Le Centre de Visionnage : Films et débats

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sokol
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à propos de TAR :
Tamponn Destartinn a écrit :
sam. 11 févr. 2023 00:31
Première scène : le générique de fin, mais au début. Pleins de cartons, avec énormément de noms, y compris celui des remerciements, avec des marques en tout genre.
Deuxième scène : une conférence du personnage principal, qui commence par un monologue de son long CV. J'ai passé la séquence à tenter de m'accrocher à une branche, à un point de vue. Pas celui de l'héroïne, que je ne connais pas encore. Pas celui des spectateurs de la conférence non plus. Pourtant, ça aurait été le plus logique, mais vu qu'ils rient à des blagues que je ne comprends pas, c'est mort.
Troisième scène : Mark Strong avec une perruque déjeune avec Blanchett et je n'ai aucune idée de ce qu'ils se racontent. Faut juste se rappeler que y a Mark Strong dans le film, il reviendra dans 2h15 à peu près.
Quatrième scène : Blanchett fait cours à un élève chef d'orchestre woke qui veut cancel Bach, ça tourne mal. Première interaction du film où on sent qu'on est dans une fiction, avec des enjeux, des conflits tout ça, et tout sonne caricatural. Ca me rappelle le faux plateau télé dans Julie en douze chapitres. Le jeune élève a un tic, il tremble d'une jambe. Un tic courant, je l'ai parfois aussi. C'était le seul élément que j'aime bien, qui aurait pu donner une touche naturelle à la séquence, jusqu'à ce qu'évidemment il soit utile à la narration, ça ne pouvait pas être quelque chose là "sans raison"...

A cet instant, je regarde l'heure sur mon portable pour la première fois de la séance. Le film a commencé depuis genre 15 minutes. Temps ressenti = le double. Ce ne serait pas tant un problème si le film ne durait pas 2h38 !

Même si le film contient quelques idées intéressantes (le personnage réveillé sans cesse par des bruits parasitaires chez elle, symbolisant ses angoisses), la suite n'a pas changé cette horrible première impression, et il est clair que je me serais cassé avant la fin si jamais je n'avais pas été accompagné. Mais je l'étais. De ma femme qui, elle, a aimé et on s'est même bêtement pris la tête en débriefant le film à la sortie. Fuck ce ptain de film :D
Ça, je comprend : si on ne s'accroche (si on est pas un peu intrigué... etc) de la première ou des 2-3 premières scènes... c'est difficile. Or, la scène du master class de Lidia Tar est géniale, un des plus beaux plan séquences vus ces derniers temps.
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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groil_groil
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Niveau mise en scène, rythme, implication du spectateur, j'ai adoré, j'étais à fond dedans, un peu comme dans un épisode de The Last Of Us, accroché au fauteuil une bonne partie du temps. J'aime bien Garland en fait. Je suis un gros fan de La Plage, et son précédent film, Men, m'avait aussi beaucoup plu. Il faut que je vois les autres. Le film a malheureusement une limite, et il s'y frotte trop souvent : c'est présenté comme un film politique, Garland imaginant une Amérique en pleine Guerre Civile, mais le souci c'est que la chose politique est inexistante dans le film, ce n'est qu'un décorum, et on n'essaie jamais d'y impliquer le spectateur, n'y même de lui expliquer les tenants et les aboutissants de cette révolte comme un soi-disant Président fasciste. C'est un vrai manque, il aurait été aisé d'introduire cela au film, et de le rendre encore plus intéressant. Et puis, je suis gêné par quelques scènes de mise à mort (les 3 soldats exécutés sur fond de musique rap dans une mise en scène clipesque, celle du Président lui-même) qui ne sont pas à la hauteur du reste du film et qui montrent un vrai manquement moral. Dommage, ça fait que Civil War n'est pas un grand film, même si j'ai adoré le voir pour tout le reste, et notamment pour sa bande son, puisque le film s'ouvre sur les Silver Apples, qu'on y entend 3 titres de Suicide et que la musique originale est d'un bel americana post-rock.

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Franche réussite et le plus beau film d'Hamaguchi vu à date (il m'en manque encore). Un film parfaitement de son temps, qui met l'écologie au centre de tout mais qui en offre du monde une vision on ne peut plus noire et désabusée. Concernant la fin, cryptique, obscure, qui agite les débats, elle m'a aussi beaucoup perturbé, et j'ai au départ été un peu triste de voir que le cinéaste cédait lui aussi à cette mode qui pourrit le cinéma d'auteur indépendant depuis 15 ans de livrer une fin incompréhensible et détachée du reste du film pour lui donner une ampleur et une dimension impalpables, mais à force d'y penser je trouve que cela raconte quelque chose de fort. Attention, je spoile à mort, avant de trouver sa fille étendue, saignant du nez (est-elle morte ? le cinéaste ne le dit pas vraiment, mais on peut penser que oui), et avant aussi de s'en prendre physiquement au promoteur, on voit un plan sur un cerf et son faon. Sur ce plan, on voit le cerf blessé, il a un impact de balle plein de sang. Hamaguchi propose alors un gros plan de la gueule du cerf, puis de nouveau un plan large et le faon a disparu. Ce que je comprend, c'est que ce duo cerf / faon est une métaphore animale du père et de sa fille. Plus tôt dans le film, l'homme dit que le cerf est inoffensif, sauf s'il est blessé par balle, et à ce moment-là il peut devenir très agressif et attaquer les humains. Ce cerf blessé, n'est autre que Takumi, homme blessé par cette implantation de glamping dans sa région préservée et sa fosse sceptique qui va venir détruire sa nature tant aimée, la qualité de son eau etc. Blessé, il devient agressif et attaque l'homme, la civilisation. Et Hana alors ? Cette petite fille que Takumi porte sur ses épaules exactement comme le Stalker de Tarkovski porte sa fille, fille handicapée, irradiée, mais dotée de pouvoirs surnaturels, cette jeune Hana parle très peu dans le film et sa présence semble fortement symbolique. Oui, elle est ce petit faon qui d'un coup disparait du plan. Pourquoi disparait-il d'ailleurs, ce faon, comme s'il s'agissait d'une bête erreur de script (on sait très bien que ce n'est pas ça). C'est que plus tôt dans le film, et à deux reprises, le long d'un petit chemin boisé, on aperçoit la carcasse d'un animal en décomposition, et l'on nous dit bien, c'est Takumi je crois, qu'il s'agit du squelette d'un faon. Il est là, le faon, mort avant même qu'on le voit vivant brièvement, et cette découverte ne laisse plus aucun doute sur la mort présumée de la petite fille. Avec elle, avec le faon aussi, c'est le monde entier qui se meurt, la nature détruite, la civilisation anéantie.

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C'est en effet le grand oeuvre de Paul Vecchiali, et c'est bien sûr un film super important de son époque (un peu comme La Maman et la Putain en somme) qui fait avec ses maladresses, sait jouer avec, et qui évoque aussi bien d'un côté le cinéma indé Européen le plus radical (Rivette bien sûr, mais aussi Fassbinder) et de l'autre côté une flamboyance fantasmée du grand cinéma Hollywoodien (Baby Jane d'Aldrich, Sunset Blvd de Wilder).

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Je l'avais bien sûr déjà vu en salle, mais j'ai eu envie de revoir le portrait intime que Marie Losier consacre au leader de Throbbing Gristle et Psychic TV et sa dernière épouse, décédée très prématurément, et de leur entreprise physique et artistique, nommée pandrogynie par les intéressés, de se ressembler parfaitement en transformant chirurgicalement leurs corps. C'est un vrai bonheur de les retrouver dans l'intimité de leur maison, même si je continue à penser que la cinéaste perd trop de temps à filmer des bêtises (des petites scénettes reconstituées ou on voit généralement Gen fait le guignol), ce qui empiète sur les moments émouvants, surtout sur un film à la durée si courte.
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sokol
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asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
Tar, Todd Field
Un film américain sérieux, comme il en sort souvent en début d'année. (C'est à ce moment-là qu'on les case.)
Bon, eh ben : rien de neuf.
Oui, le film est sérieux. c'est pour cela que j'ai évoqué les films de Benett Miller. Mais être sérieux n'est pas automatiquement un défaut, tout dépend de ce qu'on en fait, tu es d'accord je suppose.
asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
les gros plans se font très rares
Absolument vrai. Mais j'ai aimé car, je pense que les gros plans auraient été une facilité de mise en scène et on aurait un tout autre film. Totalement différent (on aurait eu soit "Rosetta" soit je ne sais quel film d'auteur américain blindé de gros plan).
asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
Ce qui est bizarre, c'est que parfois le film refuse de faire sens (il se suspend avant de trop en dire)
C'est exactement ce que j'ai adoré ! Les scènes 'anodines' sont très étirées et celles, scénaristiquement importantes on va dire, coupées au bout de 2-3 minutes ! Avec et contre le scénario - aurait dit Akerman (avec et contre le montage).
asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
l'accordéon pour chasser les propriétaires,

la fin à l'étranger avec les masseuses numérotées et les crocodiles de Marlon Brando...).
Là, je te rejoins : c'est la fin que j'aime le moins (le seul bémol du film). Mais après 2h, je pense que les producteurs n'aurait pas laissé un cinéaste américain "trainer" encore son film. Du coup, le cinéaste fait un peu court (et un peu lourd, entièrement d'accord).

asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
Que ça va vite, de nos jours, de perdre sa réputation ?
Tu y est presque :D
Non, ça raconte qu'à nos jours, ça va vite de perdre son pouvoir. A cause du... portable ! (du virtuel, plutôt : le film s'ouvre sur un chat; et les mails sont très importants dans l'intrigue).
asketoner a écrit :
mar. 7 févr. 2023 01:04
Que l'amour nous fait faire des trucs pas nets ?
Pas l'amour. Le cul. Godard l'avait dit dans Pierrot le fou :D

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groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
Pourquoi disparait-il d'ailleurs, ce faon, comme s'il s'agissait d'une bête erreur de script (on sait très bien que ce n'est pas ça)
De quel plan disparait le faon ? Car après, il n'y a plus de plan de cerf ! (j'ai vu deux fois le film donc, j'ai très bien en tête enchainements des plans)
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
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groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
ette jeune Hana parle très peu dans le film et sa présence semble fortement symbolique
Ton hypothèse rejoint celle évoqué par allociné. Hypothèse nr 2: https://www.allocine.fr/article/fichear ... 76499.html
La petite fille est morte depuis le début du film.
etc etc
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groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
Et Hana alors ? Cette petite fille que Takumi porte sur ses épaules exactement comme le Stalker de Tarkovski porte sa fille, fille handicapée, irradiée, mais dotée de pouvoirs surnaturels, cette jeune Hana parle très peu dans le film
Oui, pour moi, même si Hamguchi n'a pas fait exprès, "Le mal n'existe pas" est la suite de "Stalker". Mais il n'y a plus de stalker (notre héros n'en est plus un, puisqu'il n'est pas forcement opposé à ce projet puis, et surtout, c'est trot tard - la fin du film le prouve).

De "Stalker" de Tarkovski il reste juste la fille. Même plus de "Zone" car, "plus de souhait à réaliser". A la place de la zone, juste une petite flaque d'eau, gelé, froide :

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sokol a écrit :
lun. 29 avr. 2024 12:17
groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
Pourquoi disparait-il d'ailleurs, ce faon, comme s'il s'agissait d'une bête erreur de script (on sait très bien que ce n'est pas ça)
De quel plan disparait le faon ? Car après, il n'y a plus de plan de cerf ! (j'ai vu deux fois le film donc, j'ai très bien en tête enchainements des plans)
on voit cerf / faon
puis cerf seul en gros plan.
puis personne (ou alors plan large avec cerf mais pas sûr).
Dans tous les cas on ne voit jamais le faon seul vivant.
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sokol a écrit :
lun. 29 avr. 2024 12:50
groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
Et Hana alors ? Cette petite fille que Takumi porte sur ses épaules exactement comme le Stalker de Tarkovski porte sa fille, fille handicapée, irradiée, mais dotée de pouvoirs surnaturels, cette jeune Hana parle très peu dans le film
Oui, pour moi, même si Hamguchi n'a pas fait exprès, "Le mal n'existe pas" est la suite de "Stalker". Mais il n'y a plus de stalker (notre héros n'en est plus un, puisqu'il n'est pas forcement opposé à ce projet puis, et surtout, c'est trot tard - la fin du film le prouve).

De "Stalker" de Tarkovski il reste juste la fille. Même plus de "Zone" car, "plus de souhait à réaliser". A la place de la zone, juste une petite flaque d'eau, gelé, froide :

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c'est ça, parfaitement.
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groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 14:21
puis cerf seul en gros plan.
Oui, on voit sa plaie, en gros plan. Mais cela ne suppose pas que le faon a disparu (et que le cerf soit seul). C'est juste un gros plan sur sa plaie.
Modifié en dernier par sokol le lun. 29 avr. 2024 15:53, modifié 1 fois.
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groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
n'y même de lui expliquer les tenants et les aboutissants de cette révolte comme un soi-disant Président fasciste
tu veux dire : contre, n'est-ce pas ? merci
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sokol a écrit :
lun. 29 avr. 2024 15:52
groil_groil a écrit :
lun. 29 avr. 2024 11:44
n'y même de lui expliquer les tenants et les aboutissants de cette révolte comme un soi-disant Président fasciste
tu veux dire : contre, n'est-ce pas ? merci
oui pardon :)
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Kit
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France 2 va proposer des films ayant marqué le Festival de Cannes au mois de mai
https://www.vogue.fr/article/france-tel ... wtab-fr-fr
Vosg'patt de cœur
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Kit a écrit :
mar. 30 avr. 2024 00:16
France 2 va proposer des films ayant marqué le Festival de Cannes au mois de mai
https://www.vogue.fr/article/france-tel ... wtab-fr-fr
Merci pour l'info ! J’aimerais bien revoir "Sexe, mensonges et vidéo", "Grand Central" de Rebecca Zlotowski (jamais vu !), mais certainement pas Cosmopolis :lol: (rien d'y penser... :grrr: )

Je viens de voir qu'ils ont rendu public la composition du jury:

Greta Gerwig - présidente : je suis mitigé : 50-50... :sarcastic:
la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan : C'est la femme de Nuri, non ? Bon, ça va, son mari peut lui chuchoter à l'oreille de bons conseils
l'actrice américaine Lily Gladstone: bon, elle a tournée pour Kelly Reichardt donc au moins, elle est censé savoir ce que c'est le vrai cinéma
l'actrice française Eva Green : allez savoir ce qu'elle aime et quelle est sa culture cinématographique... :??:
la réalisatrice et scénariste libanaise Nadine Labaki : là, c'est grave (Caramel quoi :grrr: )
le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona : je ne le connaissais pas mais apparemment il ne faut pas compter sur lui
l'acteur italien Pierfrancesco Favino - :??:
le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ça va, il y a pire
l'acteur et producteur français Omar Sy - nul (quand tu l'entends parler cinéma sur les plateaux télé... )
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yhi
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sokol a écrit :
mar. 30 avr. 2024 09:59
C'est la femme de Nuri, non ? Bon, ça va, son mari peut lui chuchoter à l'oreille de bons conseils
Elle est sa scénariste et actrice, je suis pas sûr qu'elle ait besoin de ses conseils 😅
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yhi a écrit :
mar. 30 avr. 2024 10:11
Elle est sa scénariste et actrice, je suis pas sûr qu'elle ait besoin de ses conseils 😅
Oui ! C'était pour rigoler :p
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Je regardais l'autre soir ce film de Varda :

Kung-fu Master :

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Bon, même si le sujet est déjà discutable (ce n'est pas le gamin qui drague en premier, c'est elle donc, il s'agit de la pédophilie point barre), le problème du film vient de la voix off de l'héroïne : si elle est présente durant tout le film, ce dernier est clôt par une scène filmé du point de vue du petit ! Du coup, c'est malhonnête car Varda abandonne son héroïne littéralement en fin de route, après avoir narré un film entier à partir de sa voix off !!
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35ème anniversaire de la disparition de Sergio Leone
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sokol a écrit :
mar. 30 avr. 2024 09:59
Kit a écrit :
mar. 30 avr. 2024 00:16
France 2 va proposer des films ayant marqué le Festival de Cannes au mois de mai
https://www.vogue.fr/article/france-tel ... wtab-fr-fr
Merci pour l'info ! J’aimerais bien revoir "Sexe, mensonges et vidéo", "Grand Central" de Rebecca Zlotowski (jamais vu !), mais certainement pas Cosmopolis :lol: (rien d'y penser... :grrr: )

Je viens de voir qu'ils ont rendu public la composition du jury:

