free solo c'est à dire sans équipement. Le film en fait son portrait avant de faire le portrait de cette passion quelque peu suicidaire, passion qui ne supporte évidemment aucun faux pas. Ce qui est passionnant avec ce garçon, qui sera suivi deux années durant par l'équipe de tournage, c'est qu'en plus d'être carrément perché (sans jeu de mot) il est surtout très loin de tout, du monde moderne et de cette obsession pour les réseaux sociaux. Il grimpe pour grimper, comme s'il dialoguait intimement avec les sommets, mais jamais en guise de performance. Ce n'est même pas un modèle assidu pour les metteurs en scène, puisqu'il lui arrive de disparaître sans donner de nouvelles, des mois durant, de faire des ascensions sans prévenir. C'est aussi ce qui semble relever du free solo en règle général et qui s'intègre doublement dans son appellation : la liberté et la solitude. Leclerc s'y tient, quand bien même il tienne un blog ou accepte d'être filmé pour un documentaire. Un moment il escalade une falaise (le mont Robson, je crois) et bat un record sans s'en rendre compte. Un record qui appartenait à Alex Honnold, qui, plus compétiteur et vexé, lui reprend aussitôt en le pulvérisant. Leclerc s'en tient là, comme s'il avait d'autres chats à fouetter, d'autres montagnes à gravir, d'autres défis supposés impossibles à réaliser. Ce n'est pas une compétition pour lui, c'est sa drogue. Sa petite amie (qui partage la même passion) nous confiera d'ailleurs que Marc André se droguait beaucoup avant de se droguer au free solo. C'est ce qui le fait tenir. Il a un rapport très étroit avec la mort par ailleurs, on sent qu'elle ne le terrifie pas. Il profite de ses repas avant de grimper car il sait que ça peut être le dernier. Si j'ai un reproche majeur à faire au film, c'est qu'il n'épouse dans sa forme à mon avis pas la personnalité de son sujet, personnage magnifique, hors du monde, du temps. La réalisation manque de légèreté et cumule les lieux communs : paysages en accéléré, musique trop présente, montage un peu bourrin, interviews sans grand intérêt, alors qu'il est si beau quand il est aux côtés du personnage, au-dessus du vide - d'ailleurs le film n'évoque jamais non plus la caméra (et donc le cameraman encordé qui doit galéré à faire ses plans) alors que c'est clairement son sujet : Comment filmer quelqu'un qui se fiche royalement de la caméra ? Lorsqu'il tente, en 2016, de gravir la Torre Egger (2685m) (son plus bel exploit puisqu'il est le premier à l'avoir fait en version solo en plein hiver) il s'y reprend à deux fois : la première fois il est filmé, la seconde non. Comme si la caméra l'en avait empêché. Vers la fin du film, les réas nous expliquent que durant la post prod, en 2018, ils ont appris que Marc André Leclerc était porté disparu en Alaska. Il grimpait à Juneau, avec un autre grimpeur et ils se sont vraisemblablement fait surprendre par une avalanche. On apprend sa mort comme ça, sans suspense, sans ornements. C'est bouleversant. Marc André Leclerc avait 26 ans.

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Free solo - Elizabeth Chai Vasarhelyi & Jimmy Chin - 2018

Exercice passionnant que de regarder Free solo juste après The alpinist. D'une part car il s'agit là aussi de faire le portrait d'un passionné d'escalade, là aussi de le filmer en action, gravissant les falaises à mains nues. D'autre part car c'est la "version hollywoodienne" dans tous les sens du terme. The alpinist c'est le négatif de Free solo : tout y est plus brut, plus sombre, inversé. The alpinist c'est l'histoire d'une impossibilité de filmer, c'est aussi l'histoire d'une mort à venir. Free solo c'est le récit d'un grand exploit, pour celui qui monte et ceux qui le filment. Si on voulait schématiser politiquement plus encore on pourrait dire qu'il y a un film de gauche et un film de droite. Un fou seul et un héros solitaire. J'en attendais une montagne (Je cumule les jeux de mots, dis donc) car le film a fait un tabac lors de sa sortie, remportant de nombreux prix et notamment l'oscar du meilleur docu. Mais c'est une franche déception, à la hauteur de l'excellente surprise que constitua The alpinist. Une déception reliée en grande partie à ce personnage, Alex Honnold, branleur insupportable. Grand moment quand je découvre que le film tourne autour de ce type, que j'avais déjà trouvé relou dans The alpinist où il apparaissait dans une interview. Bon, dans la forme les deux films se ressemblent. Trop bavards, trop classiques. Cest vraiment dans leur finalité qu'ils diffèrent : c'est drôle de savoir qu'on parle beaucoup de l'un et pas de l'autre, et ça vaut pour les films autant que pour leur personnage respectif : Il y a un grimpeur insaisissable et un grimpeur influenceur. Free solo est néanmoins intéressant car il se penche surtout sur la préparation d'Honnold qui s'apprête à gravir l'une des ascensions les plus dangereuses au monde : les 975m d'El Capitan, paroi rocheuse située dans le parc de Yosemite aux États-Unis. Il la connait par cœur cette ascension, mais équipé. Et là il s'apprête à la réaliser en free solo. On le suit dans son quotidien (Pas hyper intéressant) mais aussi sans ses divers entraînements ailleurs (plus intéressant déjà). Le mec se blesse souvent et semble remettre ça sur le dos de sa petite amie, qui le déconcentre. Sympa. La petite amie est fonctionnelle ici. La petite amie était l'autre coeur de The alpinist : on la voyait retourner en Alaska et dire "Je suis tout près de toi, Marc André". Mais revenons à Free solo. Il y a la dernière demi heure du film, consacré à l'ascension en question, en deux temps. Et là ça vaut tellement le détour qu'il faut voir le film ne serait-ce que pour ça. Car ça devient angoissant comme c'est pas permis (musique hollywoodienne, signée Marco Beltrami, à l'appui) notamment car y a des caméras partout donc c'est comme si l'on grimpait avec lui. Et même si l'on sait qu'il ne tombera pas (Car y aurait pas de film) c'est parfois difficilement regardable : comme lorsque Honnold doit passer "The boulder problem" une session (située à 600m du sol) du parcours où encordé il tombe, dit-il, une fois sur deux. Rarement eu autant le vertige que devant les dernières minutes de ce film.
len'
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yhi a écrit :
mer. 9 févr. 2022 18:20
len' a écrit :
mar. 8 févr. 2022 18:37
je pense que Yhi en parlerait beaucoup mieux que moi ;)
Tu tiens des petites fiches pour te rappeler de ça ? :D
Non, mais j'ai une drôle de mémoire.
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Mr-Orange
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sokol a écrit :
jeu. 10 févr. 2022 14:26
Mr-Orange a écrit :
jeu. 10 févr. 2022 12:23

C'est déjà fait pour ma part, il y figure depuis quelques semaines. :D tu as conservé tes tops 10/20/30 de tous les temps ?
ah oui, tu l'as adoré, tu m'étonnes.

Je les avais fait à deux trois reprises sur l'ancien forum mais à chaque fois, sans réfléchir (selon ma théorie à deux balles, les films qui me viennent à l’esprit instanement sont ceux que j'aime le plus - bon, ça se discute car on peut inévitablement oublié

tiens, je vais en (re,re)faire une right now :

sans aucun ordre ::::

1. Le fond de l'air est rouge (Chris Marker)
2. Numéro duex (Godard)

3. La sentinelle (Desplechin) :D - tant que j'y pense)
4. Close up (Kiarostami)
5. Stalker (Tarkovski)
6. L'avventura (Antonioni)

7. Mulholland Drive (Lynch)
9. En avant jeunesse (Costa)
10. Adieu au langage (Godard)
11. A l'ouest des rails (Wang Bing)
12. Les parapluies de Cherbourg (Demy) - oufff, j'ai failli l'oublier, or, je l'adore
13. Le miroir (Tarkovski)
14. Maine-Océan (Rozier)
15. The shop around the corner (Lubitsch)
16.Steak (Quentin Dupieux)

17. Vampyr (Dreyer) !!! yes !!!
18. Elephant (GVS)
19. Synonymes (Lapid)
20. Ce cher mois d'out (Miguel Gomez)
21. La maman et la putain (Eustache) ouiiiiiiiiii (top 10 quoi)
22. Uzak (Ceylan)
23. Le chagrin et la pitié (marcel Ophuls ) !!!!!
24. Pour le réconfort (Macaigne) - film-époque
25. Stranger than paradise (jarmusch)
26. Tropical malay (Apichat) top 10!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
27. Hamaca paraguaya (je ne sais plus dire le nom de la cinéaste)

28. Le nouveau monde (Malick) ahahahaha, et si je l'avais oublié !!!
29. La rivière rouge (Hawks)
30. Spring Breakers (Korine)

j’arrête !
tant pis si j'ai oublié
Merci. :jap: J'ai souligné et mis en gras ce qu'il faut que je voie. Je pense que la méthode de choisir avant tout les films qui viennent en premier en tête est une bonne méthode, c'est un bon indicateur des films qui nous accompagnent à l'instant T.

Si je m'essaie à un top 30 :

Le Mépris (Godard)
Twin Peaks : Fire Walk With Me (Lynch)
Mulholland Drive (Lynch)
Le Parrain (Coppola)
Blow-up (Antonioni)
La Sentinelle (Desplechin)
L'Année des treize lunes (Fassbinder)
Nosferatu (Murnau)
Et vogue le navire... (Fellini)
Conte d'hiver (Rohmer)

De bruit et de fureur (Brisseau)
Reservoir Dogs (Tarantino)
Les Demoiselles de Rochefort (Demy)
Que Viva Mexico (Eisenstein)
Les Affranchis (Scorsese)
Le Privé (Altman)
Eyes Wide Shut (Kubrick)
La Maman et la putain (Eustache)
La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Bunuel)
Vertigo (Hitchcock)

Sayat Nova (Paradjanov)
Les Bonnes manières (Dutra, Rojas)
La Flibustière des Antilles (Tourneur)
La Fièvre dans le sang (Kazan)
Adieu Philippine (Rozier)
Le Genou de Claire (Rohmer)
Il était une fois dans l'Ouest (Leone)
Annette (Carax)
Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma (Godard)
Phantom of the Paradise (De Palma)

Encounters at the end of the world (Herzog)
Jurassic Park (Spielberg)
Le Lauréat (Nichols)
2 automnes 3 hivers (Betbeder)
Nous (Pelechian)

Bon je suis monté à 35 :D
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asketoner
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Une Affaire de coeur, la tragédie d'une employée des PTT, Dusan Makavejev, 1967

Malheureusement très refroidi dans mon désir de voir les deux autres ressortis ces jours-ci.
Pourtant c'est loin d'être nul, Makavejev est même particulièrement talentueux, mais je m'y ennuie beaucoup. C'est comme si tout était là mais mal agencé, produisant un discours incompréhensible, peut-être sur la sexualité mais ce n'est pas sûr. Rien ne s'inscrit, il y a presque trop de brio et pas assez de nécessité.
(Au début du film, je me suis dit : oh mais Radu Jude vient de ce cinéma ! Et c'est possible mais Radu Jude, c'est mieux.)
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sokol
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Mr-Orange a écrit :
jeu. 10 févr. 2022 23:31
[
Merci. :jap: J'ai souligné et mis en gras ce qu'il faut que je voie. Je pense que la méthode de choisir avant tout les films qui viennent en premier en tête est une bonne méthode, c'est un bon indicateur des films qui nous accompagnent à l'instant T.
Et voilà, je réalise que j’ai 2 oublis impardonnables:
- De bruit et de fureur
- Les chevaux de feu

Une honte de ma part (ce qui prouve que il peut y avoir des failles, si on ne réfléchis pas un peu)

Pour le Paradjanov je m’en veux à mort (sérieux )
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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sokol
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@Mr-Orange
Et concernant ta liste :
C’est Sayat Nova qui m’a fait pensé que j’avais oublié “Les chevaux de feu”.
Tu aimes énormément alors Conte d’hiver, moi aussi (ah la fin!) mais de Rohmer, c’est un peu comme avec Godard ou HSS : je mettrais une dizaine et point barre 😀

Je haïs Eyes Wide Shut (mais ça se sait).

J’adore “Que Viva Mexico“ mais comme je l’ai vu qu’une fois, je l’oublie… .

Faut que tu vois Le fond de l’air est rouge. Avec ce documentaire j’ai un drôle de rapport : c’est le seul ‘vieux’ film (c’est à dire, des films dont on est pas contemporain) que j’ai vu 3 fois sur grand écran ! Un hasard !! Et chaque fois je chiale ma race… (tu verras, c’est un film-monument, il n’y a qu’un comme lui).

Tiens, celui aussi je l’adore grave : Encounters at the end of the world (Herzog)
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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asketoner
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H6, Ye Ye

C'est totalement fabriqué, et finalement très pornographique dans sa vision de la pauvreté.
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cyborg
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Il y a quelques années j'avais découvert In the Family de Patrick Wang qui portait sur l'adoption d'un jeune enfant par un couple homosexuel. J'avais été impressionné par la précision avec laquelle le réalisateur plaçait sa caméra, toujours très juste entre l'observation, l'émotion, la pudeur, le respect, pour développer un regard qui m'était apparu comme vraiment unique au sein du cinéma indépendant américain. Ce deuxième film ne parle plus de tant de la distance du réalisateur à son sujet que de la distance des émotions des uns par rapport aux autres, comment les peines individuelles de chacun dans son intimité peuvent s'accumuler pour créer un tout qui se complète et s'attire, plutôt vers le bas. Puis à l'inverse vers le haut.
Il est très impressionnant de voir comment ce réalisateur sait adopter un ton qui est à la fois naturaliste et dramatique sans jamais tomber dans une sur-dramatisation ou une grossissement des situations traversées. J'ai du mal à imaginer un film français qui serait autant dans la retenue et pourtant aussi juste, comme si nous ne pouvions que concevoir les choses sous un angle trop théâtral ou trop écrit ou trop tragique. Je n'arrive pas à savoir si cela est plus lié à une certaine culture américaine des relations humaines ou une sensibilité liée à ce réalisateur.
Malgrés cette fausse banalité des situations traversées et une mise en scène très simple de plans de vie quotidienne dans des espaces quotidiens, Wang se permet quelques expérimentations visuelles et temporelles , quelques superpositions d'images plutôt justes est une fin tout en allégorie qui a de quoi surprendre.
S'il ne s'agit pas du film de la décennie il est toujours très plaisant de voir la confirmation d'un auteur à travers son deuxième film. Je suis d'ailleurs très impatient de découvrir son troisième film, The Bread Factory, en deux parties, qui semble plus proche de la satire et la critique sociale que des drames familiaux et intimistes auquel il nous avait habitué jusqu'alors.


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Anomalie total dans le genre des comédies françaises contemporaines, le premier long-métrage de Peretjatko est une tentative plutôt réjouissante de rafraîchir un genre que l'on croyait vicié jusqu'à la moelle. Ce n'est pas le film du siècle mais difficile de bouder son plaisir face a quelques bons gags et un sens du rythme ébouriffant tenu jusqu'au bout.

