Le Centre de Visionnage : Films et débats

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Kit
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Chazelle a besoin de Marianne ? Marie-Anne Chazel
Ok==>> ch'uis sorti :saint:

et s'il se recycle dans le X, ce sera du gode art ?
désolé :saint:
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groil_groil
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Kit a écrit :
mer. 1 févr. 2023 13:41
Chazelle a besoin de Marianne ? Marie-Anne Chazel
Ok==>> ch'uis sorti :saint:

et s'il se recycle dans le X, ce sera du gode art ?
désolé :saint:
:lol: :lol: :lol:
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yhi
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A propos de Babylon, pour ceux qui veulent



https://imgur.com/a/gf73pOD

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sokol
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yhi a écrit :
jeu. 2 févr. 2023 01:05
A propos de Babylon, pour ceux qui veulent



https://imgur.com/a/gf73pOD

Ahahaha, il est quand même bête : il aurait pu faire en accéléré "Histoire(s) du cinéma" , ça aurait été 100 fois mieux ! Vous voyez, même moi, un pauv' type derrière son écran d'ordi j'ai une idée cinématographique. Or là, on dirait le générique d'une émission de télé sur France2 sur le cinéma.
:lol:
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Jean-Marie Straub
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groil_groil
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Ce pauvre petit âne est bien mignon, bien émouvant et bien triste, tout comme le sera son sort, mais il comme l'autre pauvre petit âne de Vincent Gallo dans Essential Killing : il n'a absolument rien à dire et tout le monde a l'air de se demander ce qu'il fout-là. Le fantôme de Bresson est à des milliers de kilomètres de tout ça...
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groil_groil
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Quel bonheur de voir le retour du génial Greg Mottola (auteur de deux des meilleures comédies de ces 20 dernières années, Superbad et Adventureland, dans des registres très différents), avec un nouveau Fletch, série de romans puis de films popularisée dans les 80's par le génial Cheevy Chase dans le rôle principal. Celui-ci est repris par Jon Hamm qui fait très bien le boulot, et même si le résultat est agréable, la sauce ne prend malheureusement jamais. Au mieux on sourit vaguement sur une ou deux répliques, mais j'ai l'impression que l'époque lisse ce genre de comédie, et qu'il appartient à une époque révolue. On est à la fois loin du film original (pourquoi ne pas avoir repris l'excellente musique d'Harold Faltermeyer d'ailleurs ?) et très loin des grands films de Mottola. Dommage.
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Tyra
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Bonnet d'âne au distributeur français, infoutu de sous-titrer les dialogues en Allemand, assez nombreux lorsque Lydia Tár dirige son orchestre. C'était trop compliqué de dénicher un traducteur allemand ?
Bref, j'ai rarement été aussi partagé sur un film, entre éclat et limpidité absolue de la première heure et demi, et gêne devant la dernière heure. Le film est très beau lorsqu'il fait durer et vivre les scènes, sans nous laisser deviner où il veut arriver. La mise en scène nous laisse voir, tout en dressant le portrait de ce chef d'orchestre, son travail, dans tout ce qu'il a de multiple : direction musicale, mais aussi marketing, masterclass, interviews, constituions de réseaux, enjeux de pouvoir... Car il s'agit évidemment d'un film sur le pouvoir, comment il se prend, se garde, se perd, où se cache la limite entre le pouvoir et l'abus de pouvoir, y a t-il d'ailleurs une vraie limite, ou tout pouvoir est-il vicié dès le départ ? Un truc formidable, c'est la réception du film et de son personnage par le public, j'ai l'impression que pas un spectateur n'a la même vision que l'autre sur Lydia Tár, ou sur le jugement que le film porterait, ou non, sur son personnage. Preuve de la grande liberté que le film laisse au spectateur pour se placer devant ce qu'il voit.
Mon problème avec la dernière heure, c'est que le metteur en scène semble regarder sa montre, et se dire "merde, j'ai un scénario à boucler, moi", et commence alors par accélérer un peu les choses, à rendre les scènes plus illustratives, plus clichées (ex : Lydia Tar a entamé sa chute, et voit son image publique se dégrader, elle entre dans une salle de réunion, tout le monde se tait et se retourne pour la regarder).
Le film devient aussi un peu psychologisant, en introduisant des sortes de visions oniriques ou angoissantes brouillant la réalité, sorties tout droit du cerveau malade d'une Lydia Tár en crise, visions qui ne font qu'alourdir le film, qui était pourtant si bon lorsque sa grande rigueur formelle était au service d'une minutieuse monstration.
La sortie de route fatale au personnage, mais aussi au film, étant l'agression surréaliste par Lydia d'un chef d'orchestre concurrent (acmé narrative assez ridicule dont n'avait pas besoin le film).
Cate Blanchett, à l'image de son personnage, est écrasante, immense, trop démonstrative diraient certains. Mais quelle actrice.
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Narval
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Pour info en ce moment sur arte tv y'a Norte de Lav Diaz ;)
https://www.arte.tv/fr/videos/106227-00 ... -histoire/
Ainsi que plein de courts d'animation qui sont vraiment chouettes
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yhi
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Narval a écrit :
ven. 3 févr. 2023 17:30
Ainsi que plein de courts d'animation qui sont vraiment chouettes
Swallow the universe :love2:
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Kit
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@Next salut grand manie tout, que dirais-tu d'une 4ème catégorie du forum cinéma avec un Top acteurs/trices ?
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asketoner
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Jafar Panahi vient de sortir de prison !

https://www.liberation.fr/culture/apres ... 3KW6XFJW4/
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Narval
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asketoner a écrit :
sam. 4 févr. 2023 00:04
Jafar Panahi vient de sortir de prison !

https://www.liberation.fr/culture/apres ... 3KW6XFJW4/
Voilà une bonne nouvelle. On y croyait plus !
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Narval
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yhi a écrit :
ven. 3 févr. 2023 17:52
Swallow the universe :love2:
Ce film est juste superbe !
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Kit a écrit :
ven. 3 févr. 2023 23:14
@Next salut grand manie tout, que dirais-tu d'une 4ème catégorie du forum cinéma avec un Top acteurs/trices ?
Si ça intéresse des forumeurs, je suis ouvert à toutes les suggestions :)
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sokol
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asketoner a écrit :
sam. 4 févr. 2023 00:04
Jafar Panahi vient de sortir de prison !
Oh la bonne nouvelle !!!! :love: :love: :love: :love: …..
Il avait commencé une grève de faim, je m’étais dit : c’est foutu