Greta Gerwig - présidente : je suis mitigé : 50-50... :sarcastic:
la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan : C'est la femme de Nuri, non ? Bon, ça va, son mari peut lui chuchoter à l'oreille de bons conseils
l'actrice américaine Lily Gladstone: bon, elle a tournée pour Kelly Reichardt donc au moins, elle est censé savoir ce que c'est le vrai cinéma
l'actrice française Eva Green : allez savoir ce qu'elle aime et quelle est sa culture cinématographique... :??:
la réalisatrice et scénariste libanaise Nadine Labaki : là, c'est grave (Caramel quoi :grrr: )
le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona : je ne le connaissais pas mais apparemment il ne faut pas compter sur lui
l'acteur italien Pierfrancesco Favino - :??:
le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ça va, il y a pire
l'acteur et producteur français Omar Sy - nul (quand tu l'entends parler cinéma sur les plateaux télé... )
Bayona il fait des Jurassic Park, tu vois le genre...
Favino c'est l'un des plus grands acteurs italiens actuels, il tourne chez Bellocchio, etc.
Kore-Eda, étonnant qu'il ne soit pas Président. mais maintenant il faut systématiquement des femmes.
Omar Sy : AU SECOURS. ça c'est littéralement, totalement, scandaleux. Mais ça leur fait un Noir, et en plus totalement inoffensif.
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groil_groil a écrit :
mar. 30 avr. 2024 17:14


Bayona il fait des Jurassic Park, tu vois le genre...
Favino c'est l'un des plus grands acteurs italiens actuels, il tourne chez Bellocchio, etc.
Kore-Eda, étonnant qu'il ne soit pas Président. mais maintenant il faut systématiquement des femmes.
Omar Sy : AU SECOURS. ça c'est littéralement, totalement, scandaleux. Mais ça leur fait un Noir, et en plus totalement inoffensif.
Après Mylène Farmer plus rien ne m’étonne :D
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Kahled
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Greta Gerwig présidente du jury…
M-D-R...
Quitte à nommer une femme, pourquoi ne pas avoir proposé Justine Triet ?
Ou même Julia Ducournau ?
Elles ont eu la palme ça aurait été logique (et surtout, ce sont des cinéastes intéressantes).
Ils l’ont eu mauvaise qu’elle ait été snobée aux Oscars ?
Bref, ce choix fait pitié.
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yhi
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Vous raisonnez comme si Cannes ça n'était que le cinéma :lol:

Cannes c'est aussi du commercial, du people etc... Je peux vous dire qu'à la radio ce matin il étaient tous hyper satisfaits qu'Omar Sy soit dans le jury, ça fait parler du festival.

Et au delà de ça, je ne suis pas sûr que Julia Ducournau soit une réalisatrice plus intéressante que Greta Gerwig :saint: . Clairement, la nomination de Gerwig en présidente du jury surf sur le succès populaire de Barbie, mais c'est pas non plus un choix délirant.
Kahled
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Tu peux nous laisser râler stp ? Merci. :D
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sokol a écrit :
mar. 30 avr. 2024 11:10
Je regardais l'autre soir ce film de Varda :

Kung-fu Master :

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Bon, même si le sujet est déjà discutable (ce n'est pas le gamin qui drague en premier, c'est elle donc, il s'agit de la pédophilie point barre), le problème du film vient de la voix off de l'héroïne : si elle est présente durant tout le film, ce dernier est clôt par une scène filmé du point de vue du petit ! Du coup, c'est malhonnête car Varda abandonne son héroïne littéralement en fin de route, après avoir narré un film entier à partir de sa voix off !!
T'as vu Jane B. par Agnès V. ? Il faut le voir sinon, ça va ensemble, kung-fu master arrivant au détour d'une conversation de Jane B. par Agnès V.. Je me souviens davantage de ce film dans cet autre qu'en tant que film à part entière.
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Tamponn Destartinn
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Greta Gerwig a été choisie présidente du jury principalement pour faire de l'oeil au cinéma américain, et surtout celui avec les grandes stars. Il parait que ces dernières préfèrent de plus en plus aller au festival de Venise qu'à Cannes. Venise qui fait souvent gagner des films américains qui deviennent oscarisable derrière (depuis 2017 avec La Forme de l'eau. Suivi les années suivantes par Roma, Joker, Nomadland, Poor Things l'an dernier...)
Bref, pour les paillettes c'est pas le fun, donc pouf, on récupère Greta Gerwig qui a fait LE film US populaire l'an dernier.
Et ça fait d'une pierre deux coups car c'est une femme réalisatrice (les 5 derniers présidents étaient des hommes, on reste loin de la révolution ou plus simplement de la parité, mais c'est sûr que ça les arrange, de fait)

Kore-Eda, qui accepte de n'être que membre du jury, alors qu'il a le CV pour être président, c'est vraiment un japonais sur ce coup. Ou un non-occidental, du moins.
Le dernier dans ce cas, c'était Asghar Farhadi face à Vincent Lindon président. Mais il faisait un gros bad buzz à l'époque, les rumeurs disaient qu'il avait lui même demandé à être déclassé pour ne pas trop attiré les lumières, aucune idée de si c'est vrai.
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Nonore
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Triet doit être crevée, mais elle sera présidente dans les années futures.

Pas oublié non plus qu'Iris Knobloch est une ancienne de Warner et Barbie est un film Warner. Les relations ont dû jouer. C'est certain que ce jury fait très paillettes, même plus que les précédents, mais le festival a besoin de reconquérir le marché américain (Omar Sy réside aux Etats-Unis, hein), comme le dit Tamponn.
"Le cinéma est la musique de l'œil." - Germaine Dulac.
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Tamponn Destartinn
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Vraiment, la concurrence avec Venise est la clé de compréhension, selon ce que j'entends autour de moi.
Il parait que Frémeaux est obnubilé par ça. Dès qu'il entend qu'un film est courtisé par Venise, il veut le sélectionner avant. C'est un enfant, le mec.
Et de fait, je suis persuadé qu'il s'est dit fin 2023 "si je ne propose pas à Greta Gerwig maintenant, Venise va le faire", ce qui représenterait un nouveau clou dans le cercueil de la présence du gos ciné US à Cannes versus Venise, en tout cas symbolique.
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cyborg
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Oui on parle de la concurrence de Venise mais aussi de la concurrence de Toronto, il semblerait, qui attire peut-être plus facilement les ricains...
Or le vrai nerf de la guerre du festival de Cannes n'est pas tant la compet que le Marché du Film en coulisse, qui se bat pour rester le plus grand au monde. Et la nationalité la plus représenté sur le business du marché est... les américains, bien sur. Qu'il faut donc continuer à faire venir en courtisant quelque peu...

Si le choix du palmarès est peut-être un peu plus indépendant de ce point (du moins pour les films de la compet officiel, pas les off...) le choix du jury est sans doute beaucoup plus calculé entre sérieux-arty et potentiel de visibilité médiatique pouvant servir le festival. Bref à mon avis les choix en interne sont un peu plus compliqué qu'on ne le pense :D
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cyborg
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Tout ça pour dire que ces derniers temps :

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Nocturne for a Forest - Catarina Vasconcelos

Grâce à une personne fort sympathique et bien intentionnée -mais dont je tairais le nom (qu'il s'en voit néanmoins remercié !)- j'ai eu la chance de voir le dernier court-métrage de Catarina Vasconcelos. Celui-ci confirme tout le bien que j'ai pensé d'elle lors de la découverte de "La Métamorphose des oiseaux". S'emparant d'une anecdote liant papauté et peinture, la réalisatrice livre une fable féministe et naturaliste... au premier degré : près de la moitié du film est composé de la discussion d'un groupe de plantes ! Finesse de l'écriture, humour, idées plastiques, réflexions politiques : le résultat est délicieux. Il me tarde de voir les prochaines réalisation de l'autrice !



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Lost Chapter of Snow : Passion - Shinji Sômai (1985)

Voilà longtemps que je n'avais pas vu de films de Somai, réalisateur japonais qui m'avait passionné il y a quelques années.
Lost Chapter of Snow: Passion (1985) est un film aussi étrange que son titre ne le laisse supposer. Tout démarre par un plan séquence délirant (15 min ?) retraçant, dans un village enneigé reconstitué en carton-pâte, des évènements s'étalant sur plusieurs jours. Une jeune orpheline, recueilli par une famille maltraitante, se voit prise d'affection par un jeune adulte, qui décide de l'adopter. La deuxième scène du film est un saut en avant de plus de 10 ans. Nous y retrouvons la jeune fille, désormais employée dans la dite famille, mais aussi secrètement amoureuse de l'homme qui l'avait adopté. Tout se compliquera quand elle se retrouvera accusé (à tors ?) du meutre de sa demi-soeur...