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Épatante première réalisation de Deplechin, grand film paranoïaque hésitant entre comédie romantique, film d'espionnage et étude de moeurs et d'une époque. L'équilibre n'était pourtant pas assuré mais la maîtrise me semble assez parfaite pour ne jamais vraiment se décider pour un genre ni l'autre et surtout ne pas faire tomber ce symbole du crâne dissimulé comme un axe de lecture central trop lourd. Et dire que le réalisateur n'avait alors que 30 ans est plutôt impressionnant...


Bon de la à le classer dans les 30 meilleurs films de tous les temps je pense que vous exagérez un temps soit peu les gars... :D


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Avant de voir ce film je me suis longtemps demandé ce qu'un cinéaste aussi "territorial" que Dumont pouvait avoir été faire en Californie. Ayant récemment découvert ses deux premiers films La vie de Jésus et L'Humanité qui chacun à sa façon convoquait l'esthétique et le style de western, je me suis dit que je tenais peut-être là une clé de lecture à son troisième film, Twenty-Nine Palms. Que nenni. Jamais Dumont ne pioche ici à ce genre et préfère proposer l'errance d'un couple au sein d'un vague désert californien entre soi-disant amour et déchirement permanent. À mon avis Dumont ne savait pas non plus ce qu'il faisait là, et son film enchaîne les clichés pour se construire autour d'une platitude totale de l'inquiétante étrangeté des grands espaces américains. Enfin les 20 dernières minutes basculent dans une horreur guignolesque inattendu et totalement creuse. Après avoir vu ses deux premiers films, derrière la maestria cinématographique et sous couvert d'un certain intellectualisme français, je redoutais que Dumont ne soit in fine là que pour "choquer le bourgeois". L'échec total qui représente 29 Palms, et sa conclusion, me semble malheureusement confirmer cette intuition. L'estime que je pouvais avoir pour ce réalisateur en a pris un coup.



Vous m'excuserez si il y a de nombreuses fautes et approximations textuelles, j'écris tout ce texte en mode dictée, m'état fracturé l'épaule il y a quelques jours en vélo. Bisous les copains.
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yhi
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Un gros oui pour Patrick Wang. The bread factory c'est génial et sa sortie était malheureusement un peu passée inaperçue.
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asketoner
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cyborg a écrit :
dim. 13 févr. 2022 19:21
m'état fracturé l'épaule il y a quelques jours en vélo
:sweat: j'espère que tu vas te remettre d'aplomb rapidement, courage ! :love2:
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asketoner a écrit :
lun. 14 févr. 2022 01:06
cyborg a écrit :
dim. 13 févr. 2022 19:21
m'état fracturé l'épaule il y a quelques jours en vélo
:sweat: j'espère que tu vas te remettre d'aplomb rapidement, courage ! :love2:
@cyborg :love2: :love2: :love2:
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J'en avais un bon souvenir, mais c'est assez raté en fait. Guitry aimait souvent jouer avec la forme, frôler l'expérimentation, c'est parfois encore génial (Le Roman d'un Tricheur) mais là c'est plutôt vieillot, ça passe mal le fil des ans. Et puis sous couvert d'humour acide, le film est d'une misogynie crasse...

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La Légende de la forêt - Mori no densetsu - Osamu Tezuka - 1988

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La Sirène - Ninjyo - Osamu Tezuka - 1964

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La Goutte - Shizuku - Osamu Tezuka - 1965

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Le Film cassé - Onboro Firumu - Osamu Tezuka - 1985

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Le Saut - Janpingu - Osamu Tezuka - 1985

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Autoportrait - Jingazō - Osamu Tezuka - 1985

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Histoires du coin de la rue - Aru machikado no monogatari - Osamu Tezuka - 1962

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Tableaux d’une exposition - Tenrankai no E - Osamu Tezuka - 1966

Osamu Tezuka est un des plus grands auteurs de la bande dessinée (entre 400 et 500 livres, l'équivalent japonais d'Hergé, au bas mot), je l'adore, mais je ne connaissais pas encore son oeuvre cinématographique et j'ai donc découvert ces huit films, que des courts, allant de 15 secondes à une quarantaine de minutes. C'est une oeuvre belle et inspirée, qui est toujours muette (dans les films vus) accompagnée de musique, la plupart du temps classique et orchestrale et qui oscille en permanence entre la narration et l'abstraction, comme un chainon manquant entre Walt Disney et Norman MacLaren.

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Très agréablement surpris par l'excellente adaptation, assez libre, mais totalement fidèle dans l'esprit, d'Eugénie Grandet par l'écrivain-cinéaste Marc Dugain qui convainc ici là où on ne l'attend pas. C'est un film tout sauf pompier académique à la française mais qui transpire au contraire d'une rage et d'une vraie vision d'auteur. Gourmet n'articule pas assez, mais la jeune Joséphine Japy est bouleversante, et une fois de plus un très bon film français totalement ignoré aux César (zéro sélection, honteux).

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Excellent film qui ne se contente pas d'être un film à charge mais qui propose, dans un premier temps, un croisement rêvé entre les Patriotes et Spotlight, pour aller vite. Et puis le film bifurque, se fait moins haletant, mais gagne en honnêteté car il s'agit de la chronique d'un échec. Une équipe de journalistes français met au jour un énorme scandale d'état, mais in fine tout le monde s'en fout, car personne ne souhaite mettre le coup de pied dans la fourmilière ou bouleversé l'ordre établi. C'est tout sauf un téléfilm à thèse de luxe, car la mise en scène est super habitée, personnelle, avec des points de vue forts, et les acteurs sont tous dirigés à un point que je ne pensais même pas possible. Premiers comme seconds rôles, ils habitent tous leur rôle à un point de réalisme confondant.

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J'en gardais un excellent souvenir, presque aussi bon que le roman, mais j'ai été un peu déçu à la revoyure. C'est une sorte de Forrest Gump plus mélancolique, mais in fine je crois que je préfère Forrest Gump. Et je suis assez gêné par le ressort dramatique tiré de la mort d'un des enfants de Garp, je trouve ça trop facile, et surtout que le cinéaste tire trop, ou trop mal, sur cette corde.

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Je lis partout que c'est un petit HSS mais en même temps ça fait 10 ans que je lis ça de ces films, donc il faut soit changer de système d'appréciation concernant ses films, soit se rendre à l'évidence qu'il bâcle un peu. Personnellement j'ai toujours beaucoup de plaisir devant, notamment parce que la forme courte (1h05) correspond tout à fait au propos, et parce que les thématiques abordées sont ici très pertinentes. J'ai beaucoup apprécié ici le travail sur la femme, il y en a trois, la secrétaire du père (la seule qu'il prend dans ses bras), la petite amie (avec qui il a beaucoup de distance) et la mère (avec qui il entretient des rapports plutôt compliqués). Le film ne dit rien de ça, mais laisse sentir des choses, elles sont rendues palpables par la mise en scène, c'est assez beau

(je continue demain)
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Red Rocket, Sean Baker

A un moment du film, une jeune fille qui se destine à faire carrière dans le porno suite à sa rencontre avec un homme plus âgé qu'elle et qui l'incite à se professionnaliser, se met à jouer du piano et chanter. Elle chante très bien, sa chanson est superbe, il semblerait qu'elle l'ait écrite elle-même. Le cadre se resserre alors sur l'homme qui l'écoute derrière elle, comme dans n'importe quel film. Et pour autant, cette chanson (qui est la révélation d'une voix, d'un talent) n'aura aucune incidence sur la suite du récit. Je trouve cette idée extraordinaire, parce que les personnages de Sean Baker sont socialement, structurellement, spirituellement condamnés à la prostitution. Dans le monde que le cinéaste décrit, on ne rêve même pas de passer à The Voice, mais simplement d'avoir sa chaîne porno. La jeune fille aura beau chanter la plus jolie chanson du monde, cela ne servira qu'à émouvoir un peu son souteneur.
Le film est excellent, rythmé par un montage assez original, qui s'autorise parfois des scènes de deux secondes dont le but est uniquement de faire avancer le récit, et parfois des scènes bien plus longues, sans pour autant chercher l'emphase. Les idées de Sean Baker sont plus ou moins explicites (sur la chanson, c'est très subtil ; sur Trump, c'est un peu plus évident), mais surtout elles sont nombreuses, le cinéaste a plein de choses à dire et son film ne cesse d'affirmer un point de vue politique et social à la fois ferme et humain. Ca ne tient pas à grand chose, le personnage principal est vraiment une ordure, et les rapports humains sont d'une noirceur abominable, alors le cynisme n'est jamais loin, mais il y a aussi, parfois, quelque chose de plus flottant, de plus existentiel, comme ces moments où le héros roule à vélo de nuit, traversé par des émotions qui lui font esquisser des figures acrobatiques toujours différentes - mais surtout : chargé d'un désir de vie qui dépasse largement le cadre dans lequel tout cela s'inscrit. C'est toute la force de Red Rocket que de réussir à ne jamais accabler ses personnages (tout en ne cherchant pas à nous faire croire en une quelconque prise de conscience ou rachat par la morale) et de viser plutôt le décor.
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Un fils de bourge assez odieux est embarqué par erreur durant plus de 3 mois sur un bâteau de pêche où il va apprendre courage et humilité en devenant mousse et découvrant l'aventure. Un film d'aventures pour enfants de 1937 plutôt réussi et rythmé.

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C'est aujourd'hui devenu usuel de taper sur Sean Penn, à cause de ses opinions politiques et de ses derniers films, parait-il atroce. J'en avais entendu tant de mal que j'avais décidé de faire l'impasse sur les deux derniers. Je rattrape aujourd'hui son dernier en date, et franchement, pas de quoi s'énerver, et c'est même plutôt une belle surprise. Alors oui, ça enfile tous les clichés du cinéma indépendant américain (de Sundance à Malick), mais c'est plutôt bien fait, et c'est un film humble, qui ne cherche pas à péter plus haut que son cul, et c'est déjà ça. J'ai même été très ému par cette histoire de rapport père / fille abrasive, destructrice mais magnifique, d'autant plus touchante que c'est la fille de Penn (excellente) qui joue le rôle. A ce propos, et en lisant entre les lignes, le portrait tiré de la mère, donc possiblement de Robin Wright, est pas piqué des hannetons :D

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Je n'avais pas revu ce film depuis des décennies et comme j'avais fait un gros cycle Péplum il y a peu, il était obligé de le revoir car il est le film le plus emblématique du genre, avec Ben Hur. Bon ben c'est vraiment génial, malgré le prosélytisme religieux, c'est vraiment le must du genre à tous niveaux. Dire quand même que la première partie est nettement supérieure à la seconde et à ses effets spéciaux datés, mais 3h40 qui passent comme qui rigole.

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Encore un très beau film d'horreur de Joe d'Amato, souvent vendu comme la suite, ou plutôt le film miroir de Antropophagus, notamment parce qu'il est avec le même acteur, le géant flippant George Eastman qui se vide aussi de ses tripes dans le film (mais qui ne les mange pas). C'est plus un film de terreur domestique, où Eastman joue un type qui ne peut pas mourir puisque ses cellules mortes se régénèrent automatiquement (sauf celles du cerveau) et qui sème la misère dans une baraque bougeoise en défonçant tout le monde, chacun à sa sauce. Le film est très beau pour un film de ce genre, notamment grâce à la grande science du cadrage du cinéaste, qui se montre vraiment surprenant dans chacun de ses choix. Et là aussi c'est un film profondément déprimé et déprimant sur la nature humaine, désenchanté et sombre.
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C'est l'un des giallos que j'avais le plus envie de voir à cause de sa magnifique bande son signée d'un obscur groupe italien nommé Trans Europa Express, que j'ai en vinyle, que j'adore et qui est pour moi l'une de meilleurs du genre. De plus, le film est signé Antonio Bido, discret cinéaste du genre, mais déjà réalisateur du très bon Terreur sur la Lagune (giallo vénitien). Eh bien, Le Chat aux Yeux de Jade (c'est la traduction littérale et pas le titre français puisque ce film n'est jamais sorti chez nous) est un excellent cru, je suis ravi de voir un film inventif et ne jouant pas des poncifs, une sorte de croisement parfait entre le giallo et le poliziottesco, et qui a la bonne idée de se dérouler dans une ville sublime et assez peu filmée dans le cinéma italien, Padoue. Fait rare dans le genre, le scénario tient debout jusqu'à la fin, et même se bonifie au fil du métrage, rappelant parfois celui de l'excellent "Sans Mobile Apparent" (le plus beau giallo français) mais sans que les deux histoires se ressemblent, et ouvrant même sur un final évoquant la Shoah, donnant au film une gravité généralement absente du genre. Très belle découverte, donc.
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Tamponn Destartinn
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J'adore HSS, mais j'ai arrêté d'aller voir ses films depuis 2017, après Le Jour d'après et La Caméra de Claire, que je n'ai pas aimé alors qu'on les présentait comme de "bons crus". J'en ai conclu que son cinéma me laissait. 4 ans de pause, donc. J'étais chaud pour y revenir cette année. Malheureusement, c'est tombé sur cet Introduction (pourtant très bon titre pour un retour) qui... est un HSS mineur, si, je suis désolé pour le poncif qui, à force d'être répété, a peut-être perdu de sa signification, mais là c'est clairement le cas. Le mec ne s'est pas foulé. Je ne sais pas si le confinement y est pour quelque chose (le panneau au début explique que ça été tourné en un mois, de février à mars 2020). Probablement. Je me demande même s'il n'a pas tourné que les deux tiers du film, vu qu'il n'y a même pas de fin. Ni même vraiment de début. C'est un milieu permanent. Ca reste sympa à regarder, mais j'aimerais bien qu'il arrive à refaire un Un jour avec, Un jour sans ou un In an other country.


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Les passagers de la nuit - Mikhaël Hers

Mais qu'est-ce que c'est que cette merde ?
Il sort en mai, mais est en compet au festival de Berlin. Il a de bonnes critiques dans l'ensemble, et je ne comprends pas pourquoi.
Ce n'est pas un film méchant ou dangereux, sa description des années 80 (en gros, le film dure le temps du premier mandat Mitterrand) a un côté nostalgique mais jamais réac... Certes. Mais quel em.merdement ! Je ne comprends pas ce que le film veut me raconter, Charlotte Gainsbourg ballade son spleen passivement tout le long du film, tu parles d'un personnage principal. Ses enfants sont aussi mal écrit (les dialogues !) que mal interprétés (les acteurs !). Y a peut être le personnage de Noée Abita qui surnage, mais le problème est qu'elle est comparée à Pascale Ogier dans Les Nuits de la pleine lune et que le poids de la référence ultra lourde au Rohmer fait très très mal. Surtout que oui, pour sa direction d'acteur, Hers s'est très clairement contenté de lui montrer le film et il lui a demandé de singer Ogier... Bref, Hers et moi, c'est un film sur deux pour l'instant. Je trouvais déjà surestimé son Sentiment de l'été, mais là c'est autre chose, c'est juste vide. A croire que sans gravité dans le sujet (pas de deuil à vivre dans le scénario cette fois), il se retrouve à poil et ne sait pas quoi raconter, ni surtout comment.
(encore une fois, les critiques sont bonnes, alors il y a moyen que je passe à côté d'un truc... mais bon, à côté de ça les critiques ne sont pas très bonnes pour le Guiraudie, aussi à Berlin, donc je pense juste que les critiques sont des cons).
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sokol
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Faut-il voir les films de la très rare Kinuyo Tanaka ? (je ne connaissais même pas son existence :??: )
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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asketoner
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sokol a écrit :
jeu. 17 févr. 2022 16:23
Faut-il voir les films de la très rare Kinuyo Tanaka ? (je ne connaissais même pas son existence :??: )
Tu sais que c'est l'actrice de O'Haru femme galante (entre autres) ?

