Don't Look Up : Déni cosmique, Adam McKay (2021)
La lourdeur made in Netflix, avec tout le cynisme qui va avec… C’est un film qui n’a ni la folie et la drôlerie d’
Anchorman, ni l’exigence de
The Big Short. Ça veut tirer à boulets rouges sur toutes les facettes actuelles de la société mais Adam McKay le fait avec une telle grossièreté et avec un tel simplisme que la malhonnêteté du projet n’en est que plus criante (et en plus, ça sort sur Netflix). Seul avantage du film : le jeu de Jennifer Lawrence, alors que c’est une actrice que je n’aime pas d’habitude.
Scream, Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (2022)
Bon, je suis un fan ultime des précédents opus, y compris du troisième qui est décrié par quasiment tout le monde alors qu'il est d’une force théorique dévastatrice. Ici, forcément, il n’y a plus Wes Craven à la caméra et donc la tâche d’adapter ce cinquième volet qui ne dit pas son nom est confié à deux yes-man qui font de leur mieux pour respecter et faire honneur à l’univers initié il y a maintenant plus de 25 ans par Craven et Kevin Williamson. Ce qui frappe le plus ne se situe pas tant au niveau de l’horreur et de sa mise en scène, ni même au niveau de son discours méta (tellement attendu pour un
Scream qu’il en devient anecdotique) que dans sa manière de dérouler minutieusement tout son univers, que ça soit en réintroduisant les uns après les autres les trois acteurs principaux de la saga ou de convoquer une à une toutes les figures majeures de l’univers et notamment du premier film : que ça soit ses deux tueurs (dont l’un aura une fois de plus le droit à une nouvelle sous-intrigue), l’hommage à un personnage phare (« le gardien des règles ») jusqu’à la maison du premier massacre comme terrain de jeu dans un climax copie conforme de ce premier volet. Sans même parler de cette abondance de références par la réintroduction minutieuse de personnages plus ou moins secondaires ou tertiaires de la saga (Marley Shelton, Heather Matarazzo) ou cette velléité quasi tentaculaire de tisser un fil générationnel entre
Scream 1996 et
Scream 2022 (la moitié des nouveaux personnages aura un lien de sang avec les anciens, vivants ou morts). Bref, la générosité de ce nouvel opus se situe dans la maîtrise avec laquelle il se réfère en permanence à ses prédécesseurs pour développer sa propre synergie et si l’exercice en tant que tel est parfois gratuit, il se révèle aussi particulièrement stimulant pour tout initié. En revanche, là où ça commence à faire mal, c’est dans la mise en scène. Wes Craven était un vrai cinéaste, inégal certainement, mais qui savait faire preuve de véritables fulgurances dans sa réalisation, trouvait systématiquement de nouvelles idées, créait des images marquantes en oscillant entre l’horrifique et le comique pour donner vie à cette saga. Ses deux successeurs ont beau faire de leur mieux, malheureusement à leur niveau ils ne parviennent pas à faire preuve d’autant de générosité (et d’inventivité encore moins), les scènes d’attaques et de meurtres manquant de dynamisme, tant dans le registre comique que dans le registre horrifique, cet aspect étant le plus décevant ici. Le slasher est un sous-genre qui met en scène des corps en mouvement (le tueur, la victime) qui doivent être filmés évoluant dans un cadre et ici, malheureusement, le film est beaucoup trop statique dans sa mise en scène pour que cette figure de style puisse trouver tout son épanouissement. La scène d’ouverture, à ce niveau, est particulièrement criante : outre son manque d’originalité (c’est l’ouverture la plus faible de la saga puisqu’elle ressasse des motifs déjà vus sans rien offrir de neuf – là où le quatrième volet, par exemple, se jouait de son propre univers avec une ouverture en trompe-l’œil) et son acte manqué (se servir de manière ludique de son idée de maison connectée), la tension est incroyablement faible, les deux réalisateurs ne faisant aucun effort pour investir l’espace qu’ils filment et déployer tout son potentiel horrifique. Et la plupart des scènes ressembleront à ça, scènes molles tant en termes d’idées qu’en termes de réalisation (le troisième volet avait parfois cette limite mais Craven s’en sortait parce que si sa mise en scène était devenue un peu plus aseptisée elle était en contrepartie compensée par de fulgurantes idées de cinéma qui ne lui faisaient, in fine, rien perdre de son ludisme). Dernière chose : son côté méta. Si le film a une vraie force théorique, celle-ci est quand même beaucoup moins affinée que ses prédécesseurs, tant au niveau du discours que de sa mise en pratique. Et surtout, là où les précédents volets faisaient preuve de modernité et savaient parler de leur époque par le prisme du film d’horreur, celui-ci a un côté conservateur voir ronchon-réac un peu agaçant : « Au diable les films d’intello à la Jordan Peele, c’est avec les vieilles ficelles qu’on fait les meilleurs films d’horreur ». Alors ça n’est peut-être pas faux, mais c’est dommage que les deux réalisateurs n’aient pas su appliquer cet adage : malgré un film qui se révèle tout de même agréable à regarder, il reste malheureusement trop engoncé dans son discours et la faiblesse de sa réalisation pour pleinement convaincre.
