Là à mon avis ça va être dur et il y a moyen de rigoler
![mrgreen :D](./images/smilies/icon18.gif)
Ha, voilà !!!Tamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 23 févr. 2023 16:33
En vrai, un autre top qui serait intéressant, c'est le top des derniers films.
On ne pourrait de fait se concentrer que sur les cinéastes morts, mais qui parmi eux a le mieux réussi sa sortie de scène ? Sans trop fouiller, ça ne me parait pas si courant.
B-Lyndon a écrit : ↑jeu. 23 févr. 2023 16:20
Je n'y crois absolument pas à ça, que Truffaut avait plus de talent. C'était peut-être un metteur en scène honnête et appliqué (au mieux...) mais un esthète ultra pauvre (y'a des films où c'est littéralement odieux - par exemple quand je voyais "Baisers volés" ado je me disais "quel charme le son dégueulasse de ces années là". et puis après j'ai découvert que la même année, Godard faisait "Le gai savoir" et revenait de "2 ou 3 choses", et là tu vois vraiment la différence sur le plan esthétique, déjà sur un point strictement sonore). Truffaut avait des goûts de merde, faut pas avoir peur de le dire. Et pas des goûts de merde à la Pialat, chez qui c'était un truc manifeste, une idée comme tu dirais, puissante et habitée (quoique à l'inverse je crois Pialat, comme Godard, incapable de faire des plans moches). Truffaut c'est vraiment qu'il y arrivait pas quoi.
Je reste persuadé que si Truffaut n'avait pas été l'immense critique qu'il était, et s'il n'avait pas fait partie du mouvement, ce n'est pas un cinéaste qui serait resté. Mais je suis peut-être un peu dur.
Pour le reste, c'est vrai ce que tu dis. Par exemple, à la Fémis, quand il s'agissait de monter un peu au créneau contre le côté plan-plan et ronflon de l'institution, c'était toujours les étudiants issus de milieu bourgeois qui étaient les plus radicaux. Les prolos, eux, qui en ont chié plus que les autres pour passer ce putain de concours, se rangeaient souvent du côté de l'administration, au nom d'un relativisme un peu mollasson. Ca me faisait souvent penser à Truffaut et Godard. Ou à Bresson qui disait aux jeunes "pour faire du cinéma, surtout pas bosser dans le cinéma, mais marcher dans la rue". Bresson qui habitait dans un sublime duplex donnant sur la Seine. Les bourgeois naissent comme des poissons dans l'eau, ils ont moins peur de déplaire parce que l'argent n'est pas un problème.
Sans antisèches, celui qui me vient de suite en tête c’est «Lola Montes » de Max Ophuls, magnifiquissime film, totalement différent du rest de son œuvreTamponn Destartinn a écrit : ↑jeu. 23 févr. 2023 16:33
En vrai, un autre top qui serait intéressant, c'est le top des derniers films.
On ne pourrait de fait se concentrer que sur les cinéastes morts, mais qui parmi eux a le mieux réussi sa sortie de scène ? Sans trop fouiller, ça ne me parait pas si courant.
Ah oui, sur la pédophilie, c'est ce que j'ai vu de plus digne. Il sait très bien de quoi il parle et ça se voit, il ne s'amuse pas à pousser plus loin que ce qui doit être montré.cyborg a écrit : ↑lun. 27 févr. 2023 16:40Blain fait un cinéma terrible, terriblement sec, dur, tragique le plus souvent. Avec souvent un rapport troublant à l'inceste, voir la pédophilie d'une manière ou d'une autre... Mais pourtant toujours honnête, cinématographiquement parlant.
J'avais beaucoup aimé découvrir ses films il y a plus ou moins un an, je crois que j'ai vu tout ceux disponible en ligne.