On dit que Maternité éternelle est son meilleur.
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sokol
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asketoner a écrit :
jeu. 17 févr. 2022 16:35


Tu sais que c'est l'actrice de O'Haru femme galante (entre autres) ?
non, c'est toi qui me l'apprend !
en fait, tout le cycle passe dans mon cinéma, donc je me posait la question

merci en tout cas :love2:
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
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asketoner
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En ce moment il y a une rétrospective Marc Isaacs et Denis Gheerbrant au Centre Pompidou. Malheureusement je ne peux pas m'y rendre, alors que j'ai adoré le Gheerbrant que j'ai vu il y a quelques années. Mais ici sur Dailymotion traîne le film le plus célèbre de Marc Isaacs, Ascenseur (2001) : [youtube]https://www.dailymotion.com/video/xzyrn[/youtube]. Le cinéaste s'est installé dans l'ascenseur d'un immeuble assez populaire, avec beaucoup d'étages, et a filmé les passages des habitants, tout en leur posant des questions très directes, sur leurs rêves, leurs croyances, leurs pensées, l'amour, la solitude, etc... C'est très beau, c'est précisément le genre de documentaire que j'aime, qui vient investir par le cinéma, l'observation et la durée, des zones où l'on ne s'attarde pas - qui donne du sens et de l'intensité aux espaces que l'on considère comme anodins. Ca dure 24 minutes.
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groil_groil
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sokol a écrit :
jeu. 17 févr. 2022 16:23
Faut-il voir les films de la très rare Kinuyo Tanaka ? (je ne connaissais même pas son existence :??: )
YES j'en entends beaucoup de bien, perso j'attends le coffret Bluray que Carlotta va sortir après l'exploitation en salles.
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groil_groil
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asketoner a écrit :
jeu. 17 févr. 2022 16:35
sokol a écrit :
jeu. 17 févr. 2022 16:23
Faut-il voir les films de la très rare Kinuyo Tanaka ? (je ne connaissais même pas son existence :??: )
Tu sais que c'est l'actrice de O'Haru femme galante (entre autres) ?