Nightmare Alley, Guillermo Del Toro (2021)
Bof. Le film ne m’a pas impressionné outre mesure. Je n’avais pas vu la BA, ne savais pas trop de quoi ça parlait et en général je n’attends pas grand-chose d’un cinéaste aussi médiocre que Del Toro. Donc je n’ai pas été spécialement déçu. Le film est beaucoup trop long, ça c’est évident (gros soucis sur le montage, il a eu du mal à gérer son rythme). Le côté film noir est très attendu, c’est franchement ultra fétichiste à ce niveau. Le seul truc qui m’a un peu perturbé c’est que je savais que Cate Blanchett jouait dedans et ²ne pas la voir en une heure de film j’ai trouvé ça bizarre, surtout que Toni Collette lui ressemble un peu (en moins sophistiquée). Du coup, j’ai cru que je m’étais gouré et que c’était elle la vraie actrice principale du film (avec Rooney Mara). Et puis il y a eu la seconde partie qui m’a surpris par son changement de décor et sa manière de faire dévier le film du chemin qu’il avait emprunté pendant la première heure. A part ça, le reste est bof quoi. La toute fin, très noire, on la voit arriver à 100 kilomètres (en fait, dès le début du film quand Willem Dafoe explique longuement la combine à Bradley Cooper, je m’étais dit que son personnage allait finir comme ça, d’une manière ou d’une autre). Les films actuels veulent à tout prix verser dans le cynisme, la cruauté et l’ironie pure mais ne se rendent pas compte que, quel que soit le chemin qu’ils empruntent, même le plus tortueux (ici, par exemple, le changement de trajectoire du film), les spectateurs ont une longueur d’avance sur eux à force de bouffer les mêmes schémas narratifs.
Les Promesses, Thomas Kruithof (2022)
Alors pour le coup, agréablement surpris ! On sent à quel point le côté sériel est présent mais c’est ce qui donne au film sa dynamique et sa force narrative (et donc politique), en lançant plusieurs intrigues qu’il arrive habilement à faire cohabiter afin de donner une cartographie cohérente du milieu politique, avant tout à petite échelle (s’intéressant particulièrement au microcosme politique d’une ville de la Seine-Saint-Denis avec ses guerres intestines, ses calculs politiciens et ses enjeux sociaux) mais en n’occultant pas pour autant la dimension nationale de la politique qui se joue davantage en hors champ et de manière quasi-occulte (c’est quelque chose de marquant). A ce titre, les rapports de force et les alliances sont bien dessinés, remis en question, déconstruits et reconstitués. Le film aurait gagné à s’inscrire davantage dans la durée, à développer davantage son sens du détail (déjà très précis) afin de gagner une ampleur qui lui manque de peu pour vraiment marquer de manière durable. Ce n’est pas totalement le cas mais en l’état, le film est déjà d’une efficacité redoutable, en prenant l’enjeu de l’insalubrité des immeubles de banlieue pour mettre en lumière les coulisses de l’exercice du pouvoir. J’ai parfois penser à
The Wire (sans les flics et sans le trafic de drogue) notamment dans sa manière de ne pas diaboliser les différents acteurs en jeu dans cette mécanique politico-sociale, avec toute la médiocrité dont ils peuvent faire preuve mais aussi toute la force de conviction dont ils peuvent aussi témoigner pour mener un combat, quitte à contourner certaines règles.