Oh la bonne nouvelle dès le matin
:bounce:
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Tyra
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Kit a écrit :
ven. 3 févr. 2023 23:14
@Next salut grand manie tout, que dirais-tu d'une 4ème catégorie du forum cinéma avec un Top acteurs/trices ?
Pourquoi pas !
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asketoner
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Retour à Séoul, Davy Chou

Je ne suis pas sûr que la dimension de fresque donnée au film par son récit sur plusieurs années soit juste. Davy Chou ne raconte pas si bien que ça comment le temps passe et les gens changent, tournant autour d'une seule et même blessure fondamentale toute leur vie. L'intention est là, mais le résultat ne m'a pas convaincu. La chronique de la première partie (le premier retour à Séoul) est excellente, mais ensuite, tout ce qui concerne le travail, les armes, la sexualité, Tinder, l'amour, les tatouages, le véganisme, le froid du coeur, le sac à dos, me semble plaqué et pas senti.
C'est ma seule réserve au sujet de ce très beau film. En revanche, Retour à Séoul suscite ma totale admiration lorsqu'il s'empare du motif de la musique : celle qu'on perçoit de loin et qu'on reconnaît, celle qu'on aime d'emblée, celle qu'on veut découvrir, celle qui fait danser, celle qu'on a composée pour l'autre, celle qu'on se résout à jouer un jour lorsqu'on est seul et qu'il n'y a rien à faire. La blessure, par la musique, trouve à se sublimer. Le personnage danse, et la musique a tout changé. Elle n'a rien réparé mais tout a changé. C'est formidable de parvenir à montrer ça, ce mouvement de l'âme.
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Tamponn Destartinn
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C'est un magnifique film, qui a pour seul défaut une seconde partie qui s'éparpille quelque peu.
La première période est formidable, un modèle d'écriture, de direction d'acteurs, Davy Chou filme ça avec la distance parfaite pour ce sujet, l'humour noir est bien dosé et n'entre jamais en contradiction avec les enjeux émotionnels de cette héroïne très atypique, assez fourbe par moment mais sans jamais perdre notre empathie pour elle.
Quand commence la seconde période, d'abord un peu paumé, très vite j'étais à nouveau à fond, la fête d'anniversaire étant un passage particulièrement fascinant... mais c'est alors qu'un troisième saut dans le temps survient, et c'est là où ça se complique pour moi. Parce que je deviens nostalgique du rythme de la première période qui prenait mieux son temps, et en même temps, paradoxalement, je finis par trouver le temps long et à me demander quand est-ce que ça va se finir, combien de saut dans le temps va--t-il encore y avoir ?
Quoiqu'il en soit, c'est ce que j'ai vu de mieux en janvier, haut la main.


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Ce n'est pas du tout étonnant que le film ne marche pas aux Etats-Unis, tant il est un crachat dans la gueule d'Hollywood ! Babylon ne cesse de se moquer de cette industrie et ses acteurs (dans tous les sens du terme), c'est souvent anti-glamour à souhait, parfois un peu quand même mais toujours teinté d'une distance ironique assez poil à gratter. Bref, les américains ne veulent pas ça. Ils n'ont pas le recul critique nécessaire sur eux-même. Eux, ils veulent Chantons sous la pluie, point barre. C'est la grande force de Babylon, ce qui fait que je pardonne ses excès parfois énervant, que bien d'autres ont déjà relevé à raison. Mais : je dis ça pour la première partie du film. Malheureusement, la seconde sur le déclin des personnages, qui reprend donc la trame de Chantons sous la pluie, ça ne fonctionne plus. Ca commence pourtant très bien, la scène des multi prises ratées d'une scène toute bête avec Margot Robbie est une des meilleures du film. Sauf que justement : tout est dit à ce moment là, et tout la suite du film répète ce qu'on a déjà compris en moins bien. Surtout, on essaie de nous rendre empathique les personnages bouffons dont on rigolait avant, et de fait le film perd son impertinence à ce moment. Et enfin, c'est évidemment trop long. La double fin est le meilleur exemple : séparément, j'aime bien les deux scènes (le cinéma avec Chantons sous la pluie, et le montage rapide de l'histoire du cinéma). Mais ensemble, elles m'ont paru faire doublon. Il faut choisir et Chazelle ne choisit pas. Du coup, il bacle. Le pire étant le personnage de Syndey Pollack, qui n'a pas le temps qu'il mérite, car trop de choses à dire. Dommage.




Aussi, j'ai passé ma semaine au festival du court métrage de Clermont Ferrand.
Je n'ai vu que la section nationale. Sur 56 films, j'en ai vu 40. De quoi repérer les talents de demain.
C'était une sélection très bonne sur les comédies. Il n'y en avait pas tant que ça (genre 1 sur 5 films, je pense), mais justement, l'écrémage a dû être plus costaud et ainsi elles sortaient du lot.

Je vous donne mon top 5 :
1. Bonne soirée - Antoine Giorgini
Alex et Valentine rejoignent Tim, le petit frère de cette dernière, dans la maison de vacances familiale au bord de la mer. Tim prétend avoir découvert un campement de fortune dans le garage où se serait installé un migrant. Alex et Valentine, qui ont compris le canular, décident de faire semblant d'y croire.
Hilarant huis clos entre trois personnages, c'est tout con mais qu'est-ce que c'est bien écrit, bien joué, bien tout quoi. J'étais mort de rire du début à la fin, et en plus c'est mine de rien assez fin sur l'hypocrisie de tout bord des Français vis à vis des migrants. C'est passé un peu sous le radar car c'était dans le même programme que Tondex 2000 qui a obtenu tous les lauriers, c'est dommage pour lui.

2. Tondex 2000 - Jean Baptiste Leonetti
Sylvain, un vétéran de l'opération Pamir en Afghanistan, vit de petits larcins. Il croise la route de Nathalie, une grande bourgeoise déclassée qui lutte pour maintenir à flots son entreprise de tondeuses à gazon.
Seul film de mon top 5 à être reparti avec des prix (prix du public et une simple mention du jury), et c'est mérité. Là aussi c'est hilarant, très Guiraudiesque (il était dans le jury, je suis étonné que le film n'ait pas obtenu le grand prix à vrai dire) Le personnage de Sylvain est ahurissant. C'est le seul des courts métrages que je cite où je verrais bien une version longue se faire derrière, il y a clairement plus à raconter avec ce mec !