On dit que Maternité éternelle est son meilleur.
sa carrière d''actrice est en effet délirante :
Années 1920
1924 : La Femme de l'ère Genroku (元禄女, Genroku onna?) de Hōtei Nomura
1924 : Le Pâturage du village (村の牧場, Mura no bokujo?) de Hiroshi Shimizu : Oharu
1925 : Les Petits Artistes ambulants (小さき旅芸人, Chiisaki tabi geinin?) de Hiroshi Shimizu
1925 : Le Cri du torrent (激流の叫び, Gekiryū no sakebi?) de Hiroshi Shimizu
1925 : Un amour intrépide (勇敢なる恋, Yūkan naru koi?) de Yasujirō Shimazu
1925 : La nature juge (自然は裁く, Shizen wa sabaku?) de Yasujirō Shimazu
1925 : Cent hommes qui se battent d'un même cœur (一心寺の百人斬, Isshin-ji no hyakuningiri?) de Hiroshi Shimizu
1925 : Le Guerrier tombé (落武者, Ochimusha?) de Hiroshi Shimizu
1925 : Les Liens de l'amour (恋の捕縄, Koi no honawa?) de Hiroshi Shimizu
1925 : Goiken gomuyō (御意見御無用?) de Yoshinobu Ikeda
1926 : Une époque languissante (悩ましき頃, Nayamashiki koro?) de Hiroshi Shimizu
1926 : Les Gens du quartier (街の人々, Machi no hitobito?) de Heinosuke Gosho
1926 : Ara ! Nonki dane (あら!呑気だね?) de Yoshinobu Ikeda
1926 : Un Blanc-bec (お坊ちゃん, Obotchan?) de Yasujirō Shimazu
1926 : Torrent (奔流, Honryū?) de Heinosuke Gosho
1926 : L'Homme trahi (裏切られ者, Uragiraremono?) de Hiroshi Shimizu
1926 : Koi to ikichi (恋と意気地?) de Takeo Tsutami
1926 : L'Épée monstrueuse (妖刀, Yōtō?) de Hiroshi Shimizu
1926 : Kara botan (カラボタン?) de Hōtei Nomura
1926 : Shimizu no Jirochō (清水次郎長全伝?) de Jirō Yoshino (ja)
1926 : Elle (彼女, Kanojo?) de Heinosuke Gosho
1926 : Hiramekuha (閃く刃?) de Tadamoto Ōkubo
1926 : Umoretaru seishun (埋れたる青春?) de Yoshinobu Ikeda
1927 : Antō (暗闘?) de Torajirō Saitō
1927 : Chikashitsu (地下室?) de Takeo Tsutami
1927 : Yatsu no shō man (奴の小万?) de Tsutomu Shigemune
1927 : Tennōji no harakiri (天王寺の腹切り?) de Shirō Nakagawa (ja)
1927 : Takada no baba (高田の馬場?) de Torajirō Saitō
1927 : Un rêve honteux (恥しい夢, Hazukashii yume?) de Heinosuke Gosho
1927 : Madō (魔道?) de Torajirō Saitō
1927 : Kokkyō no uta (国境の唄?) de Takeo Tsutami
1927 : Shinju fujin (真珠夫人?) de Yoshinobu Ikeda
1927 : Byakkotai (白虎隊?) de Hōtei Nomuranote 5
1927 : Higan sen-nin zan (悲願千人斬?) de Jirō Yoshino (ja)
1927 : Musasabi no Sankichi (むさゝびの三吉?) de Tsutomu Shigemune
1927 : Yoru no kyōsha (夜の強者?) de Takeo Tsutami
1927 : Kiso shinchū (木曾心中?) de Jirō Yoshino (ja)
1928 : Kindai musha shugyō (近代武者修行?) de Kiyohiko Ushihara
1928 : Chronique d'un pays marin (海国記, Kaikokuki?) de Teinosuke Kinugasa : Oaki
1928 : Elle est bien jeune (若しも彼女が, Moshimo kanojo ga?) de Yasujirō Shimazu
1928 : La Fiancée du village (村の花嫁, Mura no hanayome?) de Heinosuke Gosho : Okinu
1928 : L'Âge de l'émotion (感激時代, Kangeki jidai?) de Kiyohiko Ushihara
1928 : Fumetsu no ai (不滅の愛?) de Tsutomu Shigemune
1928 : Yamato, le bûcheron (永遠の心, Eien no kokoro?) de Keisuke Sasaki
1928 : Tetsu no shojo (鉄の処女?) de Tadamoto Ōkubo
1928 : Appare bi danshi (天晴れ美男子?) de Torajirō Saitō
1928 : Une silhouette dans la nuit (人の世の姿, Hito no yo no sugata?) de Heinosuke Gosho
1928 : Lui et la campagne (彼と田園, Kare to den'en?) de Kiyohiko Ushiharanote 5
1928 : Saikun haigyō (妻君廃業?) de Tadamoto Ōkubo
1928 : Gokurō-sama (御苦労様?) de Tadamoto Ōkubo
1928 : Le Roi de la Terre (陸の王者, Riku no ōja?) de Kiyohiko Ushihara
1928 : Des années de Showa étincelantes (輝く昭和, Kagayaku Shōwa?) de Yasujirō Shimazu
1928 : Seishun kōkyōgaku (青春交響楽?) de Hōtei Nomura
1928 : Mère, ne salis pas ton nom ! (母よ君の名を汚す勿れ, Haha-yo kimi no na o kegasu nakare?) de Heinosuke Goshonote 6
1929 : Le Forgeron de la forêt (森の鍛冶屋, Mori no kajiya?) de Hiroshi Shimizu : Omitsu
1929 : Lions d’Echigo (越後獅子, Echigo jishi?) de Yasujirō Shimazu
1929 : Lui et la vie (彼と人生, Kare to jinsei?) de Kiyohiko Ushihara
1929 : Une chanson gaie (陽気な唄, Yōkina uta?) de Hiroshi Shimizunote 6
1929 : Hibari naku sato (雲雀なく里?) de Hōtei Nomuranote 5
1929 : Daitokai: Rōdō-hen (大都会・労働篇?) de Kiyohiko Ushihara
1929 : Le Bottin des filles modernes (新女性鑑, Shin joseikan?) de Heinosuke Gosho
1929 : Une chanson gaie (陽気な唄, Yōkina uta?) de Hiroshi Shimizu
1929 : J'ai été diplômé, mais... (大学は出たけれど, Daigaku wa deta keredo?) de Yasujirō Ozu : Machiko Nomoto
1929 : Yama no gaika (山の凱歌?) de Kiyohiko Ushihara
1929 : Un père et son fils (親父とその子, Oyaji to sono ko?) de Heinosuke Goshonote 6
Années 1930
1930 : Tekken seisai (鉄拳制裁?) de Hiromasa Nomura
1930 : L'armée avance (進軍, Shingun?) de Kiyohiko Ushihara : Toshiko Yamamoto
1930 : Seishun fu (青春譜?) de Yoshinobu Ikeda
1930 : J'ai été recalé, mais... (落第はしたけれど, Rakudai wa shita keredo?) de Yasujirō Ozu
1930 : Onna wa doko e iku (女は何処へ行く?) de Tadao Ikeda
1930 : Une vie souriante (微笑む人生, Hohoemu jinsei?) de Heinosuke Gosho
1930 : La Grande Forêt (大森林, Dai shinrin?) de Heinosuke Goshonote 5
1930 : Daitokai: Bakuhatsu-hen (大都会・爆発篇?) de Kiyohiko Ushihara
1930 : Les Gros Bateaux (巨船, Kyosen?) de Yasujirō Shimazu
1930 : L'Histoire de Kinoyo (絹代物語, Kinuyo monogatari?) de Heinosuke Gosho
1930 : Journal des passions (愛慾の記, Aiyoku no ki?) de Heinosuke Gosho
1930 : Wakamono yo naze naku ka (若者よなぜ泣くか?) de Kiyohiko Ushihara
1930 : Mademoiselle (お嬢さん, Ojosan?) de Yasujirō Ozu : Kinuko
1931 : Amour, sois avec l’humanité (ja) I - II (愛よ人類と共にあれ, Ai yo jinrui to tomo ni are I - II?) de Yasujirō Shimazu
1931 : Hogaraka ni nake (朗かに泣け?) de Keisuke Sasaki
1931 : Shimai (姉妹・前後篇?) de Yoshinobu Ikeda
1931 : Mon amie et mon épouse (マダムと女房, Madamu to nyōbō?) de Heinosuke Gosho : la femme du dramaturge
1931 : Runpen to sono musume (ルンペンとその娘?) de Shirō Kido
1931 : Une affaire de nu (島の裸体事件, Shima no ratai jiken?) de Heinosuke Goshonote 5
1931 : La Ligne de la vie ABC I - II (生活線ABC, Seikatsu-sen ABC I - II?) de Yasujirō Shimazu : Fujie
1931 : Junan no onna (受難の女?) de Hōtei Nomuranote 6
1932 : Le Démon de l'or (金色夜叉, Konjiki yasha?) de Hōtei Nomura : Kamosawa Miya
1932 : L’Issue du combat (勝敗, Shōhai?) de Yasujirō Shimazu
1932 : Mon idiot de frère (兄さんの馬鹿, Niisan no baka?) de Heinosuke Gosho : la sœur
1932 : Les Saules du quartier de Ginza (銀座の柳, Ginza no yanagi?) de Heinosuke Gosho
1932 : Taiyō wa higashiyori (太陽は東より?) de Sessue Hayakawa
1932 : Romance de studio - guide de l'amour (撮影所ロマンス・恋愛案内, Satsueijo romansu, ren'ai annai?) de Heinosuke Gosho
1932 : Kagayake Nippon josei (輝け日本女性?) de Hiromasa Nomura
1932 : Le Tokyo des amours (恋の東京, Koi no Tōkyō?) de Heinosuke Gosho
1932 : Où sont les rêves de jeunesse ? (青春の夢いまいづこ, Sheishun no yume imaizuko?) de Yasujirō Ozu : Shigeko
1932 : Zone de tempête (暴風帯, Bōfūtai?) de Hiroshi Shimizunote 6
1932 : Les 47 Rōnin (ja) (忠臣蔵・前後篇, Chūshingura?) de Teinosuke Kinugasa
1933 : Les Rêves de la jeune fille mariée (花嫁の寝言, Hanayome no negoto?) de Heinosuke Gosho : Haruko, la jeune mariée
1933 : La Danseuse d'Izu (恋の花咲く 伊豆の踊子, Koi no hana saku Izu no odoriko?) de Heinosuke Gosho : Kaoru, la danseuse
1933 : Une femme de Tokyo (東京の女, Tokyo no onna?) de Yasujirō Ozu : Harue
1933 : Ōendanchō no koi (応援団長の恋?) de Hiromasa Nomura
1933 : Femmes et Voyous (非常線の女, Hijosen no onna?) de Yasujirō Ozu : Tokiko
1933 : Seidon (晴曇?) de Hōtei Nomura
1933 : Kekkon kaidō (結婚街道?) de Tsutomu Shigemune
1933 : Yomeiri mae (嫁入り前?) de Hiromasa Nomura
1933 : Chinchōge (沈丁花?) de Hōtei Nomura
1933 : Deux prunelles (双眸, Sōbō?) de Mikio Naruse : Yoshiko Hinoto
1934 : Une mère orientale (東洋の母, Tōyō no haha?) de Hiroshi Shimizu
1934 : Onna keizu (婦系図?) de Hōtei Nomura : Otsuta
1934 : Au rythme du printemps (さくら音頭, Sakura ondo?) de Heinosuke Gosho
1934 : Chijō no seiza: Chijō hen (地上の星座 前篇 地上篇?) de Hōtei Nomura
1934 : Chijō no seiza: Seiza hen (地上の星座 後篇 星座篇?) de Hōtei Nomura
1934 : Shinkon ryokō (新婚旅行?) de Hiromasa Nomura
1934 : Machi no bōfū (街の暴風?) de Hōtei Nomura
1934 : Osayo amoureuse (お小夜恋姿, Osayo koi sugata?) de Yasujirō Shimazu : Osayo
1934 : Sono yoru no onna (その夜の女?) de Yasujirō Shimazu
1934 : Mon frère aîné (私の兄さん, Watashi no niisan?) de Yasujirō Shimazu : Sumako
1935 : Une jeune fille pure (箱入娘, Hakoiri musume?) de Yasujirō Ozu : Oshige
1935 : Haha no ai (母の愛 愛児編・苦闘編?) de Yoshinobu Ikedanote 5
1935 : Okoto et Sasuke (春琴抄 お琴と佐助, Shunkinsho: Okoto to Sasuke?) de Yasujirō Shimazu : Okoto Moyuza/ Shunkin
1935 : Yume utsuno (夢うつゝ?) de Hiromasa Nomura
1935 : Eikyū no ai (永久の愛・前後篇?) de Yoshinobu Ikeda
1935 : Au moins ce soir (せめて今宵を, Semete koyoi?) de Yasujirō Shimazu
1935 : Le Fardeau de la vie (人生のお荷物, Jinsei no onimotsu?) de Heinosuke Gosho : Itsuko Kuriyama
1935 : Comparaison de belles-filles (花嫁くらべ, Hanayome kurabe?) de Yasujirō Shimazu
1936 : Onatsu Seijūrō (お夏清十郎?) de Minoru Inuzuka
1936 : Hommes contre femmes (男性対女性, Dansei tai josei?) de Yasujirō Shimazu : Tokiko
1936 : Le Nouveau Chemin : Akemi (新道・朱実の巻, Shindo: Akemi no maki?) de Heinosuke Gosho : Akemi Munekata
1936 : Le Nouveau Chemin : Ryota (新道・良太の巻, Shindo: Ryota no maki?) de Heinosuke Gosho : Akemi Munekata
1936 : Waga haha no sho (わが母の書?) de Yoshinobu Ikeda
1937 : La Chanson du panier à fleur (花籠の歌, Hanakago no uta?) de Heinosuke Gosho : Yoko Mori
1937 : Docteur Kinuyo (女医絹代先生, Joi Kinuyo sensei?) de Hiromasa Nomura : Kinuyo Yamaoka
1937 : Otoko no tsugunai (男の償ひ 前篇・後篇?) de Hiromasa Nomura
1937 : Banchō sarayashiki (番町皿屋敷?) de Taizō Fuyushima (ja)
1937 : Akatsuki wa tōkere do (暁は遠けれど?) de Yasushi Sasaki
1938 : La jeune fille qui fredonne (鼻唄お嬢さん, Hanauta ojōsan?) de Minoru Shibuya
1938 : Départ (出発, Shuppatsu?) de Hiroshi Shimizu
1938 : La Mère et l'enfant (ja) (母と子, Haha to ko?) de Minoru Shibuya
1938 : Katsura, l'arbre de l'amour (愛染かつら・前後篇, Aizen katsura?) de Hiromasa Nomura : Katsue Takaishi
1938 : Haha no uta (母の歌・前後篇?) de Yasushi Sasaki
1938 : Shinshaku Tōnin Okichi (新釈・唐人お吉 焚身篇?) de Minoru Inuzuka
1939 : La Détermination d’Okayo (お加代の覚悟, Okayo no kakugo?) de Yasujirō Shimazu : Okayo
1939 : Vent du sud (南風, Minamikaze?) de Minoru Shibuya : Kikuko Daisai
1939 : Shunrai (春雷・前後篇?) de Keisuke Sasaki
1939 : Zoku aizen katsura (続・愛染かつら?) de Hiromasa Nomura : Katsue Takaishi
1939 : Des mauvaises herbes avec des fleurs (花のある雑草, Hana no aru zassō?) de Hiroshi Shimizu
1939 : Les fruits du mûrier sont écarlates (桑の実は紅い, Kuwa no mi wa akai?) de Hiroshi Shimizu
1939 : Aizen katsura: Kanketsu-hen (愛染かつら 完結篇?) de Hiromasa Nomura : Katsue Takaishi
Années 1940
1940 : Aizome Tsubaki (愛染椿?) de Yasushi Sasaki
1940 : J'ai un mari (私には夫がある, Watashi ni wa otto ga aru?) de Hiroshi Shimizu
1940 : Kinuyo no hatsukoi (絹代の初恋?) de Hiromasa Nomura : Kinuyo Miyoshi
1940 : Akatsuki ni inoru (暁に祈る?) de Yasushi Sasaki
1940 : La Résolution de la femme I (女性の覚悟 第一部 純情の花, Josei no kakugo: Junjō no hana?) de Minoru Shibuya et Kenkichi Hara (ja)
1940 : La Résolution de la femme II (女性の覚悟 第二部 犠牲の歌, Josei no kakugo: Gisei no uta?) de Minoru Shibuya et Kenkichi Hara (ja)
1940 : La Femme de Naniwa (浪花女, Naniwa onna?) de Kenji Mizoguchi : Ochika
1940 : Butai sugata (舞台姿?) de Hiromasa Nomura
1940 : Okinu to bantō (お絹と番頭?) de Hiromasa Nomura et Kenkichi Hara (ja)
1941 : Dix jours dans une vie (十日間の人生, Tōkakan no jinsei?) de Minoru Shibuya
1941 : Genki de ikōyo (元気で行かうよ?) de Hiromasa Nomura
1941 : Fleurs (花・前後篇, Hana?) de Kōzaburō Yoshimura
1941 : Pour une épingle à cheveux (簪, Kanzashi?) de Hiroshi Shimizu : Emi
1941 : Journal d'une femme médecin (女医の記録, Joi no kiroku?) de Hiroshi Shimizu : l'infirmière Natsuki
1942 : La Famille (家族, Kazoku?) de Minoru Shibuya
1942 : Nippon no haha (日本の母?) de Kenkichi Hara (ja)
1942 : Une femme (或る女, Aru onna?) de Minoru Shibuya : Oshige
1943 : Nuit de veille avant le début de la guerre (開戦の前夜, Kaisen no zenya?) de Kōzaburō Yoshimura
1943 : Bombardements d'avions ennemis (敵機空襲, Tekki kūshū?) de Minoru Shibuya, Hiromasa Nomura et Kōzaburō Yoshimura
1943 : Le blanc-bec entre en scène (坊ちゃん土俵入り, Bōchan dohyōiri?) de Masahiro Makino Kyōtarō Namiki et Torahiko Ise
1944 : Trois Générations de Danjurō (団十郎三代, Danjurō sandai?) de Kenji Mizoguchi : Okano
1944 : Kaette kita otoko (還って来た男?) de Yūzō Kawashima : Hatsue Kotani
1944 : L'Armée (陸軍, Rikugun?) de Keisuke Kinoshita
1944 : L'Histoire de Musashi Miyamoto (宮本武蔵, Miyamoto Musashi?) de Kenji Mizoguchi : Shinobu Nonomiya
1945 : Le Chant de la victoire (必勝歌, Hisshō ka?) de Kenji Mizoguchi, Masahiro Makino, Hiroshi Shimizu et Tomotaka Tasaka
1945 : Histoire de l'arc au temple de Sanjusangendo (三十三間堂通し矢物語, Sanjūsangendō tōshiya monogatari?) de Mikio Naruse : Okinu
1946 : Nikoniko taikai uta no hanakago (ニコニコ大会 歌の花籠 第一篇?) de Hideo Ōba
1946 : Kanojo no hatsugen (彼女の発言?) de Hiromasa Nomura
1946 : La Victoire des femmes (女性の勝利, Josei no shōri?) de Kenji Mizoguchi : Hiroko Hosokawa
1946 : Cinq Femmes autour d'Utamaro (歌麿をめぐる五人の女, Utamaro o meguru gonin no onna?) de Kenji Mizoguchi : Okita
1947 : Le Mariage (結婚, Kekkon?) de Keisuke Kinoshita : Fumie Matsukawa
1947 : L'Amour de l'actrice Sumako (女優須磨子の恋, Joyū Sumako no koi?) de Kenji Mizoguchi : Sumako Matsui
1947 : Le Phénix (不死鳥, Fushichō?) de Keisuke Kinoshita : Sayoko Aihara
1948 : Femmes de la nuit (夜の女たち, Yoru no onnatachi?) de Kenji Mizoguchi : Fusako Owada
1948 : Une poule dans le vent (風の中の牝鶏, Kaze no naka no mendori?) de Yasujirō Ozu : Tokiko Amamiya
1949 : Flamme de mon amour (我が恋は燃えぬ, Waga koi wa moenu?) de Kenji Mizoguchi : Eiko Hirayama
1949 : Le Fantôme de Yotsuya (新釈 四谷怪談 前篇, Shinshaku Yotsuya kaidan: Zenpen?) de Keisuke Kinoshita : Oiwa/ Osode
1949 : Le Fantôme de Yotsuya II (新釈 四谷怪談 後篇, Shinshaku Yotsuya kaidan: Kōhen?) de Keisuke Kinoshita : Oiwa/ Osode
1949 : Danse dans l'après-midi (真昼の円舞曲, Mahiru no embukyoku?) de Kōzaburō Yoshimura : Tsuruyo Amemiya
Années 1950
1950 : L'Anneau de fiançailles (ja) (婚約指環, Konyaku yubiwa?) de Keisuke Kinoshita : Noriko Kuki
1950 : Les Sœurs Munakata (宗方姉妹, Munakata kyōdai?) de Yasujirō Ozu : Setsuko Munekata
1950 : Okusama ni goyōjin (奥様に御用心?) de Noboru Nakamura
1951 : Le Palanquin mystérieux (おぼろ駕籠, Oborokago?) de Daisuke Itō
1951 : Le Fard de Ginza (銀座化粧, Ginza keshō?) de Mikio Naruse : Yukiko Tsuji
1951 : Miss Oyu (お遊さま, Oyū-sama?) de Kenji Mizoguchi : Oyū Kayukawa
1951 : Yoru no mibōjin (夜の未亡人?) de Kōji Shima
1951 : La Dame de Musashino (武蔵野夫人, Musashino fujin?) de Kenji Mizoguchi : Michiko Akiyama
1951 : Aizen-kyō (愛染橋?) d'Akira Nobuchi
1951 : Les Cahiers Inazuma (稲妻草紙, Inazuma sōshi?) de Hiroshi Inagaki : Oyuki
1952 : La Vie d'O'Haru femme galante (西鶴一代女, Saikaku ichidai onna?) de Kenji Mizoguchi : O'Haru
1952 : Les Sœurs de Nishijin (西陣の姉妹, Nishijin no shimai?) de Kōzaburō Yoshimura : Someka
1952 : Atakake no hitobito (安宅家の人々?) de Seiji Hisamatsu
1952 : La Mère (おかあさん, Okaasan?) de Mikio Naruse : Masako Fukuhara, la mère
1952 : Himitsu (秘密?) de Seiji Hisamatsu
1953 : Le Cœur sincère (まごころ, Magokoro?) de Masaki Kobayashi : Kuniko Ariga
1953 : Là d'où l'on voit les cheminées (煙突の見える場所, Entotsu no mieru basho?) de Heinosuke Gosho : Hiroko Ogata
1953 : Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatari?) de Kenji Mizoguchi : Miyagi
1953 : Shinsho Taikōki (新書太閤記・流転日吉丸?) de Ryō Hagiwara (ja)
1953 : Le Trône du maître de nô (獅子の座, Shishi no za?) de Daisuke Itō : Hisa Hōshō
1953 : Lettre d'amour (恋文, Koibumi?) de Kinuyo Tanaka : une cliente de Naoto Yamaji
1954 : L'Intendant Sansho (山椒大夫, Sanshō dayū?) de Kenji Mizoguchi : Tamaki
1954 : Calendrier de femmes (女の暦, Onna no koyomi?) de Seiji Hisamatsu
1954 : Une femme dont on parle (噂の女, Uwasa no onna?) de Kenji Mizoguchi : Hatsuko Mabuchi
1955 : La lune s'est levée (月は上りぬ, Tsuki wa noborinu?) de Kinuyo Tanaka : Yoneya
1955 : Wataridori itsu kaeru (渡り鳥いつ帰る?) de Seiji Hisamatsu
1955 : Shōnen shikeishū (少年死刑囚?) de Ren Yoshimura
1955 : Tsukiyo no kasa (月夜の傘?) de Seiji Hisamatsu
1955 : Le Maître d'échecs (ja) (王将一代, Osho ichidai?) de Daisuke Itō : Koharu Sakata
1955 : Maternité éternelle (乳房よ永遠なれ, Chibusa yo eien nare?) de Kinuyo Tanaka : la femme du voisin
1956 : Confession amoureuse (色ざんげ, Iro zange?) de Yutaka Abe : Oyae
1956 : Zakkyo kazoku (雑居家族?) de Seiji Hisamatsu
1956 : Aya ni ai shiki (あやに愛しき?) de Jūkichi Uno
1956 : Jōshū to tomo ni (女囚と共に?) de Seiji Hisamatsu : Takehara
1956 : Arachi (嵐?) de Hiroshi Inagaki : Otoku
1956 : Au gré du courant (流れる, Nagareru?) de Mikio Naruse : Rika Yamanaka/ Oharu
1957 : Le Corbeau jaune (黄色いからす, Kiiroi karasu?) de Heinosuke Gosho : Yukiko Matsumoto
1957 : Les Demi-frères (異母兄弟, Ibo kyōdai?) de Miyoji Ieki : Rie
1957 : La Geisha du vieux quartier (太夫さんより 女体は哀しく, Kottai-san yori: Nyotai wa kanashiku?) de Hiroshi Inagaki : Oei
1957 : Sur la terre (地上, Chijo?) de Kōzaburō Yoshimura : Omitsu
1958 : La tristesse est aux femmes (悲しみは女だけに, Kanashimi wa onna dakeni?) de Kaneto Shindō : Hideyo
1958 : La Ballade de Narayama (楢山節考, Narayama bushiko?) de Keisuke Kinoshita : Orin
1958 : Fleurs d'équinoxe (彼岸花, Higanbana?) de Yasujirō Ozu : Kiyoko Hirayama
1958 : L'Arc-en-ciel éternel (この天の虹, Kono ten no niji?) de Keisuke Kinoshita : Fumi Kageyama
1959 : Hahakogusa (母子草?) de Sō Yamamura : Shige Ozawa
1959 : Subarashiki musumetachi (素晴らしき娘たち?) de Miyoji Ieki
1959 : Taiyō ni somuku mono (太陽に背く者?) de Tatsuo Sakai
1959 : Une histoire d'amour de Naniwa (浪花の恋の物語, Naniwa no koi no monogatari?) de Tomu Uchida : Myokan Kameya
1959 : La Naissance du Japon (en) (日本誕生, Nippon tanjō?) de Hiroshi Inagaki : la princesse Yamato
Années 1960
1960 : Tendre et folle adolescence (おとうと, Otōto?) de Kon Ichikawa : la mère
1961 : Wakarete ikiru toki mo (別れて生きるときも?) de Hiromichi Horikawa : la mère de Michi
1962 : Chronique de mon vagabondage (放浪記, Hōrōki?) de Mikio Naruse : Kishi, la mère de Fumiko
1962 : Tateshi Danpei (殺陣師段平?) de Shunkai Mizuho (ja)
1962 : Kā-chan nagaiki shitene (かあちゃん長生きしてね?) de Yoshirō Kawazu
1963 : Kekkonshiki kekkonshiki (結婚式・結婚式?) de Noboru Nakamura : Masa
1963 : La Légende du combat à mort (ja) (死闘の伝説, Shitō no densetsu?) de Keisuke Kinoshita : Shizuko Sonobe
1963 : Seul sur l'océan Pacifique (太平洋ひとりぼっち, Taiheiyō hitori-botchi?) de Kon Ichikawa
1963 : La Mer étincelante (光る海, Hikaru umi?) de Kō Nakahira : Nobuko Yazaki
1964 : Le Parfum de l'encens (香華, Kōge?) de Keisuke Kinoshita : Tsunanote 5
1964 : Kono sora no aru kagiri (この空のある限り?) de Hideo Sakurai
1965 : Haha no saigetsu (母の歳月?) de Junzō Mizukawanote 5
1965 : Barberousse (赤ひげ, Akahige?) d'Akira Kurosawa : Madame Yasumoto, la mère de Noboru
Années 1970
1972 : C'est dur d'être un homme : Rêve éveillé (男はつらいよ 寅次郎夢枕, Otoko wa tsurai yo: Torajirō yumemakura?) de Yōji Yamada : la dame de bonne famille
1974 : Trois Vieilles Dames (三婆, Sanbaba?) de Noboru Nakamura : Taki Takeichi
1974 : Sandakan N° 8 (サンダカン八番娼館 望郷, Sandakan hachibanshōkan bōkyō?) de Kei Kumai : Osaki Yamakawa âgée
1975 : Ore no iku michi (おれの行く道?) de Shigeyuki Yamane : Kiku Sasaki
1975 : Kenji Mizoguchi ou la vie d'un artiste (ある映画監督の生涯 溝口健二の記録, Aru eiga-kantoku no shōgai Mizoguchi Kenji no kiroku?) de Kaneto Shindō (documentaire) : elle-même
1976 : Le Cap du nord (北の岬, Kita no misaki?) de Kei Kumai : une nonne
1976 : La Berceuse de la grande terre (大地の子守唄, Daichi no komoriuta?) de Yasuzō Masumura : la femme qui offre du riz