Meurtre et amour interdit, vous l'aurez reconnu : les ingrédients de base du complexe d'Oedipe hantent le film. Ceux-ci sont néanmoins abordé par des biais complètement inattendus et distordus, rebattant bizarrement les enjeux du mythe originel. Le film est ainsi une sorte de compte de fée vu à travers un kaléidoscope dans lequel co-existent kitsch et flamboyance, sautant d'une scène à l'autre selon une mystérieuse logique interne, le tout guidé par une enquête plus ou moins sérieuse par un inspecteur qu'on jurerait sorti d'un dessin animé. Sous l'air naïf et puéril de l'ensemble, la noirceur, la frustration et la tristesse ne cessent jamais de dévorer les personnages. Définitivement hors-norme Sômai livre ici un de ses films les plus étranges tout en continuant d'explorer son thème fétiche de l'enfance.

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Alyam, alyam - Ahmed El Maanouni - 1979

Film marocain, entre documentaire et fiction, durant lequel nous suivons un jeune homme désireux d'échapper à ses conditions de vie misérables et souhaitant partir tenter sa chance en Europe, contre la volonté de sa famille.
Le film est essentiellement constitué de discussions entre des proches et de réflexions en voix-off sur des images de campagne et de travail en milieu rural.
Se dresse peu à peu le portrait d'un pays tiraillé entre tradition et désir de modernité, entre famille et émancipation via une fuite vers le nord. La dite tentative de départ ne se passe qu'à la toute fin du film dans quelques plans durant lesquels le personnage erre en ville et entreprend les démarches administratives nécessaires. Le dernier plan est ensuite plastiquement et symboliquement saisissant : d'une ligne d'horizon sur un territoire désertique sort progressivement une foule d'hommes et de femmes se dirigeant vers le spectateur : s'agit-il d'un désir soudain révélé de tout le peuple marocain de partir pour l'Europe, ou le fantôme de tous ces gens (sans doute ceux croisés durant le film) qui hanteront notre personnage une fois sa nouvelle vie débutée ?

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The Eloquent Peasant - Shadi Abdel Salam - 1970

Magnifique court-métrage égyptien, basé sur un poème/conte moral datant de L'Empire du Milieu (2160 et 2025 avant JC). Si le film est "valide" moralement (le droit du plus faible, bafoué, qui finit par s'imposer face à la loi du plus fort à force de ténacité et de perspicacité), il l'est aussi cinématographiquement. Le mise en scène est très sobre mais précise, faisant dialoguer les corps et leurs environnement avec une grande beauté. On croirait un Straub&Huillet sans leur austérité superflue.


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Born in flames - Lizzie Borden - 1983

Curiosité totale que ce film de "science-fiction politique" présentant une Amérique 10 ans après sa révolution démocrate-socialiste. Insatisfaite de l'évolution incomplète des rapports de classes, de genres et de races, des groupes de lesbiennes radicales entendent reprendre la lutte et l'action directe. Les diverses agitations sont assez forte pour que le FBI ouvre une enquête...
Tourné sur un mode faussement documentaire, Born in Flames est un brulot lancé à l'encontre de la société traditionnelle, l'attaquant de toute part (média, travail, politique, économie...) et à toute échelle (de la vie intime jusqu'à une tentative internationaliste) pour mieux proposer d'imaginer un monde possible que le réalisme-capitalisme à éradiqué de nos esprits. Plus que de proposer une intrigue, le film ressemble presque à un petit manuel de propositions d'actions directes plus ou moins fantasmés ou réalistes, jusqu'à se conclure sur une troublante image (un instant à peine) d'une attaque terroriste au sommet des World Trade Centers... Puissant !
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Narval
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Puisqu'on est dans Cannes, j'enchaîne sur les attentes/pronostiques perso

LE DEUXIÈME ACTE de Quentin DUPIEUX, 1h20 | Hors Compétition (Film d'ouverture) ** Toujours curieux même si Daaaali m'a vraiment refroidi après le très bon Yannick. Le pitch a l'air intéressant mais le côté verbieux me fait peur.
THE APPRENTICE de Ali ABBASI * J'avais bien aimé Border mais le film souffrait de tiques de réalisation (caméra épaule tremblante h24, absence de scènes vraiment construites) qui le desservaient vraiment, pas vu Les nuits de Machad. Le casting international me fait peur.
MOTEL DESTINO de Karim AÏNOUZ, 1h52 ** Pareil, bien aimé La vie invisible et pas vu le suivant qui est en salles à l'heure actuelle. Pourquoi pas.
BIRD de Andrea ARNOLD ** J'aime bien cette réal dans l'ensemble donc oui même si le synopsis m'accroche guère.
EMILIA PEREZ de Jacques AUDIARD ** Audiard récent ça peut être super (Olympiades) comme affreux (Dheepan) donc j'ai peur du côté cartel et traitement de la violence.
ANORA de Sean BAKER * Pas aimé The Florida Project, ultra poussif et toujours dans la séduction, mais pourquoi pas si le style est un peu plus mature.
MEGALOPOLIS de Francis Ford COPPOLA **** No comment.
THE SHROUDS de David CRONENBERG, 1h59 *** Idem, je suis toujours au rdv pour un Cronenberg, même si le résumé de celui-ci reste dans le carcan habituel et que le casting me branche moins que Les crimes du futur - que j'avais adoré
THE SUBSTANCE de Coralie FARGEAT *** - Revenge était plastiquement très réussi même si limité par son scénar de rape&revenge, j'ai hâte de voir ce que la réal fera aux US avec du body horror sachant qu'elle passe après Titane (et donc Cronenberg).
GRAND TOUR de Miguel GOMES **** - Très fan de ses films et celui-ci m'a captivé depuis les images révélées et le synopsis. J'ai envie de croire à un grand prix ou à une palme étant donné l'ambition du truc et toutes les merveilles précédentes
LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES de Michel HAZANAVICIUS ** Cool de voir qu'il touche aussi à l'animation mais j'aimerais aussi voir ce réal avec un vrai style et/ou une vision affirmée. Cela dit j'aime les histories de bucherons polonais donc...
MARCELLO MIO de Christophe HONORÉ *** Toujours très amateurs d'Honoré donc ça sera forcément oui, et l'idée de faire incarner Marcello par sa fille est très belle.
FENG LIU YI DAI de JIA Zhang-Ke (CAUGHT BY THE TIDES) **** Le synopsis de celui-ci ne trompe pas, tout comme Cronenberg, ce type refait le même film en permanence, mais on y revient toujours. J'ai envie de croire à un prix pour récompenser ce réal à la filmo incroyable.
ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal KAPADIA *** Pas vu le précédent mais étant donné les retours très positifs je suis très impatient !
KINDS OF KINDNESS de Yórgos LÁNTHIMOS *J'ai abandonné ce cinéaste. Le teaser du film laisse penser que ça sera encore du bizarre pour du bizarre. Bof.
L’AMOUR OUF de Gilles LELLOUCHE La sélection de ce film me fait du mal
TREI KILOMETRI PANA LA CAPATUL LUMII de Emanuel PARVU (TROIS KILOMÈTRES JUSQU’À LA FIN DU MONDE) *** Difficile de passer après Mungiu et son superbe Au delà des collines sur un sujet très similaire mais je suis curieux.
THE SEED OF THE SACRED FIG de Mohammad RASOULOF *** Bien aimé ses précédents films (disponibles sur Arte en ce moment d'ailleurs !) donc carrément.
DIAMANT BRUT de Agathe RIEDINGER | 1er film ** Peux rien avancer mais why not
OH CANADA de Paul SCHRADER, 1h31 * Je connais trop mal ce cinéaste mais là comme ça je m'en fous royalement.
LIMONOV – THE BALLAD de Kirill SEREBRENNIKOV **** Ma plus grosse attente. Très hâte de voir comment ce réal passionnant va s'emparer de la figure de Limonov. Pronostic de grand prix également
PARTHENOPE de Paolo SORRENTINO ** J'y crois plus que ses précédents car pour une fois le personnage principal est féminin et il y a moins de têtes d'affiche
PIGEN MED NÅLEN de Magnus VON HORN ** (LA JEUNE FEMME A L’AIGUILLE) Aucune idée du réal mais le synopsis est intriguant.
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sokol
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len' a écrit :
mer. 1 mai 2024 02:35

T'as vu Jane B. par Agnès V. ? Il faut le voir sinon, ça va ensemble, kung-fu master arrivant au détour d'une conversation de Jane B. par Agnès V.. Je me souviens davantage de ce film dans cet autre qu'en tant que film à part entière.
Non, je pouvais car il était sur Arte replay aussi. Mais il paraît qu’il est très mauvais.
En tout cas, Kung-fu master est un autre film donc, on peut le ‘juger’ tout seul comme tous les films qu’on voit n’est ce pas ?
"Le cinéma n'existe pas en soi, il n'est pas un langage. Il est un instrument d’analyse et c'est tout. Il ne doit pas devenir une fin en soi".
Jean-Marie Straub
len'
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sokol a écrit :
mer. 1 mai 2024 22:00