3. Les dents du bonheur - Joséphine Darcy Hopkins
Madeleine, huit ans, accompagne sa mère esthéticienne à domicile chez de nouvelles clientes. Arrivée à la maison, elle fait la connaissance d'Eugénie, Constance et Émeraude, qui l'invitent au sous-sol à participer à un cruel jeu de société.
La seule non comédie de mon top 5. C'est rare de réussir à mêler aussi bien propos social et récit horrifique, sans que cela ne paraisse factice ou déjà fait, je veux dire. On peut être tenté d'appeler cette jeune réalisatrice de Julia Ducourneau bis, mais qu'importe, si elle arrive à faire ensuite du long aussi bien tenu, elle va tout exploser.

4. Les Grandes Vacances - Valentine Cadic
Blandine passe ses vacances seule dans un petit camping au pied des montagnes. Elle est rapidement envahie par le bruit, la foule et la pluie qu'elle cherchait à fuir le temps d'un été. Au bord du lac, Blandine rencontre Helio, un jeune journaliste local.
Pour la faire courte, c'est A l'abordage bis. Mais ce serait injuste de s'arrêter à ça. Ca a sa propre identité, notamment grâce à une actrice étonnante, totalement perchée et drôle dans sa maladresse, qui donne un équivalent féminin à des personnages que pouvaient camper des Vincent McCaigne, ce qui, je m'en rends compte, manque au cinéma français.

5. Ville éternelle - Garance Kim
Au milieu du 77, Lili attend un bus pour aller à l'aéroport. Elle croise Thibault, un ancien camarade de lycée dont elle ne se souvient pas. Le bus n'arrivant pas, Lili décide de partir à pied. Thibault finit par l'accompagner, et, au fil des discussions, ils se re-rencontrent.
Petit film très mignon, autoproduit, fait à quatre mains (les deux acteurs sont aussi les deux scénaristes, et c'est réalisée par l'actrice). Je pense que Garance Kim et Martin Juvat sont des gens qui vont de plus en plus faire parler d'eux, ils ont un univers très marqués, doux et drôle à la fois. Martin Juvat a une personnalité particulièrement faite pour plaire. Il sort son premier long métrage fin mars, j'ai hâte de le voir.


Voila. Bon, j'y étais pour un autre film, mais je le mets évidemment HC et je dévoile rien parce que j'aime bien l'anonymat de ce forum :D
Le grand prix du jury est un des rares films que j'ai loupé, donc aucune idée de si c'est mérité. Quoiqu'il en soit, c'était super chouette. Je ne parle pas des merdes que j'ai vu, parce qu'évidemment il y en avait, mais y a des auteurs et des autrices à venir qui vont faire du bien au cinéma français, je pense.
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Tamponn Destartinn a écrit :
dim. 5 févr. 2023 13:28

c'est souvent anti-glamour à souhait, parfois un peu quand même mais toujours teinté d'une distance ironique assez poil à gratter. Bref, les américains ne veulent pas ça. Ils n'ont pas le recul critique nécessaire sur eux-même.
Je ne pense pas que les américains ont boudé Babylon pour les raisons que tu as évoqué (cela aurait été le cas si on était, par exemple, dans les années 90 ou 2000, voir 2010). Je crois que c’est définitivement terminé pour le cinéma ‘d’auteur à Hollywood : l’échec du dernier Spielberg est une double confirmation.
On est rentré dans l’époque post-Covid. Seulement les super-héros et les films d’animations vont marcher. Le reste c’est Netflix-canapé. Chazelle se mettra à faire des séries (il se peut qu’il en a déjà fait, j’y connais rien) et il sera content
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@Tamponn Destartinn et @asketoner
Je préfère les deux autres retours à Séoul (même s’ils sont moins ‘réussis’ que le premier) car ils nous permettent à comprendre que ce n’est pas un film sur la recherche des origines (ca aurait été un énième film sur ce sujet) mais sur le mal-être tout court.
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Tyra
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Un film sans scènes, sans séquences, sans plans, juxtaposition de vignettes dévitalisées qui se veulent "évocatrices", mais qui n'évoquent rien à par un ennui terrible et un mépris total pour ces personnages de touristes occidentaux nombrilistes qui se terrent dans leur club-Med isolé du monde, gens creux qui n'ont rien à dire, rien à faire, rien à offrir. Le film est à leur image.
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cyborg
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Là d'où l'on voit les cheminées - Heinosuke Gosho - 1953

Au loin, une usine, ses quatre cheminées. Ou bien ses trois, deux ou même parfois une cheminée. Tout dépend du point de vue, de la distance et de la perspective. Ce jeu de perception se rapporte à ce que nous voyons au près. Le près c'est une lointaine banlieue pauvre de Tokyo, dans un japon en pleine reconstruction de la deuxième guerre mondiale. Deux couples partagent une misérable maison, chacun tentant tant bien que mal d'y survivre au grès de mésaventures professionnelles et amoureuses. Ici aussi la somme des points de vue des personnages permet d'explorer la complexité des rapports humains dont les contradictions ou complémentarités ne sont toujours qu'apparences. Le film est construit sur une mise en scène fine et adroite (et c'est bête à dire mais qu'il est bon de voir un intérieur japonais pas filmé "à hauteur de tatami" tant la doctrine Ozuïenne peu sembler indépassable...) et laisse une belle place à tous ses personnages traité avec justesse, empathie et même humour, sans tomber dans un misérabilisme pataud que l'on pourrait craindre avec un tel cadre. Super découverte par hasard du cinéma de Gosho.

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La récolte de trois mille ans - Hailé Gerima - 1976

The 3000 years havest est un sidérant film éthiopien, réalisé par Hailé Gerima de retour dans son pays 10 ans après avoir émigrés aux Etats-Unis où il est depuis devenu une figure du mouvement "L.A. Rebellion", dont j'avoue n'avoir pas entendu parler jusqu'à récemment mais que je vais tâcher de découvrir quelque peu.
Réalisé sans moyen, le film se tient au plus près de ceux qu'il filme, semblant flirter entre fiction et documentaire pour aboutir à une œuvre brulante laissant la part belle à la parole et à quelques incroyables échappés oniriques. Alors qu'il tourne à la va vite pendant que se met en place une dictature militaire, Gerima livre ici une œuvre battant en brèche les problèmes économiques (avec une orientation marxiste), coloniaux, impérialistes et religieux qui secouent alors profondément son pays. Qu'il est bon de découvrir et voir ce genre d’œuvres hors-norme ne ressemblant qu'à elle-mêmes.