sans compter les séries TV à rallonge.
En temps que réalisatrice elle a fait 6 films.
je la vois comme une Ida Lupino japonaise.
hâte de voir ses films.
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groil_groil
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Je n'avais découvert ce film que tardivement (2016), ne l'avais jamais vu enfant ou adolescent, et avais été surpris de ne pas y voir la daube que je supposais. Revu donc dans le cadre du cycle Columbus que je mène en ce moment, et confirmation qu'il est l'un des bons films de l'auteur, une sorte de remake de Tootsie transposé dans l'environnement familial. La famille et la place de l'enfant dans la cellule familiale étant le point central de l'oeuvre du cinéaste, celui-ci se pose donc comme une pierre angulaire de l'ensemble. On y voit un type se faire jeter par sa femme et après le divorce se déguiser en vieille femme afin de devenir la gouvernante de son ex-demeure afin de pouvoir passer du temps avec ses trois enfants qu'il adore et dont il n'a pas la garde. Une sorte de croisement entre Tootsie et Kramer vs. Kramer donc. Le film est moins bon que ses deux référents, notamment parce qu'il vire parfois à la bouffonnerie, et qu'il y a trop de scènes purement comiques qui manquent de réalisme, de crédibilité, et qui cassent la crédulité du spectateur, mais ça reste un divertissement génial, avec un Robin Williams en état de grâce (peut-être même un peu trop tellement il en fait) et un divertissement avec du fond. Le bluray propose plus de 30 minutes de scènes coupées, montées et étalonnées qui pousse le film (si on les imagine intégrées, ce qui n'est pas le cas) à une durée de 2h40 ce qui montre l'ambition initiale de ce cinéaste modeste mais à l'univers passionnant.

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En toute fin de carrière, c'est son dernier film, 1984, Stanley Donen se lâche et réalise une comédie grivoise et plutôt réussie, même si on sent un peu le papi priapique derrière la caméra. On y suit un couple de potes, 45 piges, qui partent en vacances à Rio avec leurs filles, à peine majeures. Michael Caine devait aussi partir avec sa femme, mais elle le plante au moment de boucler les valises pour se payer seule un mois au club Med. Ils débarquent donc à 4 à Rio pour des vacances luxueuses et Caine va nous offrir son moment d'égarement en couchant avec la fille de son meilleur pote pendant que ce dernier va baiser à couilles rabattues dans ses virées nocturnes. La gamine est une bombe et amoureuse de Caine depuis qu'elle est enfant, et elle fait tout pour que son père à elle soit au courant. Cette situation va générer son lot de quiproquos jusqu'à l'arrivée finale de l'épouse et un rétablissement de l'ensemble conforme aux bonnes moeurs. Sans être un grand film, on sent Donen encore alerte, le film est très gai visuellement et assez amusant, même si une grande partie des situations seraient plutôt gênantes dans un film contemporain.

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Poursuite de mon cycle Columbus (il me restera deux films à voir, je fais évidemment l'impasse sur sa deuxième partie de carrière), avec un film plus adulte, plus sombre, mais qui recoupe ses obsessions habituelles. Un type (Ed Harris, assez absent) est divorcé d'avec sa femme (Susan Sarandon, comme toujours sublime) et vit avec sa nouvelle et jeune nana (Julia Roberts, comme toujours sublime) qui peine à élever les trois gosses qu'elle a en garde partagée et qui lui font subir les pires trucs. Evidemment en face, Sarandon est la maman parfaite et les deux femmes se mêlent une guerre domestique sans merci. Et puis, Sarandon choppe un cancer, tout le monde est bouleversé, et Roberts va l'aider dans sa lutte contre la maladie et elles vont devenir amies, alliées, afin de laisser aux trois enfants les meilleures choses possibles. Le film est parfois drôle, la verve comique de Columbus ne s'éteint pas malgré le sujet), parfois plombant, et parfois gênant, pétri de bons sentiments neuneus que les films américains ont l'habitude de sortir dès qu'on évoque les questions de maladie et de mort. Ce n'est donc pas un très bon film, il y a trop de poncifs, trop de guimauve, mais on en retire tout de même des choses positives, liées aux deux actrices, à l'attention que le cinéaste prête aux enfants et à leur place dans la cellule familiale, encore une fois, et surtout à la petite mécanique qu'il sait si bien mettre en place et qui fonctionne ici, certes à mi-régime.
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cyborg
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Le Fanfaron vaut surtout comme archétype d'un genre en devenir, celui du road movie qui connaîtra ses heures de gloire quelques années plus tard.
Nous sommes ici en 1962 et traversons l'Italie, de Rome à la côte un 15 août, suivant l'équipée impromptue d'un jeune étudiant coincé et d'un grand dragueur désinvolte, chacun se livrant peu à peu et apprenant de l'autre, comme il se doit. Le ton est celui de la comédie populaire, plutôt légère, le rythme est effrénée et les 60 ans qui nous séparent du film le rendent plus nostalgique que teintée d'une quelconque critique sociale qu'on aimerait nous y faire lire. Seule la fin, hautement tragique, est surprenante pour ne pas dire perturbante, semblant faire s'abattre une chape morale sur la virée des deux personnages, jusqu'alors plutôt absente. Pourquoi, et pourquoi si tard ?

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Un des films les plus connus de la deuxième partie de carrière de Rossellini post-années 60, lorsqu'il quitte le néoréalisme cinématographique pour s'intéresser au médium télévisuels et y présenter des reconstitutions historiques de différentes figures de l'histoire de l'humanité. Ici Louis XIV et plus précisément son accession au trône de France. La visée est clairement didactique pour ne pas dire pédagogique et l'œuvre est donc très bavarde et sent doucement la naphtaline. Pour qui passe outre ce premier abord un peu austère, difficile de ne pas remarquer à quel point Rossellini apporte un soin à sa reconstitution et aux nombreux détails qui la composent. Ainsi cette incroyable et jouissive scène de buffet venant (presque) clore le film durant laquelle nous suivons les plats depuis leurs confections en cuisine, leurs courses à travers les couloirs jusqu'à la dégustation du roi.

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Le lion à sept têtes - Glauber Rocha - 1970

Si la carrière de Glauber Rocha est plus connue pour ses deux simili-western à la sauce novo (Antonio Das Mortes & Le Dieu noir et le Diable blond) il ne faut néanmoins ni oublier ni négliger l'autre aspect de sa cinématographie composée d'œuvres politiques, radicales, quasiment expérimentales. Le lion a 7 têtes, tourné lors de son exil du Brésil, en est l'exemple parfait. On y croise un improbable Jean-Pierre Léaud en prêcheur vêtue de blanc hurlant vers les cieux et martelant le sol d'un marteau en bois, une étrange déesse blonde nommé Marlène, des agents de la CIA, des populations africaines locale revendicatives, des guérilléros en mal de pouvoir, le tout pour évoquer symboliquement les affres de la décolonisation et du néocolonialisme en devenir. Le récit est complètement découpé, presque impossible à suivre si l'on désire conserver une logique narrative. Mais le sens plastique de Rocha est bien là, ses images sont magnifiques (les couleurs, les paysages ! Qui a aussi bien filmé l'Afrique (le Congo en l’occurrence) à l'époque ?) et l'ensemble du film finit par ressembler un opéra foutraque, à un somme de grandes scènes chorégraphiques à l'énergie débordante.


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Ce n'est qu'en lançant The assassin que je me suis souvenu avoir souffert le martyre il y a quelques années lors du visionnage en salle des près de 3 heures de La Cité des Douleurs. L'ambition est différente, nous sommes ici face à un film de sabre, mais la méthode est la même : intrigue alambiquée et secondaire, préférant tout miser sur l'ambiance calfeutrée, les scènes du cour, la reconstitution historique saupoudrées ici de quelques échappées dans une magnifique nature. Peut-être suis-je simplement trop indifférent à l'époque représentée à l'écran pour trouver de l'intérêt au film qui ne manque néanmoins assurément pas de qualités. Je me suis arrêté après une heure, impossible pour moi de tenir les 40 minutes restantes.

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Rage, le quatrième long-métrage de David Cronenberg trouve un troublant écho à notre époque lorsque le gouvernement canadien se décide à imposer un passeport vaccinal pour arrêter l'épidémie de grippe-zombie servant de trame au film. L'anecdote s'arrête bien sûr là..
Comme ses autres films de l'époque, on penses notamment à Frissons, Rage est l'archétype du film d'horreur de série B, simple mais efficace pour qui accepte de fermer les yeux devant certaines grosses ficelles.
Il est surtout assez jouissif de voir ici en germe tout ce qui se développera tout au long de la future carrière de l'auteur : l'accident de moto (et sa tentative de réparation dans une brève scène), les manipulations de la médecine et les tentatives hasardeuses sur le corps, et même ce petit dard qui sort de sous l'épaule de l'héroïne qui n'est pas sans faire penser aux connectiques–anus que nous retrouverons dans Existenz 20 ans plus tard.

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Rohmer mineur, tourné en plein milieu de son cycle des "Contes de...", Les rendez-vous de Paris n'en est pas pour autant désagréable. Composé de trois segments indépendants pourtant chacun sur amourettes et tromperies faisant la part belle à la ville de Paris que le réalisateur vient filmer avec adresse dans de très divers quartiers, de Beaubourg au parc de La Villette, des serres d'Auteuil au parc Montsouris. Doucement surannés, les échanges comme les situations se suivent néanmoins sans déplaisir par la légèreté de l'ensemble. Seul le troisième et dernier segment dont l'action se déroule plus en intérieur (notamment lors d'un long tour au sein du musée Picasso du Marais) dénote de l'ensemble.
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asketoner
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Les Amours d'une Blonde, Milos Forman, 1965

C'est tellement beau, tellement délicat. Milos Forman porte un regard magnifique sur cette jeune fille qui vit ses premières aventures amoureuses. Et le plus beau, c'est que le film tout entier est l'illustration d'un récit qu'elle fait à son amie, ouvrière comme elle, la nuit, dans sa chambre, allongée près d'elle sur son lit. Je ne sais pas si j'ai déjà vu quelque chose d'aussi cristallin à ce sujet. Pas niais pour autant (les relations homme/femme sont très clairement dessinées, et le poids des familles, de l'éducation, du regard social, et le poids du travail aussi, et la conscience politique qui vient brimer les sexes) : mais cristallin. La jeune fille découvre qu'elle peut aimer, et elle aime, et elle est un peu déçue, mais pas trahie non plus, pas abandonnée, et d'ailleurs elle n'abandonne pas, elle continue d'aimer. C'est très simple, l'argument est minuscule, mais Milos Forman est un metteur en scène extraordinaire et sait faire vivre le moindre des moments. D'ailleurs il n'y a pas de moment moindre que les autres dans Les Amours d'une Blonde. La nuit entre la jeune fille et son amoureux est fabuleuse (le rideau impossible à fermer, le serment du jeune homme répété cent fois "je n'ai pas de petite amie à Prague"), mais celle où l'alliance roule sous la table est très forte elle aussi.
Et la fin, où les parents du jeune homme discutent du fait que la jeune fille a laissé sa valise chez eux, puis où ils rattrapent la jeune fille et la forcent à discuter avec eux, puis où le jeune homme rentre au petit matin alors que la jeune fille dort sur le canapé du salon, et où ses parents le forcent à dormir avec eux parce qu'il est impossible de les laisser dormir ensemble, et où la jeune fille se lève et observe le jeune homme et ses parents dormir ensemble dans le lit : ça, c'est un tour de force fou, le film à ce moment là semble voler.

Autre chose encore : le plaisir d'entendre la langue tchèque, avec ses intonations presque chinoises par moments. C'est tellement triste qu'on ne voie pas de films tchèques d'aujourd'hui. Je ne sais pas s'il en existe.
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sokol
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cyborg a écrit :
ven. 18 févr. 2022 17:19

Ce n'est qu'en lançant The assassin que je me suis souvenu avoir souffert le martyre il y a quelques années lors du visionnage en salle des près de 3 heures de La Cité des Douleurs.
Perso je déteste "The Assassin" (le comble du formalisme) mais "La Cité des Douleurs" est un très beau film (un des meilleurs fresques historique que je connais). Le montage, par exemple (puisque tu parles, très justement, d'intrigue alambiquée et secondaire) est excellent ! Je suis surpris que tu l'aies détesté :sarcastic:

ps: ça va mieux l'épaule ?
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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asketoner a écrit :
dim. 20 févr. 2022 23:28
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Les Amours d'une Blonde, Milos Forman, 1965

C'est tellement beau, tellement délicat. Milos Forman porte un regard magnifique sur cette jeune fille qui vit ses premières aventures amoureuses. Et le plus beau, c'est que le film tout entier est l'illustration d'un récit qu'elle fait à son amie, ouvrière comme elle, la nuit, dans sa chambre, allongée près d'elle sur son lit. Je ne sais pas si j'ai déjà vu quelque chose d'aussi cristallin à ce sujet. Pas niais pour autant (les relations homme/femme sont très clairement dessinées, et le poids des familles, de l'éducation, du regard social, et le poids du travail aussi, et la conscience politique qui vient brimer les sexes) : mais cristallin. La jeune fille découvre qu'elle peut aimer, et elle aime, et elle est un peu déçue, mais pas trahie non plus, pas abandonnée, et d'ailleurs elle n'abandonne pas, elle continue d'aimer. C'est très simple, l'argument est minuscule, mais Milos Forman est un metteur en scène extraordinaire et sait faire vivre le moindre des moments. D'ailleurs il n'y a pas de moment moindre que les autres dans Les Amours d'une Blonde. La nuit entre la jeune fille et son amoureux est fabuleuse (le rideau impossible à fermer, le serment du jeune homme répété cent fois "je n'ai pas de petite amie à Prague"), mais celle où l'alliance roule sous la table est très forte elle aussi.
Et la fin, où les parents du jeune homme discutent du fait que la jeune fille a laissé sa valise chez eux, puis où ils rattrapent la jeune fille et la forcent à discuter avec eux, puis où le jeune homme rentre au petit matin alors que la jeune fille dort sur le canapé du salon, et où ses parents le forcent à dormir avec eux parce qu'il est impossible de les laisser dormir ensemble, et où la jeune fille se lève et observe le jeune homme et ses parents dormir ensemble dans le lit : ça, c'est un tour de force fou, le film à ce moment là semble voler.