L’Enfer du devoir, William Friedkin (2000)
La honte.
Enquête sur un scandale d'État, Thierry de Peretti (2022)
Ouais… C’est pas mal, on sent qu’il y a une vraie volonté esthétique (par ce choix de format qui resserre le cadre sur ses personnages notamment) et une réelle ambition narrative pour ce récit, qui se veut engagé, d’un infiltré dans le milieu des stupéfiants qui souhaite dévoiler les arcanes de la corruption policière / politique,les deux semblant étroitement liées, avec toute l’ambiguïté et la nuance qui va avec. Malheureusement, et c’est l’une des faiblesses du cinéma français actuellement, le film manque beaucoup trop de rigueur dans son développement, en multipliant les ellipses, en bâclant progressivement ses scènes d’investigations malgré de belles idées de cinéma, pour que l’on se sente réellement impliqué dans le processus de cette enquête journalistique. C’est dommage parce qu’il y a un véritable enjeu qui mène le récit entre volonté sincère d’engagement et intérêts plus personnels (tant pour le journaliste que pour son indic). Disons que le film a le cul coincé entre deux chaises finalement : d’un côté une volonté de rigueur narrative typiquement américaine qu’il n’arrive pas à atteindre (et qui lorgne du côté des films d’enquête outre-Atlantique les plus édifiants dans leur genre, disons pêle-mêle
Erin Brockovich,
Spotlight,
Dark Waters,
Zodiac, ou même
Les Hommes du Président) et d’un autre côté, le film est aussi très français dans cette manière qu’il a d’aborder son sujet puis de le délaisser en adoptant une narration volontairement lacunaire afin d’adopter un nouvel angle, plus introspectif sur les motivations de ses personnages. Le fait de ne pas trancher le rend donc bancal, fragile, mais en même temps, il y a une vraie mélancolie qui finit par naître de cette étrange hybridation et qui trouve son éclat le plus tragique avant tout sur le personnage de Roschdy Zem, acteur absolument génial ici et qui me donne envie de creuser un peu plus sa filmographie. A noter aussi que les 20 dernières minutes du film, dont le climax est une longue scène d’audience filmée au plus près des personnages (Lindon est génial aussi et je commence à revoir mon appréciation sur cet acteur que je détestais auparavant) représentent un moment de cinéma qui vaut à lui seul le déplacement.
Massacre à la tronçonneuse, David Blue Garcia (2022)
C’est tellement nul que ça n’a même pas la force d’être une insulte au film original.
Aya et la sorcière, Goro Miyazaki (2021)
C’est assez malheureux de se dire que ce nouvel opus du Studio Ghibli est sorti dans l’indifférence générale sur Netflix (au-delà du fait qu’il ait été pensé comme un téléfilm). Et pour cause, c’est assez catastrophique. Je pense que cette tentative d’explorer de nouvelles voies n’est pas tant à considérer comme un film mais plutôt comme un essai, une ébauche de film qui n’est donc pas sortie en salles ni en France ni au Japon et qui n’est qu’un prétexte à s’essayer à une nouvelle technologie, la 3D et les images de synthèse comme outil principal dans la conception d’un film d’animation, pour éventuellement la perfectionner dans les prochains films que le studio réalisera par la suite. A ce niveau d’ailleurs, il n’y a que des progrès qui pourront être faits tant l’animation est rigide, froide et désincarnée avec un sens du détail complètement bâclé voir absent alors que c’est ce qui fait toutes la force des films du studio dont le visuel est presque toujours admirablement travaillé, de sorte à donner une représentation du monde dans laquelle sa beauté profonde provient justement de ses détails les plus banals, ceux