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Alors que son Sommeil d'Or m'avait impressionné par sa précision, Davy Chou m'avait quelque peu perdu par ses tergiversations pop dans Diamond Island. Il revient ici avec un sujet on ne peut plus d'actualité, tout en restant difficile, celui du retour aux origines et au pays plus ou moins fantasmé. Les deux grandes idées du film reposent pour moi d'une part sur le choix d'un personnage revêche et mal aimable qui annule tout risque d'émotion sirupeuse, et d'autre part sur une inscription dans le temps long. Un film banal aurait pu faire durer "la première partie" sur son intégralité en se jugeant suffisant. Chou bien au contraire, prolonge et déconstruit, faisant de la quête du film non celle d'une identité que d'une personnalité, s'ouvrant à la complexité d'un être et de l'ensemble des trajectoires qui le constitue. Chapeau.

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The Cathedrale - Ricky D'Ambrose

Toute une veine du cinéma indépendant américain se veut d'un minimalisme extrême, semblant y voir une sorte de naturalisme pourtant bien éventé. L'exercice est difficile et de mémoire seul Patrick Wang me semble trouver l'équilibre nécessaire.
Nous suivons ici quelques années de la jeunesse du héros dans la banlieue riche de Long Island -librement inspiré de la vie du réalisateur, bien entendu - et ses relations avec les différents membres de sa famille, plus ou moins déchirée. Chaque plan et fixe, cadré, bien timé et pensé, chaque personnage veut jouer juste tout en voulant nous rappeler qu'il s'agit bien d'acteurs (j'imagine que le réal à un peu trop lu Bresson sans en comprendre l'essence), et se mêle au tout quelques images de found-footage d'actualité, faisant le parallèle entre le temps intime et le temps de la société. Le problème c'est que D'Ambrose en vient à oublier la vie elle même, et que son film fini par ressemble à un roman-photo sophistiqué. C'est ballot.
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asketoner
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La Montagne, Thomas Salvador

Je trouve ça très faible (mais je n'aimais déjà pas beaucoup Vincent n'a pas d'écaille). C'est plaisant, il y a des idées, on peut vraiment analyser le film et en tirer des interprétations (en ce sens, c'est un film ouvert et c'est déjà pas mal), mais ma réserve tient à la forme un peu triste et terne, prudente, presque éteinte.

Et malheureusement j'ai raté Ashkal, qui a l'air très bien, mais j'ai vu :

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Tar, Todd Field

Un film américain sérieux, comme il en sort souvent en début d'année. (C'est à ce moment-là qu'on les case.)
Bon, eh ben : rien de neuf.
Cate Blanchett est une actrice inouïe, mais la lumière est beaucoup trop basse, et les gros plans se font très rares (le cinéaste se prend un peu pour Bergman). En plus, les scènes ne sont pas folles. Mention spéciale à celle où elle s'aperçoit de l'existence d'un squat dans sa ville. Ce qui est bizarre, c'est que parfois le film refuse de faire sens (il se suspend avant de trop en dire), et parfois il est extrêmement lourd (les rêves, l'accordéon pour chasser les propriétaires, la fin à l'étranger avec les masseuses numérotées et les crocodiles de Marlon Brando...).
Quant au début, l'interview qui n'en finit plus (et la réception qui suit), je ne comprends pas comment une production a pu laisser passer un truc pareil. C'est inepte, on déroule tout le cv du personnage comme dans une réunion préparatoire à l'écriture d'un scénario (pendant ce temps, Blanchett fait des grimaces dignes de Louis de Funès mais on les voit mal à cause des teintes beiges des plans suédisants), il n'y a aucun rapport réel à la parole (il ne s'agit que de reproduire ce qu'est une interview), et tout a l'air terriblement artificiel (l'éclat de rire général dans la salle). Bref, l'effet de réel sans doute visé par le cinéaste est totalement loupé. Mais globalement, tout ce qui touche au réel, dans le film, est raté (aucune relation n'existe : l'enfant tenu par le pied, l'épouse tenue par les médicaments, la secrétaire tenue par la promesse d'un poste plus important : ce sont des trucs, il y en a un par relation, mais ce n'est pas vivant du tout, et on les voit). Le réel n'est là qu'en secours à un imaginaire pauvre et au propos vague : finalement, ça raconte quoi, Tar ? Que ça va vite, de nos jours, de perdre sa réputation ? Que l'amour nous fait faire des trucs pas nets ? A moins que ce ne soit l'ambition ? Va savoir...

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Dans le noir, Serguei Dvortsevoy, 2004

C'est l'histoire d'un aveugle qui tisse des filets à provisions pour les distribuer dans la rue à des gens qui préfèrent les sacs en plastique, et dont le chat défait, emmêle et cache toutes les pelotes de laine. Ca se regarde, mais tout tient dans l'argument.
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asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
et les gros plans se font très rares (le cinéaste se prend un peu pour Bergman
Tu veux dire que chez Bergman il n'y avais pas beaucoup de gros plans ?
merci
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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sokol a écrit :
mar. 7 févr. 2023 09:42
asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
et les gros plans se font très rares (le cinéaste se prend un peu pour Bergman
Tu veux dire que chez Bergman il n'y avais pas beaucoup de gros plans ?
merci
Non, pardon, c'est par rapport à la lumière basse et aux jeux d'ombres sur les visages.
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Peace, Kazuhiro Soda, 2010