Autre chose encore : le plaisir d'entendre la langue tchèque, avec ses intonations presque chinoises par moments. C'est tellement triste qu'on ne voie pas de films tchèques d'aujourd'hui. Je ne sais pas s'il en existe.
<3 c'est tellement beau les premiers Forman, j'en suis tellement fan... je les avais découvert très tôt en plus, ça marque d'autant plus...
D'ailleurs je pensais ce weekend que j'avais le coffret bluray des premiers films et qu'il était le moment d'enfin les revoir, tu me motives encore plus ;)
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groil_groil
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J'étais fatigué le soir où je l'ai vu, donc je pense que je le reverrai rapidement, mais je me suis surpris, vraiment à mon grand étonnement, à trouver ça bien, voire super bien. Première fois que j'aime un film de Del Toro, de mémoire, et bien qu'il n'y ait rien pour moi à la base dans ce récit (le cirque, la magie, beurk), j'ai trouvé l'univers complètement envoûtant (les scènes de cirque de début m'ont rappelé à la fois Freaks et le merveilleux album "Les Voleurs de Marsupilami" de Spirou & Fantasio. Bref, je me suis senti immédiatement dedans, happé par le climat étrange du film. Et puis la seconde partie est encore plus noire, plus adulte, plus profonde aussi, et Del Toro tient son film jusqu'au bout, proposant un final glaçant et sans rémission possible. Très belle réussite et incroyable surprise me concernant, en écrivant ces lignes, je me rends compte que j'ai déjà envie de le revoir.

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Etre homsexuel au début du 20ème siècle dans un pays où c'est encore un délit. Choisir ou non l'hétérosexualité forcée pour rentrer dans le rang. Film magnifique et bouleversant, qui se passe en partie dans la magnifique ville de Cambridge que j'adore, d'un cinéaste qui n'est autre que le Visconti anglais, dont je ne connais que les gros tubes, et dont j'ai subitement envie de me faire une intégrale.

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Une ado receuille un lionceau échappé d'un avion et alors que les douanes sont à ses trousses décide de le ramener en Afrique pour lui redonner sa liberté. Très belle surprise que ce film pour enfant / adolescent totalement inspiré par le E.T. de Spielberg à tel point qu'il en reprend toute la trame ainsi que plusieurs codes graphiques. C'est vraiment un Amblin à la française, et voire qu'on est capable de faire ça aujourd'hui en France, qui plus est en se passant des tics marketing à la Stranger Things (pas de posters de Gremlins dans la chambre, pas de t-shirt de Unknown Pleasures, pas de New Order dans la BO, qui est au contraire un très bel homme à celles de John Williams), fait vraiment plaisir.

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Du coup, ça m'a donné envie le soir même de montrer ET à mon fils, qui a bien aimé, mais, je cite, préféré La Soupe aux Choux dans le genre extra-terrestre. Bon c'est toujours une splendeur et l'un des meilleurs films de Spielberg et de son époque. En voyant le réal interviewé dans les bonus, je pensais au jour où il allait mourir, ça va forcément ne plus tarder, et je me faisais la reflexion que c'était sans doute lui, qu'on l'aime ou pas, qui avait le plus marqué créativement notre génération.

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Grosse surprise aussi, le nouveau Massacre à la Tronçonneuse Netflix 2022 est un film d'horreur génial et flippant, sans concession, un vrai brulot anti gentrification, qui va au fond des choses, avec une vraie noirceur et un vrai amour du gore qui fait plaisir à voir. Une réussite totale, concise, sans chichi, mais avec beaucoup de sang !

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La filmographie de Lumet est toujours pleine de surprises, même si on croit bien la connaitre. Ce film des 80's mettant en face Jane Fonda et Jeff Bridges et qui sont tous deux bouleversants, part sur un principe éculé mais qui fonctionne toujours : Fonda est une actrice has been devenue complètement alcoolique, et elle se réveille un matin dans un appart qu'elle ne connait pas. A ses côtés, un type qu'elle ne connait pas, est mort, poignardé. Elle prend la fuite en se disant qu'elle est peut-être la meurtière, elle n'a plus aucun souvenir, en tout cas c'est ce que tout le monde pense rapidement. Aidée par Bridges, paumé un peu réac qu'elle rencontre par hasard, elle va peu à peu tâcher de remonter le fil de la vérité. Mais cette enquête n'en est pas vraiment une, le film s'autorise plein de pas de côté, est parfois beau graphiquement comme un Paris, Texas, et est surtout emprunt d'une douce mélancolie qui ne quitte jamais les semelles des personnages.
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Tyra
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Le peu de fois où j'ai mis les pieds aux USA, j'ai toujours été frappé par le vide, la mélancolie et le spleen qui se dégageaient de ces paysages. J'en ai conclu que je connaissais tellement ce pays par son cinéma, qui construit une mythologie si puissante autour de ces lieux à l'écran, que ceux-ci me paraissaient tout à coup vides de sens sans la fiction pour les faire vivre, jusqu'à en créer un certain malaise.
Depuis, je distingue deux types de films montrant l'Amérique. Ceux qui en perpétuent le mythe et le font vibrer - regard critique ou non - comme Licorice Pizza récemment, typiquement. Et ceux qui montreraient, non pas "l'envers du rêve américain", mais l'Amérique sans le rêve. Lorsque je pense aux films de cette dernière catégorie, les cinéastes étrangers, au regard plus distancié, y ont une grande place (Paris, Texas de Wenders par exemple, ou le très beau Documenteur de Varda découvert ce weekend). Sean Baker, bien qu'américain, me semble faire partie de cette dernière catégorie, et c'est ce qui fait la force principale de son cinéma.
Le film a aussi plein d'autres qualités dont Asketoner parle très bien dans sa critique. :)

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HSS a du talent et c'est pourquoi je demande davantage de ses derniers films, qui se voudraient minimalistes et mélancoliques et qui sont en fait de plus en plus dévitalisés. Je n'arrive plus à faire l'effort de m'y plonger complètement.
Même si j'ai toujours un doute : est-ce que c'est son cinéma qui faiblit ou moi qui me lasse ?

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Là encore j'en demandais "plus". Peut être que le film a du mal à fonctionner par métonymie et comme objet unique. Et qu'une série plus longue en différents épisodes aurait mieux convenu au projet.


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Humph quel ennui. La partie II semble proposer autre chose, un second regard sur cette même histoire de couple, à voir si ça la transfigure un peu, parce qu'en l'état je trouve ça très plat.
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Tamponn Destartinn
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asketoner a écrit :
mar. 15 févr. 2022 11:23


Red Rocket, Sean Baker

A un moment du film, une jeune fille qui se destine à faire carrière dans le porno suite à sa rencontre avec un homme plus âgé qu'elle et qui l'incite à se professionnaliser, se met à jouer du piano et chanter. Elle chante très bien, sa chanson est superbe, il semblerait qu'elle l'ait écrite elle-même. Le cadre se resserre alors sur l'homme qui l'écoute derrière elle, comme dans n'importe quel film. Et pour autant, cette chanson (qui est la révélation d'une voix, d'un talent) n'aura aucune incidence sur la suite du récit. (...)

C'est rigolo, car tu as tout à fait raison de souligner ce fait, et ça me fait penser au PT Anderson, qui fait un truc assez similaire dans son film (le personnage féminin s'avère être une grande actrice qui réussit son premier casting, et puis plus rien après, elle arête)
Pourtant les deux films sont très très très différents.


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"Quel enfer, ce pays !"
Ce sont les premiers mots que j'ai entendu (venant de ma femme :D ) quand la salle s'est rallumée. Et c'est bien résumé, oui ! Le film est désespérant, décrit sans fard un monde dans lequel je ne vivrais pour rien au monde. La grosse différence avec The Florida Project et son premier aussi (enfin il parait, je ne l'ai pas vu) est que le personnage principal est une ordure. Cette fois pas de petite fille trop mignonne ou un Willem Dafoe étonnamment gentil, juste un loser pas du tout beautiful. Pendant un quart du film environ, le doute est permis, l'empathie peut germer malgré ses défauts... mais au bout d'un moment, le réalisateur devient très clair : il ne veut pas sauver son personnage. Même, il finit par l'enfoncer définitivement par une nouvelle intrigue survenant de nulle part, en fin de parcours, terrifiante et en même temps toute simple. Pourquoi pas. C'est très bien foutu et ça change. Je pense juste que le film est trop long et rate un peu sa fin (j'aurais voulu quelque chose de plus fort pour justifier ce dépassement des 2h).
Cependant, il faut conclure là dessus : quel casting ! Incroyable mère et fille, incroyable gamine à l'âge incertain, et très bon acteur principal qui ressemble à Pierre Deladonchamps en vieux et en américain, un peu :D
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yhi
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asketoner a écrit :
dim. 20 févr. 2022 23:28
C'est tellement triste qu'on ne voie pas de films tchèques d'aujourd'hui. Je ne sais pas s'il en existe.
Ils sont encore pas mauvais en cinéma d'animation. Mais souvent c'est doublé en français pour les enfants, donc on entend pas la langue !

Par exemple, le très sympathique Même les souris vont au paradis, sorti il y a peu et nominé aux Césars.
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groil_groil
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Bon ben voilà @asketoner , je n'ai pas perdu de temps :D
J'ai été très marqué par les premiers films de Forman, sa période tchèque comme on dit, car je les ai découverts très tôt dans ma cinéphilie, diffusés par Claude Jean-Philippe plusieurs semaines de suite. Et ces films m'avaient incroyablement marqués, par leur douceur, par leur innocence, me montrant qu'on pouvait faire du cinéma d'auteur en étant léger, sans forcément évoquer la mort ou le fatum. J'ai toujours considérés ces films comme le meilleur de son oeuvre avec Amadeus qui est sa plus grande réussite américaine (oui certains objecterons Man on the Moon, mais c'est moins bien qu'Amadeus quand même). Revoir Les Amours d'une Blonde plus de 30 ans après a été un vrai bonheur. J'ai redécouvert le film, dans cette superbe version restaurée par Carlotta, merci, mais en même temps je n'avais rien oublié. Je me souvenais parfaitement de cette jeune femme et de ses premiers errements amoureux, comme d'une amie de lycée que je n'avais pas revue depuis mais à laquelle je pensais toujours régulièrement. Ce cinéma-là est d'une liberté et d'une insouciance folles mais qui porte encore le poids des pères, et qui semble presque se méfier de ce qui va arriver (les chars russes quelques années plus tard). Comme si on n'osait pas encore tout à fait, mais qu'on goutait quand même à cette liberté qui nous tend les bras. Le film est très proche du cinéma italien de l'époque, il y a les mêmes questionnements, ou la même esthétique, que dans, par exemple, L'Emploi d'Ermano Olmi (ce sont vraiment deux films jumeaux) ou Les Adolescentes d'Alberto Lattuada. Est-ce que le cinéma italien était visible en Tchéquoslovaquie, où est-ce un beau hasard, le résultat de deux urgences simultanées, comme des poussées adolescentes, d'acnée ou de désir ?
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J'ai découvert "Le fanfaron" à la télé française en 1979 je devais avoir dans les 13 ans. Je n'ai eu la télé à la maison de 1966 à 1972 date du divorce de mes parents puis à partir de 1979 chez ma mère. Du coup je me suis pris une explosion de films à une époque où sur la 1, la 2 et la 3 il n y avait que des films du patrimoine comme on dit par la force des choses. J'ai donc découvert en vf Le fanfaron avec pratiquement je crois la première fois que je voyais un film avec Jean Louis Trintignant et à fortiori Vittorio Gassman qui m'avait frappé parce qu'il avait la voix de Grosminet en vf (bien sûr aujourd'hui un jeune serait frappé qu'il ait la voix de Dark Vador) doublé par George Aminel. Cet acteur français à la voix puissante et grave (c'était le doubleur officiel de Yul Brynner)donnait une sorte de force à Vittorio Gassman et j'étais hyper impressionné par cet acteur italien. Pire, j'ai été hyper déçu en découvrant sa voix de naissance... Vittorio Gassman avec la voix de Vador cela le faisait... Un film superbe, qui m'a fait découvrir une partie de ce merveilleux cinéma italien, si proche de son frère français... Les coproductions franco italiennes ou italo-français ont été l'occasion de multiples chef d'oeuvres..Une époque qu'on ne reverra plus si j'ose faire mon vieux con... Un film à voir absolument et en VO si possible...malgré Vador ^^ Il n'est pas impossible que des acteurs comme Pacino ou de Niro formés à l'actor's studio de Strasberg n'aient pas découvert Gassman à travers ces chef d'oeuvres du cinéma italien, d'autant plus que des villes comme New York diffusaient beaucoup de films français et italiens dans les années 60
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cyborg
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@sokol : écoute c'est mon lointain souvenir du HHH. Si on le prend a titre de seule "fresque" c'est sans doute épatant, mais je m'y étais vraiment ennuyé.

Quant à l'épaule, oui ça va déjà mieux et j'ai pu reprendre mes activités même si je dois garder une attelle encore au moins un mois.


J'ai profité de la présence en intégralité et en versions longues sur le site d'Arte pour voir :

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Quel sens de la mise en scène, de l'écriture, de la direction d'acteurs pour réussir à présenter la lente dislocation d'un couple (quasiment toujours en face-à-face) durant près de six heures sans pour autant donner une impression de surplus. La force générale de l'œuvre est portée par deux éléments : le trajet d'émancipation qui porte le personnage féminin (tandis que le personnage masculin est assez clairement présenté comme un lâche salaud) d'une part, d'autre part que la création n'adopte jamais une tonalité jugeante ou didactique. Seule la toute dernière phrase de l'oeuvre "je suis content que nous ayons parlé" semble appuyer l'importance du dialogue au sein d'un couple
De façon assez surprenante, juste avant cela, le personnage féminin se réveille d'un mauvais rêve comme si les six heures qui venaient de s'écouler n'étaient elle-même qu'un mauvais rêve que l'on aurait pu éviter.

Bon à ceux qui l'on vu : est-il nécessaire de voir un jour la version film ?


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J'ai vu la version cinéma en 2014 (avec Jack d'ailleurs, dans le quartier latin) mais je n'en ai qu'un lointain souvenir si ce n'est que le film m'avait beaucoup plu.
Cette version étendue de deux heures supplémentaires semble avant tout un zoom arrière généralisée sur l'environnement de Fanny et de Alexandre qui ne deviennent que deux petites pièces dans un ensemble beaucoup plus vaste. Si le propos du film sur l'enfance s'en trouve dilué, il en ressort à l'inverse un film-monde assez incroyable que l'on sent Bergman avoir grand plaisir à filmer. Ce qui était alors annoncé comme sa dernière œuvre épouse un style très éloigné de ce qu'on lui a connu jusqu'alors. Les décors, les costumes sont grandioses tandis que les sentiments explosent : un style baroque qu'il gère aussi bien que l'ascétisme auquel il nous avait habitué, sans perdre son regard froid sur les relations humaines. Et tandis que le film cite ouvertement Shakespeare il tend en réalité plus vers Tchekhov tant dans sa représentation des interactions entre les personnages que sa mise en abîme avec le théâtre lui-même.