qu'on ne remarque pas au quotidien et que l'animation parvient à sublimer. Bref, c’est bien simple, en l’état actuel, ce film-là est incroyablement laid visuellement, semble avoir 25 ans de retard au bas mot et on sent que le studio (et, de manière plus générale, le Japon) n’est pas du tout à l’aise avec cette technologie, que l’animation est pour lui avant tout traditionnelle, effectuée à la main, par des artisans et, jusque-là, c’est bien ce qui donne toute son authenticité à ses films qui vieillissent visuellement bien mieux que ceux du Studio Pixar (à titre de comparaison). Cela étant précisé sur le plan visuel, le scénario est quant à lui incroyablement lacunaire, avec un sens du montage ni fait ni à faire et confirme bien le qualificatif « d’ébauche » évoqué plus haut. Il manque bien 40 minutes de film pour avoir un résultat à peu près équilibré. Le script est de Miyazaki père visiblement mais j’ai lu que n’étant pas du tout à l’aise avec cette technologie il semble avoir laissé le champ libre à son fils pour faire ce qu’il voulait en se concentrant sur la réalisation de son prochain film qui lui sera, Dieu merci, entièrement dessiné à la main (mais du coup, Suzuki est responsable d’avoir laissé passer ça en tant que producteur / directeur artistique). Je pense que ce script était justement une ébauche qui n’a pas été retravaillée et que Goro Miyazaki a reproduit en l’état pour donner ce résultat bancal (pour rester gentil), paresseux et sans ampleur aucune. Un comble quand on sait que
Le Château Ambulant, film génial par sa démesure visuelle et narrative (qui compense largement ses défauts), est un film adapté du même auteur et avec lequel ce dernier né mal aimable partage un certain nombre de caractéristiques thématiques, par exemple dans sa volonté de faire d’un groupe au départ dysfonctionnel un foyer familial recomposé, uni et consolidé par l’entre-aide, notamment dans les tâches du quotidien qui représentent ici la partie la plus importante du film.
The Batman, Matt Reeves (2022)
Je crois que je n’ai pas grand-chose à en dire à part que… j’ai bien aimé. Bien sûr, 3h00, c’est assez long. Mais le film finit quand même par tirer avantage de cette longueur en reconstituant toute une mythologie qu’il entreprend d’abord, au préalable, de déconstruire pour donner sa propre représentation d’un personnage et d’une ville dont il insiste de manière peut-être plus précise que les précédentes adaptations sur ses bas-fonds, son système politico-mafieux rance avec l’impression, qui semble transpirer à chaque plan, que le monde qu’il met en scène (reflet du notre) est à la limite de s’effondrer sur lui-même.
Ambulance, Michael Bay (2022)
Mais… c’est vraiment pas mal en fait !
Bon, il y a 50 invraisemblances à la minutes mais osef, c’est un film qui fonctionne sur l’énergie qu’il déploie et qu’il maintient quasiment jusqu’au bout avec une générosité incroyable, multipliant les scènes, les séquences et les plans ultra burnés, en alternant scènes d’intérieur (l’ambulance) et d’extérieur (Los Angeles, qui est filmée quasiment comme un personnage à part entière) ! Michael Bay est un réalisateur que j’ai toujours méprisé jusqu’ici mais j’ai bien envie de voir (ou revoir) ses précédentes réalisations pour me faire un avis définitif sur ce cinéaste populaire, auteur de films bas du front mais qui me semble, justement, être un vrai auteur et non pas un simple yes-man médiocre (statut que j’ai toujours eu envie de lui coller avec pas mal de mauvaise foi). Sinon, je suis complètement d’accord avec les critiques de JanosValuska et ‘len, juste au-dessus, ils parlent vraiment SUPER BIEN du film !