J'aime vraiment le regard de ce cinéaste. Voilà quelqu'un qui réfléchit vraiment à ce que peut la bonté (et pas à ce qu'on risque quand on veut être bon). Le film est très très simple, on suit un homme dont le travail est de faire le taxi pour les handicapés. Dans son jardin, il y a cinq chats, dont un qu'il ne connaît pas, que les autres rejettent, et qu'il nourrit quand même. Sa femme est aide à domicile. Elle passe chaque jour voir un vieux monsieur qui fume des cigarettes Peace et qui est atteint d'un cancer du poumon.
Tout est parfait dans ce film, tout est très pur. Même quand la bonté est mêlée d'autre chose (d'appréhension par exemple, ou de la conscience de se faire avoir), elle est là, elle tient. Dans les trois films du cinéaste, il y a des chats errants. Ces animaux sont à l'image de ses récits : comment faire pour vivre parmi les autres, quel accueil trouve-t-on quand on boite, qu'on est un peu malade, estropié et pas très propre... Ici, il y a un chat qui a une tache en forme de coeur sur le flanc. Ca m'a fait penser aux pommes de terre de Varda dans Les Glaneurs et la Glaneuse.
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Je dois bien avouer que c'est un peu moins nul et moins consternant que d'habitude. Aucun coussin de la honte dans ce film par exemple, ce qui pour Klapisch est un exploit. Un effort est fait en terme de mise en scène et surtout de photographie qui est, il faut le reconnaitre, réussie. Le jeu d'acteurs peut désarçonner puis on finit par s'y faire. Niveau BO on entend même un morceau de Can (hyper mal utilisé mais bon...) Après, c'est loin de casser trois pattes à un canard, et on est vraiment devant le minimum syndical. Pas de quoi se réjouir. Notamment au niveau du scénario qui est ultra programmatique (il pourrait tout à fait être généré par une IA) qui fait que dès la première séquence tu sais exactement comment ça va se finir, mais surtout tu connais d'avance toutes les étapes, toutes les séquences, par lesquelles vont passer le scénar, le film et le personnage. Et c'est bien ce qui arrive. Est-ce ce film qui va rafler tous les César en fin de mois ? En tout cas il est l'un des plus nommés, et rien que ça c'est alarmant.

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Je ne sais même plus ce qui m'a poussé à voir ça. Sans doute l'envie de revoir cabotiner ces deux grands acteurs (d'ailleurs Julia Roberts porte superbement ses 55 ans, elle est sublime, et Clooney toujours classe et décontracté à la fois, commence à jouer comme De Niro dans ses comédies de fin de carrière) et des beaux paysages de Bali. Raté. Le film est d'une nullité abyssale, consternant du premier au dernier plan. Même la beauté de Bali est saccagée par une image Netflixante qui te donne l'impression de feuilleter Marie Claire Maison. Le reste est un ramassis de clichés, sans aucune vie, et qui là aussi semble avoir été conçu par une intelligence artificielle. La vie est-elle en train de disparaitre définitivement du cinéma ?

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C'est le moins bon des trois films de Marnier mais c'est tout de même mieux que ce que je redoutais (un sous-Chabrol bourgeois) donc plutôt une bonne (même si petite) surprise au final. Disons qu'il tient son truc jusqu'au bout, que les comédiens sont bons, que l'ambiance est réussie, pesante, inquiétante, mais surtout que l'intérêt et la tension tiennent jusqu"au bout et que son twist final est super réussi, redistribuant bien les cartes tout en créant un vertige, et me donnant presque envie de revoir le film sous un jour nouveau en en ayant connaissance.
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Kit
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ah désolé que tu n'aies pas vu L'Homme des vallées perdues
au cas où, il est rediffusé mardi 14 février à 23h25 à la suite du western moderne (se passant dans les années 1960) Seuls sont les indomptés de David Miller 1962 avec Kirk Douglas, Gena Rowlands
Modifié en dernier par Kit le dim. 12 févr. 2023 03:27, modifié 1 fois.
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Tamponn Destartinn
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Première scène : le générique de fin, mais au début. Pleins de cartons, avec énormément de noms, y compris celui des remerciements, avec des marques en tout genre.
Deuxième scène : une conférence du personnage principal, qui commence par un monologue de son long CV. J'ai passé la séquence à tenter de m'accrocher à une branche, à un point de vue. Pas celui de l'héroïne, que je ne connais pas encore. Pas celui des spectateurs de la conférence non plus. Pourtant, ça aurait été le plus logique, mais vu qu'ils rient à des blagues que je ne comprends pas, c'est mort.
Troisième scène : Mark Strong avec une perruque déjeune avec Blanchett et je n'ai aucune idée de ce qu'ils se racontent. Faut juste se rappeler que y a Mark Strong dans le film, il reviendra dans 2h15 à peu près.
Quatrième scène : Blanchett fait cours à un élève chef d'orchestre woke qui veut cancel Bach, ça tourne mal. Première interaction du film où on sent qu'on est dans une fiction, avec des enjeux, des conflits tout ça, et tout sonne caricatural. Ca me rappelle le faux plateau télé dans Julie en douze chapitres. Le jeune élève a un tic, il tremble d'une jambe. Un tic courant, je l'ai parfois aussi. C'était le seul élément que j'aime bien, qui aurait pu donner une touche naturelle à la séquence, jusqu'à ce qu'évidemment il soit utile à la narration, ça ne pouvait pas être quelque chose là "sans raison"...

A cet instant, je regarde l'heure sur mon portable pour la première fois de la séance. Le film a commencé depuis genre 15 minutes. Temps ressenti = le double. Ce ne serait pas tant un problème si le film ne durait pas 2h38 !

Même si le film contient quelques idées intéressantes (le personnage réveillé sans cesse par des bruits parasitaires chez elle, symbolisant ses angoisses), la suite n'a pas changé cette horrible première impression, et il est clair que je me serais cassé avant la fin si jamais je n'avais pas été accompagné. Mais je l'étais. De ma femme qui, elle, a aimé et on s'est même bêtement pris la tête en débriefant le film à la sortie. Fuck ce ptain de film :D
Modifié en dernier par Tamponn Destartinn le dim. 12 févr. 2023 00:13, modifié 1 fois.
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Narval
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Tamponn Destartinn a écrit :
sam. 11 févr. 2023 00:31
De ma femme, qui elle a aimé, et on s'est même bêtement pris la tête en débriefant le film à la sortie. Fuck ce ptain de film :D
Aïe Aïe Aïe, et c'est pas Godard qui avait une phrase pas mal à propos des disputes de couples à la sortie du cinéma ?
Sokol devrait savoir :D
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Tamponn Destartinn
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Narval a écrit :
sam. 11 févr. 2023 09:49
Tamponn Destartinn a écrit :
sam. 11 févr. 2023 00:31
De ma femme, qui elle a aimé, et on s'est même bêtement pris la tête en débriefant le film à la sortie. Fuck ce ptain de film :D
Aïe Aïe Aïe, et c'est pas Godard qui avait une phrase pas mal à propos des disputes de couples à la sortie du cinéma ?
Sokol devrait savoir :D
Je suis prêt à écouter bcp de choses venant de Godard, mais rien concernant mon couple, merci bien :D
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Kit a écrit :
jeu. 9 févr. 2023 10:56
ah désolé que tu n'aies pas vu L'Homme des vallées perdues
au cas où, il est rediffusé mardi 14 février à 23h25 à la suite du western moderne (se passant dans les années 1960) Seuls sont les indomptés de David Miller 1962 avec Kirk Douglas, Gena Rowlands
tu sais bien que l on est les deux seuls consommateurs de ce genre de produit :rofl:
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asketoner
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Ashkal, l'enquête de Tunis, Youssef Chebbi

L'impression d'avoir déjà vu ça mille fois.