Si si, je te lis, mais curieusement, je n'ai pas le souvenir d'avoir lu 'un bloc' de revues concernant ses films de ta part (ce que tu fais souvent, à propos d'auteurs peu connus). C'était l'an dernier ? je suis honnête : aucun souvenir ! (et je m'en veux)
Or, je suis plutôt d'avis de ceux qui pensent que on ne peut faire du Bresson (il ne peut y avoir d’héritier, encore moins emmener son style encore plus loin). Bref, maintenant je suis encore plus curieux de découvrir ses films
et le dernier truc qui "prouve" que c'est bien un rêve c'est que lorsque le générique du film de la romancière défile, il est noté "un film de Hong Sang-soo".sokol a écrit : ↑mer. 1 mars 2023 11:32Revisionnage au cinéma (ça faisait peut être une décennie que je n'était pas retourné au ciné pour revoir le même film) de :
La Romancière, le film et le heureux hasard
Comme celui en anglais l'indique, le vrai titre est : Le film de la romancière. Et ça aide beaucoup car une romancière ne peut faire un film (le nom de celui qui en fait est : réalisateur). Du coup, le titre original devient une indice supplémentaire pour comprendre que, le film dans le film (Kim Min-Hee en train de cueillir des fleurs) , n'est qu'un rêve. Ou plus précisément, une partie du rêve car la romancière n'a jamais réalisé son film.
Je m'explique :
Quand l'actrice, ivre morte s’endorme sur la table, il y a un cut net : on change totalement d'endroit, de saison, de tout : on est censé être plusieurs mois après. A partir de là, il s'agit bien d'un rêve. Plein d'indices le prouvent.
D'abord, l'actrice (Kim), est reçue par le neveu de son mari et une projectionniste sur le parking du cinéma. Le plan dure 2-3 minutes. Puis, dans le plan suivant, on passe à l’intérieur du cinéma et, comme dans un film de Lynch, la romancière apparait d'un coup: elle fait comme si elle étaient déjà avec les 3 autres (l'actrice, le neveu et la projectionniste) : ils ne se saluent même pas et font comme s'ils étaient ensemble depuis un moment (or, jusque là, le film ne contenait aucune ellipse quand il s'agissait du même lieu : tout se déroulait en une seule journée, en temps réel). Puis, l'actrice commence à regarder le film tandis que le neveu et la romancière mettent bien la minuterie pour être présents à la sortie exacte du moyen métrage que regarde Kim, donc 47 minutes plus tard (déjà, mettre la minuterie est assez absurde et surréaliste). Et, cerise sur le gâteau, ils ont disparu quand Kim sort du cinéma ! Bref, tout est décalé, comme dans un rêve.
Donc : la romancière n'a jamais réalisé son film car ce n'est qu'un film rêvé. D'ailleurs, quand elle en parle durant la beuverie, le nom du cinéaste qui le réaliserait n'est jamais cité ! Conclusion : "La romancière, le film et le heureux hasard" ("Le film de la romancière") parle avant tout des films qui n'ont jamais existé, les films qu'on se fait (l’expression française "se faire son cinéma" le dit bien).
Eric Pauwels l'aurait appelé "Le film rêvé".Godard : "L'image du livre". HSS a opté pour "Le film de la romancière".
ps:
Le dernier HSS est également un film bien autobiographique ou plus exactement, il est dédié à sa muse et sa dulcinée tant aimé, à Kim Min-Hee. On apprend qu'elle aimerait bien boire (elle adore ça !!) mais elle ne boit pas (probablement pour des raisons de santé). Le film est également une demande au mariage : dans un noir et blanc magnifique, Kim garde ses fleurs tout comme Anna Karina les gardait le jour de son mariage.
![]()
Absolument !groil_groil a écrit : ↑mer. 1 mars 2023 12:29et le dernier truc qui "prouve" que c'est bien un rêve c'est que lorsque le générique du film de la romancière défile, il est noté "un film de Hong Sang-soo".
à propos : as-tu écouté l'émission que Bégaudeau dédie à "Shining" ? C'est vraiment extraordinaire car il argumente, films à l'appui (car, il parle également des autres films de Kubrick) que, ce n'est pas le cinéma qui l'intéressait mais... la décoration (ce qu'on appelle à nos jour la direction artistique) : il était venu de la photo mais... il était resté photographe.