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Wise est un réalisateur définitivement surprenant. Après m'être fait cueillir il y a quelques mois par "La tour des ambitieux" cette découverte du "Coup de l'escalier" semble confirmer qu'à l'ombre de West Side Story et de la Mélodie du Bonheur se cachent de nombreuses pépites. Le Coup de l'escalier est un film noir tardif (59) qui semble contenir l'ensemble des critères du genre : pègre, scène dans une boîte de jazz, dettes de paris équestres, truands à la petite semaine, racket... Mais soudainement le film dérive et le coup en train de se monter ne se passera pas dans la grande ville de New York mais à 2h au nord dans une petite bourgade. Cet éloignement symbolique caractérise bien le film : l'important n'est pas dans la combine ou dans la réalisation du coup en lui-même mais dans la construction de ses personnages. Wise prends ainsi bien le temps de caractériser chacun, ses tourments et ses motivations pour transformer son film en film psychologique et surtout aborder les tensions raciales qui grèvent la société américaine. Cette thématique devient même totalement centrale dans les dernières minutes jusqu'au terrible drame final hautement symbolique. Pour ne rien gâcher la mise en scène est extrêmement adroite, parsemé de quelques plans incroyables et une gestion de l'espace impressionnante. Très belle découverte.

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Découverte d'un deuxième film de Gérard Blain me confirmant la grandeur de ce réalisateur français pourtant méconnu. Un enfant dans la foule suit la fin de l'enfance puis le début d'adolescence d'un garçon avant, durant et après la deuxième guerre mondiale. On y retrouve des thématiques déjà présente dans son premier film "Les amis" mais ici évoqué beaucoup plus ouvertement : les initiations sexuels de son personnage avec des hommes et des femmes bien trop âgés, ceci tant pour sa survie que -peut-être- pour son propre plaisir. Le propos est extrêmement dur mais exécuté avec une grande pudeur délicate et une attention incroyable aux gestes, aux visages, aux regards : si l'on cherche un héritier de Bresson, qui s’empare d'un style tout en l'emmenant plus loin encore, il s'agit bien de Blain.

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Voilà longtemps que je n'avais pas vu un nanar, et plus encore un nanar en salle. Bien que réalisé avec le plus grand sérieux, White Fire (Vivre pour survivre en français) est une série Z totale plutôt généreuse dans ce que l'on peut attendre de ce genre de production : scénario inepte et parfois incompréhensible, jeux d'acteurs approximatif, castagnes incessantes, sang dégoulinant, nudité féminine etc. etc. Le tout est bien entendu pénible mais l'ambiance bon enfant d'une salle conquise d'avance applaudissant au moindre raccord hasardeux aide à passer le temps. Le plus intéressant à mes yeux fut de voir quelques images de Istanbul il y a 30 ans (ou se déroule quasi intégralement le film) ville dans laquelle je viens de passer une semaine il y a deux mois.
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cyborg a écrit :
ven. 25 févr. 2022 10:00

Bon à ceux qui l'on vu : est-il nécessaire de voir un jour la version film ?
Certainement pas : la version longue est magnifique. M a g n i f i q u e ! Donc aucun intérêt de voir ça réduit en 2h
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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ça y est, j'ai vu mon premier Tanaka :

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Bon, ce n'est pas "La Porte de l'enfer", cette horrible Palme d'Or japonaise à Cannes en 1954 (j'avais regardé il y a qq temps qq minutes : une horreur absolue), mais ce n'est pas non plus génial. Donc, ni bon ni mauvais.
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cyborg a écrit :
ven. 25 févr. 2022 10:00


Bon à ceux qui l'on vu : est-il nécessaire de voir un jour la version film ?


Malheureusement je n'ai vu que cette version film et ça doit être une erreur.
J'ai eu un sentiment de manques sur des éléments narratifs, qui j'en suis sûr sont comblés dans la version mini série.
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Merci pour vos retours sur la version courte... Bon alors je ferai l'impasse si l'occasion se présente !
Et quid de ce qui est annoncé comme "la suite"; à savoir Saraband ?



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A bread factory - Partie 1 + Partie 2

Surprenante tentative que ce "Bread Factory", film en deux parties (2h chacune) réalisé par Patrick Wang. Le réalisateur nous avait jusqu'à présent habitué aux drames familiaux intimistes filmés avec sobriété dans des univers domestiques. Contre-pied total, cette création est une comédie dramatique s'intéressant à un lieu culturel et social indépendant menacé de fermeture. Le premier volet se concentre sur la lutte pour maintenir le lieu à flot -avec succès, tandis que le deuxième reprend les mêmes personnages et présente les activités du lieu jusqu'à ce que la nouvelle tombe : la fermeture aura bien lieu. Voir une partie sans l'autre me parait ainsi impossible.

Si Wang m'a toujours semblé s'intéresser à la notion de "distance", tant dans sa mise en scène par rapport aux personnages que entre les personnages entre eux, cette idée fait ici encore sens : qu'est ce qui fait communauté, comment le "commun" se crée par une superposition d'individualités ? L'ensemble est assez lâche, on peine à comprendre les enjeux précis du film ainsi que les motivations de l'auteur. La première partie est essentiellement composée d'une succession de scènettes où se croise une galerie de personnages, faisant tendre le film vers une sorte de sitcom arty (on songe d'ailleurs au premier Mark Rappaport, autre réalisateur "ovni" du cinéma indépendant américain), tandis que la deuxième tire plus en longueur, notamment par de longues scènes de pièces de théâtre ou de performances, et c'est peut-être là que se trouve l'idée intéressante du projet : le glissement des créations artistiques vers le quotidien, et le reprise des enjeux en cours sur la scène du théâtre du lieu.

Encore une fois Wang cache sous une apparente banalité une mise en scène très précise, très juste, et surtout fait preuve d'une grande tendresse et humanité envers ses personnages, jusqu'à une scène finale très touchante (sans doute la plus belle du film) dans laquelle tout les personnages disparaissent vers "l'horizon". Le film est loin d'être une franche réussite mais reste une stimulante curiosité, il fait plaisir à voir qu'un si jeune et prometteur cinéaste n'hésite pas à expérimenter et se renouveler aussi fortement.

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Quel ennui...
Durant le visionnage je n'ai pu empêcher de laisser mon esprit vagabonder vers un autre film célébré et paru à la même époque : Pulp Fiction de Tarantino (film important dans ma découverte du cinéma vers 15 ans, vu de multiples fois alors que je ne suis pas près d'oser revoir). Dans les deux cas les réalisateurs s'emparent d'un imaginaire très banal (bandits, trafic de drogue, amourettes) et les pimentent soit avec une mise en scène très visible (WKW essentielleme,nt) soit avec quelques éléments un peu déviant (la scène SM chez Tarantino par exemple) tout en mélangeant le tout à une soi-disant expérimentation narrative (les 3 histoires mélangés de PF, le snack comme lieu central des deux histoires dans CE) mais au final rien ne vient transcender les éléments de départ. L'un comme l'autre sont donc avant tout des films d'esbrouffe.
Puis j'ai appris ensuite que Tarantino avait aidé à la disitribution du Wong Kar-Wai... comme quoi il n'y a pas de hasard !

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Film que je trouve un peu trop appliqué pour pleinement convaincre. Même le décrochage stylistique final, bien que beau intrinsèquement, sonne un peu bon élève.
Le contexte (une région méconnue de Russie ou misère et paysages grandioses se cotoient), personnage principal (une jeune fille en fin d'adolesence) sa trajectoire (émancipation au sein d'un pesant patriarcat) avaient pourtant tout pour donner un grand film mais la réalisatrice est peut-être encore un peu trop timide pour porter le poids de cette somme sur ses épaules. Auteur à suivre néanmoins.
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groil_groil
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:hello:

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Après Les Amours d'une Blonde, j'ai eu envie de voir ou revoir les premiers Forman. Je n'avais jamais vu L'Audition et avant que Carlotta ne l'édite récemment en bluray il était inédit chez nous. C'est le premier Forman et c'est en fait l'addition, voulue par lui, de ses deux premiers courts métrages de 1963, L'Audition et S'il n'y avait pas de guinguette. Ce sont deux films qui fonctionnent très bien ensemble puisqu'on y voit d'un côté une fanfare en pleine répétition et de l'autre de jeunes femmes qui tentent en public un coucours type radio-crochet. Ce sont des films qu'on peut considérer comme documentaires même si un brin de fiction s'y glisse de ci de là. Disons qu'ils sont proches de ce que vont être l'As de Pique et Les Amours d'une Blonde, mais que dans ces derniers c'est la fiction qui a pris le dessus, alors que c'est l'inverse ici.

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Celui-ci je l'avais déjà vu, découvert aussi chez Claude Jean Philippe au sortir de l'adolescence et extrêmement marqué par la beauté et la liberté de ce film... 35 ans plus tard, je le trouve encore plus beau, merveilleux, réjouissant, et je crois que je le préfère encore aux Amours d'une Blonde.

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Une rom-com de base - le titre original est Romantic Comedy - entre un écrivain dramaturge et une jeune femme qui se présente comme son assistante, mais qui malgré de bons interprètes et une esthétique idéale pour traiter ce genre de sujet, ne prend jamais vraiment, engoncée dans des apparats théâtraux dont le film n'arrive jamais à se libérer. Un gros plus pour l'héroine, la génialissime Mary Steenburgen, actrice à la filmographie aussi longue qu'excellente (c'est notamment elle l'amoureuse d'Emmett Brown dans Retour vers le Futur 3) mais dont on ne parle pas assez, voire pas du tout, alors que c'est une comédienne magnifique et extrêmement émouvante.

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Vu juste avant les César, je n'ai pas su trop quoi en penser sur le coup et quelques jours après je me rends compte que j'aime bien. Oui bien sûr, on pense évidemment à Urgences, mais je ne pense pas que ce soit ça le sujet, les Urgences ne sont ici qu'un décorum, et il nous est plus donné à voir un état de la société française à un instant T, évidemment passé dans la moulinette de la comédie et du narratif au sens plus large, parce que si le film est drôle, il ne se réduit pas à son aspect comique. J'aime la folle spirale du film qui ne s'arrête jamais et qui emmène le spectateur dans un tourbillon, et les acteurs qui sont vraiment tous excellents même dans leurs excès, et notamment AÏssatou Diallo-Sagna justement récompensée à la Cérémonie sus-nommée.

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En voyant et aimant Maurice il y a quelques jours, je me suis rendu compte que ce n'était que le 4ème film que je voyais d'Ivory, que je connaissais très mal l'oeuvre qui compte quand même 29 longs métrages, et que ça m'excitait de me lancer dans une filmo dont j'ignorais tout (c'est de plus en plus rare après 35 ans de cinéphilie) et j'ai donc décidé de me lancer dans une intégrale du plus anglais des cinéastes américains. J'ai commencé par ce très beau Chaleur et Poussière, film ample et généreux qui se déroule essentiellement en Inde, dans des paysages grandioses et qui fait se rencontrer deux temporalités. Nous suivons tout d'abord une jeune femme (sublime Greta Scacchi alors star et qui a disparu des radars) dans les années 20, mariée à un aristocrate qu'elle va quitter pour vivre une grande histoire d'amour avec un sultan indien. La seconde partie dans les années 80, met en avant une autre femme, Julie Christie, petite cousine de la première et qui va partir sur ses traces près de 60 ans après, tout en se cherchant elle-même. Le film aurait pu être encore plus beau, notamment dans sa construction et ses effets dramatiques, on s'y ennuie un peu parfois, pas toujours, mais cet ennui colle bien avec l'ambiance de l'Inde et la quête parfois un peu éperdue de ces deux femmes au destin émouvant malgré tout.

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Long téléfilm de 3h15 d'Yves Boisset sur l'Affaire Dreyfus. Distribution impécable et sujet traité avec le sérieux qu'on prête à raison au cinéaste; je pense qu'il serait difficile de faire une fiction sur le sujet en étant plus complet et précis qu'ici. Donc sur ce point, c'est une réussite. Ensuite, malheureusement, c'est un téléfilm, donc il n'y a quasiment pas, voire pas du tout de cinéma là-dedans, et ça manque cruellement.

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Dans les années folles, une jeune femme (suberbement interprétée par Adjani qu'on se plait à découvrir dans l'univers du cinéaste) un peu perdue est accueuillie par un couple d'aristocrates et va petit à petit s'y intégrer avant de le briser en vivant une histoire d'amour avec le mari. C'est un film intéressant mais comme un petit peu engoncé, qui m'a fait un peu penser à Altman parfois, notamment dans ses rapports aux personnages.

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C'est le dernier film en date d'Ivory (2009, il n'a pas tourné depuis, c'est bien de savoir s'arrêter) et bizarrement il n'était jamais sorti chez nous. On y suit un universitaire en littérature qui souhaite à tout prix écrire la biographie d'un écrivain qu'il adore, et qui s'est suicidé après l'écriture d'un seul roman, mais immense chef-d'oeuvre. Il écrit à la famille pour demander l'autorisation d'une biographie officielle, mais celle-ci refuse. Il ne se démonte pas, et débarque dans la riche demeure familiale, découvrant des personnes parfois borderline, qui le traitent d'abord avec condéscendance pour petit à petit l'accepter (il se met à vivre dans la maison) avant qu'il ne s'immisce dans leur vie, vivant notamment une grande histoire d'amour (avec Charlotte Gainsbourg), brisant son couple et le sien. Le film est un peu raté tout de même, ça sent clairement la fin, mais il y a de belles choses, notamment ce qu'on commence à comprendre en enchainant les 3 films que je viens d'enchainer, c'est cette idée persistante de s'incruster dans une cellule familale ou dans un passé familial qui n'est pas le sien pour le faire voler en éclat. Il y a dans ces films un rappel lointain du Théorème de Pasolini qui va être intéressant de creuser sur le long terme. Les rétros sont vraiment passionnantes et c'est en ce moment une façon d'exercer ma cinéphilie qui me passionne.

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Il y a deux choses particulièrement émouvantes dans le remake de WSS de Spielberg. Tout d'abord c'est la mise en scène, absolument virtuose, d'une grande beauté, mais cette virtuosité n'écrase pas le film, ne le rend pas pesant, c'est un sentiment de légèreté permanente qui en émane, et cette virtuosité légère est réjouissante. Les décors de studio, sublimes, sont utilisés à merveille et sont l'une des clefs de la réussite de la mise en scène, Spielberg les utilisant de la meilleure des façons. L'autre, c'est la sincérité qu'on sent poindre du réalisateur. Sans le savoir, sans avoir rien lu, je devine que c'est un film qui a marqué son enfance, l'un de ceux qui l'ont conduit à la mise en scène, et arrivant à la fin de sa vie, ce cinéaste qui a tout fait et qui est sans doute le plus populaire du monde, s'offre ce cadeau, de refaire ce film qui l'a tant marqué enfant. Un carton au générique de fin accentue ce sentiment : A mon père. ça dit tout, et ça augment encore ce sentiment, ce souvenir d'enfance est qui plus est un souvenir partagé avec son père, rendant le sentiment de filiation encore plus concret. Une fois que cela est dit, le film est quand même assez décevant, notamment pour ces personnages, aucun acteur ne parvient à les incarner, ils restent des visages froids et lisses. Autre souci, le film est trop respectueux de son matériau d'origine. Je n'aime pas tellement le film de Wise, je trouve que le Spielberg est sans doute plus réussi, mais j'aurais aimé que le cinéaste actualise le propos ou en tout cas prenne en considération le fait que l'époque a changé, et ce n'est pas le cas, tout semble muséifié ici comme si le temps s'était figé.