Non, je pouvais car il était sur Arte replay aussi. Mais il paraît qu’il est très mauvais.
En tout cas, Kung-fu master est un autre film donc, on peut le ‘juger’ tout seul comme tous les films qu’on voit n’est ce pas ?
Ce qui est bien, ce sont les dialogues entre Birkin et Varda. Ce qui est mauvais, c'est tout ce qui résulte des dialogues, comme les sketches avec Jean-Pierre Léaud ou en partie kung-fu master. Mais c'est quand même essentiel les dialogues chez Varda, et ça vaut aussi entre ses films.
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groil_groil
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Je n'avais malheureusement pas pu voir le dernier Guédiguian en salle, et je le regrette d'autant plus que le film est magnifique. C'est peut-être son film le plus simple et aussi le plus apaisé, qui brasse évidemment tous ses thèmes habituels, lutte des classes, engagement politique à gauche, cause arménienne, famille, camaraderie, tout ça dans un Marseille encore plus magnifié que d'habitude, mais qui le fait avec une sérénité et un calme qui donnent au film un sentiment de quiétude permanent, même dans les moments difficiles. Je ne sais pas si c'est la sagesse de l'âge qui fait ça, mais Guédiguian me fait penser à un Ozu ici, voire aux derniers Kurosawa de fin de carrière. L'oeuvre de Guédiguian est l'une des plus singulières du cinéma français. Pas de chef-d'oeuvre écrasant l'ensemble, mais une constance qui force l'admiration, et surtout la construction d'un corpus sur l'ensemble d'une vie qui est l'une des oeuvres majeures du cinéma français. Et réussir à ce point un film alors que ça doit être le 25ème dans le même genre est vraiment totalement réjouissant.

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Brizé, capable du pire comme du meilleur en fonction de ces films. Je découvrais celui-ci, de 2012, et c'est un grand cru, je me suis pris une belle calotte et j'ai même chialé lors de la scène finale absolument bouleversante, mais que je ne raconterais pas sous peine de spoiler ce qu'il y a de plus émouvant dans le film. Le pitch c'est Lindon qui sort de 18 mois de taule après avoir fait une petite connerie, et qui est obligé de retourner vivre chez sa mère. Ils ne s'entendent pas très bien, chacun est enfermé dans son monde, et elle est atteinte d'une maladie neurologique incurable, qui l'a poussée à faire une demande d'euthanasie dans une clinique en Suisse. Voilà, sur le papier ça peut sembler plombant, lacrymal et pleurnichard, mais c'est au contraire un film digne et émouvant, quelque part entre "Le Mauvais Fils" de Claude Sautet et "La Gueule Ouverte" de Pialat. Très belle découverte.
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Tamponn Destartinn
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Sur la compétition de Cannes 2024

Top 3 des films en compétition que j'attends le plus
BIRD de Andrea ARNOLD
GRAND TOUR de Miguel GOMES
ANORA de Sean BAKER

Top 3 films hors compétition officielle que j'attends le plus
MISERICORDE de Alain GUIRAUDIE
C'EST PAS MOI de Léos CARAX
LA PRISONNIERE DE BORDEAUX de Patricia MAZUY



+ 3 films de vieux de la vieille que j'ai toujours envie de voir, même si j'ai peur d'être déçu
MEGALOPOLIS de Francis Ford COPPOLA
THE SHROUDS de David CRONENBERG
OH CANADA de Paul SCHRADER

+ 3 films de jeunes réal que je ne connais pas et dont je suis curieux
ALL WE IMAGINE AS LIGHT de Payal KAPADIA
THE SUBSTANCE de Coralie FARGEAT
DIAMANT BRUT de Agathe RIEDINGER

+ 3 films de cinéastes avec qui j'ai des relations vraiment conflictuelles, mais je ne peux pas m'empêcher d'être curieux à chacun de leur film (une fois sur 4 ça paie)
FENG LIU YI DAI de JIA Zhang-Ke (CAUGHT BY THE TIDES)
KINDS OF KINDNESS de Yórgos LÁNTHIMOS
MARCELLO MIO de Christophe HONORÉ
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B-Lyndon
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0 : m'en fous complètement
* : mouais
** : curiosité
*** : attente
**** : grosse attente


The Apprentice d'Ali Abbasi *
Motel Destino de Karim Aïnouz ***
Bird d'Andrea Arnold **
Emilia Perez de Jacques Audiard ***
Anora de Sean Baker ****
Megalopolis de Francis Ford Coppola ****
The Shrouds de David Cronenberg ***
The Substance de Coralie Fargeat 0
Grand Tour de Miguel Gomes ****
Marcello Mio de Christophe Honoré *
Caught by the Tides de Jia Zhang-ke ***
All We Imagine as Light de Payal Kapadia ***
Kinds of Kindness de Yorgos Lanthimos *
L'Amour ouf de Gilles Lellouche 0
Diamant Brut d'Agathe Riedinger 0
Oh Canada de Paul Schrader *
Limonov - The Ballad de Kirill Serebrennikov *
Parthenope de Paolo Sorrentino **
The Girl with the Needle de Magnus Von Horn *
La Plus Précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius **
Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde de Emanuel Parvu **
The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof **
Modifié en dernier par B-Lyndon le ven. 3 mai 2024 14:23, modifié 1 fois.
« j’aurais voulu t’offrir cent mille cigarettes blondes, douze robes des grands couturiers, l’appartement de la rue de Seine, une automobile, la petite maison de la forêt de Compiègne, celle de Belle-Isle et un petit bouquet à quatre sous »
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Tamponn Destartinn
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B-Lyndon a écrit :
jeu. 2 mai 2024 14:58
0 : m'en fous complètement
* : mouais
** : curiosité
*** : attente
**** : grosse attente


The Apprentice d'Ali Abbasi *
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Question con, mais qu'est-ce qui t'amènes à dire "je m'en fous completement" pour le film d'Agathe Riedinger ?
Etant donné que c'est un premier film, on ne la connait pas (à moins que tu aies des courts qu'elle a fait avant ?), donc pourquoi ne pas être curieux ?
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B-Lyndon
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Tamponn Destartinn a écrit :
jeu. 2 mai 2024 15:33
B-Lyndon a écrit :
jeu. 2 mai 2024 14:58
0 : m'en fous complètement
* : mouais
** : curiosité
*** : attente
**** : grosse attente


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Question con, mais qu'est-ce qui t'amènes à dire "je m'en fous completement" pour le film d'Agathe Riedinger ?
Etant donné que c'est un premier film, on ne la connait pas (à moins que tu aies des courts qu'elle a fait avant ?), donc pourquoi ne pas être curieux ?

Ecoute, tout : le titre, le synopsis, l'esthétique apparente des premiers courts de la cinéaste, le fait que Frémaux le débile le pousse en compet ( :D ), l'impression que j'ai déjà vu ça 150 fois, rien ne m'attire. Je le sens à des kilomètres :D
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groil_groil
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GROSSE ATTENTE : RIEN :D
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Tamponn Destartinn
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B-Lyndon a écrit :
jeu. 2 mai 2024 16:01

Question con, mais qu'est-ce qui t'amènes à dire "je m'en fous completement" pour le film d'Agathe Riedinger ?
Etant donné que c'est un premier film, on ne la connait pas (à moins que tu aies des courts qu'elle a fait avant ?), donc pourquoi ne pas être curieux ?
Ecoute, tout : le titre, le synopsis, l'esthétique apparente des premiers courts de la cinéaste, le fait que Frémaux le débile le pousse en compet ( :D ), l'impression que j'ai déjà vu ça 150 fois, rien ne m'attire. Je le sens à des kilomètres :D
[/quote]