En fait, je pense qu’il fait du cinéma américain tout en faisant semblant de faire du cinéma ‘indépendant’ parce que il (et pas que lui d’ailleurs !!) cède aux producteurs qui pensent qu’au public ciblé par tel ou tel film. Son film pouvait très bien se faire avec bien moins de moyens (pour être précis : Eugène Green aurait très bien pu le réaliser avec trois fois rien, j’en suis sûr).groil_groil a écrit : ↑ven. 3 mars 2023 08:47En gros ça revient à dire que le mec fait du cinéma américain alors que son souhait est de faire du cinéma indépendant.
Oui, ça devient très compliqué. Même à Paris, la durée de vie des "petits" films c'est une ou deux semaines, et ça commence dès le premier jour avec juste deux séances par jour.
Ben dis donc si c'est ça que tu as vu dans Pacifiction on a pas du voir le même filmsokol a écrit : ↑sam. 4 mars 2023 00:12Ou Albert Serra (qui, on sait très bien ce qu’il fait normalement) : il a suffit qu’il fasse un film pour un public français pas très restreint (La mort de Louis XIV) pour qu’il pond un truc bourré de champs contrechamp, éclairage “comme il faut” etc etc (chiant quoi)
Tu crois pas si bien dire. C'est pas sorti en France mais entre les deux il a fait "Roi soleil" avec Luis Serrat en Louis XIV en train de crever dans une galerie d'art de Lisbonne.
cyborg a écrit : ↑sam. 4 mars 2023 12:52Ben dis donc si c'est ça que tu as vu dans Pacifiction on a pas du voir le même filmsokol a écrit : ↑sam. 4 mars 2023 00:12Ou Albert Serra (qui, on sait très bien ce qu’il fait normalement) : il a suffit qu’il fasse un film pour un public français pas très restreint (La mort de Louis XIV) pour qu’il pond un truc bourré de champs contrechamp, éclairage “comme il faut” etc etc (chiant quoi)![]()
C'est marrant ce que tu dis sur Abbasi, car je déteste Border, et j'adore les Nuits de Masshad. Comme quoi, les producteurs ça peut aussi avoir du bon, enfin pour certainssokol a écrit : ↑sam. 4 mars 2023 00:12En fait, je pense qu’il fait du cinéma américain tout en faisant semblant de faire du cinéma ‘indépendant’ parce que il (et pas que lui d’ailleurs !!) cède aux producteurs qui pensent qu’au public ciblé par tel ou tel film. Son film pouvait très bien se faire avec bien moins de moyens (pour être précis : Eugène Green aurait très bien pu le réaliser avec trois fois rien, j’en suis sûr).groil_groil a écrit : ↑ven. 3 mars 2023 08:47En gros ça revient à dire que le mec fait du cinéma américain alors que son souhait est de faire du cinéma indépendant.
Donc très souvent c’est une histoire d’argent, de production. Mais, en même temps, comme il a envie de faire un truc personnel (indépendant), le résultat est encore pire : un truc batard.
Exemple : après avoir fait un bon film suédois indépendant (Border), l’irano-suédois Ali Abbasi a fait un pseudo film iranien (Les nuits de Mashhad). Pourquoi ? Parce que les producteurs lui ont imposé cela ! Ou Albert Serra (qui, on sait très bien ce qu’il fait normalement) : il a suffit qu’il fasse un film pour un public français pas très restreint (La mort de Louis XIV) pour qu’il pond un truc bourré de champs contrechamp, éclairage “comme il faut” etc etc (chiant quoi)
Tout à fait ! Ou comme je dis souvent, ce qui compte c'est qu'on voit la différence entre deux films du même cinéastes (lequel des deux on aime, c'est un autre sujet)groil_groil a écrit : ↑lun. 6 mars 2023 09:41
C'est marrant ce que tu dis sur Abbasi, car je déteste Border, et j'adore les Nuits de Masshad. Comme quoi, les producteurs ça peut aussi avoir du bon, enfin pour certains![]()
Tu veux te faire engueuler (comme c'était mon cas