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Revu pour montrer au fils, qui a notamment été plié de rire sur la séquence dans les jardins de la villa d'Este à Tivoli, qu'on a dû revoir deux fois.
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@groil_groil : je n'ai jamais vu l'as de pique et je vais y remédier au plus vite !
Je ne sais pas si tu te souviens de Taking Off, mais le début, c'est exactement Konkurs.
Et je ne sais pas si tu as vu le Cold War de Pawlikowski, mais c'est clairement un hommage à cette scène et/ou à ce court-métrage.
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asketoner a écrit :
sam. 5 mars 2022 10:22
@groil_groil : je n'ai jamais vu l'as de pique et je vais y remédier au plus vite !
Je ne sais pas si tu te souviens de Taking Off, mais le début, c'est exactement Konkurs.
Et je ne sais pas si tu as vu le Cold War de Pawlikowski, mais c'est clairement un hommage à cette scène et/ou à ce court-métrage.
salut !
tu vas ADORER l'as de Pique.
si tu as moyen de voir la copie bluray restaurée de Carlotta, c'est encore mieux.
oui je me souviens de Taking Off, j'aurais du en parler, évidemment. Et je vais revoir Au Feu les Pompiers très vite.
Cold War, oui, tu as raison, j'avais oublié ce film, mais il y a bien évidemment un lien :)
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Belle surprise, c'est un bon film. Bon film car il n'y a absolument aucun cynisme dedans, alors que tout laissait à penser que ce ne serait que ça, et bon film car tout est au premier degré, tout le temps. Le film ne peut fonctionner que comme ça. La chose la plus étrange c'est que Lemercier joue Céline Dion à tous les âges de sa vie, y compris lorsqu'elle est enfant, calant son visage via un morphing plus ou moins heureux sur un corps de fillette. C'est un procédé hyper bizarre, mais qui crée une sorte de freak qui ne nous quittera plus une fois parvenu à l'âge adulte et je trouve que c'est une excellente idée pour montrer que cette chanteuse est une fillette qui n'a jamais grandi, et à qui on n'a jamais laisser la possibilité de grandir. Qu'elle soit enfant ou mère, elle a le même visage, c'est la même personne, star dès son enfance, et donc enfant à jamais. Dire aussi que le film est, malgré de fréquents éclats de rire, d'une profonde tristesse, et que la vie de cette femme est une non-vie, enfermée dans une prison dorée et isolée à jamais de toute idée d'espace-temps. Le film montre parfaitement cela, et c'en est sa partie la plus intimement tragique.
Modifié en dernier par groil_groil le dim. 6 mars 2022 08:49, modifié 1 fois.
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asketoner a écrit :
mar. 21 déc. 2021 11:13
(Il y a même une scène politique malgré elle dans le film, très intéressante. Aline Dieu vient de perdre son mari, elle demande à son maquilleur, qui est la seule personne de sa vie qu'elle pourrait considérer comme un ami, si elle peut dormir chez lui. Le maquilleur s'excuse, il vit dans un deux pièces, Aline Dieu lui dit qu'elle s'en fiche, qu'elle a grandi dans une famille où il y a avait 14 enfants. Alors elle passe la nuit chez le maquilleur, et effectivement, le lit de ce pauvre garçon est quasiment dans sa cuisine, il n'a pas menti. Or il travaille pour Aline Dieu depuis des années, et il n'y a pas l'ombre d'un rapport de force entre eux, pas même l'esquisse d'une frustration chez lui : c'est normal. Il vit dans un deux pièces et travaille pour une femme qui achète des maisons immenses pour tous les membres de sa famille, mais l'argent ne sort pas de la famille, c'est le principe du capitalisme. Il n'y a pas de mérite, pas de ruissellement.)
:jap:
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cyborg a écrit :
jeu. 3 mars 2022 14:20
Saraband ?
Chef d’œuvre absolu
cyborg a écrit :
jeu. 3 mars 2022 14:20
Même le décrochage stylistique final, bien que beau intrinsèquement, sonne un peu bon élève.
C’est parce que on sait qu’elle était élève de Quelqu'un… .

J’ai trouvé qu’elle prenait sacrément des risques car le film par moment est vraiment dérangeant (bien sûr, pas gratuitement). Donc beau
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THE BATMAN - Matt Reeves

J'aurais bien aimé adorer, mais c'est plus compliqué que ça.
Après ses excellents Planètes des singes, probablement les meilleurs blockbusters hollywoodiens des 2010s (surtout le 2), Matt Reeves revisite Batman. Comme souvent dans son cinéma, l'objectif n'est pas vraiment de renouveler le genre, mais plutôt de digérer tout ce qui a déjà été fait pour n'en garder le meilleur. Tu as du gothique à la Burton (ou le dessin animé de la même époque), mélangé au réalisme des Nolan, le tout en reprenant le style polar poisseux et intimiste d'un cinéma très éloigné du super-héroique, principalement Fincher et principalement Seven, dont il reprend la trame narratif et le duo d'enquêteur, Batman faisant penser au personnage de Brad Pitt et Gordon celui de Morgan Freeman. C'est très prometteur sur le papier et ça marche super bien durant la première heure. Le problème est que ça en dure trois... Un rythme qui n'est jamais justifié, ni dans le déploiement d'un univers dont on comprend les codes très vite, ni dans celui des relations entre personnages in fine très pauvres (le plus évident étant la tension amoureuse avec Catwoman, car la comparaison avec Batman Returns fait très mal). On est dans un exemple typique du mal dont souffrent les blockbusters d'aujourd'hui, qui se prennent les pieds dans le tapis en essayant de calquer la série télé. Au moins Joker, le film récent le plus logique à comparer à celui ci, ne faisait pas cette erreur. Mais j'aurais pu pardonner au film ces errements s'il n'y avait pas eu sa fin, à mon sens honteuse. Pour faire court, le personnage du Riddler se rend à la police exactement comme le personnage de Kevin Spacey dans Seven. On s'attend à ce que cela soit le point d'orgue à son plan démoniaque, ce qui est un peu le cas... mais s'avère totalement décevant. Car on découvre que le méchant pensait Batman déjà acquis à sa cause, ce qui n'est évidemment pas le cas, et donc il ne reste plus qu'au superhéros de contrecarrer une ultime attaque sortant de nulle part et très nulle en terme de climax. C'est complètement con, tant l'emprunt à Seven n'avait de sens que si son plan avait été de faire basculer Batman à sa cause et que ce dernier soit réellement tenté. J'étais persuadé qu'on allait dans cette direction tant tout y amenait (j'entre pas dans les détails, mais il suffisait de prouver que Thomas Wayne faisait bel et bien lui aussi parti du problème, une sorte de "what's in the box?" symbolique). Et je suis prêt à parier qu'il existe une version intermédiaire du scénario qui le faisait, jusqu'à ce que la Warner dise stop. C'est dommage, pour moi ça fait perdre une grande majorité de l'intérêt au film.
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asketoner
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L'île aux merveilles de Manoel, Raoul Ruiz, 1984

Il fait du merveilleux avec presque rien (juste une île, Madère). Et ça tient presque.
Presque, par la structure en trois épisodes laisse l'attention s'effondrer par moments.

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Sous le ciel de Koutaïssi, Alexandre Koberidze

Il voudrait faire du merveilleux avec presque rien (juste une ville, Koutaïssi, en Géorgie). Et ça ne tient pas, ou bien seulement à grands renforts de voix offs (multiples : celle du narrateur, celles des personnages), de musiques et de ralentis. Il y a des qualités, d'ailleurs c'est un film bourré de qualités, certaines scènes sont vraiment très jolies, mais on a l'impression que le réalisateur a été totalement libre, jusqu'à la complaisance, et qu'il a glissé au milieu de son petit récit vite fait des dizaines de courts métrages préparatoires réalisés à l'école de ciné, où il était assurément brillant. Alors on sent le talent, mais très peu de personnalité. On s'attache à cette ville de montagne, mais on n'en voit jamais assez. Rien n'est creusé, c'est dommage.
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Mr-Orange
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Tamponn Destartinn a écrit :
dim. 6 mars 2022 22:59
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THE BATMAN - Matt Reeves

J'aurais bien aimé adorer, mais c'est plus compliqué que ça.
Après ses excellents Planètes des singes, probablement les meilleurs blockbusters hollywoodiens des 2010s (surtout le 2), Matt Reeves revisite Batman. Comme souvent dans son cinéma, l'objectif n'est pas vraiment de renouveler le genre, mais plutôt de digérer tout ce qui a déjà été fait pour n'en garder le meilleur. Tu as du gothique à la Burton (ou le dessin animé de la même époque), mélangé au réalisme des Nolan, le tout en reprenant le style polar poisseux et intimiste d'un cinéma très éloigné du super-héroique, principalement Fincher et principalement Seven, dont il reprend la trame narratif et le duo d'enquêteur, Batman faisant penser au personnage de Brad Pitt et Gordon celui de Morgan Freeman. C'est très prometteur sur le papier et ça marche super bien durant la première heure. Le problème est que ça en dure trois... Un rythme qui n'est jamais justifié, ni dans le déploiement d'un univers dont on comprend les codes très vite, ni dans celui des relations entre personnages in fine très pauvres (le plus évident étant la tension amoureuse avec Catwoman, car la comparaison avec Batman Returns fait très mal). On est dans un exemple typique du mal dont souffrent les blockbusters d'aujourd'hui, qui se prennent les pieds dans le tapis en essayant de calquer la série télé. Au moins Joker, le film récent le plus logique à comparer à celui ci, ne faisait pas cette erreur. Mais j'aurais pu pardonner au film ces errements s'il n'y avait pas eu sa fin, à mon sens honteuse. Pour faire court, le personnage du Riddler se rend à la police exactement comme le personnage de Kevin Spacey dans Seven. On s'attend à ce que cela soit le point d'orgue à son plan démoniaque, ce qui est un peu le cas... mais s'avère totalement décevant. Car on découvre que le méchant pensait Batman déjà acquis à sa cause, ce qui n'est évidemment pas le cas, et donc il ne reste plus qu'au superhéros de contrecarrer une ultime attaque sortant de nulle part et très nulle en terme de climax. C'est complètement con, tant l'emprunt à Seven n'avait de sens que si son plan avait été de faire basculer Batman à sa cause et que ce dernier soit réellement tenté. J'étais persuadé qu'on allait dans cette direction tant tout y amenait (j'entre pas dans les détails, mais il suffisait de prouver que Thomas Wayne faisait bel et bien lui aussi parti du problème, une sorte de "what's in the box?" symbolique). Et je suis prêt à parier qu'il existe une version intermédiaire du scénario qui le faisait, jusqu'à ce que la Warner dise stop. C'est dommage, pour moi ça fait perdre une grande majorité de l'intérêt au film.
D'accord de A à Z. Que ce soit en termes d'écriture ou d'exécution, le film donne vraiment l'impression d'une montagne qui accouche d'une souris.
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groil_groil
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La vie en apparence tranquille d'un couple américain vieillissant et de ses trois enfants, lui étant un avocat rigide et pétri de principes, macho et cul-serré, elle vivant dans son ombre et n'ayant jamais vraiment vécu pour elle-même. Ivory suit le couple durant les années 30, et notamment lors d'un voyage à Paris, au moment où se déclenche la seconde guerre mondiale, tout en suivant également la vie des trois enfants. Présenté comme une grande chronique familiale, le film se déroule selon un rythme d'une extrême lenteur, comme s'il avançait à l'unisson de ses protagonistes. L'intention est belle mais le geste manque un peu de souplesse et de générosité.

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Venice: Themes And Variations - James Ivory (1957)

Un documentaire sur la ville de Venise par James Ivory, c'est forcément alléchant. Celui-ci filme très bien la ville, mais il la filme malheureusement très peu, car son approche est de raconter Venise par le biais de 4 ou 5 grands peintres emblématiques qui ont consacré une grande partie de leur oeuvre à la Cité des Doges, et le film passe plus de temps à faire des gros plans sur leurs tableaux, accompagnés d'une voix-off très "histoire de l'art, première année" qu'à filmer les charmes et les mystères de la ville.
I like your hair.
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groil_groil
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1875, à Boston, une femme courageuse (Vanessa Redgrave) organise de manière privée un congrès où sont en majorité invitées des femmes, et dont le but est de revaloriser la place de la femme dans la société afin d'en faire l'égal de l'homme. Est présente une toute jeune femme, qui intervient et laisse tout le monde sur le carreau. Son intervention est digne d'une performance et mêle spiritisme et revendications extrêmement pertinentes. Elle devient immédiatement l'égérie d'Olive, l'organisatrice, qui en tombe d'ailleurs amoureuse dans le même élan. Mais cette dernière a convié également un lointain cousin (Christopher Reeve, génial) qui, s'il ne partage pas les idées de ce petit conciliabule, tombe lui aussi amoureux de la jeune égérie. Et décide de s'installer chez sa cousine afin de séduire la demoiselle. Olive va se mettre à le détester rapidement et les deux vont se livrer un combat sans fin pour être l'élu de ce petit prophète qui les envoute... et qui ne parvient pas à choisir entre ses deux prétendants. Adapté d'un roman d'Henry James, le film est construit de manière super bizarre, et intéressante, puisqu'il s'ouvre sans aucun préambule et plonge instantanément le spectateur dans un environnement dont il ne possède pas encore les codes, et dans une succession de scènes d'intérieurs chargés assez étouffante. Et, progressivement, le film s'ouvre, l'univers se fait plus accueillant, les liens entre les personnages plus intenses, et surtout la seconde partie se déplace à la campagne et multiplie les extérieurs absents de la première partie. Le film est une fois de plus centré sur une idée qui me semble omniprésente chez Ivory, c'est celle de l'intrusion d'un personnage dans un environnement clos qui n'est pas le sien mais qu'il veut faire sien. Ici c'est le personnage de Reeves qui tape l'incruste, et qui par exemple, rappelle celui d'Adjani dans Quartet, ou de Omar Metwally dans City of Your Last Destination.
I like your hair.
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asketoner
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Viens je t'emmène, Alain Guiraudie

Film-poubelle, où Guiraudie jette contre le désir d'amour du héros tous les déchets du présent, avec lequel le héros en question doit composer s'il veut jouir de nouveau. Mais bien entendu, la jouissance ne vient jamais, et le héros a beau tenter tous les agencements possibles et imaginables, le réel envoie toujours de nouvelles embûches, de nouveaux symptômes impossibles à traiter. En ce sens, je trouve le film courageux, essayant, par le vaudeville (forme on ne peut plus ingrate, et qui finit par s'épuiser), de faire quelque chose de toute cette merde (ou plutôt : de notre merde). Il n'y arrive pas tout à fait (le personnage de Selim est légèrement raté ; quand celui de Florence au contraire est assez grandiose), mais il essaie.
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