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Macunaima, Joaquim Pedro de Andrade, 1969

Très libre, très théâtral aussi - au bout d'une heure le film s'épuise un peu, on comprend qu'il va simplement dérouler son programme fantasque jusqu'au bout du temps imparti.
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groil_groil
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asketoner a écrit :
dim. 12 févr. 2023 11:13
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Ashkal, l'enquête de Tunis, Youssef Chebbi

L'impression d'avoir déjà vu ça mille fois.

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Macunaima, Joaquim Pedro de Andrade, 1969

Très libre, très théâtral aussi - au bout d'une heure le film s'épuise un peu, on comprend qu'il va simplement dérouler son programme fantasque jusqu'au bout du temps imparti.
j'adore Andrade. Et ce film aussi. Même si je comprends ce que tu veux dire. C'est ton premier ? si oui je t'invite à découvrir le reste, vraiment.
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Un Petit frère, Leonor Serraille

Le film est tout le contraire d'un discours, et pour autant il n'en est pas la négation. Il transforme un cas en récit, avec des personnages et une somme de présents. La scène du contrôle de police est aussi gratuite que le contrôle lui-même : elle survient au cours de l'existence, comme un rappel brutal à une condition (condition politique aussi bien qu'affective, psychologique et sociale) - on dirait le père qui surgit au milieu du repas dans A nos amours pour mettre une claque à sa fille. La cinéaste aurait pu s'en passer, mais elle choisit de ne pas le faire, parce que c'est véritablement cela qui compose la vie de son personnage et marque le temps dans lequel il vit. Le film circule ainsi à travers vingt années, avec des marqueurs assez justes, jamais fétichistes (une certaine façon de se nourrir, un rapport à la télévision et aux loisirs, une loi menée par Charles Pasqua, une idéologie du travail...) : on re-voit les années 1990 et 2000, leur climat, leur lumière, leur façon de structurer les existences. C'est très bien pensé, et ça n'a même pas l'air de l'être, car Un Petit frère est porté par une émotion et une attention magnifique à ses personnages. La fin est bouleversante - et elle ne bouleverse qu'en regard de tout ce qui a été traversé et éprouvé jusqu'alors : ce sentiment permanent de la menace et de la solitude.
Modifié en dernier par asketoner le lun. 13 févr. 2023 11:01, modifié 1 fois.
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 10:48
j'adore Andrade. Et ce film aussi. Même si je comprends ce que tu veux dire. C'est ton premier ? si oui je t'invite à découvrir le reste, vraiment.

Je me souvenais que tu aimais ce film mais je ne savais pas que tu en avais vu d'autres !
Oui c'était mon premier. Quel est ton préféré ?
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asketoner a écrit :
lun. 13 févr. 2023 10:50
groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 10:48
j'adore Andrade. Et ce film aussi. Même si je comprends ce que tu veux dire. C'est ton premier ? si oui je t'invite à découvrir le reste, vraiment.

Je me souvenais que tu aimais ce film mais je ne savais pas que tu en avais vu d'autres !
Oui c'était mon premier. Quel est ton préféré ?
bah en fait, j'ai vu toute sa filmo, en intégralité.
Macunaima est mon top 1 mais ses films sont quand même tous assez radicalement différents, donc ça ne veut pas dire que les autres sont moins bons, et je pense qu'il y en a pas mal (dont Le Prêtre et la Jeune Femme par exemple) pourraient te plaire beaucoup plus.

Voici mon top :

1. Macunaíma (1969)
2. Garrincha, Alegria do Povo
3. Brasilia : contradictions d'une ville nouvelle - Brasília, Contradições de Uma Cidade Nova (1967)
4. Le prêtre et la jeune femme - O Padre e a Moça (1965)
5. Guerre Conjugale - Guerra Conjugal (1975)
6. Sentier Tropical - Vereda Tropical (1977)
7. L'Aleijadinho - O Aleijadinho (1978)
8. Le Maître d'Apipucos - O Mestre de Apipucos (1959)
9. Le Poète de Castelo - O Poeta do Castelo (1959)
10. Les Conspirateurs - Os Inconfidentes (1972)
11. L'homme du bois Brésil - O Homem do pau Brasil (1981)
12. Peau de Chat - Couro de Gato (1960)
13. Le Langage de la Persuasion - A linguagem de persuasão (1970)
14. Cinema Novo (1967)
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:00
asketoner a écrit :
lun. 13 févr. 2023 10:50
groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 10:48
j'adore Andrade. Et ce film aussi. Même si je comprends ce que tu veux dire. C'est ton premier ? si oui je t'invite à découvrir le reste, vraiment.

Je me souvenais que tu aimais ce film mais je ne savais pas que tu en avais vu d'autres !
Oui c'était mon premier. Quel est ton préféré ?
bah en fait, j'ai vu toute sa filmo, en intégralité.
Macunaima est mon top 1 mais ses films sont quand même tous assez radicalement différents, donc ça ne veut pas dire que les autres sont moins bons, et je pense qu'il y en a pas mal (dont Le Prêtre et la Jeune Femme par exemple) pourraient te plaire beaucoup plus.