Dac :D
on verra bien. Je connais pas du tout. Ca m'intéresse toujours, un 1er film en compet. Mais y a moyen que pour Frémeaux ce soit juste une facon de se dédouaner d'avoir pris que bcp trop de vieux copains à côté de ça et que le film aurait été plus à l'aise à et à sa place à la semaine de la critique ou même à Un Certain regard maintenant que c'est la même ligne éditorial.
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Tamponn Destartinn
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groil_groil a écrit :
jeu. 2 mai 2024 16:05
GROSSE ATTENTE : RIEN :D
Sur le papier, c'est un Cannes moins excitant que le précédent, c'est sûr.
Mais quand même : dose :D
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Kit
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groil_groil a écrit :
jeu. 2 mai 2024 16:05
GROSSE ATTENTE : RIEN :D
ça sera quand même un festival de cannes (jambes) sur le tapis rouge et l'escalier :sarcastic:
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groil_groil
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Une jeune française sans le sou débarque à New York avec l'espoir de devenir comédienne. Sans ressources, elle survit grâce à divers petits boulots et squatte sous les fenêtres d'un jeune scénariste Hollywoodien en pleine crise d'inspiration après un premier gros succès. Ce hasard va unir ces deux destins jusqu'au succès de la jeune femme. J'ai découvert le cinéma de Kollek (que je connaissais bien sûr de réputation depuis l'époque) qu'assez récemment, il y a un an ou deux, et j'avais été très séduit par sa "trilogie new yorkaise" composée de Sue, Fiona et Fast Food, Fast Woman. Ce film-ci est malheureusement beaucoup moins convaincant. S'il raconte toujours peu ou prou la même chose dans tous ses films (en gros une jeune femme seule et paumée ère dans New York et va de rencontre en rencontre qui influent sur son destin), le réglage de celui-ci n'est pas bon du tout. Déjà il choisit Audrey Tautou qui sort tout juste de son énorme succès avec Amélie Poulain et qui tente une carrière internationale. Elle fait visiblement le mauvais choix, car ça n'a pas duré, mais surtout son jeu est ici catastrophique. Son personnage est traité de manière humoristique en permanence (on se demande pourquoi) et elle se croit obligé d'en faire des tonnes, et physiquement, et vocalement, singeant des accents absurdes comme l'Allemand ou le Polonais sans qu'on ne comprenne jamais pourquoi. (et c'est un détail, mais peut-on m'expliquer pourquoi elle parle en Anglais lorsqu'elle appelle sa mère en France pour lui donner des nouvelles alors qu'elles sont françaises toutes les deux ?) Mais le film en entier ne vaut pas beaucoup mieux que le personnage, s'érigeant en fable / success story de manière totalement artificielle. Restent de beaux plans de la ville comme sait les faire Kollek mais mieux vaut revoir la trilogie citée plus haut.

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Vincent est un type comme tout le monde, sans histoire, a priori. Et puis un jour un stagiaire de sa boite tente de le tuer. Il n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que le lendemain c'est un collègue qui tente de le tuer aussi. Puis un voisin, puis des inconnus dans la rue. Ce n'est pas tout le monde, pas à chaque fois, mais ça peut venir de n'importe où, n'importe quand, les gens qui tentent de l'assassiner trouvant leurs forces décuplées par une sorte de rage venue dont ne sait où. Vincent doit donc changer radicalement de vie, s'isoler et tenter de ne plus jamais croiser le regard de personne, sinon il met sa vie en danger. Mais il va vite se rendre compte que c'est impossible... et que d'autres personnes subissent le même sort que lui. C'est réjouissant de voir désormais régulièrement du cinéma fantastique, et plus généralement du cinéma de genre, sortir en France. Signe d'une vitalité de la production indépendante, et de jeunes cinéastes (c'est un premier film) aux références et envies affirmées. Surtout que c'est un vrai film d'auteur, avec des choix forts, qui évoque vraiment (vraiment trop ?) le "It Follows" de David Robert Mitchell, mais revu à la sauce française (on pense parfois au Simple Mortel de Jolivet, film que j'adore et pionnier du genre). C'est donc un vrai bonheur de suivre ce film inventif et dynamique, même s'il faut bien reconnaitre tout de même un manque de fond, qui finit par poser problème au bout d'un moment. En effet, on ne sait rien du virus qui contamine les gens et les pousse à vouloir tuer telle ou telle personne, on ne sait pas comment ça arrive, comment ça finit, bref, c'est juste un concept, un postulat, mais le cinéaste ne fait rien avec ça, c'est le simple moteur du récit, ça fait avancer l'ensemble, mais on sent malheureusement la coquille creuse derrière. Et c'est malheureusement ainsi que se finit le film, sans que celui-ci ne nous ait rien apporté. Cette fin aurait pu se produire une heure plus tôt, il en aurait été de même. J'ai comme je l'écris eu du plaisir à suivre le film mais si le cinéaste a envie d'en faire d'autres, il est important qu'il les remplisse de quelque chose qui soit autre qu'un vague concept.
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Narval
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Man in Black - Wang Bing
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C'est un portrait à nu (littéralement) de Wang Xilin qui a subi la censure puis la barbarie de son pays avant de devoir s'exiler. Il est le dernier survivant de sa famille, son corps et son esprit, tout a été travaillé par le régime. Wang Bing, avec la complicité de la géniale Caroline Champetier à l'image, filment cet homme habiter le cadre du théâtre des Bouffes du Nord (et quel cadre ce théâtre étant une ruine magnifique). L'homme se livre totalement, sa chair occupant l 'espace lors des échauffements, avant de se l'approprier avec la voix, mais aussi et surtout par son corps (à la fois meurtri mais aussi étonnant d'énergie) et sa musique qui viennent s'entrechoquer, se recouvrir, se laisser respirer. La musique donc, indissociable de l'histoire personnelle de l'homme, est tourmentée, dissonante et froide, très orchestrée et inquiète, rempli d'images folles et de rebondissements, à l'image d'un Lutoslowski. J'ai trouvé cela à la fois bouleversant et quasi jouissif (pour le jeu sur la musique, et le fait que Wang Bing fasse un film pareil).

C'est visible sur arte, cela dure 1h et cela vaut largement le coup.
https://www.arte.tv/fr/videos/114812-00 ... -in-black/
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groil_groil
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André Masson, un commissaire-priseur parisien très influent, découvre un magnifique tableau d'Egon Schiele considéré comme perdu pendant la Guerre, dans la chambre d'un modeste ouvrier de 30 ans de la banlieue de Mulhouse. Cela devient évidemment le plus gros coup de sa carrière, et il va s'agir désormais de vendre ce tableau (le jeune homme n'en veut plus) alors que c'est un bien spolié pendant la guerre. Il faut donc satisfaire les nombreux héritiers, sans léser le jeune ouvrier, tout en enrichissant la célèbre maison de vente pour laquelle il travaille. Ancien critique, puis scénariste émérite, Pascal Bonitzer est devenu cinéaste en 1996 avec Encore, et depuis enchaine les films avec plus ou moins de succès (Cherchez Hortense en 2011 était plutôt réussi). Il fait parti de cette seconde vague de critique des Cahiers passés à la réal, et son cinéma, précieux, littéraire, parfois un peu froid, est souvent très parisien. C'est une joie de découvrir qu'avec Le Tableau Volé il livre son meilleur film à ce jour. C'est un film au sujet et au scénario passionnant, à la mise en scène sobre, au service de son récit, mais toujours juste (il n'y a qu'une scène ratée, c'est donc quasi rien), qui filme toujours ses personnages avec respect et humanité, et surtout, j'y viens, des personnages magnifiques, quelque soit leur niveau d'implication dans le récit ou leur temps d'écran. Il eut été facile de sombrer dans le pathos (pauvre ouvrier lesé...) ou au contraire dans le cynisme (les riches s'enrichissent encore plus en spoliant de nouveau les biens, des pauvres, cette fois), mais il n'en rien, jamais, et chaque personnage est filmé avec beaucoup de dignité, tous interprétés par des acteurs au sommet (le casting est génial), excellents dans leur rôle (il n'y a bien que Laurence Côte qui est un peu en deçà, mais c'est je crois une vieille copine de Bonitzer et c'est touchant de la revoir). Bref, c'est un film qui, sans être une prouesse de mise en scène non plus, mais il ne cherche jamais à l'être, est parfaitement réjouissant et passionnant. J'apprends après l'avoir vu que c'est un fait réel adapté par le cinéaste, et ça rend l'ensemble encore plus intéressant (c'était étonnant d'imaginer découvrir un Shiele disparu et de rendre ça crédible). Eh bien si, tout est vrai, et relire le film en sachant montre la justesse du travail de Bonitzer, et les instants de fictions du film sont super bien insérées, mêlées pour qu'un final le scénario, et l'oeuvre dans sa globalité, soit parfaitement équilibré.

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Tout premier long métrage de Brisseau, tourné en Super 8, et jamais sorti en salle, La Croisée des Chemins est un film qui mêle un flagrant amateurisme à des fulgurances de cinéma très fortes. Ce qui est le plus étonnant c'est de voir que tous les thèmes de Brisseau sont déjà omniprésents, en train de se définir mais pourtant déjà là. Soit un couple de deux jeunes filles, l'une vivante, l'autre morte, son fantôme donc, des scènes de nymphettes dénudées sur fond de contestation sociale et politique forte, un rapport au père semi-incestueux, joué bien sûr par le metteur en scène et un film qui se finit sur un suicide, tout ça sur fond permanent de la musique du Mépris de Godard dont Brisseau est un adorateur. Voilà, quelque part entre un Robert Bresson et un Jean Rollin, voici Jean-Claude Brisseau. Il fera bien sûr beaucoup mieux ensuite, mais ce premier opus est super intéressant, malgré ses nombreuses faiblesses, si l'on considère l'oeuvre dans son ensemble.