Contes du hasard et autres fantaisies, Ryūsuke Hamaguchi (2022)
Ce film-là, je l’ai vu le dimanche 10 avril, soit le jour des élections. J’avais le choix entre me morfondre devant les résultats du premier tour ou voir ce nouveau film de Ryūsuke Hamaguchi, cinéaste japonais génial que je suis, un peu comme tout le monde, depuis la sortie de
Senses. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai gagné au change ! Hamaguchi est donc définitivement l’un des cinéastes les plus précieux, précis et passionnants qu’on ait aujourd’hui. Le film est composé de trois segments, trois courts-métrages qui mettent en avant, chacun à leur manière, la communication comme force motrice de l’émancipation des personnages que le film met en scène et dépeint, par le biais du dialogue (Hamaguchi est ici à son sommet), avec une telle justesse qu’il arrive systématiquement, en quelques dizaines de minutes à peine, à nous donner la sensation qu’on les connaît tous profondément et intimement, comme si on les avaient toujours côtoyés, comme si leurs tourments nous concernaient personnellement, chacun d’eux étant emprisonné soit dans une relation toxique, soit dans un comportement difficilement assumé ou dans un souvenir impérissable, et que le poids d’une société faite de non-dits tend à écraser. Et Hamaguchi a ici l’intelligence suprême de prendre à contre-courant le poids de cette société en remettant le dialogue au centre du film et, surtout, en le faisant de la manière la plus cinématographique qui soit, en déployant ses idées de mise en scène ou ses concepts narratifs de manière ludique, avec espièglerie ou ironie : ici la psyché d’un personnage visualisant un rencard qui tourne mal, là un piège qui se retourne contre son auteur après que celui-ci ait renoncé à le concrétiser (après une discussion d’une profondeur désemparante avec sa cible), et ailleurs un jeu théâtral qui se met en place entre deux inconnues. Bref, c’est un film profondément généreux là aussi, dans l’émotion qu’il procure, au-delà des procédés qu’il utilise, et dans la justesse avec laquelle il filme ses acteurs. Justesse, d’ailleurs, qui est telle que chacun de ses rebondissements est amené avec un naturel déconcertant (à ce niveau, le troisième segment est un putain de cas d’école), l’écriture ne paraissant jamais forcée (défaut que pouvait parfois avoir
Drive my car par exemple), notamment dans sa capacité à ancrer ses personnage dans un espace géographique que Hamaguchi arrive à rendre palpable, rassurant et réconfortant, aussi banal et trivial soit-il, de l’intérieur d’une voiture à l’escalator d’une gare (escalator qui sera d’ailleurs filmé deux fois et qui va donner lieu, en forme d’écho, à deux des plus belles séquences du film dans ce qui est peut-être le segment le plus émouvant) en passant par un bureau encombré, une salle de classe, le salon d’une jolie maison où l’intérieur d’un bus. Bref, en replaçant chacun de ses personnages et des échanges qu’ils entretiennent dans un espace bien dessiné, Hamaguchi soutient visuellement son art du dialogue, celui-ci étant le vecteur narratif avec lequel il fait se confronter intimement ses personnages dans la mesure ils ne seront jamais plus de deux au sein d’une même scène, d’un même échange. Dès que la pluralité entre en jeu, il y a systématiquement conflit ou rupture et, en cela, c’est un film avec une noirceur sous-jacente, ne manquant pas d’une ironie parfois féroce mais il est aussi et surtout un appel à la vie absolument merveilleux. J’en suis ressorti profondément satisfait et à partir de là, même les résultats du premier tour n’avaient plus d’importance pour moi.
Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore, David Yates (2022)
Du coup, après le Hamaguchi, j’en oublierais presque oublié de parler de ça. C’est plutôt bon (même si visuellement c’est parfois immonde, Yates n’a décidément aucun sens esthétique) et scénaristiquement ça tient plus la route que les deux précédents films, c’est plus fluide dans le déroulement avec quelques saillies de mise en scène assez réjouissantes. Bon, après, Yates oblige, c’est un film qui aurait pu être plus généreux que ça encore même, si en l’état, c’est peut-être ce qu’il a fait de plus convaincant. Mais franchement, quel gâchis de confier cet univers a un tâcheron qui a aussi peu de vision de cinéma. Je suis systématiquement bluffé par sa capacité à voir en permanence petit et à n’avoir aucune ambition. Et sinon, pas compris la non-présence de Katherine Waterston dans le film (alors qu’elle est la meilleure actrice de cette saga) qui se contente de n’apparaître que furtivement à la toute fin. J’ai lu qu’elle avait plus ou moins boudé la promotion et quelque chose me dit qu’avec la production chaotique de ce troisième volet (avec tous les reports, les écarts, les polémiques et les scandales qui ont lieu), il n’est pas impossible qu’elle ait boycotté aussi sa participation au tournage…