Voici mon top :

1. Macunaíma (1969)
2. Garrincha, Alegria do Povo
3. Brasilia : contradictions d'une ville nouvelle - Brasília, Contradições de Uma Cidade Nova (1967)
4. Le prêtre et la jeune femme - O Padre e a Moça (1965)
5. Guerre Conjugale - Guerra Conjugal (1975)
6. Sentier Tropical - Vereda Tropical (1977)
7. L'Aleijadinho - O Aleijadinho (1978)
8. Le Maître d'Apipucos - O Mestre de Apipucos (1959)
9. Le Poète de Castelo - O Poeta do Castelo (1959)
10. Les Conspirateurs - Os Inconfidentes (1972)
11. L'homme du bois Brésil - O Homem do pau Brasil (1981)
12. Peau de Chat - Couro de Gato (1960)
13. Le Langage de la Persuasion - A linguagem de persuasão (1970)
14. Cinema Novo (1967)
merci ! :jap:
j'essaierai le prêtre et la jeune femme à ll'occasion alors !
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Toute la comm' de ce film a été faite par le distributeur pour rameuter le public 3ème âge fan de randonnée, de son titre à son accroche en passant par son affiche. Or, c'est le nouveau film de Salvador, auteur du très bon "Vincent n'a pas d'écailles", soit auteur flirtant avec le fantastique abstrait et minimaliste pour aller vite. Et visiblement la technique du Pacte semble marcher, car le film fait des entrées (à son niveau certes), dont pas mal de spectateurs surpris d'être confrontés à un film étrange. C'est donc l'histoire de Pierre, ingénieur dans une start-up de robotique qui fait un voyage professionnel à Chamonix avec deux de ses collègues pour présenter à des anglo-saxons leur tout nouveau robot électronique à l'intelligence très sophistiquée. Sur place, Pierre est irrésistiblement attiré par l'appel des cimes, et lâche tout pour s'acheter un équipement dernier cri et s'aventurer en haute montagne. Apprenant peu à peu le mode de vie alpin, il va finalement s'aventurer sur les lieux d'un récent éboulement et y découvrir une présence surnaturelle aussi étrange que fascinante... Je n'en raconte pas plus pour garder un peu de mystère, mais même si j'ai apprécié le film, il est d'une qualité d'ensemble irréprochable, je trouve justement qu'il manque un peu de mystère, de folie, d'imprévisible. En fait je trouve le film trop sage, un peu engoncé dans cette envie de bien faire du cinéma d'auteur bien sage qu'on on l'a appris à l'école. J'avais l'impression que Vincent n'a pas d'écailles n'était pas aussi scolaire, j'espère que La Montagne n'est pas le signe que Salvador va rentrer dans le rang.

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Norte marque ma première confrontation avec le cinéaste philippin Lav Diaz, dont l'oeuvre me faisait a priori un peu peur sachant que ses films sont des romans-fleuve en images qui durent tous plus de 3 heures et dont une bonne partie d'entre eux dépassent les 10 heures de projection (allant jusqu'à 13 heures pour un seul film je crois). Norte fait 4 heures, c'est presque un court métrage, et je dois avouer que jamais je n'ai senti la moindre longueur, et que j'ai littéralement adoré cette relecture contemporaine de Crime et Châtiment aux Philippines, me perdre avec ces personnages dans des décors fabuleux (qu'ils soient urbains ou campagnards) et dans une mise en scène ample et maitrisée, toujours parfaitement claire et affirmée. Seule la toute fin m'a paru un peu confuse (comme un geste d'artiste trop scandé), mais ça ne gâche en rien mon impression d'ensemble.

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Ciné-club avec les mômes, ils adorent Chaplin, surtout ma gamine de 5 ans. C'est vraiment un très grand Chaplin, celui-ci, et la dernière séquence, celle des retrouvailles, est parmi ce que le cinéaste a tourné de plus beau et de plus émouvant. Je pense même que c'est l'une des fins de films les plus émouvantes au monde. Difficile de ne pas verser une larme.

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Merdre, Patricia Mazuy que j'aime tant commence à se prendre pour Claire Denis, et le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne lui réussit pas... Je sens la grande cinéaste que j'admire ça et là dans le film, mais celui-ci est tout de même un beau ratage qui ne prend jamais, qui ne sonne jamais juste, qui est truffé de trucs bâclés qui te sortent instantanément de l'ambiance dans laquelle elle veut te plonger et qui provoque souvent avec des ficelles beaucoup trop grosses et vulgaires venant de quelqu'un qu'on sait tellement plus fin et intelligent. Il est encore temps de se ressaisir !

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Même remarque pour le film de Salvador, on a l'impression que Diop est encore à l'école de cinéma quand elle propose ce film, qu'elle veut à tout prix bien faire dans sa posture de cinéaste de qualitay, mais purée quel ennui cette pose de sérieux. La cinéphilie raide comme un coup de trique, sérieuse comme une porte de prison et sèche comme un pain rassis. Et puis, alors que son sujet est le tragique fait divers de cette femme qui a noyé son bébé, et son procès, elle te sort des images de Médée de Pasolini pour te montrer qu'elle connait bien son histoire du cinéma, et qu'elle sait parfaitement filer sa métaphore, comme on lui a bien appris à l'école. Au secours !
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:35
j'espère que La Montagne n'est pas le signe que Salvador va rentrer dans le rang.
Je pense que c'est plus compliqué que ça : si Thomas Salvador voulait rentrer dans le rang, il n'aurait pas mis (attendu ?) 7 ans pour faire son deuxième film ;)
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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asketoner a écrit :
dim. 12 févr. 2023 11:13
L'impression d'avoir déjà vu ça mille fois.
Pendant la trentaine de minutes que j'ai regardé, j'ai vu seulement des plans comme celui ci-dessous, accompagnés de la musique à la Mulholland Drive :

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Puis, je me suis cassé
Modifié en dernier par sokol le lun. 13 févr. 2023 16:21, modifié 1 fois.
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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sokol a écrit :
lun. 13 févr. 2023 12:38
groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:35
j'espère que La Montagne n'est pas le signe que Salvador va rentrer dans le rang.
Je pense que c'est plus compliqué que ça : si Thomas Salvador voulait rentrer dans le rang, il n'aurait pas mis (attendu ?) 7 ans pour faire son deuxième film ;)
Ah si, c'est possible, car parfois c'est le "rang" qui ne veut pas de toi.
la réponse ce sera son prochain film. S'il sort dans un an ou deux, c'est que c'est foutu.
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sokol a écrit :
lun. 13 févr. 2023 12:56
asketoner a écrit :
dim. 12 févr. 2023 11:13
L'impression d'avoir déjà vu ça mille fois.
Pendant la trentaine de minutes que j'ai regardé, j'ai vu seulement des plans comme ci-dessous, accompagnés de la musique à la Mulholland Drive :