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Documentaire de Marie Losier consacré au musicien électronique expérimental bricoleur et touche-à-tout Felix Kubin. Dans le même esprit que son film sur Genesis P-Orridge, mais peut-être un peu moins loufoque, Losier livre un portrait attachant mais forcément incomplet, d'un musicien méconnu mais brillant, préférant souvent capter l'instant présent plutôt que de s'attarder sur les aspects biographiques. Cela peut sembler frustrant mais ça présente l'avantage de donner l'illusion de partager des instants de vie.

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L'un des films les plus drôles du monde (que j'ai vu des dizaines de fois) et qu'on a fait découvrir aux enfants. Réussite totale, ils ont beaucoup ri des gaffes de Hrundi V. Bakshi, presque autant que celle d'un Pierre Richard.
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Kit
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poucenlair

moi aussi j'adore La Party :bounce:
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cyborg
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Muna Moto - Jean-Pierre Dikongué-Pipa - 1975

Une jeune femme, Ndomé, et un jeune homme, Ngando, souhaitent se marier, mais la dot pose problème. Contraint de demander la somme à ses proches, Ngando ne fait qu'attiser la jalousie de son oncle et son désir pour la jeune femme, qui se transforme en une violente rivalité. Contrainte par ses parents, Ndomé finira par devoir épouser l'oncle de Ngando. Derrière cette trame très simple se cache l'un des plus beaux films africains qu'il m'ait été donné de voir.

Tout commence par une longue scène de fête, muette, que l'on croirait sortie d'un documentaire ethnographique. Au milieu de la foule, de la musique et des rites réapparaissent régulièrement deux corps, que nous identifierons comme ceux des deux protagonistes principaux du film. Entre eux, un regard. Juste un regard, mais un regard épais, intense, désespéré. L'histoire de ce regard aveugle, que l'on suppose être celui d'un amour inconcevable, nous sera conté sous forme d'une série de flash-back durant l'heure et demi qu'il nous reste à vivre au milieu de la campagne camerounaise.

Le plus saisissant dans Muna Moto est l'impression de voir un film totalement camerounais, au plus proche de la culture de son pays, de ses habitants, de sa nature, mais aussi un film totalement de son "époque cinématographique" tant sa façon d'envisager la narration, de déconstruite et multiplier adroitement les temporalités, de mettre en scène les corps, les souvenirs et les désirs qu'ils portent, n'a rien à envier aux diverses "nouvelles vagues" qui battent son plein en Europe. Seul Touki-Bouki m'avait jusqu'à présent provoqué un effet similaire. Mais si le film de Diop pouvait paraitre "hors sol", porté par une fuite irrémédiable avec Pierrot Le Fou dans le rétroviseur, Muna Moto reste plus proche de son pays. La fuite qui s'y dessine également est d'ailleurs plus modeste, sans doute vers un village voisin pour y fonder une famille et y vivre un amour libre. En décalque de cette histoire impossible apparait un pays tiraillé entre le poids de ses traditions et des envies de mœurs plus légères et simples, faisant sans doute écho à l'indépendance politique que venait alors tout juste de retrouver le Cameroun.


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Neige, vapeur, mare, brume, glace, ruisseau, bouillon, jusqu'à la couleur des vêtements des deux personnages principaux, la teinte du plan final ou même la typographie du titre du film, l'eau et sa couleur bleue semble s’immiscer partout dans Le mal n'existe pas. La surprenante omniprésence de cet élément vital, présent ici sous toutes ses formes, semble renvoyer à la complexité de la question du "mal" exploré par le film.

La réunion de concertation s'ouvre ainsi par une question, longuement débattue, sur la fosse septique du camping, dont le fonctionnement risque de polluer les réserves en eau du village. Si le questionnement est ici hautement symbolique (l'installation d'un camping moderne va-t-il souiller la vie des locaux ?), il fait aussi apparaitre la question des quotas : à partir de quand l'eau sera-t-elle polluée, et comment/qui/quoi déterminera qu'elle est désormais impure ? Le goût des ramens ou les relevés scientifiques ? Cette relativité des notions et des perceptions semblent nous renvoyer au mal lui même et aux conditions de son apparition, difficilement cernable.

A sa moitié, au moment ou les deux commerciaux retournent dans le village, le film semble comme se dédoubler en se repliant sur lui même, permettant aux divers personnages de gagner en épaisseur et en complexité, mais aussi de s'envisager d'autres perspectives (le commercial qui se rêve soudain en néo-rural après avoir coupé une buche). Un plan, magnifique, concluant le long trajet, vient ouvertement signifier le changement de rôle des personnages : depuis une vue intérieure de la voiture, la caméra encercle Takumi, restant toujours en plein centre de l'image, le transformant soudainement en proie, en bête traqué. C'est par ce choix de mise en scène qu'il nous faudra lire, symboliquement, le dernier plan du film : Takumi n'est autre que le cerf, qui, seulement lorsqu'il se sent attaqué peut attaquer en retour, ce que le personnage ne manquera pas de faire sur le commercial lorsque sa fille-faon est elle même en danger.

La complexité de la question écologique et environnementale, qui soutient tout le film, trouve ici une résolution inattendue et profondément perturbante. Le changement total de style et d'approche des dernières minutes -Hamaguchi nous avait pourtant mis en condition auparavant par ses brusques coupures musicales à répétition- est ainsi plus qu'une simple fin ouverte mais bien un geste hautement cinématographique permettant aux spectateurs de revisiter l'ensemble du film et d'en déployer toute la complexité. La bête fable écologique est de la sorte évité. L'aspect idyllique et naïf que nous croyions voir jusqu'alors n'était qu'apparence et c'est du personnage le plus sympathique que surgira le crime, geste "du mal" le plus caractéristique... mais qui s'avère peut-être bien faible face à la nécessité de protéger le monde naturel ? Si l'orientation d'Hamaguchi est marqué par une noirceur évidente, l'auteur à la finesse de ne pas répondre, laissant le soin à chaque spectateur de confronter son for intérieur avec les questions aux dimensions nouvelles auxquelles l'humanité se trouve désormais confrontés.
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groil_groil
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Le film débute par un double assassinat à la sortie de l'aéroport d'Ajaccio. Un règlement de comptes comme il y en a vraisemblablement beaucoup là-bas. L'une des parties du film est centrée sur l'enquête d'un commissaire de police pour tenter de trouver la cause du meurtre, et l'identité de l'assassin, méconnaissable sur les vidéos de surveillance. Mais le récit premier est celui qui concerne Melissa, une jeune femme gardienne de prison qui, avec sa famille, quitte la région parisienne et la prison de Fleury-Merogis pour venir travaille dans une prison de Corse et bénéficier de la prime "insulaire". Les conditions de travail ne sont pas les mêmes, les détenus faisant preuve de beaucoup plus de familiarité, certains semblant avoir de nombreux passe-droit, mais Melissa, que tous les prisonniers se mettent à surnommer "Ibiza", "à cause de la chanson de Julien Clerc", s'y fait. Ce à quoi elle se fait moins en revanche, c'est sa vie privée et son installation dans un quartier populaire où sa famille ne parvient pas à s'intégrer face à la violence des locaux, ne supportant pas des nouveaux venus. Mais, un jour, le comportement des gens va changer et Mélissa se rendre compte que des détenus avec qui elle s'entend bien ont envoyé des hommes dans le quartier pour l'aider à se faire respecter. Mais ces services rendus ne le sont pas gratuitement. Mélissa va découvrir trop tard qu'elle joue à un jeu dangereux et qu'elle se retrouve, sans même s'en être rendu compte, coincée dans un piège sans issue. Et c'est là que le film va intelligemment commencer à réunir ses deux parties et le spectateur à comprendre le rapprochement d'avec le meurtre initial... Après l'excellent "La Fille au Bracelet", Stéphane Demoustier confirme qu'il est un excellent cinéaste au style et à l'écriture affirmée. Il est à l'aise dans le naturalisme, la manière dont il dépeint les milieux corse et carcéral est vraiment saisissante de vérité, mais c'est aussi un metteur en scène complexe et ambitieux, n'hésitant pas parfois à se rapprocher d'un Brian De Palma lors notamment de la grande scène de l'aéroport, par la multiplicité des points de vue et l'ambition de construction de l'espace de mise en scène. Sans oublier qu'il livre, avec la complicité de l'excellente Hafsia Herzi, un magnifique portrait de femme, d'une complexité et d'une beauté tragique vraiment émouvante (je n'en dit pas plus, mais c'est vraiment elle qui est au centre de tout, et le récit dépend de chacun de ses choix).
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groil_groil
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Bien sûr, cela reste un divertissement agréable, surtout en salle, mais le film est tout de même une déception surtout en regard des trois excellents opus qui précédaient, et qui ont fait que celui-ci est devenu une attente. Le film est assez faible dans sa structure et dans ses enjeux, qui manquent clairement de force et d'originalité. On se croirait presque revenu au temps de la série TV que l'on regardait enfant (d'ailleurs je me souviens d'elle comme d'une série passionnante et je suis certain qu'elle est mieux écrite que ce film). Le film est quasiment en permanence du côté des singes (on ne voit quasiment pas d'humain, deux personnages tout au plus, au bout de 45mn, et quelques silhouettes) et se situe plusieurs génération après le récent troisième volet. Le decorum est celui bien codifié des Planètes des Singes 60's soit chimpanzés vs méchants gorilles et quelques traces de civilisation humaine disparue que les primates aimeraient de nouveau posséder. Le film ouvre sans doute une nouvelle trilogie, j'espère que les deux suivants seront plus passionnants. Oh, et la durée aussi, beaucoup trop longue, 2h30 pour raconter presque rien, ça tenait en une heure de moins facile.

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En 2018, les mouvements sociaux prennent de l'ampleur et se durcissent dans la petite ville des Ardennes, Rochebrune. Le principal agitateur Johnny, héros de la ville, vient de commettre l'irréparable : en braquant un convoi d'argent bancaire, il a tué l'un des deux hommes. Il est en fuite, blessé, sans doute mort. Une capitaine de gendarmerie (Léa Drucker) débarque en ville pour élucider l'affaire. En même temps qu'elle, arrive Paul (Bastien Bouillon), l'ancien meilleur ami de Johnny, avec qui il a tout fait, tout appris, tout construit, sur fond de L'Ile au Trésor de Stevenson. Lui aussi veut retrouver son ancien ami. Mais en débarquant, il va réveiller plein de vieux démons que l'on croyait enfoui. Le pitch, bien que classique, peut laisser penser à un chouette film policier français, mais le résultat est franchement raté. Le scénario n'évite pas les clichés et est du niveau téléfilm, quant à la mise en scène, elle est poussive, plan plan, et ressemble à celle d'un film d'étudiant en fin de cycle. Sans parler de la photographie, numérique moche sursaturée qui n'aide pas à se plonger dans le film. Et des sauts de temporalités (le film se déroule à trois époques), où l'on a du mal à croire au rajeunissement des personnages. Je pense que sans ces deux bons acteurs, Bouillon et Drucker sont toujours parfait, ce film ne serait jamais sorti en salle.
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cyborg
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J'ai oublié de dire que j'avais aussi vu

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Corn Island - George Ovashvili - Géorgie - 2014

Au milieu d'une rivière, une petite ile. Un vieil homme, avec sa petite fille, décide de s'y installer : il s'y construit une cabane et débute une production de maïs. Mais un conflit invisible s'agite autour d'eux, des soldats rodent. La rivière est en effet, ce que l'on suppose être, une rivière internationale.
Preuve s'il en était besoin que ni la lenteur,, ni le silence, ni les plans de nature ne suffisent à faire un bon film. Corn Island dépasse à peine son postulat de départ et semble se satisfaire de ses choix supposément radicaux pour intéresser le spectateur. Le tout retombe malheureusement vite à plat.


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Portrait du méconnu homme de cinéma et de théâtre Jack Garfein. Le documentaire met sans cesse en parallèle son enfance traumatique traversé par la Shoah, et sa relation compliqué à Hollywood, et son échec à y réaliser des succès suffisant pour y mener une carrière durable. Garfein est aussi l'un des fondateurs du fameux Actor Studio. Fidèle à cette idée, la thèse du film, mise en application dans ses dernières minutes, est donc que toute création (jeu) doit venir du plus profond de la psyché de l'artiste (acteur). Soit.
Le film en lui même est une accumulation d'interviews, d'archives historiques, d'effets visuels et de plans de natures. La confection est plutôt luxueuse (on à droit à Dafoe en voix off tout du long) mais ne dépasse pas, in fine, n'importe quel reportage un tant soit peu ambitieux. J'en ressors avec l'envie de découvrir les films de Garfein, notament Something Wild Ce n'est déjà pas mal.


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Pascaline / Seven Beauties - Lina Wertmüller - 1977

En pleine seconde guerre mondiale, un déserteur de l'armée italienne se remémore sa minable vie de mafioso-proxènète dans l'Italie des années 30. Finalement arrêté par les allemands il se retrouve dans un camp de concentration et tente de séduire la cheffe locale pour s'échapper.
Découverte de cet étrange film, attiré par le combo "réalisatrice" + "comédie sur la WW2". Les moyens déployés laissent penser à un film grand public mais je ne suis pas sur de sa notoriété d'alors, tandis qu'il semble totalement tombé dans l'oubli depuis.
Si l'on ne pourra pas lui enlever sa cohérence interne et même s'incliner devant son énergique ambition, le ton du film est loin de m'intéresser. Outrances et bouffonneries sont ici portés à leurs paroxysmes, servant à explorer l'esprit d'un piètre individu prêt à toutes les bassesses. On sent que le sens du grotesque lorgne vers un certain pan du cinéma de Fellini, sans pour autant arriver à sa finesse et basculant dans une certaine lourdeur. Le résultat se regarde avec curiosité, sans pour autant véritablement convaincre.
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BoBleMexicain
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Comme tous les ans
mais je ne sais plus ou jle poste en general , je mettrai le lien sur ou thread


le JAPANESE FILM FESTIVAL ONLINE 2024 revient du 5 juin au 3 juillet avec une série de film japonais que vous n’avez sans doute jamais vu !
Dispo en ligne sur PC ou smartphone les films sont avec sous titre français
suffit juste de s inscrire sur le site en dessous

https://jff.jpf.go.jp/watch/jffonline2024/

enjoy :sol:
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groil_groil
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Je le connais par coeur mais :
- première fois que je vois en bluray : copie sublime (et version longue uniquement svp)
- plus je le vois plus ce film me fait peur (le fait d'être parent doit forcément y jouer)
- plus je le vois plus je trouve ce film absolument sublime plastiquement.

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Toledano & Nakache sont quasiment devenus une marque, voire une industrie. Mais ils maitrisent leur boulot, et à part l'horrible Intouchables, leurs films, bien que rarement originaux, sont suffisamment bien fichus pour qu'on les regarde avec plaisir (et un peu d'indulgence). Spécialisés dans la comédie sociale grand public, le duo propose ici un divertissement sur le surendettement d'un côté et le activistes écologistes de l'autre, sous la forme d'une valse ample et généreuse, emportée par un bon sens du rythme et des comédiens qu'ils dirigent toujours parfaitement, malgré un cruel et dommageable manque de fond.

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Garrone était un cinéaste que je ne pouvais pas supporter avant de voir récemment Dogman, film intéressant à bien d'aspect, et c'est notamment ça qui m'avait donné envie de voir Moi Capitaine, son dernier film malheureusement raté en salle. Son sujet m'intéressait beaucoup également puisqu'il s'agit du périple mouvementé d'un adolescent de 16 ans, qui, accompagné de son cousin, quitte son Sénégal avec comme ambition d'entrer illégalement en Italie pour y trouver du travail et aider sa famille en lui envoyant de l'argent. Pour cela, il va devoir clandestinement traverser le Mali, puis le Niger, comprenant bien sûr la traversée du Sahara, puis la Libye, et prendre un bateau - vétuste serait un mot bien en deçà de la réalité - pour tenter de rejoindre la côte italienne. Bien évidemment, il va se faire voler, raquetter, perdre son cousin, se faire emprisonné, torturé, vendre comme esclave, bref subir un horrible chemin de croix, malheureusement lot commun de beaucoup de gens tentant cette aventure (notamment en Libye où les gars en ont fait une profession). Production italienne, mais tournée uniquement en Wolof et en Français, Moi Capitaine est un film magnifique aussi bien dans sa gestion du genre "film d'aventures", c'est en effet un véritable périple qui nous est offert, un film toujours en mouvement, ne stagnant jamais (seul le début est un peu longuet, mais au bout de 20mn c'est parti pour de bon), que pour ce que Garrone raconte dans le fond, à savoir la difficulté et la désillusion des jeunes gens qui souhaitent rejoindre l'Europe dans l'espoir d'une vie nouvelle.
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