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Puis, je me suis cassé
Moi j'ai fait une petite sieste avant de me tirer. Je crois que je suis parti au bout d'une heure. :D
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 13:12
Ah si, c'est possible, car parfois c'est le "rang" qui ne veut pas de toi.
Oui, concernant son cas, c'est même sur et certain : Thomas Salvador est une espèce de Boris Barnet dont aucun "rang" ne veut de lui (et c'est tant mieux ainsi !!)
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:35
et qu'elle sait parfaitement filer sa métaphore, comme on lui a bien appris à l'école. Au secours !
Comment sont faciles les procès d'intention à des films d'auteurs de "chez nous". Or, quand c'est thaï, turc ou paraguayen, oh qu'elles sont belles les métaphores :langue:

ps: Même si je l'ai classé que 10e, Saint Omer est un des rares films de 2022 que j'ai envie de revoir, ne serait ce que pour l'aimer moins (peut être !!) car il est sur et certain que je n'ai pas tout 'saisi'. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, force est de constaté que c'est un film riche puisqu'il contient parmi les plans-séquences les plus intrigants vus ces derniers temps au cinéma. Je trouve triste de lui faire un tel procès et, en même temps, défendre des films feignants (en parlant d'énergie :ouch: ) tel que "Babylon", "As Bestas" ou je ne sais plus lequel. Ou alors, pour rester dans le cinéma français : des films qui puent la fainéantise et le bourgeois tel que "Chronique d’une Liaison Passagère" ou "Les Passagers de la Nuit" serait mille fois supérieurs à Saint Omer ?? Wau !! :ouch:
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LE film d'autrice américain de l'an 2022. C'est un "petit film" qui a couté que dalle, qui a cartonné en festival, a eu un bouche à oreille tel qu'il a fait bien plus d'entrées que ce qu'aurait pu espérer son distributeur et il finit son parcours avec des nominations aux Oscar. J'ai du mal à ne pas le regarder en me demandant avant tout : "pourquoi lui ?". Ce n'est pas que je trouve étonnant ce succès, je dirais plus qu'il me semble random. Mais tant mieux pour la réalisatrice.
Un père tout juste trentenaire passe ses vacances avec sa fille de 11 ans dans un hotel all inclusives en Turquie. Ils s'emmerdent gentiment. Elle a une caméra et filme tout. Des mini brides de scènes sous entendent que ces images de caméra ont une importance pour la jeune fille plus tard. Mais à vrai dire, pendant plus la moitié du film, on (enfin en tout cas "je me") se demande si le film a quelque chose d'autre à raconter que cela. Tout est sous dramatisé, très vite tu renonces à chercher d'où va venir le conflit quand démarre une scène. J'aurais aimé applaudir le geste, mais malheureusement je trouve le film plat et assez chiant. Il n'y a pas assez de bonnes contrepropositions pour accepter ce schéma narratif. Puis, finalement, on capte où le film nous mène. Oui : le film a bien quelque chose d'autre à raconter, qui justifie ces partis pris. Je suis embêté, j'aurais aimé aimer Aftersun, mais je le trouve infine trop théorique pour qu'il m'émeuve vraiment, ce qui est tout de même son ambition première.
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:00
Voici mon top :

1. Macunaíma (1969)
2. Garrincha, Alegria do Povo
3. Brasilia : contradictions d'une ville nouvelle - Brasília, Contradições de Uma Cidade Nova (1967)
4. Le prêtre et la jeune femme - O Padre e a Moça (1965)
5. Guerre Conjugale - Guerra Conjugal (1975)
6. Sentier Tropical - Vereda Tropical (1977)
7. L'Aleijadinho - O Aleijadinho (1978)
8. Le Maître d'Apipucos - O Mestre de Apipucos (1959)
9. Le Poète de Castelo - O Poeta do Castelo (1959)
10. Les Conspirateurs - Os Inconfidentes (1972)
11. L'homme du bois Brésil - O Homem do pau Brasil (1981)
12. Peau de Chat - Couro de Gato (1960)
13. Le Langage de la Persuasion - A linguagem de persuasão (1970)
14. Cinema Novo (1967)
Macunaïma est un film qui me fait de l'oeil depuis un moment. Il y a quelque mois, j'ai pu voir son court pour "Contos eroticos" que j'ai beaucoup aimé, mais aussi Garrincha que j'ai trouvé très décevant. Mais peut être que le côté fiction de son oeuvre est plus dans la veine macunaïma ? (on dirait)
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sokol a écrit :
lun. 13 févr. 2023 12:38
Je pense que c'est plus compliqué que ça : si Thomas Salvador voulait rentrer dans le rang, il n'aurait pas mis (attendu ?) 7 ans pour faire son deuxième film ;)
C'est quand même ultra réducteur. A ce stade, Todd Field (Tar) dont on a beaucoup notifié l'absence des écrans (16 ans) devrait être quelqu'un complètement hors rang.
Et HSS qui pond 1 film ou 2 par ans me semble pas hyper dans le rang du cinéma coréen.
Je pense que la corrélation entre productivité et place dans l'économie du cinéma est fantasmée là.
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groil_groil a écrit :
lun. 13 févr. 2023 11:35
elle te sort des images de Médée de Pasolini pour te montrer qu'elle connait bien son histoire du cinéma
Je trouve les images plutôt bien intégrées. C'est pas comme si une personne assistant au procès décidait de se faire un ciné le soir et que comme par hasard le film projeté à ce moment là aurait été Médée. La sujet principal est une prof de littérature qui devient obsédée par le sujet d'une mère infanticide, ça me semble plutôt logique qu'elle se tourne dans cette direction (bon ok, elle aurait pu lire la pièce, ça aurait continué à servir l'ascétisme global du film, mais qu'elle regarde le film en fait un moment plus cinématographique.)
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yhi a écrit :
lun. 13 févr. 2023 22:18
sokol a écrit :
lun. 13 févr. 2023 12:38
Je pense que c'est plus compliqué que ça : si Thomas Salvador voulait rentrer dans le rang, il n'aurait pas mis (attendu ?) 7 ans pour faire son deuxième film ;)
C'est quand même ultra réducteur. A ce stade, Todd Field (Tar) dont on a beaucoup notifié l'absence des écrans (16 ans) devrait être quelqu'un complètement hors rang.
Et HSS qui pond 1 film ou 2 par ans me semble pas hyper dans le rang du cinéma coréen.
Je pense que la corrélation entre productivité et place dans l'économie du cinéma est fantasmée là.
ce que dit Sokol est à mon sens uniquement lié à l'industrie du film français et pour ce type de cinéma bien défini.
I like your hair.
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